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Le Blog à Jean-Mi ! Posts

C’est gratuit !

C’est gratuit !

 

Introduction :

 

Combien de fois n’avons-nous pas été interpellé et appâté par un « c’est gratuit ! ». Dans une société marchande comme la nôtre, il s’agit d’un argument de choc. Le gratuit est à la fois attirant et suspect. Si c’est gratuit, c’est qu’il y a un piège, puisque tout ou presque est payant aujourd’hui. Mais profiter de quoi que ce soit (spectacle, voyage…) sans débourser est quand même intéressant. Ce dilemme est à l’image de notre monde et de la façon dont il a conformé notre esprit. Nous allons donc essayer de voir ce sujet sous l’angle d’analyse chrétien, c’est-à-dire avec un recul critique qui ne s’en laisse pas conter.

 

Comme toujours, il faut revenir au sens premier des mots.

 

Gratuit : vient du latin impérial « gratuitus », signifie au départ « désintéressé », « sans motif ». Ce sens est resté le même au fil du temps.

Mais il existe un autre sens relié à celui-ci, que l’on retrouve dans l’expression « acte gratuit » ou « crime gratuit ».

« Acte étranger à tout système moral propre à une collectivité et individualiste, et qui n’a pour objectif que lui-même. » (Grand Larousse).

Bien que ces deux sens soient reliés, ils sont assez éloignés quant à leurs conséquences.

 

Nous allons procéder en trois temps :

  1. Analyser rapidement la gratuité proposée par nos sociétés ;
  2. La comparer à l’univers de la foi chrétienne dans ses fondements ;
  3. réfléchir au rapport de l’homme à la gratuité dans les deux contextes abordés auparavant.

 

Thème 1 : Le  gratuit et la gratuité dans nos sociétés

 

Dans notre vie quotidienne nous avons plusieurs types de gratuité auxquelles nous sommes confrontés entant que citoyen, consommateur ou simple humain.

 

La gratuité des services publics.

Nous sommes habitués à envoyer nos enfants à l’école gratuitement, à rouler gratis sur nos routes nationales ou a accéder à un service d’urgence d’hôpital sans avoir besoin de payer. Nous sommes ainsi entourés de services publics assurés par l’Etat gratuitement. Mais cette gratuité n’en est pas une : sans contribution commune de l’impôt, plus d’école gratuite, plus de routes, plus d’accueil sanitaire…. Cette gratuité est en fait payée avant que nous la consommions. C’est comme si nous avions acquitté un abonnement annuel. Si les services publics sont gratuits, c’ un abonnement annuel. Si les services publics sont gratuits, c’est uniquement parce qu’il y a un accord politique entre les gens qui habitent un même pays. Nous entendons assez aujourd’hui remettre en cause le « modèle social français ». Cette gratuité est une solidarité assumée. Mais tout ceci a bel et bien un coût ! (vois la Sécurité Sociale et son gouffre).

 

La gratuité de l’assistance aux plus démunis relève de la même logique non-marchande comme on dit en économie. Ainsi faut-il comprendre le rôle du bénévolat. Le travail des millions de bénévoles n’est pas « rien ». d’ailleurs dans les dossiers de subventions, il est demandé d’évaluer et de chiffrer les apports en nature du travail des bénévoles. Le vestiaire ou la soupe du Secours Populaire n’est nullement gratuit. C’est seulement son accès qui l’est. Il en est de même des soutiens financiers défiscalisés aux associations diverses. Ceci coûte à la collectivité et au particulier.

 

La gratuité sur et grâce à Internet doit aussi être analysée. C’est le plus grand mythe économique de ces dernières années. Tout est payé par ailleurs. Pour avoir le droit d’accéder à des cours « gratuits » en ligne, vous devez d’abord vous acquitter d’un abonnement mensuel. Et si ce n’est pas toi c’est donc ton frère ! Ensuite, toute la gratuité du Net repose sur le matraquage publicitaire intensif. La publicité se déplace de plus en plus des médias traditionnels (radio, télé, journaux) vers le web. Il n’y a pas de miracle. Le marché n’est pas extensible. On déshabille Pierre pour habiller Paul. Même les sites personnels ne sont nullement gratuits, il y a toujours des paiements en amont. Il s’agit d’une nouvelle économie mais elle n’est pas gratuité. Une économie peut-elle d’ailleurs être gratuite ?

 

Ainsi voyons-nous qu’en fait rien n’est vraiment gratuit au sens initial. Comparons maintenant avec l’univers de la foi.

 

Thème 2 : La foi chrétienne fondée sur un don gratuit

 

On ne saurait mieux définir la foi chrétienne. S’il existe aujourd’hui tout un univers de « religions chrétiennes », il est entièrement fondé sur un double geste gratuit au sens second précédemment défini.

 

Don gratuit et grâce

Dieu n’avait pas de motif autre que l’amour pour envoyer son fils. C’est tout le sens de Jean 3 :16

 

« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle. »

 

A la base, seulement un amour incommensurable, celui du Créateur pour sa créature.

La motivation est donc très différente de ce que nous avons vu plus haut. Cet amour n’est pas inscrit dans un système, une sphère marchande et /ou politique. A de très nombreuse reprises dans la Bible il est dit que Dieu a donné. Le don devrait être le contraire de la commercialisation, de la vente ou même de l’échange . Quand je dis à quelqu’un qui a envie d’un objet que je possède « Il te plait ? Je te le donne. », je n’attends rien en retour, n’en déplaise aux anthropologues qui ont élaboré de savantes théories sur le don et le contre-don. Le vrai don est désintéressé et n’attend rien en retour. Dieu donne son Fils uniquement par amour de la créature humaine. Mais le don gratuit est double. Car  ce Fils, pour accomplir la réconciliation voulue par le Père qui l’envoie doit aussi donner sa propre vie humaine dans laquelle il s’est manifesté. Il a la possibilité de refuser. Et nous savons que ce combat moral a eu lieu, dans la jardin des Oliviers près de Jérusalem, le soir de la Pâque.

 

Jésus a combattu contre lui-même pour accomplir ce don gratuit.

 

Une fois ces deux dons accomplis, il reste encore une gratuité pour amener les choses à leur achèvement. Il faut que la réconciliation (le « salut »de l’Evangile) soit accessible à tous et sans contrepartie humaine. A cette seule condition elle sera un vrai don. Nous savons que cela porte un nom en théologie : il s’agit de la « grâce ». Nous sommes bénéficiaires d’un « salut par grâce » pour lequel nous ne pouvons rien faire pour nous le procurer et rien pour le rétribuer. Cette affaire se passe en dehors de nos capacités. Nous n’avons qu’à dire « oui » au cadeau.

 

Le « joyeux service du chrétien » est aussi un don

Les critiques de la religion chrétienne ne manquent pas de signaler que ce salut est acquis au prix de pénitences, dons, pèlerinages et actions charitables. Il s’agit là de la vieille opposition du salut par les œuvres et du salut par la foi, qui a marqué la différence entre Jacques et Paul, mais aussi entre les Catholiques et les Protestants.

Soyons très clairs : nous ne pouvons rien faire pour compenser ou acheter notre salut. La Bible est formelle là-dessus. A ce propos il faut signaler que dorénavant Eglise Catholique et Eglise protestantes historiques sont d’accord, ayant même signé un document sur sujet. La théologie de la grâce est commune à tous les chrétiens.

Il y a une confusion sur ce sujet, entretenue souvent par une imprécision verbale et des siècles de malentendus. Si le chrétien accomplit un service envers l’Eglise et son prochain, ce n’est pas par nécessité ou obligation, comme on rembourserait un crédit.

Si nous servons Dieu, c’est parce que nous avons été transformés par l’amour de Dieu et non pour rembourser une quelconque dette.

 

Thème 3 : L’homme et la gratuité

 

 

Le destin contrarié de l’humanité

L’homme est capable de faire de vrais gestes désintéressés, qui ne lui rapportent rien et qui n’attendent pas de contrepartie. Heureusement dans l’actualité on trouve encore des exemples nombreux : lecture du témoignage du vieil homme publié dans La Vie du 3 octobre.

 

Un simple geste de « bonté » et de « solidarité », anonyme. Contrairement à ce dont nous bombardent les médias sur la violence et l’insécurité, cette France-là existe encore et surtout. Il suffit de voir la réaction de nos concitoyens lors des catastrophes comme la tempête Xynthia. L’humanité des hommes et des femmes est un petit reflet de Dieu comme nous le laisse entendre la Genèse dans le récit de la Création, quand Dieu dit :

 

« Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance… » Genèse 1 :26

 

Nous croyons que la faute a tout cassé, mais c’est en partie faux ; elle nous a séparés de Dieu dans son projet mais elle n’a pas détruit cette ressemblance. Il y a du bon dans l’homme ou la femme, ne l’oublions jamais. Cependant, il faut considérer le poids de l’environnement moral et nos modes de vie. Notre éducation, notre milieu et, surtout, la société dans laquelle nous évoluons pèsent très lourd dans nos comportements. Un modèle capitaliste hyper-individualiste et concurrentiel n’est pas le plus apte à générer de la bonté de la solidarité et de la gratuité. Le modèle marxiste-léniniste, qui affichait de belles ambitions en ce domaine, a échoué lamentablement aussi. Nous récoltons ce qui a été semé. Les naufragés réguliers de la Méditerranée près de l’île de Lampedusa sont le pur produit de notre société mondialiste avancé : ils meurent de nos guerres, de notre exploitation, de nos sectarismes religieux, de notre Forteresse Europe etc… Ils sont aussi le produit de l’incurie de leurs propres pays (Somalie, Sahel ; Tunisie…)

 

Les clés d’une gratuité durable et révolutionnaire

La Bible nous donne le chemin à suivre. Elle nous offre à la fois un enseignement et des exemples de toute nature.

  • La « conversion » est à la base : Actes 2 :37 à 41 – La  « génération perverse » est celle qui a perdu le contact avec la nature initiale de l’homme-créature de Dieu. Certes la conversion est un moment ou un temps unique, mais je suis convaincu que c’est aussi un processus permanent : je dois chaque jour me remettre dans cette attitude de réconciliation. Chaque jour est une « conversion » nécessaire face au monde qui dérive.
  • La réconciliation est la conséquence de la conversion. Je rétablis le contact avec Dieu par l’Esprit Saint revivifié en moi lors de mon baptême. Mais je me réconcilie aussi spirituellement et concrètement avec mes frères et sœurs humains. Paul nous en donne l’injonction de la part de Dieu au nom de l’action de Jésus-Christ: 2 Corinthiens 5 :19

« Car Dieu était dans le Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte aux humains de leurs fautes et mettant en nous la parole de la réconciliation. »

  • La transformation de notre façon de penser la vie et le monde est la troisième étape de ce processus. Ce verset de Romains 12 :2 que nous citons si souvent est la clé définitive.

«  Ne vous conformez pas à ce monde-ci, mais soyez transfigurés par le renouvellement de votre intelligence…. »

 

Quand nous avons franchi ces étapes alors nous pouvons agir véritablement gratuitement et sans aucun calcul. La Bible nous encourage à l’action envers les hommes sans restriction. Je citerai deux versets du livres de l’Ecclésiaste pour terminer :

 

Ecclésiaste 9 : 10 d’abord :

« Tout ce que ta main trouve à faire, avec ta force, fais-le… »

C’est ici et maintenant qu’il faut travailler par amour pour nos frères, il n’y a pas de seconde chance, pas d’ailleurs où le faire, la fin de ce verset le dit clairement.

 

Ecclésiaste 11 :1 ensuite :

« Jette ton pain sur l’eau, car avec le temps tu le retrouveras ; donne une part à sept, et même à huit, car tu ne sais quel malheur peut arriver sur la terre »

verste à la fois énigmatique et clair, qui nous appelle à la distribution, aux semailles et au partage. Gratuitement véritablement, sans savoir si le fruit sera ou pas, par la foi. Sans attendre d’effusions de remerciements, d’honneurs ou de réciproque. Comme le don de Jésus-Christ sur la Croix.

 

Jean-Michel Dauriac – Octobre 2013

 

 

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Une nuée de témoins

Lecture : Lettre aux Hébreux chapitre 12 : versets 1 & 2a.

 

«  Nous donc aussi, puisque nous sommes entourés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enlace si facilement, et courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus qui est le pionnier de la foi et qui la porte à son accomplissement. »

 

Voici un texte très connu mais sur lequel finalement nous glissons souvent, compte tenu de sa position dans le texte.

 

En effet, ces versets suivent le formidable chapitre 11 entièrement consacré à la foi.

Nous sommes alors au cœur de notre espérance chrétienne, car la foi est la seule réponse que nous puissions donner à la Grâce qui nous est faite en Jésus. Or ce chapitre est tellement puissant et riche qu’il attire toute notre attention par la richesses de son contenu, à commencer par une définition canonique de la foi en son verset 1

 

« La foi, c’est la réalité de ce qu’on espère, l’attestation de choses qu’on ne voit pas » Hébreux 11 :1

 

Il est donc très facile ensuite de prendre ces deux versets brefs comme une transition-bilan. Or, ils ont un sens profond et ont interpellé des hommes de Dieu de tous temps. Je citerai ici seulement deux chrétiens du XXème siècle que vous pouvez connaître :

         Wilfred Monod (1867-1943), pasteur d’une lignée de pasteurs protestants depuis plusieurs générations et qui a tenu le Temple de l’Oratoire du Louvre à Paris, le plus grand temple français par sa réputation. Il a écrit à la fin des années 1920 deux volumes qui portent ce titre et que je ne saurais trop vous recommander de lire.

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         David Wilkerson (1931-2011), pasteur évangéliste américains, auteur de « La croix et le poignard », fondateur de Teen Challenge en 1968 et d ‘une grande église indépendante de New York, la Times Square Church. 

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Mais ce matin, je ne souhaite pas répercuter leurs idées mais vous proposer une autre lecture que vous pourrez compléter par ces lectures.

 

Je vous propose trois temps de réflexion rapide pour pénétrer ces versets et nous les approprier, les rendre opératoires dans notre existence spirituelle et matérielle.

 

Premier temps : Quelle est la raison d’être de cette nuée de témoins ?

 

Nous trouvons la réponse claire dans notre verset, introduit sans ambiguïté par la conjonction « puisque », dont vous savez depuis l’école primaire (autrefois !) qu’elle introduit une subordonnée conjonctive de cause

 

         Premier but visé : Rejeter tout fardeau et le péché. La présence de ces témoins est donc un encouragement à « lâcher prise » comme on dit aujourd’hui dans le jargon du « développement personnel ». Nous avons chanté souvent « Entre tes mains j’abandonne tout ce que j’appelle mien ». Le fardeau fait partie de nous souvent et nous le trimballons sur notre dos partout.  Posons nos valises car nous avons de beaux exemples qui vont nous y aider. Aucun fardeau n’est trop lourd pour ne pas pouvoir être déposé ! Mais au-delà du fardeau, les témoins sont là pour que nous rejetions aussi la cause du fardeau, le péché dont il est dit qu’il nous enlace si facilement – idée de freiner la marche, de bloquer les mouvements… – S’alléger le corps et l’esprit car els deux vont ensemble. Le deuxième aspect est d’ailleurs sous cet angle là.

 

         Deuxième but visé : Courir avec persévérance l’épreuve proposée. Une fois allégés, nous sommes alors en mesure de courir sans entraves. La métaphore de la course est courante dans le Nouveau Testament car elle est culturellement populaire. L’athlétisme est dans le monde hellénique une école corporelle et spirituelle (on court nu pour n’être gêné par rien). Cette course doit s’appuyer sur la persévérance, donc dans la durée d’une nouvelle vie. Il s’agit d’une épreuve, pas d’un petit jogging amateur. Nous sommes engagés par notre repentance lors de notre conversion, nous somme sur la liste des concurrents et nous devons tout mettre en œuvre pour achever la course, sinon nous n’aurons pas le prix, nous aurons couru pour rien. (Ceci mériterait une étude approfondie car c’est beaucoup moins simple qu’on ne le croit !). Notre vie avec Dieu demande effort et volonté, ce n’est pas une vie de repos, de farniente et de facilité, ce qui ne veut absolument pas dire que ce soit douleurs et ennuis nécessaires. Le bonheur est le but du chrétien, pas la souffrance. Les témoins sont là pour nous aider quand le moral tombe.

 

         Troisième but visé : Fixer les yeux sur Jésus. Si les témoins peuvent nous aider, ils ne sauraient remplacer le seul qui a payé le prix et nous a ouvert la voie. Ils peuvent cependant grandement nous encourager à regarder à Christ à travers leurs vies, leurs combats et leurs histoires.

 

Deuxième temps : Qui sont donc ces témoins en nuée autour de nous ?

 

Là aussi je vois quatre types de témoins que je ne hiérarchiserais pas, malgré leur position différente.

1.      Les « héros de la foi » du chapitre XI des Hébreux. Ils sont la référence première par leur rassemblement dans ce texte. Ce chapitre est un beau poème à la gloire de la foi, il a une force de construction par le procédé de l’anaphore « Moi, Président de la République… »). Ici  c’est le « C’est par la foi que… »  vient nous donner une interprétation particulière de ces personnages bibliques que sont Abel, Hénoch, Abraham et les autres. Mais attention à ne pas en faire des images pieuses ! Ce ne sont que des hommes qui, de surcroît, n’ont pas obtenu gain de cause dans leur espérance, comme le dit les versets 13 et 39 du chapitre 11 :

 

«  C’est selon la foi que tous ceux-là sont morts, sans avoir obtenu les choses promises ; cependant, ils les ont vues et saluées de loin… »

 

«  Et tous ceux-là, qui avaient reçu par leur foi un bon témoignage, n’ont pas obtenu ce qui avait été promis. »

 

Tous ces héros ont vécu dans un temps de révélation incomplète, souvent très personnelle, où la loi et le salut étaient collectifs (Israël)

 

2 . Tous les personnages de la Bible sont là pour témoigner de quelque chose qui peut nous enseigner et ce serait bien dommage de réduire la liste à Hébreux 11. Merci à tous ces croyants moins célèbres qui apparaissent au détour d’un récit, parfois une seule fois, dans une seule phrase. Tel centenier romain ou tel soldat du roi David. La Bible, véritable bibliothèque fourmille d’exemples, de « témoins » qu’il nous appartient d’exploiter. Les personnages du Nouveau testament nous enseignent autrement car ils sont sous une autre alliance et apportent une relation intime avec Jésus

 

3 . Mais au-delà de ce que contient la Bible ; il faut aussi, de mon point de vue, ajouter tous les « saints » de tous les temps chrétiens. Certes, nous protestants, nous n’adhérons pas au culte des saints tels que l’Eglise catholique le pratique. Mais est-ce une raison pour ne pas être encouragé par la vie de ces hommes et femmes de Dieu qui ont mené le bon, combat et achevé l’épreuve en vainqueur. Augustin est un géant de la foi. François d’Assises est un homme exceptionnel par sa vision et sa vie. Il existe une multitude de croyants de toutes dénominations qui ont vécu des vies de consécration et d ‘amour. Qu’ils soient canonisés ou non n’a aucune importance : ils sont dans la nuée de témoins.

 

4 . Mais au-delà, les frères et sœurs que nous avons côtoyés ou côtoyons peuvent être pour nous aussi des témoins qui nous encouragent. J’ai eu le privilège de rencontrer et accompagner dans ma vie chrétienne des hommes et des femmes de Dieu, anonymes, simples et pourtant dégageant la puissance de Dieu par leur vie. Leurs noms, leurs visages et leurs actions restent gravés à jamais dans ma mémoire. Ils sont membres de cette nuée de témoins.

 

Extrait du texte de David Wilkerson :

« Comme je considère cette nuée de témoins, je vois les visages d’anciens toxicomanes et alcooliques, d’ex-prostituées et homosexuels, d’anciens gangsters et revendeurs de drogue, d’anciens meurtriers et batteurs de femme, d’anciens infidèles et obsédés de pornographie — des multitudes que la société a repoussées. Ils se sont tous repentis et sont morts dans les bras de Jésus, et maintenant ils sont les témoins de la miséricorde et la patience d’un Père aimant. »

http://www.pasteurdaniel.com/index.php/fr/?option=com_content&view=article&id=3483:08-une-nuee-de-temoins-lorsque-le-saint-esprit-vient-l-etat-paien-de-l-inquietude-ministere-de&catid=91:messages&Itemid=54

attention ! la traduction est littérale et parfois très mauvais !

 

Troisième temps : Comment s’appuyer sur cette nuée de témoins ?

 

1 . D’abord en connaissant au mieux les exemples de la Bible, en la lisant aussi sous cet angle-là. Nous allons y rencontrer la nuée de témoins et Dieu nous fortifie et nous aide par l’exemple d’un seul d’entre eux, selon notre cheminement.

2.     En s’inspirant ensuite de ces exemples. Entendons-nous bien, nous ne sommes pas de pâles imitateurs sans personnalité, il ne s’agit pas de singer Moïse ou Paul, cela n’a aucun intérêt et serait même dangereux. J’ai connu des chrétiens mal encadré qui pensaient pouvoir renouveler les expériences surnaturelles de Paul ou des autres apôtres. Il faut de la sagesse en ce domaine. Ces témoins sont des source d’inspiration, des références positives, mais le seul modèle du chrétien, comme son nom l’indique, est le Christ, qui nous rend accessible le divin.

3.     En gardant donc les regards sur Jésus en même temps que sur la nuée de témoins. C’est un peu comme sur nos ordinateurs où nous pouvons maintenant avoir une fenêtre ouverte sur le bureau et suivre deux choses en même temps. Notre fenêtre principale est Jésus, la nuée de témoins est la fenêtre secondaire. La lecture de l vie des hommes de Dieu ne remplacera jamais la prière et la méditation de l’Evangile, amis elle peut la compléter.

 

Il s’agit en fait d’un triangle à maintenir actif en permanence.

 

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Le triangle de l’édification

 

 

Voici un beau programme de marche personnelle en vue d’une croissance spirituelle, et dans lequel l’église locale, les frères et sœurs et Jésus trouvent toute leur place pour nous faire approcher Dieu qui demeure inconnaissable par notre être limité durant notre « pèlerinage terrestre » pour reprendre une vieille expression biblique.

 

Jean-Michel Dauriac

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Le paraclet, cadeau de Dieu à ses enfants -ses qualités et ses missions

 

Accueil

 

Le culte qui nous rassemble ce matin est tout entier tourné vers le sacrifice de Jésus et la Grâce, sans lesquels nous ne pourrions avoir accès à Dieu le père, qui est, par nature le Tout-Autre, l’inconnaissable. Ce sacrifice permet la réconciliation des hommes avec Dieu et la mise en œuvre des promesses que Jésus nous a faites, dont celle de ne pas nous laisser orphelins sur cette terre.

 

Partie 1

 

. Nous allons revenir sur les propres paroles de Jésus dans l’Evangile de Jean, aux chapitres 14,15 & 16, où il dévoile à la fois son destin et les promesses à ceux qui croiront en lui.

 

Lisons quelques paroles du Christ à ses disciples :

 

Jean 14 : 16-17

 

« 16  Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous,

17  l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. « 

 

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Ce premier texte nous montre le lien étroit entre les trois composantes de la Trinité. Jésus est celui qui demande au Père de nous envoyer l’Esprit.

Le mot  traduit par consolateur ou défenseur  est « parakletos » en grec, que l’on a d’ailleurs traduit parfois par le mot « Paraclet » en Français. Le sens premier de terme grec est :  celui qui défend, qui console ou qui intercède. Il avait aussi le sens concret d ‘avocat. La promesse de Jésus est donc d’envoyer un « autre » consolateur, pour le remplacer Lui. Jésus ne veut pas laisser ses disciples seuls. Le paraclet est appelé à demeurer pour toujours près des humains, il est un cadeau permanent.

Dans le second verset nous avons deux autres informations capitale : ce paraclet, ou Esprit-Saint est  « L’Esprit de la vérité ». Ici, le mot traduit par esprit est « pneuma » qui est le souffle divin, l’équivalent de ce qui se manifeste au début de la Genèse (Ruah en hébreu). Il y a donc une notion capitale dans cette aide, c’est de nous éloigner du mensonge et de la tromperie ; le paraclet est lui-même porteur du vrai. Car il est animé du souffle créateur de Dieu lui-même.

Cet esprit ne peut être reçu n’importe comment et par n’importe qui. Les non-croyants ne le voient pas (car il est invisible à l’œil humain évidemment), il n’est pas concret, palpable, immatériel, il heurte donc un monde matérialiste qui dénie souvent l’existence du spirituel. Les non-croyants ne le connaissent pas, ils n’ont pas de relation intime possible avec lui, il leur est étranger.

Il y a donc une condition préalable à sa réception, c’est de croire en Jésus. C’est la clé qui permet alors de recevoir à demeure ce paraclet pour toujours et en nous. Cette dernière qualité est extrêmement importante. Elle signifie que l’Esprit réside dans notre propre vie ; Nous somme theophoros « porteurs de Dieu » par le Saint-Esprit qui demeure en nous. Quelle bénédiction, mais aussi quelle responsabilité.

 

Partie 2

 

Jean 14, Verset 26 :

 

Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.

 

 

Ce verset nous dévoile un nouvel aspect du paraclet : il « nous enseignera » toutes choses et « nous rappellera » celles qui ont été dites . Le paraclet a donc une double mission en nous : celle de nous enseigner tout ce qui concerne les choses de l’esprit et d’entretenir en nous la mémoire de l’Evangile. Le paraclet est un pédagogue spirituel qui sait former chacun de nous à son niveau.

 

Jean 15 : 26-27

  Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi;

27  et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement.

 

 

Ici encore, nous avons à la fois la réaffirmation de l’esprit de la vérité et une nouvelle mission du paraclet pour nous ; Il « rendra témoignage de moi » & « vous rendrez témoignage ». Les deux choses sont étroitement liées. Parce que le paraclet porte en nos vies et nos esprits la preuve vivante de l’existence de Dieu et de Jésus, il nous rend capable à notre tour de porter un témoignage fécond. Souvenons-nous de ce verset bien connu «  Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » Matthieu 12 :34 . C’est parce que nous sommes remplis de la certitude de l’esprit que nous pouvons rendre un témoignage vivant.

 

Partie 3

 

Nous arrivons au chapitre 16 de Jean qui synthétise tout ce qui a été dit précédemment.

 

Jean 16 :7-11

 

  Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai.

8  Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement:

9  en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi;

10  la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus;

11  le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé.

 

 

 

Ici Jésus lie clairement sa mort et le don du paraclet. On peut imaginer la stupeur des disciples à ces paroles, surtout quand Jésus affirme que c’est « avantageux » pour eux. Cela fait partie de ces paroles « scandaleuses  de Jésus qui ne peuvent se comprendre que par l’Esprit. Seule la mort de Jésus a rendu possible la venue du Saint-Esprit sur terre. Jésus s’est incarné pour un temps, puis il est mort et ressuscité, le paraclet nous est donné pour toujours, alors que Christ est pour toujours aussi notre intercesseur invisible auprès du Père. On retrouve d’ailleurs pour désigner Jésus dans le I Jean 2 : 1 le mot « Parakletos »

« Mais si quelqu’un vient à pêcher, nous avons un défenseur (parakleton) auprès du Père, Jésus-Christ, qui est juste ».

Nous avons donc deux défenseurs, un sur terre et en nous le paraclet-Esprit-Saint et un autre près de Dieu, Jésus-Christ.

Et ceci nous ramène à un autre attribut de l’Esprit rencontré dans les deux versets que nous venons de lire : Il doit convaincre le monde de trois choses : de péché par l’ignorance de Jésus, de Justice, car Jésus est le seul juste qui peut intercéder pour nous, ce qui renvoie au verset de l’épitre de Jean ; de jugement, car l’Esprit sépare le bien du mal par la vérité qui l’habite. Le paraclet est une force de conviction pour la conviction de péché et la repentance des hommes éloignés de Dieu. Nous n’avons pas par nous-mêmes cette force de conviction, mais par l’Esprit qui habite en nous nous pouvons la manifester. Mais sachons toujours garder notre humilité.

Partie 4

 

Jean 16 :13-14

 

13 Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir.

14  Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera.

 

Enfin, Jésus explicite un peu ce que peut signifier pour nous « Esprit de vérité ». Il est destiné à nous « conduire dans la vérité ». Le vrai est ce qui est bien aux yeux de Dieu. Marcher dans la vérité et la dire, c’est faire le bien. C’est porter la parole qui nous vient du pneuma, simplement être intermédiaire entre l’esprit-Dieu et les hommes. Ce qui implique une disponibilité et une marche personnelle dans le bien que l’on appelle la sanctification en terme dogmatique, que les philosophes grecs appelaient par exemple, l’ascèse.

Au final, le Saint-Esprit est au service de la glorification de Jésus, dont le sacrifice et l’œuvre incarnée prennent tout leur signification par l’enseignement perpétuel de l’Esprit.
Le Saint-Esprit va se manifester sous des formes particulières à chacun de nous et pour le bien de l’Eglise, par les dons spirituels. Ce doit être l’aspiration permanente de nos vies, comme le dit Paul aux Corinthiens, en 1 Corinthiens 12 :31.

« Aspirez aux dons les meilleurs. »

 

 

 

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