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Le Blog à Jean-Mi ! Posts

« La foi est plus belle que Dieu » sur « La panthère des neiges » de Sylvain Tesson Gallimard , 2019 ; prix Renaudot2019

 

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Ecrire un livre sur l’attente, c’est à nouveau rédiger L’Arlésienne ou Le désert des Tartares. Vieille idée littéraire ou philosophique : l’attente éveille la réflexion, mais pas seulement elle . Tous nos sens peuvent se mettre en éveil, selon la nature de l’attente. Bien sûr ce n’est pas à l’arrêt d’autobus ou sur le quai de la gare que cela se passe. Cette attente-là est stérile, enchâssée dans la course folle de la vie des hommes ordinaires, réduits le plus souvent à l’état de bipèdes lobotomisés. Un bus ou un train ne portent aucune menace ou espérance ; au pire seront-ils bondés et l’entrée et le voyage seront pénibles, au mieux on pourra s’asseoir. Sylvain Tesson remplace d’ailleurs le terme par « affût », parfaitement adapté aux circonstances que narre ce livre.

 

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Le sujet est très cadré et dirait-on, squelettique : L’auteur est invité par un grand photographe animalier à l’accompagner au Tibet pour photographier la « panthère des neiges », appelée zoologiquement « Once ». L’expédition rassemble quatre personnes, Tesson, Munier (le photographe) et deux collaborateurs, Marie et Léo. Unité de Lieu : tout se passe dans l’univers semi-minéral des hauts plateaux tibétains, entre 4600 m et 6000 m pour les monts qui encadrent le vaste plateau du Tchang Tang. Unité de temps : l’affût est la mesure unique de ce récit ; peu importe les jours et les nuits. Unité d’action enfin : le seul but de tout ce qui est fait est d’observer cette panthère zonale, en voie d’extinction sous le feu de la contrebande pour sa fourrure. Car nous sommes bien dans une tragédie, mais pas celle qui va se conclure par la mort de l’héroïne – ici l’animal -, comme dans le modèle grec ou cornélien. Ici la tragédie est le simple déroulement de la vie, au sens du bios, dans un espace quasiment préservé des nuisances civilisationnelles actuelles par la rudesse de son climat et la pauvreté apparente de ses ressources. Il y a les chasseurs, les proies et les parasites du système : toute la métaphore de notre humanité. Et c’est là que réside la véritable tragédie dont parle ce livre : l’être humain est le grand destructeur de l’ordre  biologique du monde, l’artisan de la sixième extinction des espèces, observée, quantifiée et annoncée dans un avenir tout proche. Nous vivons, indifférents ou impuissants, au milieu de ce carnage dont nous ne pouvons nous laver les mains. L’appât du gain escalade aussi les pentes du Tibet et rend la survie de l’once très incertaine, malgré des mesures de protections chinoises tardives et purement formelles. Là, durant deux ou trois semaines (je n’ai pas réussi a vraiment faire le compte en lisant l’ouvrage), Tesson va vivre une expérience unique, lui qui, pourtant, s’est mis souvent en situation d’en vivre beaucoup.

 

Expérience de l’affût, avec toute sa conséquence intérieure. Observer sans répit une portion de vallon himalayen, à travers des jumelles ou une lunette, pour espérer apercevoir cet animal insaisissable. Voici qui vide le cerveau des futilités d’en bas et ramène à l’os de l’esprit humain. Pour Tesson, il s’agira à la fois de songer à sa mère brutalement disparue et à un amour perdu. Le milieu géographique et géologique n’accorde aucune distraction. Géométrie et minéralité scandent le paysage. Une neige rare couvre les sommets, des torrents ravinent les flancs de montagne, une herbe rare et stoïque ourle les pentes les plus basses et les moins froides. Le vent ou la course des troupeaux soulève une poussière d’érosion vielle de quelques millions d’années, selon la stratigraphie actuelle. Impossible de distraire sa pensée par le paysage ; lui aussi est à l’os. Il faut bien alors affronter ses démons intérieurs, si l’on en a.  Là-haut, le mode de vie d’en bas, celui que nous mettons en œuvre, chacun pour notre part, de gré ou de force, apparaît comme ce qu’il est : insensé et suicidaire. L’homme, peu doué pour la survie en milieu naturel, a peu à peu artificialisé l’oekoumène – et touristifié le reste – tout en éliminant les prédateurs historiques de l’homo sapiens. Il fonce tout droit vers une catastrophe générale, drogué à l’illusion technicienne. Les hauteurs du toit du monde ramènent au réel : la vie est un équilibre fragile où chaque espèce joue son rôle ; seul l’homme a refusé de tenir le sien. Est-ce la faute des chrétiens, des savants, des ingénieurs ? Au point de non-retour où nous en sommes cela n’a plus guère d’importance.

 

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La panthère des neiges résiste avec ses moyens : son osmose avec un milieu hostile, son art du camouflage et une prudence sensorielle à toute épreuve. La voir est un moment exceptionnel, une apothéose rare. C’est pour cela que Munier a fait le voyage et qu’il est prêt à rester des heures en affût, dans un air à -20 ou -30°C.

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Munier est le véritable héros de ce livre. Par petites touches, Tesson nous en dresse un portrait touchant. Mais sans pathos. Munier n’est pas un desperado ou une victime de notre monde qu’il fuirait. Il est un homme qui vit avec une ouverture au monde qui y inclut toute la faune et remet l’homme à sa (juste) place. Comme tous les sages, il parle peu, sauf quand il s’agit de nommer et décrire un animal. Photographier l’animal c’est de l’anti-chasse. Lui traque la présence de la vie non humaine jusque dans la bruyante fête foraine de la grande ville chinoise de Chengdu où ils se promènent la veille de leur retour en France. Il aperçoit une chouette dans le vacarme du ciel illuminé; un peu plus tard, ayant fui le bruit et la luminescence, il observe la lune. A côté de lui se trouve une femme qui l’aime et le comprend, Marie, qui l’assiste et l’accompagne dans ses campagnes. Se le sont-ils dit ou se contentent-ils de vivre leur bonheur d’être ensemble ? Nous n’en saurons rien. Ce qui les unit est le même amour des animaux et leur compréhension. Faut-il aller plus loin ?

 

Verront-ils la panthère ou seront-ils comme le héros de Buzzati ou le « trop vieux général » Zangra de la chanson éponyme de Jacques Brel, qui espèrent l’ennemi et ne sont plus là quand il vient ? Selon la logique de Munier On pourrait le croire durant toute la première partie du livre, quand ils contemplent les yacks, les vautours et les loups. Puis ils trouvent le vallon miraculeux, celui où elle doit,  selon la logique de Munier, apparaître. Tesson, qui n’oublie jamais qu’il fut d’abord formé en géographie, a dessiné deux cartes manuelles au début du livre. Le lecteur s’y référera souvent pour mieux comprendre le récit. Ce vallon court, parcouru par un petit affluent du Mékong naissant, offre des points d’observation stratégiques. Dans le froid glacial d’une grotte ou sur le replat d’un talus, ils espèrent ; car l’attente est ici chargée d’une espérance : la panthère existe et elle fréquente cette région, donc ils peuvent la voir. Et ils vont la voir ! L’épiphanie aura lieu à trois reprises, sous trois angles et à trois distances différentes. A cette occasion, Sylvain Tesson comprend combien l’attention est importante et mobilise toute notre concentration. Il ne s’agit pas de regarder, mais de scruter le terrain, de se détacher de nos apprentissages culturels qui focalisent sur un premier plan et ignorent le reste. Il faut retrouver la pureté du regard des enfants, comme ceux des fils du berger nomade, qui du premier coup d’oeil ont vu a panthère là où le commun ne voit que le rapace du premier plan ; Retrouver ce regard est en quelque sorte renaître a soi-même dans sa relation au monde. Le symboliste comprendra que cette histoire a aussi un sens spirituel qui dénonce nos regards étroits et dominateurs.

 

Avant de repartir, Munier veut aller voir les sources du Mékong, ce fleuve-vie de toute l’Asie Moyenne, qui sur 5000 km court des monts Kunlun à son delta indochinois. Tout là-haut, il n’est qu’une micro-source prise par la glace et un torrent qui ne suinte que deux heures par jour en raison du froid. C’est l’occasion pour Tesson de délivrer une double leçon – sans aucun ton professoral mais au sens sapiential – sur le fleuve et sur sa symbolique pour nos sociétés.

 

Dans ce livre, Tesson poursuit sa vocation d’écrivain-voyageur. Mais il me semble qu’il y a un infléchissement net depuis son terrible accident et sa « gueule cassée ». Les chemins noirs étaient déjà empreints d’une gravité que les livres d’ « avant » ne m’avaient pas offerte. L’homme a vieilli, il a côtoyé la mort et la douleur : on n’en sort pas indemne. Dans le même temps, je trouve aussi que son style a acquis une plus grande qualité littéraire ; il ose le lyrisme, chose qu’il faisait du bout du stylo, presque par effraction autrefois. Ce livre est un fort beau texte. Je suis d’avis qu’il faut le mettre dans tous les CDI de France, et que les professeurs de lettres s’en emparent. Pas la peine de le conseiller aux lecteurs, Tesson a maintenant un public large et fidèle qui le suit. C’est amplement mérité.

 

Mériadec – Jean-Michel Dauriac – le 26 décembre 2019,

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Vivre autrement, qu’ils disent !

 

Ouverture : vidéo « Nous avons tous de grands pouvoirs » 2’03

https://lareclame.fr/publicisconseil/realisations/campagne-de-sensibilisation-4

 

Introduction : Sur la perversité de la communication (ici publicitaire) qui n’est qu’une propagande de manipulation. Dans cette vidéo, le but final est d ‘offrir un smartphone dernière génération à son enfant. Tout le discours à base morale est en fait une préparation marketing à la promotion du produit.

Nous allons nous intéresser à toutes ces injonctions qui nous sont envoyées par les divers pouvoirs qui nous régentent.

 

Thème 1 : Nous sommes littéralement bombardés d’injonctions à changer de comportement

 

  • Le plus visible est l’automobile, fondement de notre civilisation occidentale actuelle : le diesel est caca, l’électrique est vertueux. Montrer les prix des voitures hybrides ou électriques et rapprocher cela du salaire médian, du nombre de précaires et du taux de pauvreté en France.
  • Les modes de déplacement doux sont promus : après avoir encouragé à tout vat le mode automobile, les camions et l’avion, il y a une campagne de masse sur les déplacements en vélo électrique, en trottinette (ou autres engins du même type), sur la marche à pied ou même le cheval (Yves Cochet). Tout cela, évidemment lié à la ville.
  • L’habitat : là aussi virage à 180° ! Depuis les années 1970, il y a eu des campagnes publiques pour encourager l’habitat individuel, pavillonnaire en priorité. Ceci était couplé à l’industrie automobile et pétrolière. Aujourd’hui, c’est la proximité urbaine qui est le nouveau modèle, avec la notion de densification des banlieues ; les tours, tant décriées et détruites, font leur retour. L’objectif de Bordeaux Métropole est d’atteindre 1 M d’habitants (avec trois (bientôt quatre ?) ponts intra-urbains, dont un fermé à la circulation !
  • La transition énergétique est devenue le Saint Graal, après le Développement Durable, ce cliché oxymorique rentré dans les mœurs. Voici donc les nouveaux comportements, à la fois ceux qui sont condamnés et ceux qui sont dits « vertueux » pour la planète. Il faut donc abandonner incessamment les chaudières au fuel, passer au bois ou à l’électricité « verte » ( une nouvelle escroquerie sémantique). Quitte à commencer la destruction spéculative des forêts. Le modèle vertueux repose sur le nucléaire, devenu aujourd’hui LA solution, même pour les écologistes ! Bien sûr totalement sans danger et sans hypothèque pour les générations futures. Nos maisons sont brutalement devenu des « passoires énergétiques qu’il faut refaire du sous-sol au combles !

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  • L’indispensable numérique : Tout est fait pour nous pousser à entrer sans réserve dans ce monde technique où nous abandonnons nos droits, notre souveraineté. L’administration dématérialise tout, toutes les informations passent par internet ; le standard Androïd exclut de fait ceux qui n’ont pas un appareil adapté ;  Le recours à des applis et des appareils connectés est incessant (le frigo, la cafetière , le chauffage, la genouillère…)

 

Pour culpabiliser ou discréditer ceux qui ne jouent pas le jeu, on a inventé la notion d’ « illettrisme numérique » baptisé « illectronisme ». Qui oserait nier que tout cela est uniquement une affaire de gains, d’argent et d’actionnaires et dividendes, et pas la « vie bonne » des philosophes grecs !

 

Thème 2 : La réalité économique est bien plus sordide et amorale

 

  • Tous ces changements sont promus d’abord pour doper l’industrie, la recherche et in fine, le totem mondial de la croissance, sans laquelle il n’y a point de salut pour nos économies. Depuis Al Gore, « Green is gold » est la règle des chefs d’entreprises innovants aux Etats-Unis et ailleurs. Notion de « croissance verte » qui devrait nous faire bien rire !
  • Tous ces changements sont fondés sur l’adoption d’une autre consommation, dite « verte », « équitable », « vertueuse », « circulaire »… qui ne demeure cependant qu’une consommation, dans la société du même nom.
  • Tous ces changements « vertueux » épuisent les ressources naturelles : après les hydrocarbures, c’est le lithium, les terres rares ou les minerais qui deviennent la clé de ces produits (batterie, smartphones, économie connectée, data centers…). Le changement climatique en est aussi augmenté.
  • Tous ces changements sont impulsés par l’alliance des politiques avec les industriels et les financiers. On veut convaincre, par le matraquage de la propagande, que c’est le vœu des citoyens.

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Une représenattion du Dieu Mammon, dieu de l’argent

  • Tous ces changements sont extérieurs à l’homme ; ils n’affectent pas le cœur et l’esprit des humains, dont ceux qui l’impulsent se moquent comme d’une guigne.

 

Il faut donc se poser la question de savoir quelle attitude adopter, face à des risques réels et à des mauvaises solutions.

 

Thème 3 : S’il faut changer de mode de vie, que faire ?

 

  • Comme chrétiens libres – n’est-ce pas la définition même d’un protestant ? – et citoyens également libres et responsables – ce devrait être des pléonasmes -, nous devons nous entraider, dans le cadre d’abord de l’église locale, puis au-delà, de l’église universelle et au-delà encore de l’humanité entière, pour prendre du recul critique face à la force de frappe de la communication et aux objectifs de ce monde.
  • Comme « nouvelle création » :

« 17  Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.

18  Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. » 2 Corinthiens 5 : 17-18

, par la grâce divine, nous pouvons accomplir un travail sur nous-mêmes – d’autres voies, non chrétiennes le permettent aussi, soyons honnêtes – pour arriver à un double résultat : 1/ Progresser dans notre vie spirituelle personnelle ; vers l’amour du prochain, la sanctification de nos vies et l’action ; 2/ mettre en œuvre du concret, pour aller dans la bonne vraie direction : recyclage et partage (vide-grenier gratuit et projets liés), solidarité avec nos frères et sœurs en difficultés, d’abord ici, puis ailleurs :

« 17  Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ?

18  Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. » I Jean 2 :17-18

  • Soutenir les luttes justes et les « plus petits », comme l’a enseigné le Christ :

Matthieu 25:45 « Et il leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites. »

Car nous sommes bien « dans le monde », comme Jésus l’a dit dans sa prière :

« 11 ¶  Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi. Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés, afin qu’ils soient un comme nous.

12  Lorsque j’étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’Ecriture fût accomplie.

13  Et maintenant je vais à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite.

14  Je leur ai donné ta parole ; et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.

15  Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal.

16  Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.

17 ¶  Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité.

18                Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde. » Jean 17 :11-18

 

Conclusion :

Il faut effectivement vivre autrement ; Mais pas selon les commandements changeants du monde et de ses puissants, mais selon la vie nouvelle en Christ. Nous devons être des forces de changement de vie, mais de ce changement le monde ne veut pas, car il remet en question tout ce qu’il considère comme bon et juste, qui est en réalité injuste et mauvais à tous égards. Nous en revenons toujours à l’injonction de Paul adressée aux Romains :

 

« 1 ¶  Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable.

2        Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. » Romains 12 :1-2

 

Jean-Michel Dauriac – Novembre 2019

 

 

 

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Des lectures pour l’été 2019

 

L’été est souvent l’occasion de prendre un peu de temps pour se reposer en lisant, au calme et sans la pression quotidienne du reste de l’année. Notre contribution à ce ressourcement sera donc de vous conseiller quelques titres intelligents mais pas prétentieux.

 

Apôtres

Sur les pas des Douze

 

Tom Bissell

 

Albin Michel – 2018 – 25,90 €

 

 

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Ce livre a connu un beau succès de librairie. Ce n’est pas un livre religieux, mais une enquête sur les douze apôtres, menée par un auteur non croyant, mais qui a eu une éducation religieuse, et sait donc de quoi il parle. Il s’est intéressé aux sépultures supposées de chacun de ses apôtres fondateurs du christianisme et a remonté la piste. Passionnant et érudit. Chaque apôtre bénéficie d’une petite monographie, on peut donc lire dans le désordre ou au choix.

 


 

Montedidio

 

Erri De Luca

 

Folio- 7,40 €

 

 

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Erri De Luca est un écrivain italien qui s’est installé discrètement mais inexorablement tout en haut de la littérature contemporaine de son pays. Cela tient sans nul doute à sa vie et à sa conception de l’écriture. Ici pas d’esbrouffe, pas d’effet littéraire, mais une langue pure, taillée au scalpel, pourtant extrêmement lyrique. Lire De Luca est un pur bonheur que j’ai connu malheureusement assez tardivement ; depuis je rattrape mon retard et dévore ses nombreux ouvrages. Celui-ci est autobiographique. Il y raconte son enfance dans le sud de l’Italie, à Naples. Il peint sa ville et sa famille avec une immense tendresse et sans jamais juger les gens. Les sentiments sont magnifiquement rendus et les personnages inoubliables. Après ce livre, je suis sûr que vous ne pourrez plus lâcher cet auteur.

 


 

L’humeur vagabonde

 

Antoine Blondin

 

La table ronde – collection Petite vermillon – 7,10 €

 

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Pour accompagner les vacances, rien de meilleur qu’un roman de Blondin. Cet écrivain du XXème siècle est connu pour avoir été un chroniqueur exceptionnel du Tour de France, pour le journal « L’Equipe ». Mais il est avant tout un des plus grands prosateurs du XXème siècle. Ce roman est une sorte de drame familial provincial, entre un fils velléitaire, une mère tyrannique et une belle-fille paumée. Mais tout est traité avec une ironie joyeuse et nous rions de ce drame auquel, par la grâce de l’auteur, on ne croit qu’à moitié. Les portraits sont savoureux et le style allègre. Vive Blondin !

 

Jean-Michel Dauriac

 

Président UPHG

 

 

 

 

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