Titre du Figaro du vendredi 13 novembre : « La HAS veut un accès gratuit à la transition de genre à partir de 16 ans ».
Le titre surprend déjà, mais la lecture de l’article est bien plus dérangeante. Il s’agit d’un rapport officiel demandé à la Haute Autorité de Santé, organisme indépendant, qui doit être publié ces jours-ci et dont le texte est à la relecture. Qu’y apprend-on ?
Qu’un comité idoine a été créé suite à la demande de l’Etat pour ce rapport. Que ce comité est présidé et composé, soit par des transgenres, soit par des associatifs œuvrant pour eux ou par des personnalités ayant fait connaître leur soutien à cette cause. Comme pluralité d’avis, on peut faire mieux. Cela fait songer à la mascarade de la consultation sur le climat organisé par sa majesté de Bourbon-Macron, où tout était noyauté par des gens du même bord, soit des écolos purs et durs, sans aucune contradiction interne. Il est certain que c’est une conception particulière de la démocratie. Celle qui est dans la continuité de l’emprise woke, décoloniale et déconstructiviste qui gangrène notre université, nos médias et, de plus en plus, nos écoles. Pas de liberté pour les partisans de la liberté d’expression.
Le contenu qui est dévoilé (et qui a peu de chance d’être modifié vue les relecteurs !) pose de sérieux problèmes éthiques et sociaux. La grande idée est de créer un service public de la transition de genre pour aider tous ceux (sans doute des millions en France, si on en croit nos entourages !) qui le souhaiteraient et ce, à partir de 16 ans. Il est proposé que tous les soins, nombreux et coûteux, soient remboursés par la sécurité sociale. Il est également prévu des structures pour recevoir les parents pas convaincus et les faire changer d’avis. Tout un code pratique est prévu pour les personnels qui travailleront à cette grande cause nationale, code bienveillant qui enfourche tous les tics de langage et de posture apparus depuis quelques années. Il est également dit qu’aucune évaluation du comportement de la personnalité des demandeurs ne sera faite. On laissera donc seuls des jeunes de 16 à 18 ans, entre les mains d’associations pro domo. Tout cela brosse évidemment le portrait d’un futur effrayant.
La photographie qui illustre l’article du Figaro
Essayons de raisonner sérieusement sur ce sujet. Si le changement de genre (et non plus seulement de sexe !) est devenu un droit réclamé à corp et à cri par une toute petite minorité bruyante et agissante, c’est sans aucune considération de l’opinion publique des Français. Mais il y a un gouffre entre autoriser (sous certaines conditions) une démarche extrêmement lourde et médicalement dangereuse à terme et en faire supporter la charge par e système de santé commun auquel tous les travailleurs cotisent. Alors que, dans le même temps, obtenir des prothèse dentaires coûte toujours un fortune et disposer de bonnes lunettes n’est pas assuré par le fameux 100% santé. Qu’est-ce à dire pour la population ? Une bonne dentition, de bonnes prothèse ou lunettes ou des opérations castratrices ou reconstructives pour une minorité ? Où est l’intérêt général du peuple ? Ceux qui soutiennent ces dérives sont complètement coupés du réel, vivant dans des tribus sociétales de nantis ou de victimes de leurs propagandes. Nous savons tous que le budget de la Sécu n’est pas extensible à l’infini. Il faut établir des priorités, fondées sur la santé et le nombre de gens concernés. Dans ces deux cas, le phénomène transgenre est très périphérique.
Par contre, les mêmes qui vont soutenir ce programme et le faire arriver dans l’hémicycle parlementaire, se soucient comme d’une guigne du grave problème de la grande vieillesse et de la dépendance, pour être plus précis du scandale des EHPAD. Or, tout jeune militant des causes perdues est un futur vieillard. Tous, ou presque, nous avons des parents ou des proches qui sont concernés ; ils sont des millions à vivre dans des établissements indignes, quel que soit le standing extérieur affiché, car le problème est à la fois un problème de gestion financière (pour les actionnaires dans les groupes dominants, pour garder l’équilibre dans le secteur associatif) et d’éthique de la personne. Et, contrairement à la question de la transition de genre, on n’est pas dans un choix délibéré, mais dans un état contraint. Ce que subissent nos anciens dans ces établissements est scandaleux, nous le savons, les preuves ont été apportées. Il y a un manque crucial de personnel qualifié, en raison des bas salaires proposés et des conditions de travail. Alors, s’il faut choisir où mettre de l’argent, je le dis clairement, ; c’est dans l’amélioration de ces conditions et la reprise en main complète de ce secteur que dans un remboursement intégral des transitions de genre. La détresse de certaines personnes mal dans leur être est certes bien réelle, mais elle ne peut occulter celle de millions de vieillards, souvent seuls et sans défense.
Alors, puisqu’il FAUT choisir, je choisis sans hésiter nos vieillards et je rejette l’idée absurde de ce service public de niche. Libre à ceux qui me lisent de me traiter de « fasciste », insulte préférée de ceux qui ne pensent pas comme la coalition arc-en-ciel.
Jean-Michel Dauriac – 14 décembre 2024.
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