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Le Blog à Jean-Mi ! Posts

Jésus, la Foi, le Doute & Nous


 

 

Prologue :

 

§        4 termes intimement liés, avec 4 majuscules car plutôt des notions (ou des concepts) que de simples faits. Nous sommes ici dans els fondements de la foi chrétienne.

§        Jésus et non Jésus-Christ ou le Christ. ici c’est l’incarné-homme qui me parle et m’aide à penser ma vie. Nous allons nous intéresser à ce qui nous est commun, l’humanité de l’homme de Nazareth, l’enfant de Marie et Joseph.

§        Foi et Doute sont un couple inséparable, soit pour se combattre, soit pour se nier mutuellement. « La foi bannit craintes et doutes » disait un petit choeur de mon enfance. Nous allons aborder ici la délicate question du doute au sens large, par ailleurs très peu abordée dans les sermons évangéliques.

§        Nous et non moi, car je suis convaincu que cela nous concerne tous, nous touche tous. Il ne s’agit pas de traiter le doute comme une maladie honteuse ou une passion néfaste que l’on cache du mieux que l’on peut. Si cela nous touche tous, la réponse est aussi avec tous et pour tous.

 

Regardons la vie de Jésus en 3 moments décisifs. Comparons avec la vie de certains croyants dans l’histoire. Et voyons ce que cela veut dire pour nous aujourd’hui.

 

Nous aurons 3 lectures de l’Evangile qui articuleront ces trois phases.

 

A / La foi agissante dans l’action.

 

Lecture : Marc 5 :22-23 & 35-42

 

« 22  Alors vint un des chefs de la synagogue, nommé Jaïrus, qui le vit, se jeta à ses pieds

23  et le supplia instamment en disant: Ma fillette est à toute extrémité;  viens, impose-lui les mains, afin qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. 

………

35 ¶ Il parlait encore, lorsque survinrent de chez le chef de la synagogue des gens qui dirent: Ta fille est morte; pourquoi importuner encore le maître? 

36  Mais Jésus, sans tenir compte de ces paroles, dit au chef de la synagogue:  Sois sans crainte, crois seulement. 

37  Et il ne permit à personne de l’accompagner, si ce n’est à Pierre, à Jacques et à Jean, frère de Jacques. 

38  Ils arrivèrent à la maison du chef de la synagogue, où Jésus vit qu’il y avait du tumulte et des gens qui pleuraient et poussaient des cris retentissants. 

39  Il entra et leur dit: Pourquoi ce tumulte, et ces pleurs? L’enfant n’est pas morte, mais elle dort. 

40  Et ils se moquaient de lui. Alors, il les fit tous sortir, prit avec lui le père et la mère de l’enfant, de même que ceux qui l’avaient accompagné,  et entra là où se trouvait l’enfant. 

41  Il saisit l’enfant par la main et lui dit: Talitha koumi, ce qui se traduit: Jeune fille, lève-toi, je te le dis. 

42  Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher; car elle avait douze ans. Ils en furent hors d’eux-mêmes, (frappés) d’un grand étonnement. » 

 

 

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                                             La Résurrection de la fille de Jaïre de Santi di Tito (1536-1603)

 

Nous sommes dans le ministère de Jésus, plutôt au début, en Galilée.

Il apparaît publiquement depuis peu et il doit « faire ses preuves », au milieu d’un peuple habitué aux prophéties et aux miracles.

 

Il a déjà guéri auparavant des malades, des démoniaques, un lépreux, un paralytique…

 

Là, notre récit présente une énième demande de guérison (verstes 22 & 23), avec un caractère d’urgence et une malade très jeune. Puis l’intensité montre au verste 35, avec l’annonce de la mort de la jeune fille. Et là, Jésus est confronté à la mort, soit un pas de plus dans son pouvoir et son ministère.

 

Nous constatons qu’il ne doute nullement (verste 36) et qu’il a des paroles fortes pour Jaïrus : « N’aie pas peur, crois seulement ».

 

Il est donc question doublement de la foi :

§        Celle de Jésus, qui n’est pas altérée, même si elle entraîne les lazzi (verset 40).

§        Celle de Jaïrus, qui est requise et stimulée.

 

Nous connaissons la suite du récit, qui n’est pas aujourd’hui notre sujet : Jésus « réveille » la jeune fille, la mort est vaincue.

Jésus est ici en marche dans son ministère. Il va d’une ville à l’autre, prêche, guérit, marche et se repose peu. De temps à autres, l’Evangile nous le montre se retirant pour prier. Il n’y pas de répit, pas de temps morts. Ce temps du ministère est celui de la pleine activité de Jésus, il maîtrise autant que faire se peut, les évènements et les faits. Pa s place pour le doute. Une vraie communion avec le Père, dans l’action.

 

Nous avons aussi dans nos vies ces années d’actions dans répit. Celles où nous nous formons, nous travaillons, nous construisons une famille ou une carrière, nous sommes engagés dans des œuvres profanes ou spirituelles. Tout va bien. Il n’y pas là place pour la moindre interrogation .

Ecclésiaste 9:10  « Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le; car il n’y a ni activité, ni raison, ni science, ni sagesse dans le séjour des morts où tu vas. »

Le mouvement recharge la batterie, comme dans les voitures hybrides. Nous avançons, Dieu bénit notre vie et notre action. Nous surmontons les oppositions, les accidents de la vie, les difficultés matérielles ou professionnelles…

Le doute, le découragement, l’abandon nous paraissent coupables et indignes d’un chrétien.

 

Mais la vie n’est pas linéaire, et il serait extrêmement dangereux de faire de ces moments le modèle perpétuel. Jésus va expérimenter autre chose.

 

B / Le temps des interrogations et de l’incertitude.

 

Marc 14 :32 à 40 :

 

« 32 ¶ Ils allèrent ensuite dans un lieu nommé Gethsémané, et Jésus dit à ses disciples: Asseyez-vous ici pendant que je prierai. 

33  Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à être saisi d’effroi et d’angoisse. 

34  Il leur dit: Mon âme est triste jusqu’à la mort; restez ici et veillez. 

35  Puis il s’avança un peu, se jeta contre terre et pria que, s’il était possible, cette heure s’éloigne de lui. 

36  Il disait: Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe. Toutefois non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. 

37  Il revint vers les disciples qu’il trouva endormis, et il dit à Pierre:  Simon, tu dors! Tu n’as pas été capable de veiller une heure! 

38  Veillez et priez, afin de ne pas entrer en tentation; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible. 

39  Il s’éloigna de nouveau et pria en répétant les mêmes paroles. 

40  Il revint encore et les trouva endormis; car leurs yeux étaient appesantis.  Ils ne savaient que lui répondre. »

 

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                                            Le Christ au Mont des Oliviers – Sandro Botticelli (1445-1510)

 

 

Ce texte sur Gethsémané est très fort. Je pense à cette belle chanson des frères Chefneux, du début des années 1970 : « Les roses de Gethsémané »

 

« Les roses de Gethsémané

Ont vu mon Sauveur pleurer

Les roses de Gethsémané

Ont vu ses larmes couler…. » 

 

Jésus, ici, n’est plus dans l’action. Il est dans le retrait, la solitude et la prière (mais pas la même que celle que nous avons mentionné plus haut).

 

Le verset 33 est terrible :

 

«  Il commença alors à éprouver de la frayeur et des angoisses »

 

Les 2 verbes grecs sont presque synonymes ; il y là double dose de peur. Ce Jésus qui disait à Jaïrus : « N’aie pas peur », est frappé à son tour par la peur intense : l’angoisse, l’effroi, on n’est pas ici dans la petite crainte…

Peu importe ici la raison. Qu’il ait peur d’accomplir jusqu’au bout son destin n’est pas central dans notre démarche de ce jour. Ce qui nous intéresse et nous rend Jésus si proche de nous, c’est cette angoisse, cette frayeur. Qui peut se vanter de n’avoir jamais connu cela ? Assurément celui-là se ment à lui-même.

 

Jésus est à un moment crucial de sa vie, au sens étymologique du terme : il peut refuser cette « coupe » qui le ménera à la croix ou il peut la boire. Il en connaît le goût par avance. Sa prière n’est pas un refus, elle est une supplique à son Père pour qu’il change de projet et l’éloigne de son destin. ( lire le superbe livre de N. Kazantzaki, « La dernière tentation du Christ » qui est la plus belle évocation de ces moments que j’aie pu lire dans la littérature profane.).

 

L’angoisse est, de plus, doublée de la tristesse (verset 34). Et pas n’importe quelle tristesse : « une tristesse jusqu’à la mort », dont la formulation ambigüe ne change rien au fond.

 

Nous passons, touit le monde passe, dans sa vie humaine eyt spirituelle, par des moments « noirs ». Le nier ou le refuser n’est pas faire preuve d’une foi supérieure, mais se tromper soi-même. De nombreuses choses peuvent nous remplir de terreur : la maladie, le vieillissement, le chômage, la solitude, l’échec familial, sentimental ou professionnel, la peur de la mort…

Ceci est le commun de tous les hommes. Jésus n’y a pas échappé.

 

Ce qui apporte la note de lumière dans ce passage très sombre de l’Evangile est le verset 36b :

« non pas, moi, ce que je veux, mais, toi, ce que tu veux. »

 

La frayeur, la terreur, la tristesse sont notre lot à tous, mais notre planche de salut est de revenir à une parole de foi, c’est-à-dire de confiance, donc de soumission à la volonté de Dieu, car elle est le meilleur pour nous. (relisons 1 Jean chapitre 5).

 

Certes, le contenu de la « coupe » n’est pas changé, mais nous sommes alors aidés pour la boire et accomplir la volonté de Dieu.

 

Enfin arrive le troisième moment, qui est aussi le plus dramatique.

 

C / Le sentiment d’abandon, le doute total

 

Matthieu 27 : 35-38 & 44-50

 

« 35  Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort, afin que s’accomplisse la parole du prophète: Ils se sont partagés mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique. 

36  Puis ils s’assirent, et le gardèrent. 

37  On plaça au-dessus de sa tête une inscription indiquant le motif de sa condamnation: Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. 

38  Avec lui furent alors crucifiés deux brigands, l’un à droite, l’autre à gauche. 

……

44  Les brigands crucifiés avec lui, l’insultaient de la même manière. 

45  Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième heure il y eut des ténèbres sur toute la terre. 

46  Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte: Éli, Éli, lama sabachthani? c’est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? 

47  Quelques-uns de ceux qui étaient là, l’entendirent et disaient: Il appelle Élie. 

48  Et aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge, qu’il remplit de vinaigre, il la fixa à un roseau et lui donna à boire. 

49  Mais les autres dirent: Laisse, voyons si Élie viendra le sauver. 

50 ¶ Jésus poussa de nouveau un cri d’une voix forte et rendit l’esprit. » 

 

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                                La Crucifixion de Nicola di Antonio d’Ancona (vers 1460)

Les fameuses dernières paroles du Christ, mises en musique avec quelle émotion par Haydn (et d’autres moins célèbres).

 

Dans ce récit, Jésus ne maîtrise plus rien du tout. Il n’a plus de choix ; il est cloué sur le bois infâme, condamné à une mort physique certaine. Le contenu de la coupe est bu jusqu’à la lie. Et Jésus pousse ce cri déchirant :

 

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », prononcé en araméen car c’était la langue que l’on parlait en Palestine à cette époque.

 

Ce n’est plus « Père », comme dans le récit précédent de Gethsémané, mais « mon Dieu ». La relation filiale est suspendue. Jésus est un homme qui hurle vers son Dieu, comme des milliers d’hommes ont dû le faire, dans les camps de la mort ou sur les bûchers de l’Inquisition, par exemple.

 

Là aussi, nous ne voulons pas entrer dans l’herméneutique de ce passage, ce ,n’est pas notre propos. Ce qui résonne en nous est ce sentiment violent et ultime de l’abandon total.

Les cieux sont fermés et plus rien ne répond à notre prière, à notre voix, à notre foi qui paraît sans objet. Jésus en est là, ramené à notre condition humaine sans Dieu. N’ayons donc pas honte de passer ou d’être passé par ces moments-là. Jésus rend le dernier soupir dans ces conditions. C’est apparemment un échec. Les brigands à ses côtés se moquent de lui. Nous savons, là aussi, la suite de l’histoire, dont nous sommes les bénéficiaires. Pierre fait un récit raccourci saisissant dans son sermon de Jérusalem à la Pentecôte : Actes 2 :31 à 33.

 

Romains 8:18  J’estime en effet que les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire qui doit être révélée en nous.

 

Et ce moment affreux où tout semble vain et vide nous ramène à al foi et au « Crois seulement » conseillé à Jaïrus. La foi c’est aller contre la logique humaine, comme Abraham :

 

Romains 4 : 18  Espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi le père d’un grand nombre de peuples, selon la parole: Telle sera ta descendance.

13  Il ne faiblit pas dans la foi

 

Sommes-nous seuls à connaître ces temps de doute absolu ?

 

D/ 4 exemples de croyants dans l’histoire :

 

§        Martin Luther, le grand réformateur, a lutté contre la peur de l’enfer et le doute des années durant dans sa cellule de moine, avant de trouver la réponse dans l’Epitre aux Romains, cette cathédrale de la foi (voir Romains 8 :1). Il a fini par vaincre el doute et la peur, mais la lutte fut terrible et longue. Il ne s’est pas découragé et Dieu lui a donné un grand destin.

§        Mère  Thérésa, la religieuse albanaise des bidonvilles de Calcutta, a laissé un livre de souvenirs où elle raconte, entre autres choses, ses années de sécheresse spirituelles, de vide, où Dieu n’était plus rien pour elle. Cela a beaucoup surpris les lecteurs catholiques de ce livre, car le saint ne peut douter, selon la légende de l’Eglise. Or, c’est tout le contraire. Le saint (évangélique) est celui qui ne se laisse pas terrasser par le doute et le vide . relisez le Psaume 23 et de nombreux psaumes de David.

§        L’Abbé Pierre a relaté également de tels moments dans ses derniers livres où il a ébranlé la statue du saint que l’on était en train de lui bâtir de son vivant.

 

Il vaut mieux crier comme Jésus que faire l’autruche et nier ces difficultés.

 

Marc 9 : 23  Jésus lui dit: Si tu peux… tout est possible à celui qui croit. 

24  Aussitôt le père de l’enfant s’écria: Je crois! viens au secours de mon incrédulité! 

 

Pour finir, parlons de Thomas ; le disciple le plus minorisé et ridiculisé (après Judas, bien sûr), surtout dans les milieux évangéliques où il fait souvent office de repoussoir et de contre-exemple. Moi, j’aime bien Thomas, car ce n’est pas Superman, mais il ne se conduit pas moins bien que Pierre et son triple reniement. Et pourtant…

 

Jean 20 : 24 à 29

 

24  Thomas, appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux, lorsque Jésus vint. 

25  Les autres disciples lui dirent donc: Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit: Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets mon doigt à la place des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. 

26 ¶ Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, et debout au milieu d’eux, il leur dit: Que la paix soit avec vous! 

27  Puis il dit à Thomas: Avance ici ton doigt, regarde mes mains, avance aussi ta main et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais crois! 

28  Thomas lui répondit: Mon Seigneur et mon Dieu! 

29  Jésus lui dit: Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru! 

 

Relevez le verset  27c

« et ne sois pas incrédule, mais crois ! »

 

Thomas est le plus ordinaire, celui qui a besoin de signes et de preuves. Cela ne signifie pas qu’il fût un apôtre mineur. La Tradition dit de lui qu’il a ensuite évangélisé les Mèdes, les Perse et jusqu’à l’Inde où serait sa tombe. Soit, entre autres le pays qu’un autre homme du doute, Jonas, avait ramené à al repentance.

 

Epilogue :

 

La foi, le doute, l’abandon, l’angoisse, la tristesse, Jésus les a vécus. Prétendons-nous être plus « saints » et « spirituels » que Jésus ?

 

Il n’y a pas de foi solide dans l’épreuve remportée sur le doute ; il n’y pas de présence et de communion avec Dieu et nos frères dans l’expérience de l’abandon ; il n’y pas de vraie soumission sans interrogation, voire sans révolte.

 

Relisons ou lisons le très beau livre de Jacques Ellul : « La foi au prix du doute ».

 

Vivre la foi chrétienne est tout sauf une petite vie peinarde et sans à-coups .

 


Dimanche 13 mai 2012

 

 

One Comment

PUissance et puissants dans ce monde et dans la Bible

Puissance(s) et Puissant(s) dans notre monde et dans la Bible

Qu’est-ce que la puissance ?
Grand Larousse encyclopédique dit :

1.    Force et intensité d’un phénomène, efficacité.
2.    Pouvoir et autorité dans le domaine économique et social.
3.    Personne ou chose qui exerce une grande influence.

Ceci, rapporté à notre existence donne les cas suivants :
1.    La puissance des éléments, d’un séisme , d’un choc…
2.    La puissance d’un syndicat, d’un groupe de pression, d’un parti…
3.    La puissance du capitalisme, de l’argent, de la peur, de la mode…

Les 3 sens ci-dessus sont souvent conjugués.

Nous nous proposons d’aborder ce thème en deux temps :
§    La puissance et les puissants aujourd’hui, dans notre monde de 2012 (en lien avec l’    actualité)
§    Les chrétiens, la Bible et la Puissance

 

 Puissance et puissants de ce monde.

A : La place de la puissance dans les discours et la réalité de la vie politique et sociale des nations.

§    Le président Obama aux Etats-Unis : Il n’a pas pu appliquer la plus grande partie de son programme de 2008, à cause de l’opposition républicaine et du système politique américain lui-même ; et pourtant, on le présente partout comme « l’homme el plus puissant du monde ».

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§    Le président Sarkozy en France, a inondé ses discours depuis 2007 de promesses les plus diverses. Le bilan est assez mitigé. Certaines promesses étaient tout simplement inapplicables : le Droit au Logement Opposable par exemple !

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Il ne suffit donc pas de promettre ou de vouloir pour pouvoir, même quand on détient officiellement les leviers du pouvoir.

Deux exemples de l’actualité récente vont encore plus loin :

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§    Silvio Berlusconi, élu légitime du peuple italien a dû démissionner de son poste de Président du Conseil des Ministres de l’Italie, non pour sa conduite personnelle très discutable, mais pour des raisons économiques.
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§    Georges Papandréou, Premier Ministre Grec a également dû rendre son tablier, pour cause de crise financière et non pour un désaveu démocratique.

Dans ces deux cas, le pouvoir qui avait été donné à ces hommes par un vote légitime a été balayé par des injonction venus de forces non démocratiques et souvent occultes.

B : Les pouvoirs « obscurs » du monde présent :

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§    Les « Marchés, sont devenus l’acteur premier de la vie des peuples et des pays depuis quelques années. Or, qu’est-ce que ces « marchés » ? Quelques villes mondiales qui ont une bourse jouant un rôle planétaire sur le marché des matières premières ou des capitaux. Et quelques milliers de gros investisseurs qui se partagent les avoirs des multinationales qui font travailler les terriens. Alors que nous sommes plus de 7 milliards d’individus, ce sont quelques milliers ou dizaines de milliers d’hommes et de femmes qui dirigent nos pays de fait.

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§    Les « agences de notation » sont omniprésentes dans nos informations depuis 2008. Or, il s’agit de trois ou quatre officines comprenant des juristes, des économistes et des analystes financiers qui évaluent des milliards de gens au travail. Ce pouvoir exorbitant émane de la demande initiale des banques et des Etats qui ont poussé à la création de ces agences au début du XXème siècle, afin de mieux choisir leurs partenaires économiques. Un siècle plus tard, elles font la loi sur la planète !

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§    Les banques et institutions financières. C’est la faillite de la banque américaine Lehmann Brothers qui a enclenché le mécanisme de la crise actuelle (comme en 1929 !)

Tous ces « pouvoirs » et les « puissants » qui y oeuvrent existent par une perversion du système économique et financier. Ils ont outrepassé leurs fonctions premières et nous les avons laissé faire.

C : les institutions mondiales :

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Sur le papier elles sont très puissantes. Assez en tout cas pour avoir mis à genoux des pays et des peuples dans les années 1980-90. Il s’agit du FMI, de Fed, banque centrale américaine, de la Banque mondiale, de la BCE ou de l’OMC.
En réalité, leurs moyens d’actions sont aujourd’hui faibles face aux vraies puissance et à leur mobilité.

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D: La puissance de l’argent :

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§    La racine de tout cela est l’appât du gain, la cupidité. On voit cela avec l’affaire Maddoff ou la crise des subprimes. L’argent « facile » a poussé à l’invention de produits financiers tellement sophistiqués que les banquiers eux-mêmes ne les maîtrisent pas ! Il s’agit alors d’une croyance irrationnelle aux lois prétendues du « marché », qui en réalité est par essence « sans foi ni loi ».
§    Les vrais maîtres du monde actuels sont anonymes par choix et prudence :
–    Les énormes fonds de pensions américains, japonais ou canadiens, qui jouent au casino avec l’épargne-retraite de ces pays, et parfois sans que nous le sachions, avec les nôtres (exemple du PERP).
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–    Les holdings financières internationales. Le mot « Clearstream » est connu des Français pour un scandale politique, mais c’est avant tout une de ces machines anonymes et apatrides à faire de l’argent de toutes les manières possibles, parfois mêmes illégales (blanchiment d’argent sale)
–    Les Fonds Souverains qui sont les fonds investisseurs des Etats riches du monde et qui jouent le même jeu spéculatifs que les autres (Chine, Arabie Saoudite, Qatar…).
Ce sont eux qui, par leurs banques, décident de soutenir oud ‘abandonner une entreprise/ exemple de la Raffinerie Petroplus de Rouen (55O salariés sur le tapis) à laquelle on a coupé les crédits bancaires.

§    L’argent est au-dessus des lois communes par deux mécanismes principaux :

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–    Les divers paradis fiscaux qui affranchissent pratiquement de tout aspect social voire légal.
–    La corruption, qui est le modus vivendi de notre système. « Tout le monde s’achète, c’est juste une question de prix » est leur adage. Ceux que l’on ne peut acheter doivent passer la main ou sont supprimés.

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Face à cet état des lieux, nous voyons bien que la puissance n’est pas où on tente de nous faire croire qu’elle est, et que tout cela est lié à l’injustice, donc au mal.

La Bible, les Chrétiens, la Puissance et les puissants

A : La Bible, l’argent et nous :

Les Evangiles abondent de récits ou d’exhortations qui traitent de l’argent ou des biens matériels, ce qui prouve bien que, déjà à cette époque cela posait problème.
§    Luc 16 :10 à  14 pose la base de tout :

« 10  Celui qui est fidèle en peu de choses est aussi fidèle dans ce qui est important, et celui qui est injuste en peu de choses est aussi injuste dans ce qui est important.
11  Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera le (bien) véritable?
12  Et si vous n’avez pas été fidèles dans ce qui est à un autre, qui vous donnera ce qui est à vous?
13  Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres. Car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon.
14    Les Pharisiens, qui aimaient l’argent, écoutaient tout cela et raillaient Jésus. »

Ici l’amour de l’argent est personnifié dans le Dieu Mammon :

« Mammon, mot d’origine araméenne, signifiant « riche ». Néanmoins son étymologie est obscure. Certains le rapprochent de l’hébreu matmon, signifiant trésor, argent.
D’autres le rapprochent du phénicien mommon signifiant bénéfice.
Dans le Talmud, ainsi que dans le Nouveau Testament, le mot « Mammon » signifie « possession » (matérielle), mais il est parfois personnifié.
« Aucun homme ne peut servir deux maîtres : car toujours il haïra l’un et aimera l’autre. On ne peut servir à la fois Dieu et Mammon. (Matthieu 6:24). »
C’est une pratique courante chez les Kabbalistes de donner à un ange, le nom de sa fonction. Ainsi l’ange/démon Mammon a été créé depuis ce contexte biblique. Mammon est l’ange de la richesse et le démon de l’avarice.
Sainte Françoise Romaine (1384-1440) présente Mammon comme étant un des trois princes des Enfers, soumis à Lucifer uniquement. Il préside aux divers péchés que fait commettre l’amour de l’argent.
Jacques Ellul, quant à lui, écrit dans La subversion du christianisme que Mammon est une partie de Satan, une de ses caractéristiques, un moyen de le définir. Il y consacre d’ailleurs toute une partie de son ouvrage.
Dans son ouvrage L’Unique et sa propriété, le philosophe allemand Max Stirner associe Mammon à une divinité illusoire à laquelle sacrifieraient les impies, par opposition avec le Dieu des croyants pieux. »
Extrait de l’article Wikipedia.

§    Notre but n’est pas d’accumuler les biesn etd e thésauriser l’argent. Ceci nous est clairement dit par Jésus lors du Sermon sur la Montagne :
Matthieu 6 : 19 à 21 :

« 19  Ne vous amassez pas de trésors sur la terre, où les vers et la rouille détruisent et où les voleurs percent et dérobent,
20  mais amassez des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne détruisent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent.
21    Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur. »

Notre destin est une autre accumulation que l’ »accumulation capitaliste » décrite par Karl Marx dans « « Le Capital ».

§    Derrière l’argent, il y a des tentations graves :
–    D’abord l’avarice, péché dénoncé par L’Evangile : Luc 12 : 15

« 15  Puis il leur dit: Gardez-vous avec soin de toute avarice; car la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l’abondance. »

–    L’idolâtrie de l’argent, qui peut devenir notre divinité.
–    L’ apostasie de fait, en croyant que notre argent peut nous sortir de toute situation ou tout achter. Rappelons-nous ici l’épisode de Simon le Magicien dans Actes 8 : 18 à 23.

« 18  Lorsque Simon vit que l’Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres, il leur apporta de l’argent et dit:
19  Donnez-moi aussi ce pouvoir; que celui à qui j’imposerai les mains reçoive l’Esprit Saint.
20  Mais Pierre lui dit: Que ton argent aille à la perdition avec toi, puisque tu as pensé acquérir le don de Dieu à prix d’argent.
21  Il n’y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton coeur n’est pas droit devant Dieu.
22  Repens-toi donc de ta pensée mauvaise, et prie le Seigneur pour que l’intention de ton coeur te soit pardonnée, s’il est possible;
22    car je vois que tu es en proie à l’amertume du fiel et aux liens de l’injustice. »

B : Face aux Princes de ce monde, nous avons aussi la parole de Jésus.

Marc 12 : 14 à 17

« 14  Ils viennent lui dire: « Maître, nous savons que tu es franc et que tu ne te laisses pas influencer par qui que ce soit: tu ne tiens pas compte de la condition des gens, mais tu enseignes les chemins de Dieu selon la vérité. Est-il permis, oui ou non, de payer le tribut à César? Devons-nous payer ou ne pas payer? »
15  Mais lui, connaissant leur hypocrisie, leur dit: « Pourquoi me tendez-vous un piège? Apportez-moi une pièce d’argent, que je voie! »
16  Ils en apportèrent une. Jésus leur dit: « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles? » Ils lui répondirent: « De César. »
17    Jésus leur dit: « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et ils restaient à son propos dans un grand étonnement. »

Gardons-nous du déni de l’autorité, comme de l’idolâtrie ou de la confusion des rôles. Le pouvoir politique a une utilité s’il est juste, mais son domaine est la vie civile, rien de plus. Il n’est pas l’autorité dans le domaine moral ou spirituel.

Paul va plus loin encore dans un des textes les plus mal interprétés du Nouveau testament, souvent mis à toutes les sauces de la soumission ou de la collaboration. Il mériterait une analyse de détail, car il ne dit pas ce qu’il semble évidemment dire.

Romains 13 : 1 à 7 :
« 1  Que tout homme soit soumis aux autorités qui exercent le pouvoir, car il n’y a d’autorité que par Dieu et celles qui existent sont établies par lui.
2  Ainsi, celui qui s’oppose à l’autorité se rebelle contre l’ordre voulu par Dieu, et les rebelles attireront la condamnation sur eux-mêmes.
3  En effet, les magistrats ne sont pas à craindre quand on fait le bien, mais quand on fait le mal. Veux-tu ne pas avoir à craindre l’autorité? Fais le bien et tu recevras ses éloges,
4  car elle est au service de Dieu pour t’inciter au bien. Mais si tu fais le mal, alors crains. Car ce n’est pas en vain qu’elle porte le glaive: en punissant, elle est au service de Dieu pour manifester sa colère envers le malfaiteur.
5  C’est pourquoi il est nécessaire de se soumettre, non seulement par crainte de la colère, mais encore par motif de conscience.
6  C’est encore la raison pour laquelle vous payez des impôts: ceux qui les perçoivent sont chargés par Dieu de s’appliquer à cet office.
7  Rendez à chacun ce qui lui est dû: l’impôt, les taxes, la crainte, le respect, à chacun ce que vous lui devez. »

Ce texte ne dit rien d’autre que ce que dit Jésus à plusieurs reprises.

C : Pour que le Chrétien, qu’est-ce que la Puissance et les Puissants ?

§    Au-dessus de toute chose se trouve Dieu, dont un des noms est celui de « Tout-Puissant » – El Schaddai en hébreu.

Genèse 17 :1

« 1  Lorsqu’Abram fut âgé de 99 ans, l’Éternel apparut à Abram et lui dit: Je suis le Dieu Tout Puissant. Marche devant ma face et sois intègre. »

§    Le Saint-Esprit est présenté comme une puissance qui nous est donnée.

Actes 1 :8

« 8  Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »

Luc 24 :49

« 49  Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Pour vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez, d’en haut, revêtus de puissance. » »

Nous avons donc à notre disposition cette puissance surnaturelle promise à tous croyants.

§    Jésus est aussi tout puissant, il le dit en Matthieu 28 :18

« 18  Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles: « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. »

§    Les messagers de Dieu, les anges sont aussi porteurs de la puissance de Dieu. Exemple de Actes 12 :7 :

« 7  Et voici qu’un ange du Seigneur survint, et qu’une lumière brilla dans la cellule. L’ange réveilla Pierre, en le frappant au côté; puis il dit:  Lève-toi promptement! Les chaînes tombèrent de ses mains. »
Mais en face de cette puissance divine, existent aussi des puissances opposées. Il faut garder notre lucidité et ne pas nous tromper de cible dans nos combats.

D : Nous avons aussi des adversaires dont il ne faut pas mésestimer la puissance

§    Au premier rang, se trouve Satan, le diabolos en grec, soit le « diviseur »

1 Pierre 5 :8

« 8  Soyez sobres, veillez! Votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. »

§    Il existe ensuite des puissances qui sont « dans les lieux célestes »

Ephésiens 6 :12

« 12  Ce n’est pas à l’homme que nous sommes affrontés, mais aux Autorités, aux Pouvoirs, aux Dominateurs de ce monde de ténèbres, aux esprits du mal qui sont dans les cieux. »

§    L’argent est aussi à situer dans ces adversaires de l’Eglise et des crooyants.

Apocalypse 3 :17

«17  Parce que tu dis: je suis riche, je me suis enrichi, je n’ai besoin de rien, et que tu ne sais pas que tu es misérable, pitoyable, pauvre, aveugle et nu, »

§    Enfin, la synthèse de tout cela est dans ce que Jean appelle dans son épitre « Le Monde et son esprit ».

1 Jean 5 :19

« 19  Nous savons que nous sommes de Dieu, mais le monde tout entier gît sous l’empire du Mauvais. »

Ce sont ces puissances-là que nous combattons et qui nous combattent.
La puissance de nos congénères est factice ou temporaire au mieux ; elle ne peut atteindre que notre corps et nos biens. Identifions-la, respectons-la quand elle est juste, mais ne la craignons pas et luttons contre les vraies puissances adverses.

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Les « colères de la terre », Dieu et les Hommes


 

 

 

Première étape : Un point de départ évangélique

 

Le texte que nous avons chois est le plus connu sur ce thème, il s’agit du chapitre 24 de l’Evangile de Matthieu, des versets 1 à 44

 

1 . Le contexte du discours : versets 1 à 3

 

1 ¶ Comme Jésus s’en allait, au sortir du temple, ses disciples s’approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions. 

2  Mais il leur répondit: Voyez-vous tout cela? En vérité je vous le dis,  il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. 

3       Il s’assit sur le mont des Oliviers. Et les disciples vinrent en privé lui dire: Dis-nous quand cela arrivera-t-il et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde? 

 

Les « temps de la fin ». on emploie souvent le mot eschatologie pour désigner cela, ce qui signifie : « doctrine des fins dernières », origine grecque « eskalon » = dernier. Nous confondons très souvent eschatologie et apocalypse. « Apocalypse » signifie en grec « révélation » et non « catastrophe ». C’est le premier mot de ce livre qui lui a donné son nom. Cette confusion eschatologie / apocalypse entraîne de graves conséquences dans notre vision du monde.

 

2 . Les « signes annonciateurs » de temps de la fin : versets 6 à 8

 

6  Vous allez entendre parler de guerres et de bruits de guerres: gardez-vous de vous alarmer car cela doit arriver. Mais ce ne sera pas encore la fin. 

7  Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume,  et il y aura, par endroit, des famines et des tremblements de terre. 

8  Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. 

 

Nous identifions là les guerres, les famines et les tremblements de terre.

 

Mais tout le reste de ce chapitre porte sur le risque spirituel lié aux « temps de la fin » et fait référence surtout à l’apostasie , « rejet total de la foi chrétienne » ; voir les versets 12, 13 et 22. La persécution est aussi évoquée au verset 9.

 

12  Et en raison des progrès de l’iniquité l’amour du plus grand nombre se refroidira. 

13  Mais celui qui persévèrera jusqu’à la fin sera sauvé. 

 

 

22  Et si ces jours n’étaient abrégés, personne ne serait sauvé, mais à cause des élus ces jours seront abrégés. 

 

9       Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir, et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. 

 

3 . La comparaison avec l’époque du déluge : versets 37 à 40 et 44

 

37  Comme aux jours de Noé ainsi en sera-t-il à l’avènement du Fils de l’homme. 

38  Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche; 

39  et ils ne se doutèrent de rien, jusqu’à ce que le déluge vienne et les emporte tous; il en sera de même à l’avènement du Fils de l’homme. 

40        Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé, 

44 C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas.

 

 

Ceci nous introduit dans la comparaison avec le Déluge que Jésus va développer.

Il établit un parallèle sur deux points majeurs :

·        L’inconscience et l’insouciance des gens

·        La soudaineté du déluge et du retour du Christ.

 

Ici le Déluge est un enseignement, un moyen de faire comprendre, pas une référence littérale.

 

Mais il faut aller jusqu’au bout de l’histoire de Noé pour saisir son sens eschatologique :

 

Genèse 9 :11  J’établirai mon alliance avec vous: aucune chair ne sera plus exterminée par les eaux du Déluge, il n’y aura plus de Déluge pour ravager la terre.

 

Dieu s’engage donc ici à ne plus détruire la Terre sous les eaux et il donne même un signe de cette alliance, l’arc-en-ciel.

 

Que pouvons-nous tirer de ce premier moment ?

·        Nous avons une grille de lecture eschatologique des temps. Nous croyons, comme les Juifs, à une fin de cet ordre de choses présent, nous croyons au Messie et en son retour glorieux. Mais que raconte donc d’autre le livre de l’Apocalypse ?

·        Par ailleurs, nous sommes dans un univers et sur une terre soumise à sa logique physique, qui s’exprime par des « colères » que nous nommons « catastrophes naturelles ».

 

Faut-il faire un lien de cause à effet entre les deux ?

 

C’est la modeste ambition de ce culte de nous faire réfléchir à cela, Bible en main.

 

 

* * * * * *

 

 

Deuxième étape : les « colères de la Terre »

 

Frise de Science et Vie sur l’année 2010 

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Le bilan est lourd : 295 000 morts et 130 milliards de $ de dégâts.

 

Regardons quelques images qui illustrent la forme diverse de ces colères terrestres :

Le séisme en Haïti : la force destructrice des tremblements de Terre (sans doute ce qui est arrivé à Sodome et Ghomore)

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La tempête Xynthia sur les côtes de France : quand le vent et la mer reprennent leurs droits violemment.

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Les incendies en Russie : le feu est un élément que l’homme redoute et ne peut maïtriser.

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L’éruption du volcan islandais : le ciel couvert de cendres (une des coupes de l’Apocalypse).

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Glissements de terrain en Chine : fragilité de l’emprise humaine sur la terre.

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Nous ne pouvons pas passer sous silence ce qui frappe le Japon en ce mois de mars 2011. Il y a d’abord une double catastrophe naturelle, un séisme sous-marin, qui déclenche une vague immense, un tsunami. Les deux se combinent pour un bilan terrible.

 

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Mais l’homme ajoute un élément supplémentaire aux conséquences totalement imprévisibles et immaîtrisables, quoiqu’il dise : la catastrophe nucléaire.

Le Japon illustre bien la façon dont les deux types de catastrophes peuvent s’entremêler.

 

Nous pouvons nous poser quelques questions, auxquelles nous n’apporterons ici que des réponses lapidaires :

·        Y-a-t-il plus de catastrophes naturelles aujourd’hui qu’hier ? la réponse sérieuse des chercheurs est plutôt non.

·        Sont-elles plus meurtrières qu’avant ? La réponse est dans ces quatre chiffres : nous étions 250 millions d’humains à l’époque du Christ, 500 millions à la Renaissance, avec Ronsard et François Ier, environ 1 milliard sous Bonaparte, presque 2 milliards en 1920 et6,8 milliards aujourd’hui. Les zones habités sont plus denses, donc les bilans plus lourds.

·        Le réchauffement climatique est-il responsable de cette « augmentation » ? Dans certains domaines oui, comme pour les feux de forêts, les inondations, mais dans d’autres non, comme les tsunamis, les séismes ou les cyclones.

·        Sommes-nous mieux informés ? Oui, les spécialistes pensent même que nous avons atteint le stade maximal de pénétration des médias. Nous savons tout instantanément ; les victimes sont dénombrées, les dégâts inventoriés car de plus en plus souvent remboursés par les assurances.

 

Ces questions en amènent une autre bien plus grave :

 

Et Dieu dans tout ça ?

 

 

* * * * * *

 

Troisième temps : Dieu, les hommes, la Terre et nous

 

Nous devons penser avec notre foi ce que nous venons de décrire et essayer d’avoir une attitude conforme à la Bible et à l’Evangile. On peut trouver trois grandes positions face à ce qui vient d’être décrit.

 

1.    La position scientiste, athée et matérialiste :

Elle est celle de la Science, c’est le discours dominant d’aujourd’hui, celui qui est enseigné à la jeunesse de notre pays. Rappelons-en quelques composantes :

·        Dieu est mort, il est sans objet. Le monde est un accident physico-chimique que les savants cherchent à expliquer.

·        La science fournit la seule explication à retenir et à diffuser ; tout le reste relève de la croyance, seule la science est vraie.

·        Pour chaque catastrophe naturelle , elle a son explication : les séismes, les tsunamis et les volcans sont la conséquences de la « tectonique des plaques » et de son jeu ; Les ouragans, cyclones, tornades et inondations relèvent de la climatologie et du jeu des masses d’air ou du relief ; Les glissements de terrain sont du ressort de la géologie.

·        Tout ceci est appuyé sur des faits, dont certains sont absolument avérés, alors que d’autres sont purement supputés et relèvent d’hypothèses, certes séduisantes et crédibles, mais non prouvées, comme la tectonique des plaques ou le big bang.

·        Il n’y aucun aspect moral à tout cela, même si la compassion et la solidarité jouent ; c’est de la physique et rien de plus.

·        L’homme peut interférer avec la nature et peser de plus en plus lourd : le  congrès mondial de géologie vient d’avaliser l’appellation « anthropocène » pour désigner notre époque. Mais la science va trouver les solutions à tous les défis, il suffit de lui donner toujours plus de moyens et de pouvoir.

 

2.    Une position chrétienne fondamentaliste :

Elle est assise sur une lecture littérale de la Bible. Celle-ci ne peut comporter aucune contradiction et ne peut errer. Voici quelques composantes de cette attitude :

·        La fin des temps est proche, l’eschatologie est au centre de la Bible.

·        Les signes du temps sont des signes des temps (de la fin)

·        Les hommes récoltent le châtiment de leur folie et de leur refus de croire en Dieu, qui les punit comme il l’a promis : les catastrophes naturelles, comme le SIDA, sont des châtiments…

·        Tout cela peut être expliqué par la lecture des textes bibliques pris au pied de  la lettre.

·        Le monde a été créé selon l’ordre des jours de la Genèse, en six jours, la terre a un peu plus de 5700 ans.

 

3.    Une position médiane, commune aux Juifs et chrétiens libéraux :

Rappelons qu’ici « libéral » ne veut pas dire qui ne croit pas en Dieu, mais qui croit à la liberté. Cette position ne renie en rien la Bible et Dieu, mais elle a une lecture qui est beaucoup plus souple et actualisée de la Bible.

·        La notion juive de « tsim-tsoum » est capitale : pour créer le monde, Dieu a dû se mettre en retrait pour lui faire de la place, alors qu’il était Tout lui-même. Ce mouvement, qui accompagne la création est le « tsim-tsoum ». Dès lors, Dieu a accordé à sa création une liberté dans la quelle il n’intervient qu’exceptionnellement, par les miracles ou les prohètes.

·        Les chrétiens ont repris cette position pour partie. C’est la discussions célèbre entre libre-arbitre et serf-arbitre. L’arbre de la connaissance nous a ouvert au savoir et à la pensée, en même temps qu’il nous rendait mortel et libres de nos choix. Nous avons les codes d’accès au salut , nous avons le sens du monde et de son avenir, à nous de décider. Nous sommes responsables de notre vie comme de notre mort, et de notre terre.

·        Il n’y a donc pas de punition et de châtiment naturel, mais la vie autonome de la création remise en partie entre nos mains : la preuve est que les catastrophes naturelles frappent aveuglément croyants et athées.

 

Voici quelques pistes de réflexions à partir de notre vie d’aujourd’hui et de la Bible.

 

 

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