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Le Blog à Jean-Mi ! Posts

Tout est possible, tout est accompli

Tout est possible, tout est accompli

Jean Agogué

Si je dois vous donner une seule raison d’écouter cette œuvre, elle est dans l’introduction du premier titre, Si la vie que je mène.  Ca dure exactement 40’ et c’est proprement bluffant ! Il y a là un toucher de guitare du soliste d’une telle grâce et délicatesse que j’ai été immédiatement conquis. J’ai instinctivement pensé à deux de mes guitaristes préférés, Marc Knopfler et Eric Clapton. Ce n’est pas rien, mais le jeune Mickaël Lubin, le mérite : il a la grâce. Il n’imite pas, il fait parler sa guitare avec sensibilité, tout sonne juste dans ce chorus initial. Et c’est un vieux guitariste qui parle, un qui n’a pas la grâce de ce jeune musicien. Au bout de ces quarante secondes, c’est gagné : on a envie de réentendre ce son formidable ! Donc, on va écouter très attentivement tout les titres, en tendant l’oreille à chacune de ses interventions, et il y en a beaucoup car, visiblement, Jean Agogué est du même avis que moi. Je vous laisse faire vous-même ces découvertes, vous ne serez pas déçu. Il y a même un petit instrumental qu’il a orchestré, en plage 6 !

Mais on ne saurait réduire les chansons livrées à ce seul musicien de talent. Disons que c’est la cerise sur le gâteau. J’avais déjà chroniqué le précédent album de Jean Agogué (voir sur mon blog), qui offrait une belle collection de chansons d’inspiration chrétienne. Celui-ci se situe dans la continuité. Jean A. affiche clairement la couleur : il est chrétien et trouve cette vie de foi formidable. Ce qui ne veut pas dire facile ou béate. Les onze chansons de l’album donnent une palette très riche d’approches de la vie chrétienne. Celui qui croit sera évidemment comblé, mais je suis persuadé que ce disque peut aussi parler à toute personne honnête qui se pose des questions sur le sens profond de l’existence.

Jean Agogué a entrepris une collaboration avec le pasteur Thierry Bulant, lui-même musicien-chanteur. Il signe huit des onze textes de l’album. Deux sont de Jean Agogué, qui a composé toutes les musiques des chansons. Il s’agit donc d’un travail d‘équipe, ce qui lui donne toute sa cohérence. Le style musical que Jean aime et défend depuis plus de 40 ans est résolument américain : folk, blues, ballade rock soft. On est du côté de Nashville-sur-Rhône. Les ambiances sonores de chaque morceaux sont très travaillées, pour apporter de la variété. Il y a des rocks, des thèmes ternaires, des bons pickings binaires et du blues. On ne s’ennuie vraiment pas !

J’ai dit tout le bien que je pensais du guitariste solo (tiens, mettez donc l’intro du titre 11, Il vient), mais il n’est pas seul, il y a une équipe complète qui « assure ». Citons-les : Daniel Grail aux claviers, Christian peyron à la guitare basse, William Gaudin à la batterie, Corentin Martinez aux percussions, sans oublier Jean Agogué à la guitare acoustique.

Les voix sont bien en place. Celle de Jean est chaude et pleine, les composition sont taillées sur mesure. Il partage les leads vocaux avec une voix féminine, celle de Sophie Waysenson. La complicité vocale des deux interprètes est manifeste (écoutez Elle est longue la route). S’ajoutent des choristes féminines pour densifier les refrains ou passages forts. Rien à redire sur l’aspect vocal : c’est clair et surtout très bien articulé (chapeau Jean pour cette diction impeccable), ça change du gloubi-boulga qu’est devenue toute une partie de la chanson française (j’apppelle ça le syndrome Daho). On comprend absolument tout, et c’est très important, compte tenu des textes et de l’intention du disque. Il s’agit de partager cette foi et cette espérance en Jésus. A ce propos, il faut signaler Mon Dieu Mon père, écrit, composé et chanté par Thierry Bulant, sur un rythme jazzy. Une belle profession de foi qui échappe au prêchi-prêcha par la sincérité et la conviction qui en émanent.

Bien : tout serait donc parfait dans ce disque ? Eh bien non ! Il ya un titre où l’orchestration me meurtrit l’oreille à chaque écoute, c’est le morceau-titre de l’album, Tout est possible – tout est accompli. La sonorité du synthé est, pour moi, quasi-inuspportable : elle sonne comme un clavier-jouet, agressive et un peu ridicule. Je sais bien, pour le pratiquer, qu’un choix de sonorité au clavier est toujours un pari. Celui-ci est perdu. Du coup, le morceau en est assez sérieusement altéré, alors qu’il est un hymne à la foi. Mon second reproche porte sur les derniers morceaux de l’album, que je trouve moins réussis que ceux du début, disons à partir du titre 8. Je ne saurais pas donner d’explication sûre, sauf peut-être les thèmes abordés et la structure des paroles.  Des titres comme Dieu a tant aimé le monde ou Le train du ciel  me séduisent moins, car moins originaux que les six ou sept premiers.

Je voudrais terminer par présenter mon morceau préféré ; Cest la chanson Pour le meilleur et pour le Père, particulièrement réussie, sur un sujet historique : celui de la persécution et de la fuite des Huguenots français au XVIIème siècle, après la Révocation de l’Edit de Nantes, en 1685. Voilà une chanson aboutie que tout protestant ne peut que faire sienne.

Ce disque est une belle réussite, malgré les petits défauts signalés. Il s’en dégage de la joie et de l’espérance. On peut le réécouter sans risque qu’il ne lasse, il s’enrichit à chaque écoute. Indispensable dans votre discothèque ;

Jean-Michel Dauriac

Ps : on peut commander le disque directement,

Pour 15 €, port compris. Contact: contactjean84@gmail.com

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La paternité spirituelle en questions et réponses

De la paternité spirituelle et de ses contrefaçons

Pavel Syssoev –

123 pages, 12 €

Le lundi de Pentecôte 1973, je me suis converti au christianisme, que je connaissais depuis ma tendre enfance, mais qui n’était que la religion de mes parents. Ce soir-là (il était près de minuit), j’ai répondu « oui » à l’appel que Dieu m’a adressé par la voix d’un de ses ministres, le pasteur-évangéliste-chanteur Gérard Peilhon. Ce n’aurait pu être qu’un intermédiaire occasionnel entre Dieu et moi, mais il n’en fut. Rien. Gérard a été un de mes deux pères spirituels, me conseillant et m’encourageant, tant qu’il fut en mesure de le faire, et toujours avec l’amour du Christ. Je sais donc par ma vie ce qu’est un père spirituel. Mais je sais aussi que ce sujet est très rarement abordé dans la vie des paroisses, en dehors de retraites ou séminaires spécialisés, réservés à une petit minorité de chrétiens, souvent des prêtres ou des pasteurs. Je n’ignore pas non plus que bon nombre de croyants ne connaissent pas cette notion ou alors seulement très vaguement, comme une notion cléricale.

Le livre du frère Pavel Syssoev, dominicain et philosophe, est donc fort bien venu, car il vient combler, en des termes très contemporains, une lacune doctrinale. En effet, si la notion est peu connue, la réalité pratique est importante. Evoquer la paternité spirituelle, c’est pénétrer dans le vécu de la transmission, de l’accompagnement, du conseil dans la vie spirituelle. C’est aussi  entrer dans la problématique de l’emprise, notion devenue très « tendance », dans la psychologie moderne, mais qui existe depuis les origines de l’humanité. Ce que nous livre l’auteur est en fait ce que l’on nommait jadis un traité. Le lecteur comprendra très vite, au fil des pages, qu’il est nourri d’expériences personnelles et de rencontres, dans le cadre de son ministère religieux.

« Derrière ces pages, il y a des visages singuliers et des histoires particulières » p.7.

Le préambule revient, à juste titre, sur le risque d’emprise. Il fallait bien dire que les scandales des abus sexuels ne sauraient occulter tout le travail positif effectué par les chrétiens auprès des âmes en recherche, jeunes ou moins jeunes. Dire que ces faits relèvent d’une subversion totale de la mission :

« Si l’emprise spirituelle est tellement monstrueuse, c’est parce qu’elle parasite un bien. » p. 8

Le frère Pavel a choisi un plan simple en quatre chapitres assez détaillés. En toute logique, il commence par définir ce qu’est la paternité spirituelle. Il enchaîne avec les différents types d’accompagnement, avant d’aborder les pathologies de la paternité spirituelle, pour conclure sur leurs racines et leurs traitements. On le voit bien, ce plan confirme le projet de réaliser un petit traité sur la paternité spirituelle.

Bien évidemment, je ne vais pas vous dévoiler le contenu de ce livre, dense, qui doit être médité et relu pour être assimilé. Car il parle à chaque croyant engagé, et chaque lecteur pourra en tirer profit pour sa propre mission et les situations où il devra accompagner et conseiller. Les dérives évoquées ne sont pas toutes condamnées par la loi et criminelles ; il en est de très subtiles, qui ne sont sans doute pas perceptibles par celui qui en est l’auteur.

J’aimerais souligner quelques aspects majeurs qui marquent une originalité certaine de l’ouvrage.

La première originalité est ecclésiale, dirions-nous, en termes théologiques. Nous savons que c’est la question de l’organisation de l’Eglise qui est la ligne de fracture majeure entre les Catholiques-Orthodoxes et les Protestants. Le clergé catholique est en situation exclusive sur les sacrements et a, de facto, acquis une position très dominante sur le peuple de Dieu de sa confession. En découvrant le titre de ce traité, j’ai immédiatement pensé qu’il s’adresserait aux prêtres, moines et diacres. Il leur est bien sûr destiné, car ils sont en position de vivre ce qui est décrit. Mais la grande force de l’auteur est de désamorcer ce piège d’exclusivité. Il parle à tout croyant né de nouveau.

« Néanmoins, le point sur lequel je veux insister est que la paternité spirituelle n’est nullement réservée aux clercs, elle vient avant tout de la fécondité du sacerdoce baptismal. » p.49.  

Et c’est la deuxième très bonne nouvelle : la nouvelle naissance est ici présentée comme l’entrée nécessaire en vie chrétienne. Ce que je ne peux qu’approuver vigoureusement, car le suis convaincu que sans cette expérience de retournement spirituel, il ne peut y avoir de vie chrétienne complète et épanouie. Citons l’auteur :

«  … il y a une nouvelle naissance, celle qui donne la vie divine. Un tel engendrement est une œuvre de l’Esprit qui s’accomplit en nous par l’action du Christ ressuscité. » p.18

Cette nouvelle naissance est ce qui nous introduit dans notre filiation divine, dans la fraternité avec Jésus-Christ et dans la paternité de Dieu. Là est la source de toute paternité spirituelle. Le fondement est dans ces éléments. Nul ne peut devenir père spirituel s’il n’est pas établi dans cette filiation, fraternité et paternité. C’est à partir de ce point que nous pouvons à notre tour engendrer des vies au salut. Mais ce ne sera jamais notre œuvre, mais celle de l’Esprit ; nous ne serons que des serviteurs. Tout chrétien est appelé à engendrer et donc, potentiellement, à faire oeuvre de paternité spirituelle. Les clercs le font par vocation et appel particulier, mais ils partagent ce travail avec les frères et sœurs de l’Eglise. Un théologien protestant ne peut qu’approuver ces propos.

Le deuxième point qui mérite d’être relevé concerne la question de l’homosexualité dans la perspective de la paternité spirituelle. Je sais grè au frère Pavel d’avoir osé aborder ce sujet, car il sent encore le souffre dans les diverses Eglises chrétiennes. Il pose la question qui dérange :

« Dans le régime chrétien, une personne dont l’affectivité aurait une structuration homophile, peut-elle vivre une véritable paternité spirituelle ? » p. 104

Je relève l’expression « régime chrétien », que je trouve très appropriée, car ce n’est pas l’affaire des Catholiques, mais de toute la sphère chrétienne. Il cite immédiatement après cette question, un article du Catéchisme de l’Eglise catholique (n° 2359) qui enjoint les homosexuels à la chasteté, comme chemin de perfection chrétienne. Il ne pouvait pas en être autrement, ceci est la position du magistère romain – et aussi celle de la grande majorité des chrétiens. Ce n’est pas ici le lieu de discuter de cette position. Ce qui est très intéressant dans le livre de P. Syssoev, c’est le fait qu’il reconnaît à une personne homosexuelle le droit et la légitimité à être un père ou une mère spirituels. Evidemment dans le respect de la chasteté et de la doctrine catholique. Je suis à peu près certain que cette position fera grincer des dents à de nombreux lecteurs. Accueillir les homosexuels oui, les laisser accéder aux sacrements, à la rigueur, mais admettre que certains peuvent faire œuvre de paternité spirituelle selon le dessein de Dieu, alors là, c’est trop ! Or, avoir cette position, c’est réduire le projet de Dieu, comme le dit l’auteur :

« – Nous sommes tous appelés à la sainteté. Le travail des vertus, la puissance de la grâce intégrent dans une création nouvelle ce que le péché a défiguré. » p. 106

Le verset de Paul est, à cet égard, incontournable :

« 2 Corinthiens 5:17 Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. (version Segond 1910). »

Le troisième aspect que je veux signaler est le spectre assez large des pathologie de la paternité spirituelle que l’auteur aborde. Elles ne sont pas toutes sur le même plan, certaines sont totalement destructrices, c’est le cas de l’emprise qui conduit aux abus sexuels sous toutes leurs formes. A ce propos, P.S. rappelle, fort judicieusement, que le crime pédophile ou sexuel n’est pas corrélé avec le célibat sacerdotal. Il faut le dire et le répéter, car la doxa progressiste anti-religieuse (surtout anti-catholique d’ailleurs, car très conpréhensive avec l’islam) pratique un amalgame réducteur. L’abus à caractère sexuel est une abomination légale et spirituelle, qui doit être dénoncée et condamnée à la fois par les Eglises et la République[1]. Mais cela ne représente qu’une part infime des prêtres et des dérives de la paternité spirituelle. Ce que dénonce ce livre est bien plus courant et doit être traité. Il cite ainsi le culte de l’efficacité et la perte d’humilité des pères déviants, mais aussi celui de la personne et les fausses attentes qui en découlent, lesquelles produisent frustration, sentiment d’échec, voire rejet de la foi. Il y ajoute l’abandon de l’enseignement aux enfants spirituels des vertus chrétiennes et, parfois, le mépris de la loi au profit de la route tracée par le père spirituel. Pour chaque déviation, il propose des remèdes appropriés, dont la base est dans la Bible. Il n’invente rien, mais remet en avant ce que Dieu a révélé aux hommes depuis fort longtemps.

Enfin, le dernier point que je mettrai en avant est l’encouragement à pratiquer l’accompagnement et le conseil. Mais pas n’importe comment. Pavel Syssoev insiste sur la nécessité d’une solide formation, qui peut être aussi bien autodidacte que reçue de l’extérieur (en pratique les deux se combinent). On ne peut s’improviser père spirituel, mais on doit y aspirer et se donner les moyens de le devenir et de vivre ce ministère avec succès et sérieux.

«  On ne peut pas former un accompagnateur en une vingtaine d’heures. Tout comme il est impossible de remplacer les chirurgiens-dentistes par des aides-soignantes, on ne peut pas répondre au besoin d’accompagnateurs par des formations-éclairs. » p. 60.

Voilà une affirmation qui va au rebours de la pratique des stages proposés par toutes les Eglises, où en une semaine ou quelques sessions de week-end, on fait de vous un « conseiller spirituel ». Ces stages ne sont pas inutiles, mais ils peuvent être dangereux, en laissant croire à ceux qui les ont suivis qu’ils sont équipés pour ce travail de paternité spirituelle. Il faut dire, avec beaucoup d’humilité, qu’on n’est jamais préparé vraiment, même au soir de sa vie. Cela fait maintenant 45 ans que je travaille pour l’œuvre de Dieu, j’ai fait beaucoup de lectures, des formations  et même suivi un cursus complet de théologie, jusqu’au doctorat, mais je ne prétends nullement être accompli en ce travail, tout au plus ai-je acquis des outils que je maîtrise. Je vis beaucoup de situations où l’on demande mon aide, mais il est des cas où je ne sait pas comment agir, où je n’ai pas de réponse. C’est alors seulement par le Saint-Esprit que je puis être le serviteur inutile de Dieu. La paternité spirituelle est un fait réel, mais elle est très exigeante et nous n’aurons pas des dizaines d’enfants spirituels dans une vie, même un prêtre ou un pasteur. Nous pouvons conduire bien des gens au pied de la Croix où ils vont se repentir et se convertir, mais nous ne serons pas leurs pères spirituels, simplement nous aurons été l’ouvrier dans le champ de Dieu. Ne confondons pas cela et la paternité spirituelle, qui est un acte dans la longue durée et qui engage toutes nos ressources. Ce livre sera une aide précieuse tout au long de notre travail.

Pour conclure, je veux redire que cet ouvrage est universel (donc catholique au sens que je préfère), écrit pour tout chrétien sérieux qui veut être utile à l’œuvre de Dieu dans ce monde. Il dépasse les limites dénominationnelles, et c’est très bien. Je laisse à l’auteur le mot de la fin, auquel je souscris totalement :

«  Il est frappant de constater dans l’histoire de la spiritualité, comment les amis de Dieu se reconnaissent et s’estiment souvent malgré leurs divergences de styles, d’écoles, d’opinions et de sensibilités. Ëtre sourd à cette symphonie revient à réduire l’insondable mystère de Dieu à une parcelle de son  rayonnement. » p. 41.

Jean-Michel Dauriac

Théologien protestant


[1] Dans ma longue vie d’enseignant de l’Ecole de la République (43 années acolaires), de 1974 à 2017, j’ai vu comment l’Education Nationale a longtemps couvert les actes pédophiles ou inappropriés, en mutant, au pire, les enseignants coupables. Elle a agi exactement comme le fit l’Eglise Catholique : elle a d’abord protégé ses serviteurs, ne prenant pas vraiment la mesure de la gravité de ces actes. On a jugé le cardinal Barbarin, mais aucun Recteur ou Inspecteur d’Académie. Et personne ne le remarque dans les médias dominants, pendant que l’on continue à s’acharner sur les prêtres. Si l’on veut être juste, il faut dire cela.

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Un bel exemple de pensée unique: Le monde en face et « Tu deviendras hétéro mon fils »

Mardi 8 septembre: France 5 diffuse un documentaire inédit sur les « thérapies de conversion », suivi d’un débat animé par Marina Carrère d’Encausse.

Le film, d’une durée de 1 h 10, suit trois jeunes hommes qui témoignent de leurs douloureuses expériences de ces méthodes qui visent à rééduquer ou guérir les homosexuels de leur maladie ou perversion. ces témoignages sont accablants et personne d’honnête ne peut les rejeter ou les remettre en cause: ce qui a été fait à ces personnes est infâme, quelles qu’en soient les bonnes raisons des parents qui les ont initiées. Au-delà des témoignages, les auteurs du films montrent l’autre versant du combat, les groupes chrétiens qui mènent au nom de la bible la lutte contre ce péché. Evidemment la présentation est à charge, il ne s’agit pas d’un reportage objectif, mais d’une dénonciation. Les chrétiens présentés sont ridiculisés, par le biais des cadrages et du montage. Si l’on a compris ce biais, c’est un bon documentaire, car on y apprend l’existence de faits abominables et on peut toucher du doigt la bipolarisation de la société américaine, qui en fait que prophétiser ce qui arrive en France. On y voit un pays où des gens se livrent à une vraie guerre psychologique, un pays qui est détruit de l’intérieur.

A la suite de ce film, les programmes télé et la chaîne annoncent un débat, que je m’empresse de regarder, pour y voir confrontés les deux positions montrées dans le film. Mais de débat il n’y aura point. Je comprends très vite que els quatre invités appartiennent au même réseau et ont été invités pour cela, une sorte de package pour défendre les idées du documentaire. Quand à Marina, elle se livre au même exercice que dans le journal ou le magazine de la santé, sur la même chaîne: un exercice parfait de pensée unique, de pseudo-progressisme qui adopte toutes positions de la doxa dominante (soit une pensée de gauche, ou du moins de ce qu’il en reste sous ce nom, soutenue urbi et orbi par tous les journaliste influentes, de droite comme de gauche, car la gauche a gagné la bataille des médias des milliardaires, ce qui est quand même un drôle de paradoxe qui doit bien faire marrer Jaurès!).

Pendant une demi-heure, les quatre membres de la même équipe présentent la nécessité d’une loi qui interdisent ces thérapies de conversion, alors même que les protagonistes reconnaissent qu’il n’y pas de telles sessions en France. Il s’agit donc de faire une loi qui interdise préventivement un fait qui n’existe pas, comme le reconnaît la député LREM qui l’a proposée, une député tout à fait représentative de ce parti sans queue ni tête, donc sans autre colonne vertébrale que l’élection du petit prince de l’Elysée. Le domaine sociétal est d’ailleurs le seul où tous ces pseudo-progressistes autoproclamés le soient, car ils ne le sont point du tout dans le domaine social et économique. Aucun représentant du camp adverse n’a été invité, alors même que l’Eglise catholique est mise en cause par le témoin principal et que Marina tente de faire accuser les Eglises évangéliques de ces pratiques. Voilà un magnifique exemple de ce que l’on appelle la liberté d’expression dans les médias nationaux publics de notre pays: le droit de propagande sans aucune contradiction à un lobby particulier, ici les LGBT.

Il faut maintenant que je dise clairement que c’est la méthode utilisée qui est insupportable: cet usage propagandiste déguisé de la télévision publique, ce déni de pluralisme sans cesse répété, cette moraline à sens unique. je sais fort bien qu’en écrivant ceci et en employant le mot « moraline », par exemple, je vais être immédiatement catégorisé comme « extrême-droite », ce qui fait bien rigoler l’anar que je suis depuis toujours. Car, sur le fond, je suis offusqué par ces pratiques, qui déconsidèrent la cause chrétienne, et bafouent notre bien le plus précieux, la liberté. Mais ceux qui font de telles émission la bafouent tout autant et, de surcroît, se pensent dans le camp du Bien! Une véritable émission d’information aurait donné du temps et provoqué une rencontre entre les invités présents et des médecins,d es psychologues, des religieux de toutes positions et on aurait remplacé la tièdasse Marina par un véritable journaliste. mais, comme le dit le titre d’une autre émission télévisée du service public, « Faut pas rêver ».

Sera-t-il encore possible de parvenir à une société apaisée où ceux qui veulent vivre une autre sexualité ou « identité de genre » (comme répété plusieurs fois dans le « débat » de ce soir) puisse le faire sans danger, mais aussi sans que l’on tente de nous faire croire que la vraie sexualité est celle-là, alors que la très grande majorité des Français sont hétérosexuels et heureux de l’être. Ce qui est dangereux est le mauvais combat que mènent des militants qui veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes au nom de leur vécu. Que ces gens relisent le livre de Voltaire qu’ils sont allés acheter comme des moutons après les attentats de Charlie et du Bataclan, ils y trouveront exactement ce que je dis: une tolérance totale pour leurs modes de vie et de pensée, mais aussi le refus d’y adhérer au nom de la même liberté qui nous les fait défendre.

En tout cas, ce n’est pas avec ce genre de soirée télévisée totalement partisane que l’on fera avancer la paix civile dans notre pays.

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