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Le Blog à Jean-Mi ! Posts

Le prix Nobel de la paix n’avait pas besoin de ce coup bas!

Ainsi ce que j’ai cru, vendredi à midi, être un canular est bien vrai: Monsieur Barack Obama, ci-devant président des Etats-Unis d’Amérique est Prix Nobel de la paix 2009!

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Ce malheureux Prix reçoit un coup fatal de plus. Qui peut encore croire à sa valeur quand on regarde son palmarès? Il est urgent de changer son nom. Je propose de l’apppeler Prix Nobel de l’Opportunisme Conjoncturel (PNOC!).

Regardez cette liste et amusez-vous à séparer le bon grain de l’ivraie, vous verrez qu’il y aura pas mal de déchets.

1901
Henry Dunant (Suisse), fondateur du Comité international de la Croix-Rouge et promoteur de la Convention de Genève.
Frédéric Passy (France), fondateur et président de la Société française pour l’arbitrage entre nations.
1902
Élie Ducommun (Suisse) et Charles Albert Gobat, secrétaires honoraires du Bureau international permanent de la Paix à Berne.
1903
Sir William Randal Cremer (Royaume-Uni), secrétaire de la Ligue internationale d’Arbitrage .
1904
Institut de Droit international (Gand, Belgique).
1905
Baronne von Suttner, née Comtesse Kinsky von Chinic und Tettau (Autriche), écrivain, président honoraire du Bureau international permanent de la Paix.
1906
Theodore Roosevelt (États-Unis), président des États-Unis, pour son aide lors des négociations de paix dans la Guerre russo-japonaise.
1907
Ernesto Teodoro Moneta (Italie), président de la Ligue lombarde pour la paix. Louis Renault (France), professeur de droit international.
1908
Klas Pontus Arnoldson (Suède), fondateur de la Ligue suédoise pour la paix et l’arbitrage.
Fredrik Bajer (Danemark), président honoraire du Bureau international permanent de la paix.
1909
Auguste Marie Francois Beernaert (Belgique), membre de la Cour internationale d’arbitrage. Paul Henri Benjamin Balluet d’Estournelles de Constant, Baron de Constant de Rebecque (France), fondateur et président du groupe parlementaire français du Comité de défense des intérêts nationaux et de conciliation internationale
1910
Bureau international permanent de la Paix, (Berne).
1911
Tobias Michael Carel Asser (Pays-Bas), initiateur de la Conférence de droit international privé à La Haye.
Alfred Hermann Fried (Autriche), fondateur de Die Waffen Nieder.
1912
Elihu Root (États-Unis), pour l’initiative de plusieurs accords d’arbitrage.
1913
Henri La Fontaine (Belgique), président du Bureau international permanent de la Paix.
1914-1916
Ces années-là, le prix n’a pas été attribué.
1917
Comité international de la Croix-Rouge, Genève.
1918
Cette année-là, le prix n’a pas été attribué.
1919
Woodrow Wilson (États-Unis) pour avoir fondé la Société des Nations.
1920
Léon Bourgeois, président du conseil de la Société des Nations.
1921
Karl Hjalmar Branting (Suède), premier ministre suédois, délégué au Conseil de la Société des Nations.
Christian Lous Lange (Norvège), secrétaire général de l’Inter-Parliamentary Union
1922
Fridtjof Nansen (Norvège), délégué norvégien à la Société des Nations, à l’origine des passeports Nansen pour les réfugiés.
1923-1924
Ces années-là, le prix n’a pas été attribué.
1925
Sir Austen Chamberlain (Royaume-Uni) pour les accords de Locarno.
Charles Gates Dawes (États-Unis), président de la Commission de réparation alliée et créateur du Plan Dawes.
1926
Aristide Briand (France) pour les accords de Locarno .
Gustav Stresemann (Allemagne) pour les accords de Locarno.
1927
Ferdinand Buisson (France), fondateur et président de la Ligue des droits de l’Homme.
Ludwig Quidde (Allemagne), délégué à de nombreuses conférences de paix.
1928
Cette année-là, le prix n’a pas été attribué.
1929
Frank Billings Kellogg (États-Unis) pour le Pacte Briand-Kellogg.
1930
Archevêque Nathan Söderblom (Suède), leader du mouvement œcuménique.
1931
Jane Addams (États-Unis), présidente de la Ligue internationale féminine pour la paix et la liberté
Nicholas Murray Butler (États-Unis) pour sa promotion du Pacte Briand-Kellogg.
1932
Cette année-là, le prix n’a pas été attribué.
1933
Sir Norman Angell (Ralph Lane) (Royaume-Uni), écrivain, membre du Comité exécutif de la Société des Nations et du Conseil national de la Paix.
1934
Arthur Henderson (Royaume-Uni), président de la Conférence sur le désarmement de la Société des Nations
1935
Carl von Ossietzky (Allemagne), journaliste pacifiste.
1936
Carlos Saavedra Lamas (Argentine), président de la Société des Nations et médiateur dans le conflit entre le Paraguay et la Bolivie.
1937
Vicomte Cecil of Chelwood (Lord Edgar Algernon Robert Gascoyne Cecil), fondateur et président de l’International Peace Campaign.
1938
Office international Nansen pour les réfugiés, Genève.
1939-1943
Ces années-là, le prix n’a pas été attribué.
1944
Comité international de la Croix-Rouge (attribué rétroactivement en 1945).
1945
Cordell Hull (États-Unis) pour sa participation à la création des Nations unies.
1946
Emily Greene Balch (États-Unis), présidente honoraire de la Ligue féminine internationale pour la paix et la liberté
John Raleigh Mott (États-Unis), président du Conseil international missionnaire et de l’Association des jeunes hommes chrétiens
1947
The Friends Service Council (Royaume-Uni) et The American Friends Service Committee (États-Unis), pour la Religious Society of Friends, plus connus sous le nom de Quakers.
1948
Cette année-là, le prix n’a pas été attribué.
1949
Lord John Boyd Orr of Brechin (Royaume-Uni), directeur de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), président du Conseil national pour la paix et de l’Union mondiale des organisations pour la paix.
1950
Ralph Bunche pour sa médiation en Palestine (1948).
1951
Léon Jouhaux (France), président de l’International Committee of the European Council, vice président de l’International Confederation of Free Trade Unions, vice président de la World Federation of Trade Unions, membre du ILO Council, délégué des Nations unies.
1952
Albert Schweitzer (France) pour la création de l’hôpital Lambarene au Gabon.
1953
George Catlett Marshall (États-Unis) pour le Plan Marshall.
1954
Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
1955-1956
Ces années-là, le prix n’a pas été attribué.
1957
Lester Bowles Pearson (Canada), président de la 7e session de l’assemblée générale des Nations unies.
1958
George Henri Pire (Belgique), dirigeant de l’Europe du cœur au Service du Monde – une organisation d’aide aux réfugiées.
1959
Philip J. Noel-Baker (Royaume-Uni), pour toute son œuvre en faveur de la paix et de la coopération internationale.
1960
Albert John Lutuli (Afrique du Sud), président de l’ANC (African National Congress).
1961
Dag Hjalmar Agne Carl Hammarskjöld (Suède), secrétaire général des Nations unies (récompense posthume).
1962
Linus Pauling (États-Unis) pour sa campagne contre les essais d’armes nucléaires.
1963
Comité international de la Croix-Rouge , Genève.
Ligue de la Croix Rouge, Genève.
1964
Martin Luther King (États-Unis), pour sa campagne en faveur des droits civils.
1965
Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)
1966-1967
Ces années-là, le prix n’a pas été attribué.
1968
René Cassin (France), président de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
1969
Bureau international du travail (B.I.T.), Genève.
1970
Norman Borlaug (États-Unis), pour ses recherches au sein de l’International Maize and Wheat Improvement Center.
1971
Willy Brandt (Allemagne – RFA), pour sa politique de rapprochement avec l’Europe de l’Est et l’Allemagne de l’Est (Ostpolitik)
1972
Cette année-là, le prix n’a pas été attribué.
1973
Henry Kissinger (États-Unis) et LeDuc Tho (il a refusé le prix) pour l’accord de paix au Viêt Nam.
1974
Séan Mac Bride (Irlande), président du Bureau international pour la paix (Genève) et de la Commission de Namibie des Nations unies.
Eisaku Sato (Japon), premier ministre, pour son rôle dans le traité de non-prolifération des armes nucléaires.
1975
Andrei Sakharov (URSS) pour sa campagne en faveur des droits de l’homme.
1976
Betty Williams et Mairead Corrigan, fondateurs de Northern Ireland Peace Movement (renommé plus tard Community of Peace People).
1977
Amnesty International, Londres.
1978
Anouar el-Sadate (Égypte) et Menachem Begin (Israël) pour les négociations de paix entre l’Égypte et Israël.
1979
Mère Teresa (Inde), pour son action au service des « plus pauvres parmi les pauvres ».
1980
Adolfo Perez Esquivel (Argentine), leader du mouvement en faveur des droits de l’homme.
1981
Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
1982
Alva Myrdal (Suède) and Alfonso García Robles (Mexique), délégués des Nations unies à l’Assemblée Générale sur le Désarmement.
1983
Lech Walesa (Pologne), fondateur de Solidarnosc et défenseur des droits de l’homme.
1984
Mgr. Desmond Tutu (Afrique du Sud) pour sa lutte contre l’apartheid.
1985
Internationale des médecins contre la guerre nucléaire, Boston.
1986
Elie Wiesel (États-Unis).
1987
Oscar Arias Sanchez (Costa Rica) pour être l’instigateur des négociations de paix en Amérique Centrale.
1988
Forces de maintien de la Paix (Les “Casques Bleus”) des Nations unies, New York.
1989
Tenzin Gyatso, le 14e Dalaï Lama.
1990
Mikhaïl Gorbatchev (URSS) pour sa participation dans l’arrêt de la Guerre froide.
1991
Aung San Suu Kyi (Birmanie), leader de l’opposition et avocat des droits de l’homme.
1992
Rigoberta Menchu Tum (Guatemala), pour sa campagne en faveur des droits de l’homme, et plus particulièrement son soutien aux populations indigènes.
1993
Nelson Mandela (Afrique du Sud) et Frederik Willem De Klerk (Afrique du Sud) pour l’abolition de l’apartheid.
1994
Yasser Arafat (Palestine), Shimon Peres (Israël) et Yitzhak Rabin (Israël) pour leur avancée remarquable dans les négociations de paix entre Israël et la Palestine.
1995
Joseph Rotblat (Pologne/Royaume-Uni) et la conférence de Pugwash sur la Science et les Affaires Mondiales, pour leurs efforts en faveur du désarmement nucléaire.
1996
Carlos Felipe Ximenes Belo (Timor oriental) et Jose Ramos-Horta (Timor oriental) pour leur travail lors de la recherche d’une résolution pacifique et équitable du conflit au Timor oriental.
1997
Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel et Jody Williams (États-Unis) pour leur travail pour l’éradication des mines anti-personnel.
1998
John Hume (Royaume-Uni) et David Trimble (Royaume-Uni) pour leurs efforts dans la recherche d’une solution pacifique au conflit d’Irlande du Nord.
1999
Médecins sans frontières, Bruxelles.
2000
Kim Dae Jung (Corée du Sud) pour son travail pour la démocratie et les droits de l’homme, et en particulier pour la paix et la réconciliation avec la Corée du Nord.
2001
Les Nations unies et leur secrétaire général Kofi Annan (Ghana)
2002
Jimmy Carter, ancien président des États-Unis, pour ses efforts en faveur de la paix, de la démocratie, des droits de l’homme et du développement économique et social dans le monde.
2003
Shirin Ebadi, première femme à devenir juge en Iran, elle œuvre pour la défense des droits des femmes et des enfants dans une société musulmane ultra conservatrice, et fournit une aide juridique aux personnes persécutées.
2004
Wangari Maathai, militante écologiste kényane, fondatrice en 1977 du « Mouvement de la ceinture verte », principal projet de plantation d’arbres en Afrique qui vise à promouvoir la biodiversité, tout en créant des emplois pour les femmes et en valorisant leur image dans la société.
2005 
Agence internationale de l’énergie atomique et son directeur Mohamed ElBaradei  Égypte pour leurs efforts contre la prolifération des armes nucléaires.
2006 
Muhammad Yunus  Bangladesh ainsi que la banque Grameen Bank, suite à leur participation au développement important du principe du micro-crédit.

2007

L’ancien vice-président américain Al Gore, 59 ans, ancien candidat démocrate à la présidentielle américaine en 2000, et au GIEC, Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, pour leurs efforts visant à accroître les connaissances sur le changement climatique.

2008

Martti Ahtisaari, ancien président finlandais, pour « ses efforts qui ont contribué à un monde plus pacifique et à la ‘fraternité entre les nations’ dans l’esprit d’Alfred Nobel ».

 Le choix de Barack Obama est une insulte à tous ceux qui oeuvrent dans l’ombre à une vraie pacification du monde, dans la douleur et la fragilité de l’anonymat, comme au Rwanda, au Libéria, en Sierra Leone, dans les pays d’Orient, en Chine…  Non que cet homme ne soit estimable et digne de pouvoir y avoir droit un jour. mais, à cette date, qu’a-t-il accompli? RIEN. Tout est promesses et paroles. Un Prix Nobel vient d’être décerné sur des intentions. Dont on peut très pragmatiquement douter qu’elles aillent au bout de leur réalisation quand on connaît l’Histoire et les Etats-Unis. Ce vote est typiquement un chèque en  blanc sur « l’espérance folle » pour reprendre Guy Béart. L’humanité est à ce point désemparée qu’il ne lui reste plus qu’à espérer qu’un homme providentiel vienne et repeigne le quotidien infâme aux couleurs de l’arc-en-ciel!

Quand on étudie attentivement la liste ci-dessous, nous constatons qu’il est le troisième président en activité (et le quatrième) à être récompensé, mais sans avoir rien accompli. L’étude de la liste montre aussi une tendance à récompenser très souvent les institutions internationales, pour des actions que le recul a rendu dérisoires. Ce Prix n’est pas crédible, il est même dangereux pour la paix du monde, en renvoyant une mauvaise caricature.

 

Pour l’année prochaine, je propose d’attribuer le prix à Nicolas Sarkozy pour  » son action intensive de pacification prophylactique des banlieues et « jungles » françaises » , comme cela le ridicule aura atteint son Zénith!

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Et vous qui dites-vous que je suis?

 

 

Ceci est le texte d’une première partie de culte faite le dimanche 5 juillet 2009 à Pessac (Gironde), adresse mail du site de la communauté :  http://eel33.free.fr/

 

 

Textes de base :

 

 Matthieu16 : 13 à 23

Marc6 : 14 à 16

Marc 8 : 27 à 33

Luc 9 : 18 à 32

 

 

Matthieu 16 : 13 ¶ Jésus, arrivé sur le territoire de Césarée de Philippe,  posa cette question à ses disciples: Au dire des gens, qui suis-je, moi, le Fils de l’homme? 

14  Ils répondirent: Les uns disent Jean-Baptiste; d’autres,  Élie; d’autres, Jérémie, ou l’un des prophètes. 

15  Mais vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis? 

16  Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. 

17  Jésus reprit la parole et lui dit: Tu es heureux, Simon,  fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. 

18  Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle. 

19  Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. 

20  Alors il recommanda sévèrement aux disciples de ne dire à personne qu’il était le Christ. 

21 ¶ Jésus commença dès lors à montrer à ses disciples qu’il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. 

22  Pierre, le prit à part et se mit à lui faire des reproches en disant: A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t’arrivera pas. 

23               Mais Jésus se retourna et dit à Pierre: Arrière de moi,  Satan! Tu es pour moi un scandale, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. 

 

 

 Marc 8: 27 ¶ Jésus s’en alla, avec ses disciples dans les villages de Césarée de Philippe, et en chemin, il leur posa cette question:  Les gens, qui disent-ils que je suis? 

28  Ils dirent: Jean-Baptiste; d’autres, Élie; d’autres, l’un des prophètes. 

29  Mais vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis?  Pierre lui répondit: Tu es le Christ. 

30  Jésus leur recommanda sévèrement de ne dire à personne ce qui le concernait. 

31  Il commença alors à leur apprendre qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes,  qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite trois jours après. 

32  Il disait ces paroles ouvertement. Et Pierre le prit à part et se mit à lui faire des reproches. 

33    Mais Jésus se retourna, regarda ses disciples, fit des reproches à Pierre et lui dit: Arrière de moi, Satan, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. 

 

Luc 9 : 18 ¶ Un jour que Jésus priait à l’écart et que ses disciples étaient avec lui, il leur posa cette question: Les foules, qui disent-elles que je suis? 

19  Ils répondirent: Jean-Baptiste; d’autres, Élie; d’autres un des anciens prophètes ressuscité. 

20  Mais vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis? Pierre répondit: Le Christ de Dieu. 

21  Jésus leur recommanda sévèrement de ne le dire à personne. 

22  Il ajouta qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite le troisième jour. 

23  Puis il dit à tous: Si quelqu’un veut venir après moi,  qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive. 

24  Quiconque en effet voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la sauvera. 

25  Et que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même? 

26  En effet quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges. 

27       Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui se tiennent ici ne goûteront point la mort avant d’avoir vu le royaume de Dieu. 

 

 

 Ces textes  comportent quatre  éléments attirent notre attention :

1.      le contexte évangélique

2.      la première question de Jésus à ses disciples

3.      la deuxième question de Jésus à ses disciples

4.       la réponse de Pierre

 

1 / Le contexte de nos textes :

 

Notons tout d’abord le fait assez rare que ce soit Jésus qui pose une question à ses disciples, alors que dans presque tous les textes évangéliques c’est lui qui est interrogé.

Ensuite une variante parmi les trois récits attire notre attention. Marc et Matthieu parlent d’un mouvement et d’un lieu, pas Luc.

 

Matthieu :  « … arrivé sur le territoire de Césarée de Philippe… »

Marc : « Jésus s’en alla avec ses disciples dans  les villages de Césarée de Philippe… »

 

Point de départ , la piscine de Bethsaïda , au bord du lac de Génésareth et remontée vers le Nord, environ 30 à 40 km , à parcourir à pied. Et Marc dit : « En chemin… »

Nous sommes dans une zone très aride où il n’y pas beaucoup d’habitants. Ils sont donc tranquilles

 

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Luc dit : « Un jour que Jésus priait à l’écart et que ses disciples étaient avec lui… »

Pas de lieu donné mais la nécessité d’être à l’écart, tranquille, loin des foules pour aborder ces questions. Luc y ajoute un détail spirituel non négligeable : « Jésus priait ». Ces question à poser ne sont pas anecdotiques, anodines, ne relèvent pas des circonstances du récit. Jésus a attendu un moment précis de son ministère, un temps particulier et un lieu approprié.

Toutes les interrogations ne sont pas bonnes à poser tout le temps.

 

2/ La première question de Jésus :

 

Elle est comme le première étage de la fusée ; elle conditionne la suite. Marc et  Matthieu nous disent : « Au dire des gens, qui suis-je ? » ( c’est le mot « hommes, « humains » qui est employé dans le texte original)

Luc dit : « Au dire des foules, qui suis-je ? »

 

Jésus veut savoir de la bouche de ses disciples ce que les témoins anonymes (hommes, gens , foules) de son ministère pensent de lui.

Il y a là une différence : c’est l’avis des humains, des hominidés pourrait-on dire, donc d’une race terrestre, une foule, soit quelque chose d’anonyme, de banalisé.

 

Les disciples répondent trois choses distinctes qui sont la pensée commune de la foule. Là, ils parlent tous. La foule a aussi interpellé Hérode comme le montre le texte de Marc 6 ;

 

4 ¶ Le roi Hérode l’apprit; en effet le nom de Jésus devenait célèbre et l’on disait: Jean-Baptiste est ressuscité d’entre les morts et c’est pour cela qu’il a le pouvoir de faire des miracles. 

15  D’autres disaient: C’est Élie; et d’autres disaient: C’est un prophète comme l’un des prophètes. 

16  Mais Hérode en apprenant cela disait: Ce Jean que j’ai fait décapiter, c’est lui qui est ressuscité. 

 

 Reprenons les trois personnages qui sont évoqués :

 

·        Jean le Baptiste : c’est un contemporain, donc le plus connu. Or Jean a été décapité sur ordre d’Hérode le tétrarque justement (voir le récit de cette exécution dans la suite de Marc 6). Il est toujours rassurant de se référer à du connu, à du réel et de l’explicable. Or, il y a le délicat problème des miracles : Jean ne guérissait pas. Ce serait donc sa résurrection qui lui aurait donné le pouvoir d’accomplir des miracles.

 

·        Elie : il reste le prophète le plus grand et le plus puissant, celui qui a accompli de nombreux prodiges (voir 1 Rois 17 jusqu’à 2 Rois 2 :11) et n’a pas connu la mort. Toute référence au surnaturel passe donc par lui. La foule identifie donc Jésus à ce qui existe de plus puissant en Israël.

 

 

·        Un prophète parmi les prophètes : (Mrc 6 :15) ou « Un des anciens prophètes qui s’est relevé » (Luc 9 :19). Ici se trouve la référence la plus floue et aussi la plus faible en puissance des trois. Jésus est un parmi d’autres dans cette interprétation.

 

Ce qui est frappant dans ces trois réponses, c’est qu’à chaque fois la mort est vaincue. Le caractère unique de Jésus est le fait que la mort ne l’a pas gardé. En Israël à cette époque, cette croyance ne pose pas problème ; le peuple vit avec le surnaturel de Dieu dans les récits des Livres bibliques.

 

Aujourd’hui posons la question à notre foule : « Qui dit-on qu’est Jésus ? « 

 

Nous aurons des réponses également variables :

·        L’athée militant : pour les plus irréductibles, Jésus est une invention pure et simple des Evangélistes et de l’Eglise.

 

·        La masse de nos contemporains : Jésus est un sage, dans la lignée de Socrate, Bouddha ou Confucius.

 

 

·        Les élites les plus cultivées : elles le voient comme un penseur, un philosophe (« Le Christ philosophe » de C. Lenoir) ou un révolutionnaire.

 

Presque tous buteront sur l’incroyable : le rapport de Jésus à la mort et sa résurrection. Nous voyons bien que le contexte historique et culturel est capital pour répondre à cette question. Nos sociétés occidentales ont posé la raison en règle absolue. Or la résurrection (et la naissance de Jésus) ne sont ni raisonnables ni rationnelles.

D’autres sociétés contemporaines, comme celles d’Afrique ou du Grand Nord auraient un autre accueil, plus spiritualiste.

 

Quand Jésus pose cette question, il est clair qu’il connaît la réponse. Ce qui l’intéresse, me semble-t-il, c’est la réponse des disciples, fils du peuple, les plus aptes à recueillir ces impressions.

 

3/ La deuxième question de Jésus :

 

c’est le but de cet entretien. La première question ne sert qu’à amener celle-ci.

« Et pour vous, qui suis-je ? »

 

Par cette question, Jésus veut savoir ce que ceux qui marchent avec lui ont saisi. La lecture du début des Evangiles ne laisse pas beaucoup de doute : les disciples ont du mal à comprendre. D’abord parce qu’ils ne sont pas versés dans les Ecritures, ce sont des travailleurs manuels, des hommes simples. Ensuite parce qu’ils sont le produit de la religion juive et de sa vision messianique particulière. Et pourtant, ils le suivent !…

Nous les trouvons souvent perplexes, parlant entre eux de leurs incompréhensions…Ils ont cependant fait un acte de foi initial en le suivant, en laissant leurs barques et leurs métiers…

 

Pour suivre Jésus, il n’est pas demandé de tout comprendre. Il est demandé de se mettre en marche à son appel. Mais quand les disciples ont vécu plusieurs mois aux côtés de Jésus, sa question est légitime. Elle a un sens précis : « La foule me voit comme Jean, Elie ou un quelconque prophète, mais vous, mes amis, mes fidèles qui mangez , dormez, mangez avec moi, vous, que pouvez-vous dire aujourd’hui, dans cet endroit tranquille où aucun espion de la synagogue ou des Romains ne risque de vous dénoncer ? Qu’avez-vous compris ? »

 

La question d’adresse bien sûr à nous. Le culte est cet endroit tranquille, retiré de la foule quotidienne. Quelque soit notre temps de marché aux côtés de Jésus, il nous adresse la question :

 

« Et pour toi, qui suis-je ? »

 

« Et pour vous, Eglise de Pessac, qui suis-je ? »

 

4/ La réponse :

 

En fait comme dans toute démarche juive, la réponse importe moins que la question. Alors qu’en Occident, en France, nous ne prêtons souvent pas beaucoup attention aux questions, ce que nous aimons, ce sont les réponses.

 

Voici deux citations tirés de deux livres du Rabbin Marc-Alain Ouaknin, par ailleurs docteur en philosophie.

 

« La question surgit pour déranger l’être dans sa quiétude, dans l’évidence du « tout est normal », dans le fait de considérer que « tout est réglé » »

tiré de « C’est pour cela qu’on aime les libellules »

 

« Or toute suspension de jugement, même et surtout celle de préjugés, a, du point de vue logique, la structure d’une question. L’essence de la question est d’ouvrir et de laisser ouverte des possibilités.

L’ouverture de ce qui est demandé réside dans le caractère non fixé de la réponse. La chose demandée doit rester en suspens. »

Tiré de « Le livre brûlé »

 

Jésus pose une question de Juif à d’autres Juifs, donc des gens habitués à ce mode de pensée, qui est tout en « questions-réponses », appelée la Mahloquet. La question n’est pas banale, elle ne porte pas sur le temple, le culte, la loi… Elle porte sur la personne-même de celui qui questionne. Cette question est donc redoutable, car elle oblige à un engagement vis-à-vis de celui qui la pose. Il y a douze disciples. Onze se taisent. Un seul parle, Pierre.

 

Pourquoi les onze se taisent-ils ? N’ont-ils rien à répondre ? Ne savent-ils pas ou ne veulent-ils pas répondre ? Pierre seul répond. Sa réponse est précise et très juive aussi : « Le Christ de Dieu », ce qui veut dire le « messie » ou « celui qui a reçu l’onction ». Le texte de Matthieu 16 :16 dit :

 

« Toi, tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant »

 

et Jésus commente la réponse du seul Pierre :

 

« Heureux es-tu, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les Cieux ! »

 

Pierre ne pouvait répondre par sa naissance ou son éducation. Ce qu’il dit lui a été révélé par Dieu, par la seul grâce. Il n’y a que cette courte réponse, absolue.

 

Pierre a-t-il parlé au nom de tous ? Est-ce une réponse collective, une conviction partagée ? Nous n’en savons rien.

En fait, ici, seule la question est importante. Elle demeure toujours d’actualité.

 

La réponse absolue est en Dieu. Nous pouvons la recevoir par révélation, par la foi. Notre intelligence rationnelle ne nous est d’aucun secours pour saisir cela.

 

La réponse relative est apportée au quotidien. C’est chaque jour que cette question doit nous être posée. La réponse d’aujourd’hui n’est pas celle de l’an passé, ni celle d’il y a dix ans.

 

Répéter cette question, c’est rester ouvert, en marche avec Jésus. C’est être un des onze, qui comprennent petit à petit, c’est être comme Pierre et recevoir par révélation, par la seule grâce de Dieu.

 

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Michaël jackson est mort; et alors?

Vendredi 26 juin 13 h 30 – je viens de suivre deux journaux télévisés nationaux (FR3 et TF1) qui ont fait des éditions spéciales sur la mort du « roi de la pop », Michaël Jackson. On atteint ici l’apogée de la société du spectacle décrite avec tant de talent par Debord. Niaiserie et sentimentalisme cucu garantis.

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Une mort étalée comme le fut sa pauvre vie. On célèbre le roi et on oublie que le roi était nu, misérable et détraqué. Bien sûr il ne fut pas condamné! Mais tout le monde sait qu’il était coupable puisque’il a lui-même reconnu ses penchants pédophiles. Alors on zappe rapidement d’une phrase du type: « bien sûr, c’était une personnalité complexe et controversée. » Non ce n’est nullement cela. Michaël Jackson était un homme malade et de multiples pathologies. Sa vie fut une suite de renoncements et d’erreurs. Je frissonne quand j’entends le micro trottoir de TF1 et un noir de New York disant « Il est un modèle pour nous tous! ». Au secours Obama! Tes frères sont devenus fous! Jackson ne restera que comme un bon danseur et un showman, interprète de tubes rythm’n blues calibrés pour le marché mondial. Rien à voir avec Ray Charles ou James Brown, encore moins avec Miles Davis, trois autres stars mondial de la négritude afro-américaine et qui, eux, n’avaient pas honte de leur couleur de peau!

Michaël Jackson est mort, et hier « Le Monde » annonçait un milliard de sous-alimentés chroniques, ce qui signifie que chaque jour des milliers d’enfants noirs meurent dans l’indifférence totale des fans de pop music.  Michaël Jackson est mort, fin d’une vie pitoyable; laissons sa famille à sa douleur et gardons la mesure: il s’agit d’un fait divers. Rien qu’un fait divers qu’un autre fait divers chassera ce soir ou demain aussi vite que les médias en auront besoin. Il restera les disques et la nostalgie d’une chimère, d’un homme qui ne sut ni ne voulut jamais devenir adulte. Bel exemple pour nos sociétés en crise!

Ya basta!

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