Dans le cadre la fête au jardin de Fresselines (23), le duo Francis Duchiron et Jean-Michel Dauriac s’est livré à un spectacle d’improvisation oral sur 8 thèmes tirés au sort par des mains innocentes. Chaque séquence durait 10 minutes et chaque protagoniste avait droit à 5 minutes d’intervention.
Le programme 2025 de La fête au jardin
Les deux acolytes sont des anciens professionnels de la parole, tous deux professeurs de l’enseignement supérieur retraités. C’est avec grand plaisir qu’ils ont accepté, cette année encore, de croiser le fer verbal en totale improvisation.
Vous pourrez écouter ci-dessous les 8 séquences qu’ils ont proposées au public venu nombreux dans la cour du château de Puyguillon, sous l’aimable invitation de la famille De Croutte.
Creusois ou Berrichon?
2. Y-a-t-il plus blanc que de jaune dans un oeuf?
3. L’intelligence est limitée, la bêtise ne l’est pas.
4. « L’esprit scientifique s’instaure à l’encontre les mythes » (Chantal Delsol)
5. Qu’est-ce qui est le plus polluant: les énergies fossiles ou les énergies vertes industrielles?
6. Pourquoi Dieu permet-il le mal?
7. La séduction
8. Picasso ou Grotte Chauvet?
Ces exercices sans filet n’ont d’autre ambition que de faire réfléchir un moment et sourire les auditeurs.
Deux extraits de chansons françaises, en guise d’ouverture :
Ne cherche pas, extrait de Un enfant dans la ville, interprété par Michel Fugain : 0’40
La vérité, Guy Béart, extrait de A l’Université : 0’49
Qu’est-ce que la vérité, tableau de Nicolas Gay, peintre russe.
Lecture de base :
Jean 18 : 37 Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis : je suis roi. Voici pourquoi je suis né et voici pourquoi je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix.
38 Pilate lui dit : Qu’est-ce que la vérité ? Après avoir dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs et leur dit : Moi, je ne trouve aucun motif (de condamnation) en lui. (version SER comme toutes les citations)
Introduction
Le thème de cette méditation est la vérité. Dans ces deux versets seulement, le mot est répété trois fois. L’Evangéliste Jean l’utilise à 46 reprises dans ses 21 chapitres, sur les 185 emplois du Nouveau Testament. C’est donc une notion très importante pour lui. Mais sur les 233 emplois dans toute la Bible, il y en a moins de 50 ans dans toute la Bible juive : la vérité est bien plus une idée grecque que juive.
Ajoutons qu’il n’y a aucune ambiguïté possible de traduction du grec : alêthia est sans équivoque, ainsi que les termes dérivés alêthes et alêthinos.
Le Christ utilise une formule devenue proverbiale, en introduction de ses discours : amen, amen, lego umin, soit « En vérité, en vérité, je vous le dis » (Segond). Or « Amen » dérive de la racine hébraïque emen, qui fait référence à la foi, la fidélité. La formule religieuse signifie donc : « faites-moi confiance », « Ayez foi en ce que je dis ».
L’idée hébraïque est donc celle d’une parole que l’on peut croire, qui est fiable. Le Christ s’inscrit donc, jusque dans ses formules, dans la filiation hébraïque et juive.
Dans notre texte, nous trouvons un court dialogue. Dans le Nouveau Testament, et surtout dans les Evangiles, le rôle de la question est essentiel. Jésus en use abondamment. Il n’est que de se rappeler :
Qui dit-on que je suis ?
Femme, où sont ceux qui t’accusent ?
Où est ton mari ?
Or, ici, ce n’est pas lui qui interroge, mais son interlocuteur, celui qui doit le juger. Remettons cet échange dans son contexte.
Jésus a été arrêté nuitamment à Gethsémané et conduit chez les souverains sacrificateurs Anne et Caïphe. Il va être interrogé par ce dernier. Dans le passage Jean 18 : 19-23 , Jésus pose encore deux questions dérangeantes :
A Anne : Pourquoi m’interroges-tu ?
Au soldat qui le gifle : …Pourquoi me frappes-tu ?
Deux questions qui résument le non-sens de ce qui se passe. Caïphe le conduit au procurateur romain, Pilate, afin que ce soit lui qui prononce la sentence souhaitée, la mort. Celui-ci est assez réticent (verset 31). Finalement, il interroge Jésus. Et sa première question est plus que surprenante : es-tu le roi des Juifs ? Pilate sait très bien que ce n’est pas le cas, mais c’est l’accusation des chefs religieux juifs. Au verset 57, il réitère sa question à la suite des propos de Jésus : « Mon royaume n’est pas de ce monde ». La réponse de Jésus est étonnante :
Il affirme être roi (donc reconnaît l’accusation des Juifs, en partie) ;
Il part alors dans une tout autre direction en se déclarant témoin et voix de la vérité.
Soit ces deux affirmations n’ont aucun lien entre elles ce qui n’est pas possible ; soit elles sont liées par un argument de cause : le royaume dont il est roi est celui de la vérité.
La réponse de Pilate ne permet pas de trancher sur sa propre compréhension, mais j’opte pour la seconde hypothèse : Pilate veut savoir quelle est la nature de cette royauté, pourquoi elle gêne tous les chefs religieux juifs. Et là, fait surprenant, il n’attend pas la réponse et tourne le dos à Jésus qui ne lui répond pas (voir Matthieu 27 : 14Et Jésus ne lui donna de réponse sur aucun point, ce qui étonna beaucoup le gouverneur.) Jésus n’a pas répondu à la question existentielle de Pilate, qui semblait se désintéresser de la réponse. Pourquoi ces deux attitudes ?
A / L’attitude de Pilate (en lien avec la chanson de Michel Fugain)
Essayons de visualiser la scène : Pilate pose sa question, c’est le tableau de Nicolas Gay ; puis il tourne le dos à Jésus et sort.
La réponse ne l’intéresse pas, tout simplement parce que ce n’est pas vraiment une question, mais une assertion interrogative. Nous retrouvons cela dans des expressions banales comme A quoi bon ? ou A quoi ça sert ? Ce n’est même pas une question fictive, c’est une non-question. Le seul indice trompeur est le point d’interrogation.
A l’époque de Jésus, c’est la philosophie grecque qui domine la pensée, on le voit bien quand on étudie les épîtres du Nouveau Testament et leur contenu. La pensée grecque est dominée par le platonisme et l’aristotélisme.
Aristote a créé la démarche scientifique, pour être très simple, avec la logique, approche mathématique des faits. Platon a créé le monde des idées, celui de la philosophie de la réflexion sur le monde et il influencera non seulement le monde grec, romain et arabe, mais aussi, à leur corps défendant, énormément la pensée chrétienne des Pères de l’Eglise.
La Vérité pour Platon, c’est le Beau, la Beauté. Ce qui est beau est bon et vrai. Cela explique toute la recherche artistique grecque. La vérité absolue n’existe pas, ce n’est pas une idée platonicienne. La vérité se trouve dans le Beau et peut donc varier selon la beauté. Cette pensée imprègne tout le monde hellénistique, et donc aussi Pilate.
Sa question est donc la fermeture d’un débat qui n’a pas de sens.
Le christianisme est une révolution de la pensée, car il affirme qu’il existe une vérité : en Jésus. C’est la raison principale du choc avec le monde grec et romain et les persécutions qui en découlent : les chrétiens refusent la règle du jeu des vérités multiples.
Si nous faisons une transposition avec notre époque, le parallélisme est assez saisissant. Pour ne parler que de l’Occident (donc de la France), la déchristianisation, commencée au XVIIIe siècle avec les Lumières et la Révolution, s’achève aujourd’hui par un cimetière de la vérité et de la pensée chrétienne ou influencée par le christianisme.
Ce cimetière porte un nom technique, c’est le « relativisme culturel et religieux ». Il est le produit de la mauvaise conscience des anciens maîtres du monde, que leurs anciens colonisés retournent contre eux. On peut résumer le relativisme en une formule lapidaire : « Tout se vaut en ce monde. »
Nos contemporains ont été peu à peu convaincus par l’atmosphère générale qu’une vérité vaut l’autre et même, selon la planète Trump, qu’il existe des « vérités alternatives » (autre nom des infox ou fake news, fausses nouvelles, mensonges patentés) et que tout ce qui existe en un domaine a la même valeur. Un texte de rappeur de banlieue étudié au collège vaut un poème de Victor Hugo ou de Baudelaire, la foi en n’importe quelle croyance sectaire vaut celle du christianisme ou de l’islam.
Nous sommes parfois contaminés par ce syndrome de Pilate et acceptons ainsi de renoncer à nos convictions et à notre témoignage. Ceci est la conséquence de ce que la Bible nomme péché, esprit du monde, etc.
B / L’attitude de Jésus (en lien avec la chanson de Guy Béart)
A priori, elle semble surprenante et même décevante. Lui qui a pris soin des plus petits durant son ministère ne répond pas à une demande précise et importante. Pourquoi ?
Cela renvoie à la question de Jésus des versets 20-212 du même chapitre. Là aussi il refuse de répondre au Grand Prêtre. Dans les deux cas, c’est la même raison qui le motive à un tel comportement ; il a déjà tout dit à ce sujet et celui qui voulait savoir pouvait avoir toute réponse en venant l’écouter et le rencontrer. A l’heure de son procès, c’est trop tard, il est déjà jugé.
Combien de gens agissent en fait ainsi : ils font semblant de s’intéresser au message du Christ, mais ils l’ont déjà rejeté et condamné. Jésus ne se laisse pas prendre à ce piège, mais nous, parfois, si. Nous passons du temps à expliquer la foi et son contenu à des gens qui, en réalité, n’en veulent pas et désirent seulement discuter, polémiquer, critiquer. Paul a enjoint Timothée à fuir ce genre de discussion. L’Ecclésiaste dit qu’il y a un temps pour tout, « un temps pour lancer des pierres et un temps pour ramasser des pierres » (Eccl. 3 : 5) Sachons parfois ne pas répondre.
Mais, avant de refuser d’entrer en discussion, Jésus a beaucoup parlé et enseigné sur la vérité. Il suffit donc de revenir à ses paroles. Je m’en tiendrai au seul évangile de Jean.
Jean 14 : 6Jésus lui dit : Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi, est l’affirmation la plus nette. Il est le chemin à suivre, la vérité à recevoir et la vie qui en découle.
Jean 17 : 17Sanctifie-les par la vérité : ta parole est la vérité, dit clairement que la vérité est dans la parole du Père, donc celle révélée aux hommes par les prophètes, Jésus et les apôtres. Nous n’avons pas à courir après la vérité, elle est là, dans les pages de la Bible. Ce qui est vrai est aussi ce qui est réel. La Bible est la réalité de la vérité de Dieu, pour la foi chrétienne.
Que faire de cette vérité ?
Jean 16 : 13Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il faut la recevoir par le Saint-Esprit que Jésus envoie aux croyants. C’est lui qui est le guide pour nous dans la vérité de cette vie. Ce qui signifie que, pour accéder à la vérité du Christ, il faut recevoir la Saint-Esprit. Donc prêcher le salut, c’est aussi prêcher le Saint-Esprit et sa venue en l’homme.
La connaissance intellectuelle de la Bible ne conduit nullement au salut. Voyez Michel Onfray, qui connaît parfaitement la Bible, mais n’y comprend goutte, car il ignore et rejette l’Esprit.
Jean 4 : 23,Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. 24 Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité, établit ce qui est la véritable foi au Christ et du Christ : adorer le Père en esprit et en vérité. La vérité révélée est inséparable de l’Esprit-Saint qui la donne à comprendre. Il est impossible de rendre un vrai culte à Dieu sans l’assistance de l’Esprit.
La vérité n’est pas dans la Loi, pas dans une morale chrétienne, pas dans la pratique du culte et des bonnes œuvres, tout cela n’est que la conséquence de la compréhension profonde de la Parole par l’Esprit. Ce qui veut dire que chacun découvre et progresse dans la vérité à son rythme, et non qu’il y a diverses vérités équivalentes.
Conclusion
Certains parmi nous en sont encore à la question de Pilate. Il leur faut alors revenir aux propos du Christ pour avoir la réponse. Tout est dans les Evangiles. Encore faut-il les lire sans esprit de jugement préalable, avec une vraie envie de les connaître et de s’en laisser pénétrer.
Pour d’autres, le Chris a parlé et ils ont saisi sa parole. Ils ont ainsi ouvert la porte à la vérité. Mais qu’en font-ils, qu’en faisons-nous ?
Pour connaître vraiment la vérité du Christ, il faut travailler la Parole, la mastiquer sans cesse, accepter de ne pas tout en saisir, pour mieux user de ce que l’on a pu comprendre.
Il faut vivre de la vie de l’Esprit. Le Saint-Esprit se donne à connaître de deux manières seulement : par la méditation des textes et par la prière. La vérité s’éclaire donc par un véritable travail spirituel. Etre chrétien, c’est saisir les armes spirituelles que Paul décrit en Ephésiens 6 : 10-17. On y retrouve la vérité comme ceinture (verset 14). C’est un engagement, pas une petite vie religieuse hebdomadaire et quelques rites hérités. La religiosité est l’ennemie de la foi.
Qu’est-ce que la vérité : c’est la Parole du Père, annoncée par le Fils et gravée en nous par le Saint-Esprit.
Jean-Michel Dauriac – août 2025
Prédication du 10 août 2025, donné dans l’église protestante de Pessac.
Jacques Loussier : Jesu, Joy of Man’s Desiring (Jésus, que ma joie demeure)3’00
La joie est élément très important dans la bible et dans la vie chrétienne. Près de 250 versets en parlent tout au long de la Bible, tant dans l’Ancien Testament que le Nouveau Testament. Elle n’est pas une option ou un accessoire de notre foi ; elle en est une des bases. Nous allons rappeler très brièvement quelques aspects de la joie chrétienne.
Précisons d’entrée que cette joie n’a rien à voir avec la joie ordinaire, profane, telle qu’on la voit et vit aujourd’hui. La joie humaine est un sentiment passager, très influencé par le monde extérieur, qui retombe aussi vite qu’il est apparu. Ceci est absolument tout le contraire de la joie en Christ.
Nous verrons cinq aspects de la joie du chrétien.
La joie de se trouver dans la communauté des croyants, dans l’église locale, universelle ou dans ses manifestations.
La Bible célèbre les rassemblements pour le culte, tant dans le judaïsme que dans le christianisme naissant.
Nombres 10:10Dans vos jours de joie, dans vos solennités et à vos nouvelles lunes, vous sonnerez des trompettes, en offrant vos holocaustes et vos sacrifices de communion, et elles vous mettront en souvenir devant votre Dieu. Je suis l’Éternel, votre Dieu.
Jadis les sacrifices étaient à renouveler à chaque occasion. Le sacrifice de Jésus, rend inutile la répétition des sacrifices divers : il a été la victime unique qui a racheté toutes nos fautes, et c’est cela qui procure la joie collective que l’on retrouve dans les offices.
Cette joie, elle est anticipée par l’envie de se retrouver. C’est ce que dit David, dans le psaume 122, très connu.
Psaumes 122:1Cantique des montées. De David. Je suis dans la joie quand on me dit : Allons à la maison de l’Éternel !
Nous devons ressentir cette joie avant même de nous retrouver ; si elle n’est pas présente, cherchons à savoir pourquoi et à la retrouver, en éliminant les obstacles. La famille de Dieu est la nôtre : nous avons là notre Père et notre Frère et c’est joie de les retrouver avec les autres membres de la famille.
La joie du salut et de la délivrance
Si nous sommes dans la famille de Dieu, c’est que nous sommes bénéficiaires du salut que le Christ est venu offrir aux hommes. Ce salut, nous le savons est pure grâce de Dieu, nous ne le méritions pas, mais il nous est donné à condition de s’en saisir par la foi. Et savoir que l’on est sauvé est un immense sujet de joie. Les Psaumes le célèbrent à de nombreuses reprises ; choisissons un verset, parmi tant d’autres :
Psaumes 20:5 (20-6) Nous crierons de joie à cause de ton salut, Nous lèverons l’étendard au nom de notre Dieu, L’Éternel accomplira toutes tes demandes.
Israël savait qu’il devait son salut à l’Eternel. Mais il l’a souvent oublié et s’est détourné de la voie droite. Cela nous est donné en exemple, afin de ne pas faire cette erreur. Nous devons, chaque jour entretenir la joie d’être sauvé en Christ. Sauvé du destin des hommes sans Dieu, qui est la mort, sans espérance et l’absurde de la vie.
Mais nous devons aussi savoir reconnaître les délivrances que Dieu nous accorde, qui sont des morceaux de salut au quotidien. Là encore, revenons aux Psaumes :
Psaumes 30:11 (30-12)tu as changé mon deuil en allégresse, Tu as délié mon sac et tu m’as ceint de joie…
Nous ne sommes pas abandonnés à notre destin terrestre ; Jésus nous a enseigné le rôle capital de la prière pour triompher des adversités et de l’Adversaire de nos âmes. Dans les promesses des Evangiles se trouve la guérison des corps et des âmes. Dans l’épreuve nous ne sommes pas seuls et, quand elle s’achève, sachons trouver une joie supplémentaire dans l’amour renouvelé de Dieu.
La joie du service
Nous ne sommes pas sauvés pour notre seule satisfaction. La devise de l’Armée du Salut est « Sauvés pour servir ». Voilà la raison d’être du salut sur cette terre. La joie du service est une dimension importante dont il ne faut absolument pas se priver. Un salut égoïste finit par devenir stérile. Mais quel est ce service ? Il prend divers visages :
Proverbes 21:15c’est une joie pour le juste de pratiquer le droit, Mais la ruine est pour ceux qui commettent l’injustice.
Le service, c’est d’abord de pratiquer la justice : vivre selon l’éthique du Nouveau Testament, éthique de plus en plus éloignée de celle de notre société actuelle. Et ceci est un témoignage nécessaire.
Ecclésiaste 8:15j’ai donc fait l’éloge de la joie, parce qu’il n’y a rien de bon pour l’homme sous le soleil sinon de manger, de boire et de se réjouir ; c’est là ce qui doit l’accompagner dans son travail, pendant les jours de la vie que Dieu lui donne sous le soleil.
La joie est aussi dans le fait d’apprécier la bonne vie : le chrétien doit être un « bon vivant » au sens évangélique du terme. Aimer la vie et tous ses aspects. Car nous savons que nous rencontrerons aussi des moments très durs, chacun à notre tour.
Jacques 1:2Mes frères, considérez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves que vous pouvez rencontrer…
Même l’épreuve peut être considérée comme une joie, quand nous sommes en communion spirituelle constante avec le Père et le Fils. Cela n’enlève rien à la dureté des épreuves, mais la joie du salut n’est pas effacée par elle.
Le service réjouit notre Père et il en tient compte envers nous :
Matthieu 25:23son maître lui dit : Bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.
La fidélité dans le service nous met dans la joie du Père, donc dans sa version la plus pure. Le service se vit dans la joie et nous introduit dans une dimension encore supérieure de la joie.
La joie de la louange et de la prière
Psaumes 106:1 louez l’Éternel ! Célébrez l’Éternel, car il est bon, Car sa bienveillance dure à toujours.
La louange est la traduction de la joie et de la reconnaissance. Il est impossible de louer sans la joie. Une louange triste n’est pas une louange, c’est une forme de lamentation. Je loue parce que mon cœur est plein de reconnaissance en face de la bonté de Dieu, pour son salut, pour sa grâce, pour son service, pour chaque signe que je reçois sur le chemin. Il existe la joie de la louange individuelle, qui peut être silencieuse ou énoncée, voire chantée ; il y a aussi la joie de la louange collective, la liesse des rachetés réunis. Cette louange se poursuivra même au-delà de cette terre :
Apocalypse 19:5une voix sortit du trône : Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, vous qui le craignez, petits et grands !
La joie permanente dans nos vies
Je l’ai dit en commençant, la grande différence avec la joie profane, ordinaire, humaine est dans sa durée. La joie du monde est fugace, elle peut être prompte à naître, mais aussi rapide à disparaître. La joie du Christ est éternelle, comme lui. Il nous appartient donc de réaliser cela et de ne pas nous éloigner de cette joie, surtout dans les épreuves et les traversées du désert. La maladie, le chômage, les échecs, les divorces, les deuils… autant de moments où nous trouverions humainement logique de ne pas être dans la joie. Or ce n’est pas ce à quoi nous appellent les apôtres :
Philippiens 4 : 4Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous.
Paul le répète deux fois ! Ce n’est pas qu’il ignore les épreuves, il en a eu sa part ! Mais il sait la force de la joie. Souvenez-vous de ce passage des Actes :
Actes 16:25Vers le milieu de la nuit, PauletSilas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les écoutaient.
Ils sont en prison, les fers aux pieds. La situation est mauvaise et eux ils chantent les louanges de Dieu ! Inconscience ? Pas du tout ; au contraire, conscience aiguë de leur condition de sauvés et d’envoyés. Et l’on sait que la fin de cet épisode fut glorieuse, puisque le geôlier et sa famille se sont convertis. La confiance en Dieu est toujours associée à la joie. Quand la joie manque, c’est souvent que la foi chancelle. Restons auprès de Dieu et la joie demeurera.