A vous qui avez rêvé un instant que l’épisode que nous venons de vivre puisse amener à un monde meilleur, voici la preuve que le monde d’après sera le même que le monde d’avant, peut-être même en pire. Cet article était en page une du supplément éco du Figaro jeudi dernier. Savourez le comme un morceau de choix de l’absurdité de notre monde :
La décence ordinaire imposerait au moins de taire cette monstruosité, et surtout, de conclure par cette dernière phrase qui est une grande claque dans la gueule des travailleurs qui ont fait vivre la France pendant le confinement.
Oui, la lutte continue plus que jamais pour ceux qui croient qu’un monde plus juste est nécessaire, quel que soit leur drapeau. Le mien est évangélique et regarde du côté du Sermon sur la Montagne : à cette aune-là ce petit article est un skandalon que Jésus condamne.
Jean-Michel Dauriac
Le Figaro – jeudi 4 juin 2020
UNE-ECO
Pour la première fois, le PDG le mieux rémunéré du S&P 500 est une femme
INGRID VERGARA
Son nom ne vous dit peut être rien. Lisa Su (photo) dirige pourtant l’une des plus grandes sociétés américaines, le fabricant de semi-conducteurs Advanced Micro Devices (AMD), dont les puces équipent ordinateurs et smartphones dans le monde entier. En octobre 2014, cette femme, ingénieure, formée au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), d’origine taïwanaise, a été nommée PDG, un fait déjà notable en soi, tant les femmes occupant un poste de ce niveau dans les grands groupes, a fortiori technologiques sont rares. En 2019, elle est même devenue la PDG la mieux rémunérée du S&P 500, l’indice qui rassemble les plus grandes sociétés cotées tous secteurs confondus. D’après un classement annuel réalisé par la société Equilar, Lisa Su a touché 58,5 millions de dollars, soit quatre fois plus qu’un an auparavant. Pourquoi un tel
bond ? En 2019, l’essentiel de son « package » salarial a reposé sur une attribution unique basée sur les performances de la société. Or, lorsque Lisa Su a pris les rênes de cette société rivale d’Intel, AMD était en perte de vitesse, faute d’un positionnement adapté à l’évolution du marché. En quatre ans, AMD a su redresser la barre en créant des puces et cartes graphiques pour le secteur porteur des consoles de jeux vidéo, pour la réalité virtuelle et pour les serveurs, avec ses processeurs Ryzen. Résultat, depuis son arrivée à la direction de l’entreprise, l’action AMD a gagné 1 900 %. Les résultats 2019 ont été les meilleurs depuis 2011, et le groupe gagne des parts de marché. À 50 ans, Lisa Su récolte les fruits de son travail[1]. Et entre dans l’histoire des nouvelles technologies. INGRID VERGARA
note : [1] Que doivent penser les travailleurs ordinaires du fruit de leur travail, face à ces chiffres ; les personnels de santé réclament au moins 300€ d’augmentation par mois ! 58 M de $, ça en fait des 300 €
Matthieu 6 : 6 « Mais toi, quand tu pries, entre dans la pièce la plus retirée, ferme la porte et prie ton Père qui est dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » version NBS
la version audio est là:
Nous revenons à ce grand texte fondateur, le Sermon sur la Montagne. Dans le chapitre 6, Jésus continue son exploration de la Loi et de la religion juives et développe l’enseignement de cette nouvelle loi d’amour, qui accomplit et dépasse la Loi de Moïse (ch. 5, verset 17). Il en vient aux pratiques religieuses des juifs et dénonce comme « hypocrites », l’aumône, la prière et le jeûne publics, faites, dit-il, « pour être vu des hommes » (6 :5, 5 et 16). Notre verset du jour vient après ces condamnations d’actes religieux, initialement bons, mais « faits pour être vu ». C’est ce qui explique le « mais » qui débute le verset 6 sur lequel nous allons nous arrêter spécifiquement. Ce même mot « mais », se trouve d’ailleurs dans les trois passages cités (voir versets 3 et 17).
Avant même de considérer le verset 6, nous voyons une première leçon à tirer dans ce petit mot de liaison oppositionnel. Les actes de notre foi ne sont pas destinés à être montrés mais à être accomplis. Si nous recherchons, d’une manière ou d’une autre, à les faire voir (et admirer), Jésus conclut : « Ils ont leur récompense. » Ils perdent toute signification réelle, et leur seule valeur, est de flatter notre vanité. Ceci a toujours caractérisé les « chrétiens mondains », comme on les condamnait dans les livres de religion du XVIIème siècle.
Pour chaque acte cité, Jésus donne sa version ; il faut lire : 6 : 1 à 17 dans sa totalité pour bien en comprendre la logique. A chaque fois, la parole de Jésus suit le même cheminement et s’achève par la même formule. Considérons son enseignement sur la prière. Il condamne sans équivoque les prières publiques qui s’exhibent (verset 5). Puis il enseigne la foule, et nous, en une phrase courte qui comporte quatre temps, que nous allons étudier.
Premier temps : « Quand tu pries, entre dans la pièce la plus retirée, ferme la porte ». Louis Segond a traduit « dans ta chambre », comme la Bible de Jérusalem ou la TOB. Ici, je préfère nettement la version NBS ou Parole de Vie, qui sont plus proches de l’idée du texte grec. Il y a dans le mot grec ???????? (tamieion) l’idée de pièce isolée, reculée et, au-delà, de lieu où l’on cache le trésor, ce qui a donné comme traduction possible, le cellier ou la réserve. C’est un lieu à part, peu connu ou camouflé, qui abrite des choses utiles ou précieuses. En passant au plan symbolique, c’est la partie de nous qui est la plus riche, celle que nous gardons le plus souvent pour nous. C’est de là que doit monter notre prière. Et pour être certain de ne pas être dérangé, il est demandé de fermer la porte à clé ou avec une barre : c’est le sens du verbe grec traduit par « ferme la porte ». C’est donc absolument tout le contraire de la prière publique des hypocrites qui est préconisé par Jésus.
Deuxième temps : « Prie ton Père, qui est là dans le lieu secret». La prière s’adresse au Dieu-Père que Jésus est venu révéler tout au long de son ministère terrestre. C’est un Dieu intime, un Dieu dans les bras duquel nous avons plaisir à nous réjouir comme à nous réfugier dans l’épreuve, un Dieu qui nous connaît car il nous engendrés. On ne parle pas à son père comme on parle à un étranger ou à quelqu’un qui nous effraie. On lui parle avec amour et respect, familièrement.
Ce père est là, sa présence est une assurance, Jésus nous l’affirme. Mais il est caché aux yeux de ceux du dehors. « Le lieu secret » vient du verbe grec qui veut dire « cacher ». Si le Père est dans le lieu secret, fermé à clé, de notre intimité, c’est par opposition avec la prière exposée, publique, faite aux yeux de tous où, là, Dieu n’est pas. Cette idée du Dieu caché, qui se révèle à ceux qui le cherchent vraiment, traverse toute la Bible. Jésus est dans la tradition de ce Dieu secret, intime, mais pas dans les formes religieuses spectaculaires.
Aux versets 7 et 8, qui suivent immédiatement, Jésus lève le voile sur la prière vraie : « ne multipliez pas de vaines paroles » (Segond) ou « ne rabachez pas comme les païens » (TOB). La prière n’est pas une litanie de formules répétées, un mantra chrétien. C’est d’ailleurs pourquoi, juste après, aux versets 9 à 13, il donne l’exemple unique de prière qu’il nous ait laissée, le Notre Père, extraordinaire dans la richesse de sa concision.
Prie avec peu de mots, mais avec des mots qui viennent de ta réserve intime. Je vais ici parler pour moi seul ; à toutes les prières magnifiques dont nous sommes les héritiers, des Psaumes aux prières des Saints ou des grands serviteurs de Dieu, je préférerai toujours les mots qui sortent de mon cœur, de mon vocabulaire, pour parler à mon père. Cela n’enlève rien à toutes ces belles prières, évidemment.
Troisième temps : « Et ton Père qui voit dans le secret». On attendrait le verbe « entendre », mais aux trois reprises de la formule (versets 4, 6 et 18), c’est trois fois le verbe « voir ». Car la vue peut englober l’audition, et pas l’inverse. Voir, c’est saisir la globalité d’une chose ; ici, de la prière. Dieu est celui qui peut absolument tout voir et savoir de nous, c’est une de ses définitions possibles. Et il voit au plus profond de nous, dans l’intimité de notre trésor. Pas la peine de chercher à le « bluffer » avec de belles formules, il ne s’y laissera pas prendre. Il préférera toujours le simple cri du cœur, comme l’aveugle criant à Jésus : « Fils de David, aie pitié de moi !» (Luc 18 :38).
Ayons toujours cela à l’esprit, ne nous abusons pas nous-mêmes par de belles tirades, mais soyons sincères, car c’est ce que Dieu veut et voit. Rien ne lui échappe. C’est en même temps inquiétant, si nous mentons et sommes hypocrites, et très rassurant, surtout quand nous sommes maladroits dans notre prière, mais vrais. L’Eternel regarde au cœur, dit la Bible.
Quatrième temps : « te le rendra ». Etrange conclusion elle aussi répétée à trois reprises. Que veut dire cela ? Qu’est-ce que Dieu peut bien me devoir ? Evidemment, il n’est pas question de marchander avec Dieu, de faire de notre prière le terme d’un troc. Ce serait un blasphème ! Ce que cette expression signifie s’éclaire quand nous allons voir les significations du verbe grec du texte original, ????????. (apodidomi). Le premier sens est bien « rendre » ou « restituer ». Mais ce verbe a des acceptions plus précises : on trouve aussi l’idée de « remettre », « donner en échange », « payer la dette ». Et je crois que c’est cela le sens profond. En voyant un cœur sincère tirer de son trésor une prière d’amour et de vérité, Dieu le Père ne peut que tenir sa promesse, accomplie en Jésus, de « remettre notre dette ». Il s’agit donc ici de la rédemption, mot qui signifie racheter ou remettre la dette de quelqu’un. Ce qui se joue dans la prière personnelle, de cœur à cœur, est infiniment sérieux.
Voici donc un petit verset, sur lequel on glisse souvent, mais qui contient pour nous un trésor d’enseignement et d’encouragement.
Lectures de base : Genèse 6 : 9 et 11 – 7 :23-24 – 8 : 11-16 – 9 :1.
6 :9 et 11. « Noé était un homme juste et intègre. […] La terre était corrompue devant Dieu, la terre était pleine de violence. »
7 :23-24. « Dieu effaça tous les êtres qui étaient à la surface de la terre : ils furent effacés de la terre. Il ne resta que Noé et ce qui était avec lui dans l’arche. Les eaux grossirent sur la terre pendant cent cinquante jours. »
8 :11-16. « La colombe revint à lui sur le soir, elle tenait dans son bec une feuille arrachée à l’olivier. Noé sut ainsi que les eaux avaient baissé sur la terre. Il prit encore patience sept autres jours, puis il lâcha la colombe. Mais elle ne revint plus à lui. L’an 601, le premier du 1er mois, les eaux avaient séché sur la terre. Noé écarta la couverture de l’Arche : il regarda, et voici au la surface du sol avait séché. Le second mois, le 27ème jour du mois, la terre était sèche.
Alors Dieu parla à Noé en ces termes : Sors de l’arche, toi, ta femme, tes fils et tes belles-filles. »
9 :1. « Dieu bénit Noé, ainsi que ses fils, et leur dit : soyez féconds, multipliez-vous et remplissez la terre. » (version Segond révisée)
La version audio est là:
Quand le gouvernement français a instauré le confinement, j’ai aussitôt pensé à l’histoire de Noé. Car je savais qu’il y aurait une sortie du confinement et c’est elle qui m’a renvoyé à Noé. Théoriquement, nous y sommes, puisque la semaine prochaine, à partir du lundi 11 mai, les mesures les plus contraignantes cesseront. Nous allons sortir de l’arche où nous avons vécu durant 8 semaines. C’est moins long que Noé et sa tribu, puisque, si l’on suit le texte biblique, leur séjour a duré près de 11 mois. Mais avouons que nous voyons arriver la libération avec plaisir.
Que peut nous apprendre l’histoire de Noé ?
Une remarque théologique ; peu importe que cela se soit passé exactement comme c’est écrit ou que ce soit un mythe (ce sont les deux positions possibles en théologie) : cela ne change rien au message que Dieu a voulu transmettre à l’humanité.
Voyons le cadre et les personnages : ch. 6, verset 9, nous trouvons une description morale qui est quasiment la même que celle utilisée pour caractériser Job – je vous renvoie à la méditation 6 – : « Noé était un homme juste et intègre dans son temps. » Donc Noé est un homme comme Dieu les aime, un homme droit.
En face et autour de lui, le verset 11 nous décrit un monde qui ressemble pas mal au nôtre : « La terre était corrompue devant Dieu, la terre était pleine de violence.» Evidemment, la formulation désigne les hommes, car la terre ne saurait ni se corrompre ni exercer la violence avec volonté. A nouveau, le Bien contre le Mal, l’homme intègre seul face à une société mauvaise. Dieu choisit de garder le bien et de détruire le mal.
Passons à l’action décrite. Nul besoin de revenir en détail sur ce qui arrive. Noé reçoit de Dieu des instructions pour construire un grand bateau, y embarquer des spécimens de tout ce qui vit dans l’air et sur la terre, y stocker des provisions pour sa famille et attendre le signal de Dieu pour fermer les portes. Notons que Dieu parle – il ne nous est pas dit de quelle manière – à l’homme intègre qui suit sa loi, c’est une constante de la Bible.
Commence alors le déluge : le verset 11 du chapitre 7 dit cela en termes très poétiques : « … toutes les sources du grand abîme jaillirent, et les écluses des cieux s’ouvrirent. » Et c’est parti pour des mois de pluie battante. Tout est submergé, plus aucune topographie n’est visible. Les versets 23 et 24 de ce même chapitre 7 nous donnent le résultat : extermination de toute vie sur terre et dans le ciel, ne subsiste que la vie aquatique. Plus de cinq mois de submersion totale.
Transposons à ce que nous vivons : depuis maintenant plus de cinq mois (ou peut-être plus), ce virus inconnu est apparu en Chine et, peu à peu, par le jeu des voyageurs, il a submergé le monde, comme la pluie pour les contemporains de Noé. La menace d’une extermination massive de la population humaine est bien réelle. Si on laissait courir le virus, ce serait une fraction énorme de la population qui disparaîtrait. Le Covid-19 est notre déluge. Combien de temps avant que les eaux baissent ? Nous n’en savons absolument rien, pas plus que Noé ne le savait.
Le déconfinement lent de Noé. Le chapitre 8 raconte un déconfinement très progressif. Noé voit bien l’eau baisser, mais il ne voit pas apparaître le sol. Alors il fait des tests : d’abord il lâche le corbeau, qui va et vient, puis ne rentre pas. Puis il envoie la colombe. Il y aura trois tests avec elle. Au deuxième test, elle ramènera une feuille d’olivier. Au troisième test, elle ne revient pas.
Comment là aussi ne pas faire le parallèle avec notre situation. On nous parle de première et de deuxième vague, de pic, puis de plateau. Tout ce que décrivent les chapitres 7 et 8 de la Genèse. Il faut être sage et patient, c’est ce qu’on nous demande avec insistance. Les tests sont la clé du déconfinement, vous l’avez entendu comme moi. Pour Noé aussi, ils furent ce qui lui a permis de savoir qu’il pouvait « ôter la couverture de l’arche » pour laisser l’air et la lumière pénétrer. Soyons prudent comme Noé. Attendons le signe de l’olivier, ce double symbole de la paix revenue avec la colombe. Il y aura une fin à cette « guerre sanitaire », l’olivier sera le vaccin ou le traitement. Mais tant qu’il n’est pas revenu avec la colombe, pas question de quitter nos abris sans assurance.
Le « retour à la normale ». 8 : 15-16 et 9 :1. Dieu a envoyé le signe de l’olivier, puis il a parlé à Noé et donné l’ordre de sortie. Cet ordre est donné car au chapitre 8, verset 14, il est dit : « Le second mois, le vingt-septième jour du mois, la terre fut sèche. » Nous devons attendre que la terre soit sèche, que toute trace de cette inondation virale ait disparu. Jusque là, pas question de revenir à la vie d’avant.
D’ailleurs le récit nous confirme bien qu’il y a un nouveau départ, selon ce que Dieu souhaite. Le chapitre 9 est le compte-rendu d’une nouvelle alliance entre Dieu et la famille de Noé. Dieu s’engage à ne plus produire de déluge et donne le signe de l’arc-en-ciel. Lisez le contenu de cette alliance dans tout le chapitre 9 jusqu’au verset 19. C’est bien une base nouvelle que Dieu pose. Il ne revient pas à la condition d’Adam en Eden, mais il modifie la vie, dans le sens d’un respect plus grand et d’une responsabilité accrue. Il est demandé à Noé et aux siens de peupler cette terre : voici la mission première, peupler et remplir la terre.
Alors, tout est bien qui finit bien ? Pas tout à fait. Si l’histoire s’arrêtait en Genèse 9 :19, ce serait ce que les Américains appellent une « happy end », un beau conte moral. Mais il y a les versets 20 à 24 de ce chapitre.
La première cuite de l’histoire biblique. 9 :20-24. Ces cinq versets douchent notre enthousiasme. Noé plante de la vigne, en tire du raisin et fait du vin, et il se saôule. Et comme toutes les personnes ivres, il fait n’importe quoi. Il se dénude dans sa tente. Son fils Cham le voit et va le dire à ses deux frères Sem et Japhet.
Nous avons alors cette scène très cinématographique, qui prouve le grand talent du rédacteur : les deux garçons rentrent à reculons dans la tente, en portant le manteau de leur père et le recouvrent, sans voir sa nudité. Il faudrait une méditation entière pour étudier ce moment. Ce que je veux retenir pour nous est plutôt l’enseignement que l’on peut en retirer.
Dieu a conclu une nouvelle alliance avec les hommes, posé un cadre de respect de la vie (9 :2-11). Tout pourrait repartir à zéro. Mais voilà, Noé a réussi, il est heureux et il fait la fête, seul, et perd le contrôle. Il perd alors sa dignité devant son fils. Cet homme juste et intègre offre une image de lui très dégradante, malgré toute la grandeur de ce qu’il a fait avant.
Nous venons de faire la démonstration que le peuple français pouvait respecter des règles très dures. Mais ne risquons-nous pas de finir comme Noé, et pour fêter la liberté retrouvée, perdre la tête. La nudité est ici le symbole de la vulnérabilité, pas de l’innocence édénique. Ivre, Noé redevient un homme ordinaire, qui peut être très fragile. Soyons donc rusés comme le serpent et prudents comme la colombe, en ces moments où l’ivresse de la liberté peut faire tourner la tête à notre peuple.
Il est dommage que cette belle histoire de Noé finisse sous la double faute du père et du fils. Elle est là non pour nous dire qu’il est fatal que cela finisse ainsi, mais pour nous exhorter à veiller sur notre intégrité, à garder notre dignité d’enfant de Dieu. La vraie joie n’a pas besoin de l’ivresse pour exister.
Il faut que nos vies soient orientées par la colombe et l’olivier dans la prudence et la sagesse. L’apôtre Paul a pu dire : en « Ephésiens 5:18 Nevousenivrezpas de vin : c’est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit» . Ce n’est pas le vin qui est mauvais – il est le sang du Christ dans la Sainte Cène -, c’est son abus. Tout est dans la mesure et la tempérance.