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Concert en duo à Mers-sur-Indre (36) – Culture pour tous en milieu rural.

Ce dimanche 7 juillet 2024, j’ai assisté à un concert de musique classique donné dans l’église du village de Mers-sur-Indre (36), par un duo alto-piano.

Ce village comporte environ 650 habitants et se trouve en pleine campagne berrichonne, à une douzaine de kilomètres de La Châtre, sous-préfecture du département. J’ai appris l’existence de ce concert par un hebdomadaire local, L’écho du Berry, qui annonce les manifestations de toute le secteur berrichon du sud.

Première surprise: l’église du village était quasiment pleine, soit pas loin de cent personnes. Je suis toujours surpris de la fréquentation des manifestations culturelles dans cette France profonde, surtout quand je la compare aux publics étiques des métropoles.

Deuxième surprise: ce sont deux musiciens locaux, enseignants de musique dans le département qui donnent ce concert à entrée gratuite (participation au chapeau). Souvent ce sont des musiciens parisiens ou lyonnais, en vacances ici qui donnent des concerts. Deux musiciens trentenaires.

Troisième surprise: ils proposent un très beau programme, accessible au grand public, mais de qualité, avec des compositeurs variés, de Piazzolla à Glazounov, en passant par Fauré.

La prestation dure un peu plus dune heure et s’achève par un morceau de grande qualité technique, une sonate alto-piano de Glinka. L’acoustique de la petite église de village est tout à fait correcte, sauf quand les musiciens parlent pour présenter les morceaux : au-delà du premier rang, on ne comprend rien, tant il y a d’écho. Un micro était vraiment nécessaire, car ces moments de présentation sont capitaux pour la transmission de la culture en milieu populaire.

Ma seconde réserve porte sur la qualité du piano, un simple piano droit, qui ne sonnait pas trop mal dans les médiums, était plus faible dans les aigus et carrément asthmatique dans les graves. Je comprends évidemment que la petite association organisatrice du village n’avait pas les moyens de louer un quart de queue, mais c’est dommage, car le jeu de la pianiste n’a pas pu être apprécié dans tout son registre. Par contre, l’alto sonnait fort bien.

L’exécution artistique des deux musiciens est bonne, ils prennent visiblement beaucoup de plaisir à jouer dans ce village, où réside la pianiste. J’ai particulièrement apprécié le travail sur les nuances, qui sont un bon moyen de juger de la qualité musicale d’une prestation classique. Dans la sonate de Glinka, les échanges musicaux entre piano et alto étaient très sensibles et rendaient cette pièce très lisible pour l’auditeur moyen, pas forcément musicologue. Ce sont deux musiciens expérimentés, sans doute plus pour l’altiste dont internet vous permettra de reconstituer le parcours.

Après le concert, l’AMAC, association musicale et culturelle de Mers avait, en plus, prévu un verre de l’amitié, avec des toasts et fruits, et ce fut un beau moment de partage sans chichi, entre des gens heureux d’avoir vécu ce beau moment musical.

Voici un bel exemple de ce qu’est la culture populaire: des gens passionnés qui donnent de leur temps, les uns pour monter un répertoire, les autres pour accueillir, préparer les buffet, transporter le piano… et une offre d’art pour tous, sans pédantisme ni snobisme. Si nos dirigeants politiques divers allaient vraiment sur le terrain, ils comprendraient mieux la soif de culture de la France oubliée et, pourtant aussi, sa richesse humaine.

Merci à Alexandra Lemerle & Pierre-Laurent Beloni pour ce bon moment musical.

J.M Dauriac – 7 juillet 2024.

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