Puissance(s) et Puissant(s) dans notre monde et dans la Bible
Qu’est-ce que la puissance ?
Grand Larousse encyclopédique dit :
1. Force et intensité d’un phénomène, efficacité.
2. Pouvoir et autorité dans le domaine économique et social.
3. Personne ou chose qui exerce une grande influence.
Ceci, rapporté à notre existence donne les cas suivants :
1. La puissance des éléments, d’un séisme , d’un choc…
2. La puissance d’un syndicat, d’un groupe de pression, d’un parti…
3. La puissance du capitalisme, de l’argent, de la peur, de la mode…
Les 3 sens ci-dessus sont souvent conjugués.
Nous nous proposons d’aborder ce thème en deux temps :
§ La puissance et les puissants aujourd’hui, dans notre monde de 2012 (en lien avec l’ actualité)
§ Les chrétiens, la Bible et la Puissance
Puissance et puissants de ce monde.
A : La place de la puissance dans les discours et la réalité de la vie politique et sociale des nations.
§ Le président Obama aux Etats-Unis : Il n’a pas pu appliquer la plus grande partie de son programme de 2008, à cause de l’opposition républicaine et du système politique américain lui-même ; et pourtant, on le présente partout comme « l’homme el plus puissant du monde ».
§ Le président Sarkozy en France, a inondé ses discours depuis 2007 de promesses les plus diverses. Le bilan est assez mitigé. Certaines promesses étaient tout simplement inapplicables : le Droit au Logement Opposable par exemple !
Il ne suffit donc pas de promettre ou de vouloir pour pouvoir, même quand on détient officiellement les leviers du pouvoir.
Deux exemples de l’actualité récente vont encore plus loin :
§ Silvio Berlusconi, élu légitime du peuple italien a dû démissionner de son poste de Président du Conseil des Ministres de l’Italie, non pour sa conduite personnelle très discutable, mais pour des raisons économiques.
§ Georges Papandréou, Premier Ministre Grec a également dû rendre son tablier, pour cause de crise financière et non pour un désaveu démocratique.
Dans ces deux cas, le pouvoir qui avait été donné à ces hommes par un vote légitime a été balayé par des injonction venus de forces non démocratiques et souvent occultes.
B : Les pouvoirs « obscurs » du monde présent :
§ Les « Marchés, sont devenus l’acteur premier de la vie des peuples et des pays depuis quelques années. Or, qu’est-ce que ces « marchés » ? Quelques villes mondiales qui ont une bourse jouant un rôle planétaire sur le marché des matières premières ou des capitaux. Et quelques milliers de gros investisseurs qui se partagent les avoirs des multinationales qui font travailler les terriens. Alors que nous sommes plus de 7 milliards d’individus, ce sont quelques milliers ou dizaines de milliers d’hommes et de femmes qui dirigent nos pays de fait.
§ Les « agences de notation » sont omniprésentes dans nos informations depuis 2008. Or, il s’agit de trois ou quatre officines comprenant des juristes, des économistes et des analystes financiers qui évaluent des milliards de gens au travail. Ce pouvoir exorbitant émane de la demande initiale des banques et des Etats qui ont poussé à la création de ces agences au début du XXème siècle, afin de mieux choisir leurs partenaires économiques. Un siècle plus tard, elles font la loi sur la planète !
§ Les banques et institutions financières. C’est la faillite de la banque américaine Lehmann Brothers qui a enclenché le mécanisme de la crise actuelle (comme en 1929 !)
Tous ces « pouvoirs » et les « puissants » qui y oeuvrent existent par une perversion du système économique et financier. Ils ont outrepassé leurs fonctions premières et nous les avons laissé faire.
C : les institutions mondiales :
Sur le papier elles sont très puissantes. Assez en tout cas pour avoir mis à genoux des pays et des peuples dans les années 1980-90. Il s’agit du FMI, de Fed, banque centrale américaine, de la Banque mondiale, de la BCE ou de l’OMC.
En réalité, leurs moyens d’actions sont aujourd’hui faibles face aux vraies puissance et à leur mobilité.
D: La puissance de l’argent :
§ La racine de tout cela est l’appât du gain, la cupidité. On voit cela avec l’affaire Maddoff ou la crise des subprimes. L’argent « facile » a poussé à l’invention de produits financiers tellement sophistiqués que les banquiers eux-mêmes ne les maîtrisent pas ! Il s’agit alors d’une croyance irrationnelle aux lois prétendues du « marché », qui en réalité est par essence « sans foi ni loi ».
§ Les vrais maîtres du monde actuels sont anonymes par choix et prudence :
– Les énormes fonds de pensions américains, japonais ou canadiens, qui jouent au casino avec l’épargne-retraite de ces pays, et parfois sans que nous le sachions, avec les nôtres (exemple du PERP).
– Les holdings financières internationales. Le mot « Clearstream » est connu des Français pour un scandale politique, mais c’est avant tout une de ces machines anonymes et apatrides à faire de l’argent de toutes les manières possibles, parfois mêmes illégales (blanchiment d’argent sale)
– Les Fonds Souverains qui sont les fonds investisseurs des Etats riches du monde et qui jouent le même jeu spéculatifs que les autres (Chine, Arabie Saoudite, Qatar…).
Ce sont eux qui, par leurs banques, décident de soutenir oud ‘abandonner une entreprise/ exemple de la Raffinerie Petroplus de Rouen (55O salariés sur le tapis) à laquelle on a coupé les crédits bancaires.
§ L’argent est au-dessus des lois communes par deux mécanismes principaux :
– Les divers paradis fiscaux qui affranchissent pratiquement de tout aspect social voire légal.
– La corruption, qui est le modus vivendi de notre système. « Tout le monde s’achète, c’est juste une question de prix » est leur adage. Ceux que l’on ne peut acheter doivent passer la main ou sont supprimés.
Face à cet état des lieux, nous voyons bien que la puissance n’est pas où on tente de nous faire croire qu’elle est, et que tout cela est lié à l’injustice, donc au mal.
La Bible, les Chrétiens, la Puissance et les puissants
A : La Bible, l’argent et nous :
Les Evangiles abondent de récits ou d’exhortations qui traitent de l’argent ou des biens matériels, ce qui prouve bien que, déjà à cette époque cela posait problème.
§ Luc 16 :10 à 14 pose la base de tout :
« 10 Celui qui est fidèle en peu de choses est aussi fidèle dans ce qui est important, et celui qui est injuste en peu de choses est aussi injuste dans ce qui est important.
11 Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera le (bien) véritable?
12 Et si vous n’avez pas été fidèles dans ce qui est à un autre, qui vous donnera ce qui est à vous?
13 Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres. Car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon.
14 Les Pharisiens, qui aimaient l’argent, écoutaient tout cela et raillaient Jésus. »
Ici l’amour de l’argent est personnifié dans le Dieu Mammon :
« Mammon, mot d’origine araméenne, signifiant « riche ». Néanmoins son étymologie est obscure. Certains le rapprochent de l’hébreu matmon, signifiant trésor, argent.
D’autres le rapprochent du phénicien mommon signifiant bénéfice.
Dans le Talmud, ainsi que dans le Nouveau Testament, le mot « Mammon » signifie « possession » (matérielle), mais il est parfois personnifié.
« Aucun homme ne peut servir deux maîtres : car toujours il haïra l’un et aimera l’autre. On ne peut servir à la fois Dieu et Mammon. (Matthieu 6:24). »
C’est une pratique courante chez les Kabbalistes de donner à un ange, le nom de sa fonction. Ainsi l’ange/démon Mammon a été créé depuis ce contexte biblique. Mammon est l’ange de la richesse et le démon de l’avarice.
Sainte Françoise Romaine (1384-1440) présente Mammon comme étant un des trois princes des Enfers, soumis à Lucifer uniquement. Il préside aux divers péchés que fait commettre l’amour de l’argent.
Jacques Ellul, quant à lui, écrit dans La subversion du christianisme que Mammon est une partie de Satan, une de ses caractéristiques, un moyen de le définir. Il y consacre d’ailleurs toute une partie de son ouvrage.
Dans son ouvrage L’Unique et sa propriété, le philosophe allemand Max Stirner associe Mammon à une divinité illusoire à laquelle sacrifieraient les impies, par opposition avec le Dieu des croyants pieux. »
Extrait de l’article Wikipedia.
§ Notre but n’est pas d’accumuler les biesn etd e thésauriser l’argent. Ceci nous est clairement dit par Jésus lors du Sermon sur la Montagne :
Matthieu 6 : 19 à 21 :
« 19 Ne vous amassez pas de trésors sur la terre, où les vers et la rouille détruisent et où les voleurs percent et dérobent,
20 mais amassez des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne détruisent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent.
21 Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur. »
Notre destin est une autre accumulation que l’ »accumulation capitaliste » décrite par Karl Marx dans « « Le Capital ».
§ Derrière l’argent, il y a des tentations graves :
– D’abord l’avarice, péché dénoncé par L’Evangile : Luc 12 : 15
« 15 Puis il leur dit: Gardez-vous avec soin de toute avarice; car la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l’abondance. »
– L’idolâtrie de l’argent, qui peut devenir notre divinité.
– L’ apostasie de fait, en croyant que notre argent peut nous sortir de toute situation ou tout achter. Rappelons-nous ici l’épisode de Simon le Magicien dans Actes 8 : 18 à 23.
« 18 Lorsque Simon vit que l’Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres, il leur apporta de l’argent et dit:
19 Donnez-moi aussi ce pouvoir; que celui à qui j’imposerai les mains reçoive l’Esprit Saint.
20 Mais Pierre lui dit: Que ton argent aille à la perdition avec toi, puisque tu as pensé acquérir le don de Dieu à prix d’argent.
21 Il n’y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton coeur n’est pas droit devant Dieu.
22 Repens-toi donc de ta pensée mauvaise, et prie le Seigneur pour que l’intention de ton coeur te soit pardonnée, s’il est possible;
22 car je vois que tu es en proie à l’amertume du fiel et aux liens de l’injustice. »
B : Face aux Princes de ce monde, nous avons aussi la parole de Jésus.
Marc 12 : 14 à 17
« 14 Ils viennent lui dire: « Maître, nous savons que tu es franc et que tu ne te laisses pas influencer par qui que ce soit: tu ne tiens pas compte de la condition des gens, mais tu enseignes les chemins de Dieu selon la vérité. Est-il permis, oui ou non, de payer le tribut à César? Devons-nous payer ou ne pas payer? »
15 Mais lui, connaissant leur hypocrisie, leur dit: « Pourquoi me tendez-vous un piège? Apportez-moi une pièce d’argent, que je voie! »
16 Ils en apportèrent une. Jésus leur dit: « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles? » Ils lui répondirent: « De César. »
17 Jésus leur dit: « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et ils restaient à son propos dans un grand étonnement. »
Gardons-nous du déni de l’autorité, comme de l’idolâtrie ou de la confusion des rôles. Le pouvoir politique a une utilité s’il est juste, mais son domaine est la vie civile, rien de plus. Il n’est pas l’autorité dans le domaine moral ou spirituel.
Paul va plus loin encore dans un des textes les plus mal interprétés du Nouveau testament, souvent mis à toutes les sauces de la soumission ou de la collaboration. Il mériterait une analyse de détail, car il ne dit pas ce qu’il semble évidemment dire.
Romains 13 : 1 à 7 :
« 1 Que tout homme soit soumis aux autorités qui exercent le pouvoir, car il n’y a d’autorité que par Dieu et celles qui existent sont établies par lui.
2 Ainsi, celui qui s’oppose à l’autorité se rebelle contre l’ordre voulu par Dieu, et les rebelles attireront la condamnation sur eux-mêmes.
3 En effet, les magistrats ne sont pas à craindre quand on fait le bien, mais quand on fait le mal. Veux-tu ne pas avoir à craindre l’autorité? Fais le bien et tu recevras ses éloges,
4 car elle est au service de Dieu pour t’inciter au bien. Mais si tu fais le mal, alors crains. Car ce n’est pas en vain qu’elle porte le glaive: en punissant, elle est au service de Dieu pour manifester sa colère envers le malfaiteur.
5 C’est pourquoi il est nécessaire de se soumettre, non seulement par crainte de la colère, mais encore par motif de conscience.
6 C’est encore la raison pour laquelle vous payez des impôts: ceux qui les perçoivent sont chargés par Dieu de s’appliquer à cet office.
7 Rendez à chacun ce qui lui est dû: l’impôt, les taxes, la crainte, le respect, à chacun ce que vous lui devez. »
Ce texte ne dit rien d’autre que ce que dit Jésus à plusieurs reprises.
C : Pour que le Chrétien, qu’est-ce que la Puissance et les Puissants ?
§ Au-dessus de toute chose se trouve Dieu, dont un des noms est celui de « Tout-Puissant » – El Schaddai en hébreu.
Genèse 17 :1
« 1 Lorsqu’Abram fut âgé de 99 ans, l’Éternel apparut à Abram et lui dit: Je suis le Dieu Tout Puissant. Marche devant ma face et sois intègre. »
§ Le Saint-Esprit est présenté comme une puissance qui nous est donnée.
Actes 1 :8
« 8 Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »
Luc 24 :49
« 49 Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Pour vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez, d’en haut, revêtus de puissance. » »
Nous avons donc à notre disposition cette puissance surnaturelle promise à tous croyants.
§ Jésus est aussi tout puissant, il le dit en Matthieu 28 :18
« 18 Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles: « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. »
§ Les messagers de Dieu, les anges sont aussi porteurs de la puissance de Dieu. Exemple de Actes 12 :7 :
« 7 Et voici qu’un ange du Seigneur survint, et qu’une lumière brilla dans la cellule. L’ange réveilla Pierre, en le frappant au côté; puis il dit: Lève-toi promptement! Les chaînes tombèrent de ses mains. »
Mais en face de cette puissance divine, existent aussi des puissances opposées. Il faut garder notre lucidité et ne pas nous tromper de cible dans nos combats.
D : Nous avons aussi des adversaires dont il ne faut pas mésestimer la puissance
§ Au premier rang, se trouve Satan, le diabolos en grec, soit le « diviseur »
1 Pierre 5 :8
« 8 Soyez sobres, veillez! Votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. »
§ Il existe ensuite des puissances qui sont « dans les lieux célestes »
Ephésiens 6 :12
« 12 Ce n’est pas à l’homme que nous sommes affrontés, mais aux Autorités, aux Pouvoirs, aux Dominateurs de ce monde de ténèbres, aux esprits du mal qui sont dans les cieux. »
§ L’argent est aussi à situer dans ces adversaires de l’Eglise et des crooyants.
Apocalypse 3 :17
«17 Parce que tu dis: je suis riche, je me suis enrichi, je n’ai besoin de rien, et que tu ne sais pas que tu es misérable, pitoyable, pauvre, aveugle et nu, »
§ Enfin, la synthèse de tout cela est dans ce que Jean appelle dans son épitre « Le Monde et son esprit ».
1 Jean 5 :19
« 19 Nous savons que nous sommes de Dieu, mais le monde tout entier gît sous l’empire du Mauvais. »
Ce sont ces puissances-là que nous combattons et qui nous combattent.
La puissance de nos congénères est factice ou temporaire au mieux ; elle ne peut atteindre que notre corps et nos biens. Identifions-la, respectons-la quand elle est juste, mais ne la craignons pas et luttons contre les vraies puissances adverses.
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