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Catégorie : Bible et vie

Mensonge et vérité dans l’actualité et regard chrétien


 

 

 

 

Introduction :

 

Le mensonge est officiellement rejeté par la morale de notre société mais en fait il est le principe actif de celle-ci, sous divers noms : arrangement, combine, rumeurs, calomnies…

La vérité est officiellement révérée, mais en réalité, elle est crainte est souvent réprimée. On « s’arrange » avec la vérité comme avec le mensonge, grâce à des maximes diverses, comme « Toute vérité n’est pas bonne à dire » ou « La vérité est toujours relative », ou « à chacun sa vérité », citant Pascal et Montaigne à l’appui.

 

« Vérité en deçà des Pyrénées, fausseté au-delà. »

 

 

On peut aussi rappeler l’ancienne et très belle chanson de Guy Béart, « La vérité ».

 

« Un jeune homme à cheveux longs grimpait le Golgotha
La foule sans tête
Etait à la fête
Pilate a raison de ne pas tirer dans le tas
C’est plus juste en somme
D’abattre un seul homme.
Ce jeune homme a dit la vérité
Il doit être exécuté. »

 

Il faut dire dès le début de ce culte que ces positions de compromis ne sont absolument pas compatibles avec la Bible, et que le comportement d’un homme ou d’une femme qui se dit «chrétien» ne peut fonctionner sur ces principes. Rappelons simplement pour dire d’où nous parlerons un texte des propos de Jésus.

 

Matthieu 5 :37 :

 

« Quand vous parlez, dites Oui ou Non: tout le reste vient du Malin. » (TOB)

 

Nous avons donc cette exigence appliquée à notre propre comportement, mais elle s’applique tout autant au monde qui nous entoure. Nous ne pouvons accepter les mensonges et les demi-vérités  d’autrui sans en devenir complices. Nous devons absolument traquer les mensonges où qu’ils se trouvent et quelque désagréable que cela soit, et simultanément avoir une parole de vérité. Nous allons nous intéresser rapidement à quelques aspects du mensonge de la vérité dans l’actualité récente. Nous procéderons en trois thèmes qui nous permettront de survoler plusieurs aspects de l’actualité des dernières semaines.

 

 

·       Mensonge et vie politique

·       Mensonge et peur sur la société

·       Mensonge et avenir de l’humanité

 

 

 

L’actualité politique et petit ou grand arrangements avec la vérité

Commençons au niveau mondial :

 

Le fameux G. 20 et son sommet de Londres : nous allions assister à une véritable refonte du capitalisme, nos dirigeants avaient compris quels étaient leur rôles et plus rien ne serait comme avant. Mais, très bizarrement, dans le texte final adopté à l’issue de la rencontre, tout est mis au conditionnel ou au mieux au futur ; aucun présent de l’indicatif ne vient apporter de décisions immédiates et concrètes.

 

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Six mois plus tard sur quelques points sont repris au dernier G. 20 de Pittsburgh, tenu le 25 septembre, nous pouvons clairement voir qu’il nous a été raconté pour le moins des histoires.

·         Les paradis fiscaux devaient être éradiqués ; une liste noire a été dressée, mais très rapidement vidée de l’essentiel de son contenu à la demande des grands pays du G. 20 qui contrôlent des paradis fiscaux, comme les États-Unis ou le Royaume-Uni. La demande de transparence du secret bancaire, illustrée par les listes de noms revenus de Suisse, 3000 en ce qui concerne la France et 4000 pour les États-Unis s’avère être pour l’essentiel peu fructueuse. Il ne faut pas avoir peur pour les milliardaires du monde et pour les fraudeurs fiscaux de gros calibre.

·         Le cadrage des fonctionnements bancaires et le plafonnement des rémunérations : en France comme aux États-Unis, on en est resté à des voeux pieux qui ne s’imposent nullement à la profession bancaire. Le gouvernement français a même pris une loi dont le contenu ridicule a été souligné par toute la presse : comme dirait Shakespeare, « beaucoup de bruit pour rien ». Aux États-Unis, les banques viennent de rembourser très rapidement les sommes qui avaient été versées par le gouvernement fédéral, afin de pouvoir reprendre le « business as usual », le train-train comme avant, comme le titrait le New York Times il y a quelques semaines.

·         Les bonus des petits génies de la bourse, les traders : le G. 20 de Pittsburgh a adopté un principe à la fois inapplicable et inefficace, le versement sur trois ans des bonus des traders, pour pouvoir vérifier la réussite de leurs stratégies. Mais, en pratique nous pouvons être sûrs que rien ne changera, puisque sur le fond le président Obama s’oppose, au nom du libéralisme américain, à toute mesure contraignante. Les rodomontades de notre président sont donc purement théâtrales.

·         Nous pourrions continuer longtemps l’analyse des différentes mesures proposées depuis un an pour vérifier que pour l’essentiel elles sont, soit vides de sens, soit oubliées, soit purement mensongères.

Or il s’agit là de la réunion des dirigeants des 20 plus grands pays du monde.

 

 

Les promesses politiques de campagne

 

 

·         Commençant par les tests ADN qui devaient être pratiqués systématiquement sur tous les étrangers en situation irrégulière, et là aussi on allait voir ce qu’on allait voir. Fin septembre, le ministre en charge de l’immigration, Éric Besson, annonce au détour d’une conférence de presse que ce principe est abandonné, car il est tout simplement inapplicable et inutile. Or il s’agissait là d’une promesse de campagne du candidat Sarkozy destiné à capter l’électorat du Front National et les xénophobes de tout poil.

·         « Travailler plus pour gagner plus », ce slogan a connu une fortune médiatique énorme, résumant tout l’aspect social du candidat Sarkozy et de son camp, voulant à la fois réhabiliter le travail et sanctionner la paresse dont le chômeur est la vibrante illustration. Deux ans et demi plus tard, alors qu’une loi a été adoptée, qu’en est-il ? Ceci ne profite absolument pas aux catégories les plus défavorisés mais plutôt à certains fonctionnaires et au personnel de grosses entreprises qui peuvent utiliser les heures supplémentaires comme variable d’ajustement. Ceux qui gagnent plus ne sont pas ceux qui en avaient le plus besoin. Par contre, chaque mois s’ajoutent des milliers de chômeurs ; le mois de septembre devrait apporter au moins 40 000 nouveaux noms sur la liste du chômage. Bien sûr la crise est là, pour expliquer cet effondrement de l’emploi, mais que peuvent comprendre ceux qui sont broyés dans leur vie et leur dignité de travailleurs quand, depuis des semaines, hommes politiques et médias nous expliquent que nous sortons de la crise et que les indicateurs redeviennent positifs. Qui ment ?

·         Revaloriser le travail, peut-on le croire quand on voit combien il est payé 1 l de lait ou un kilo de légumes à un paysan ?

·         terminons par l’affaire « Clearstream » (ce qui veut dire littéralement courant clair en anglais, non pour le moins mal choisi). Nous avons ici l’affaire du mensonge au plus haut niveau de l’État, avec dans les protagonistes un président de la république, un ancien premier ministre et des hauts fonctionnaires ou PDG d’entreprises majeures. Le principal mis en cause, M.Lahoud change de version tous les jours, donc ment tout le temps. Quant aux autres protagonistes, bien malin qui pourra détecter la vérité.

 

Ephésiens  4 :25

 

C’est pourquoi, rejetez le mensonge et que chacun de vous parle avec vérité à son prochain; car nous sommes membres les uns des autres. 

 

Le mensonge et la peur dans notre société

 

 

Ici, nous pouvons survoler rapidement de thèmes toujours actuels.

·         L’insécurité et l’immigration : actuellement tous les syndicats de police affirment qu’on demande avant tout de « faire du chiffre » en ce qui concerne à la fois la déclaration des crimes et délits et leur résolution. La meilleure illustration de cette pression inepte est la montée en puissance des gardes à vue : car une garde à vue, correspond à la fois à une infraction et à sa résolution. Le résultat est net : en 2008,1 % de la population française a été mis en garde à vue ! Cela peut arriver à n’importe qui, lors d’un contrôle d’identité ou routier, ou pour tout autre événement ordinaire de la vie. Notre pays ne devient pas chaque jour plus dangereux, mais tout tend à nous le faire croire.

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·         Toujours dans l’ordre de la manipulation : Éric Besson, ministre de l’immigration, fait raser la « jungle » de Calais. À quoi cela sert-il sur le fond ? Les immigrants clandestins iront simplement ailleurs construire une autre jungle. Chaque année le ministre et ses services doivent expulser un nombre déterminé de clandestins, présentés comme un danger social et économique. Mais en pratique, on expulse souvent des gens qui ont un travail, paient des impôts et scolarisent leurs enfants sans avoir aucun problème avec la société française. Où est la vérité ?

 

Le but de toutes ces manipulations est de créer de la peur pour ensuite mieux apparaître comme les défenseurs de l’ordre et de la sécurité.

 

 

·       La grippe A H1N1

 

Depuis maintenant trois mois nous assistons à une formidable opération associant les médias d’information et le gouvernement, en France, autour du thème d’une épidémie de grippe qui a d’abord été appelée « mexicaine », puis « porcine » et finalement d’une très poétique et médicale appellation  H1N1. Il ne se passe pas un jour sans que l’un ou l’autre des grands médias ne vienne apporter sa contribution à ce qui apparaît bien comme une opération de désinformation sur laquelle il est intéressant de revenir. Pourquoi tout ce tapage ?

La première réponse peut-être tout simplement : « pour notre bien et notre santé ». Je laisse chacun juge d’un intérêt est aussi constant de nos dirigeants pour notre santé, quand on voit comment ils traitent la sécurité sociale.

La seconde réponse peut-être tout simplement politique : la peur de l’erreur, comme en 2003 avec la canicule. Je cite le psychologue, Christophe André, auteur d’un livre intitulé « Psychologie de la peur ».

 

« Les politiques veulent à tout prix éviter les erreurs de la canicule — qui a, en fait, surtout révélé la solitude des personnes âgées –, et les médias trouvent là une bonne info pour retenir les spectateurs devant l’écran ou vendre du papier, et aucun ne semble prêt à dire : « Stop, attendons que la grippe soit là pour en parler. » Mais si cela prend dans le public, c’est aussi que toutes ces manipulations culturelles réveillent en lui des peurs dormantes, celle de l’épidémie, du microbe des maladies infectieuses, dont qu’ils pensaient être débarrassés. » Extrait de « La Vie », numéro 3343, 24 septembre 2009.

 

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La troisième réponse peut-être posée sous une forme de question que j’emprunte à l’hebdomadaire cité ci-dessus : « À qui profite la peur ? ». La réponse est multiple mais on peut résumer la réponse à : « à ceux qui peuvent tirer du profit de la grippe. » Il faut dans ce cas-là tourner les regards vers les laboratoires pharmaceutiques, qui vont vendre des millions de doses de vaccin, dont la plupart seront livrés après le pic épidémique et donc obsolètes ; mais aussi dans ce cas d’espèce, songer aussi à tous les fabricants de matériel de sécurité sanitaire, masques, gants et autres produits désinfectants. La psychose génère  du chiffre d’affaires. Un autre spécialiste, Claude Hannoun, chercheur de l’institut Pasteur, révèle que les deux précédentes grandes pandémies grippales, celle de 1918 et celles de 1968 sont quasiment passées inaperçues en termes de médias :

 

« C’est qu’un événement, si dramatique soit-il, n’est perçu que lorsqu’il est repris par les médias. Même la grippe de 1918, avec ses 20 millions de morts, a très vite été enterrée. Un historien américain a parlé à son propos de la « pandémie oubliée ». Catastrophique sur le moment, comme son pic a coïncidé avec la victoire du 11 novembre 1918, elle est passée inaperçue. À Paris, les cortèges funéraires faisaient la queue au Père — Lachaise, mais la ville était en liesse et les gens pensaient moins à leur propre mort qu’au soulagement de la fin de la guerre. » Extrait de « La Vie », numéro 3343, 24 septembre 2009

 

Nous avons donc bien d’affaires à une construction médiatico-politique qui sert les intérêts de tous : les médias, en créant un phénomène d’audience captive, les politiques, en valorisant leur rôle et en détournant l’attention des masses de la situation conjoncturelle économique catastrophique. On peut dire que cette grippe est bienvenue.

Souvenons-nous que la même tentative a été faite il y a quelques années avec la fameuse grippe aviaire et que ce fut un échec patent.

 

Phillipiens  4 : 5-7

 

5  Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. 

6  Ne vous inquiétez de rien; mais, en toutes choses, par la prière et la supplication, avec des actions de grâces, faites connaître à Dieu vos demandes. 

7  Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Christ-Jésus.

 

 

Mensonge, écologie et avenir de l’homme sur la terre

 

 

Parmi les grandes manipulations dont l’actualité fait grand usage, nous ne pouvons passer sous silence le phénomène des « Grenelle ».

 

Le Grenelle de l’environnement : c’était une des promesses du candidat Sarkozy, ce fut une de ses premières réalisations, lancée lors de l’été 2007. Tout le ban et l’arrière ban de ce que comptait l’écologie dans la société dite civile (ce qui n’a aucun sens propre si on analyse les termes) fut donc invité à préparer des questions et à se réunir sous présidence multi-ministérielle. Deux ans après, l’enthousiasme est retombé et le gouvernement est obligé de nous bombarder une campagne de presse pour maintenir l’intérêt de la chose. Dans la réalité, les belles intentions affichées ont soit été oubliées soit même piétinées allègrement. La majorité des participants écologistes reconnaît aujourd’hui avoir été en grande partie manipulée. Peu importe, l’agitation médiatique est passée, le Grenelle de l’environnement a joué son rôle. La seule véritable nouveauté qui touchera les Français est un nouvel impôt.

On a ensuite multiplié les « Grenelle » : de la mer, de la famille, des ondes… toujours avec des résultats infimes, mais un gros tapage médiatique.

 

 

La taxe carbone est en effet directement issue des promesses du candidat Sarkozy reprenant les propositions de Nicolas Hulot. Là aussi, celui qui analyse les propositions dans le détail verra aisément qu’il y a pour le moins mensonge par omission. En effet, la taxe carbone, comme la contribution pour les personnes âgées issue de la canicule, ne touchera qu’une partie de la population, ce qu’on appelle les ménages. Les grandes entreprises et les administrations publiques ne seront nullement touchées ; les agriculteurs et les transporteurs routiers sont prêts à engager un bras de fer pour ne pas être concernés. Les avions de chasse et ceux de la flotte gouvernementale paieront-ils la taxe carbone ? Il ne restera donc que les Français ordinaires, qui sont, individuellement, les plus petits émetteurs de CO2 dans l’atmosphère.

 

 

Le réchauffement climatique est aussi un des sujets les plus abondamment utilisés, par les médias comme par les politiques. Là aussi, à partir d’une réalité difficilement niable, il y a manipulation de cette vérité et mensonge éhonté de ceux même qui nous prêchent la bonne parole. Ainsi, monsieur le ministre Boorlo, en charge de l’environnement, s’est-il rendu avec un avion rempli de journalistes pour un périple de quelques heures, donnant lieu à d’abondantes photographies, au Groenland pour constater de visu l’accélération de la fonte des glaciers. Gaspillage qui contredit tout le discours qu’on nous serine à longueur de journée. De même, les déplacements de notre président donnent lieu à une débauche d’énergie tant physique qu’humaine qui piétine totalement la préservation de la durabilité environnementale. Voici quelques informations livrées par un journal dont l’indépendance ne saurait être contestée, « le Canard enchaîné », dans son édition du 16 septembre 2009.

 

 

« Le discours qu’a prononcé Sark, le 10 septembre, pour justifier la taxe carbone était furieusement écolo. Mais son déplacement, lui, s’est soldé par un bilan vertigineux de CO2. Pour se rendre à Culoz et à Artemare, dans l’Ain (plus de 1000 km, aller-retour, depuis Paris), le Président en a produit une cinquantaine de tonnes. Soit autant qu’une flotte de 350 voitures de moyenne cylindrée sur une distance équivalente. »

 

 

Ainsi donc, les propos sont-ils toujours démentis par les actes.

 

 

Dans cette épineuse question de l’environnement et de la pollution, nous devons nous poser la question : qui nous a menti autrefois ? Qui ment aujourd’hui ? L’Apocalypse est-elle vraiment pour demain, ou les prophètes de malheur ont-ils intérêt à noircir la situation pour justifier les mesures les plus autoritaires possibles à venir ?

 

 

Y aura-t-il assez de terres cultivables pour nourrir toute la population de la Terre en 2050 ? L’eau est-elle en quantité inépuisable ? Mangera-t-on encore du poisson dans 30 ans ? Toutes ces questions appellent des réponses de vérité. À qui faire confiance ?

 

Conclusion : entre mensonges par omission et mensonges avérés, vérités frelatées et discours ambigus, où est la parole droite ?

 

texte d’André Dumas

 

«  Notre Dieu, donne-nous la joie de ta discipline. Tu connais l’impétuosité de nos envies et la marée de nos frustrations. Tu connais la façon que nous avons de farder le mal en bien, de déguiser nos complaisances en légèretés et d‘arriver ainsi à confondre ce qui nous plaît avec ce qui nous convient.

Peux-tu, ô Dieu, reconstruire nos vies dans la bonté et la beauté de ta discipline, si bien que ta loi devienne le garde-fou de nos folies et non pas la censure de nos plaisirs, si bien que nous en arrivions à remercier pour tout cela même qui, au premier abord, nous rebute et nous attriste.

Ô Dieu, nous consacrons nos vies à la grâce d’observer ta loi. Amen. « 

 

 

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Et vous qui dites-vous que je suis?

 

 

Ceci est le texte d’une première partie de culte faite le dimanche 5 juillet 2009 à Pessac (Gironde), adresse mail du site de la communauté :  http://eel33.free.fr/

 

 

Textes de base :

 

 Matthieu16 : 13 à 23

Marc6 : 14 à 16

Marc 8 : 27 à 33

Luc 9 : 18 à 32

 

 

Matthieu 16 : 13 ¶ Jésus, arrivé sur le territoire de Césarée de Philippe,  posa cette question à ses disciples: Au dire des gens, qui suis-je, moi, le Fils de l’homme? 

14  Ils répondirent: Les uns disent Jean-Baptiste; d’autres,  Élie; d’autres, Jérémie, ou l’un des prophètes. 

15  Mais vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis? 

16  Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. 

17  Jésus reprit la parole et lui dit: Tu es heureux, Simon,  fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. 

18  Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle. 

19  Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. 

20  Alors il recommanda sévèrement aux disciples de ne dire à personne qu’il était le Christ. 

21 ¶ Jésus commença dès lors à montrer à ses disciples qu’il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. 

22  Pierre, le prit à part et se mit à lui faire des reproches en disant: A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t’arrivera pas. 

23               Mais Jésus se retourna et dit à Pierre: Arrière de moi,  Satan! Tu es pour moi un scandale, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. 

 

 

 Marc 8: 27 ¶ Jésus s’en alla, avec ses disciples dans les villages de Césarée de Philippe, et en chemin, il leur posa cette question:  Les gens, qui disent-ils que je suis? 

28  Ils dirent: Jean-Baptiste; d’autres, Élie; d’autres, l’un des prophètes. 

29  Mais vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis?  Pierre lui répondit: Tu es le Christ. 

30  Jésus leur recommanda sévèrement de ne dire à personne ce qui le concernait. 

31  Il commença alors à leur apprendre qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes,  qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite trois jours après. 

32  Il disait ces paroles ouvertement. Et Pierre le prit à part et se mit à lui faire des reproches. 

33    Mais Jésus se retourna, regarda ses disciples, fit des reproches à Pierre et lui dit: Arrière de moi, Satan, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. 

 

Luc 9 : 18 ¶ Un jour que Jésus priait à l’écart et que ses disciples étaient avec lui, il leur posa cette question: Les foules, qui disent-elles que je suis? 

19  Ils répondirent: Jean-Baptiste; d’autres, Élie; d’autres un des anciens prophètes ressuscité. 

20  Mais vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis? Pierre répondit: Le Christ de Dieu. 

21  Jésus leur recommanda sévèrement de ne le dire à personne. 

22  Il ajouta qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite le troisième jour. 

23  Puis il dit à tous: Si quelqu’un veut venir après moi,  qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive. 

24  Quiconque en effet voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la sauvera. 

25  Et que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même? 

26  En effet quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges. 

27       Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui se tiennent ici ne goûteront point la mort avant d’avoir vu le royaume de Dieu. 

 

 

 Ces textes  comportent quatre  éléments attirent notre attention :

1.      le contexte évangélique

2.      la première question de Jésus à ses disciples

3.      la deuxième question de Jésus à ses disciples

4.       la réponse de Pierre

 

1 / Le contexte de nos textes :

 

Notons tout d’abord le fait assez rare que ce soit Jésus qui pose une question à ses disciples, alors que dans presque tous les textes évangéliques c’est lui qui est interrogé.

Ensuite une variante parmi les trois récits attire notre attention. Marc et Matthieu parlent d’un mouvement et d’un lieu, pas Luc.

 

Matthieu :  « … arrivé sur le territoire de Césarée de Philippe… »

Marc : « Jésus s’en alla avec ses disciples dans  les villages de Césarée de Philippe… »

 

Point de départ , la piscine de Bethsaïda , au bord du lac de Génésareth et remontée vers le Nord, environ 30 à 40 km , à parcourir à pied. Et Marc dit : « En chemin… »

Nous sommes dans une zone très aride où il n’y pas beaucoup d’habitants. Ils sont donc tranquilles

 

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Luc dit : « Un jour que Jésus priait à l’écart et que ses disciples étaient avec lui… »

Pas de lieu donné mais la nécessité d’être à l’écart, tranquille, loin des foules pour aborder ces questions. Luc y ajoute un détail spirituel non négligeable : « Jésus priait ». Ces question à poser ne sont pas anecdotiques, anodines, ne relèvent pas des circonstances du récit. Jésus a attendu un moment précis de son ministère, un temps particulier et un lieu approprié.

Toutes les interrogations ne sont pas bonnes à poser tout le temps.

 

2/ La première question de Jésus :

 

Elle est comme le première étage de la fusée ; elle conditionne la suite. Marc et  Matthieu nous disent : « Au dire des gens, qui suis-je ? » ( c’est le mot « hommes, « humains » qui est employé dans le texte original)

Luc dit : « Au dire des foules, qui suis-je ? »

 

Jésus veut savoir de la bouche de ses disciples ce que les témoins anonymes (hommes, gens , foules) de son ministère pensent de lui.

Il y a là une différence : c’est l’avis des humains, des hominidés pourrait-on dire, donc d’une race terrestre, une foule, soit quelque chose d’anonyme, de banalisé.

 

Les disciples répondent trois choses distinctes qui sont la pensée commune de la foule. Là, ils parlent tous. La foule a aussi interpellé Hérode comme le montre le texte de Marc 6 ;

 

4 ¶ Le roi Hérode l’apprit; en effet le nom de Jésus devenait célèbre et l’on disait: Jean-Baptiste est ressuscité d’entre les morts et c’est pour cela qu’il a le pouvoir de faire des miracles. 

15  D’autres disaient: C’est Élie; et d’autres disaient: C’est un prophète comme l’un des prophètes. 

16  Mais Hérode en apprenant cela disait: Ce Jean que j’ai fait décapiter, c’est lui qui est ressuscité. 

 

 Reprenons les trois personnages qui sont évoqués :

 

·        Jean le Baptiste : c’est un contemporain, donc le plus connu. Or Jean a été décapité sur ordre d’Hérode le tétrarque justement (voir le récit de cette exécution dans la suite de Marc 6). Il est toujours rassurant de se référer à du connu, à du réel et de l’explicable. Or, il y a le délicat problème des miracles : Jean ne guérissait pas. Ce serait donc sa résurrection qui lui aurait donné le pouvoir d’accomplir des miracles.

 

·        Elie : il reste le prophète le plus grand et le plus puissant, celui qui a accompli de nombreux prodiges (voir 1 Rois 17 jusqu’à 2 Rois 2 :11) et n’a pas connu la mort. Toute référence au surnaturel passe donc par lui. La foule identifie donc Jésus à ce qui existe de plus puissant en Israël.

 

 

·        Un prophète parmi les prophètes : (Mrc 6 :15) ou « Un des anciens prophètes qui s’est relevé » (Luc 9 :19). Ici se trouve la référence la plus floue et aussi la plus faible en puissance des trois. Jésus est un parmi d’autres dans cette interprétation.

 

Ce qui est frappant dans ces trois réponses, c’est qu’à chaque fois la mort est vaincue. Le caractère unique de Jésus est le fait que la mort ne l’a pas gardé. En Israël à cette époque, cette croyance ne pose pas problème ; le peuple vit avec le surnaturel de Dieu dans les récits des Livres bibliques.

 

Aujourd’hui posons la question à notre foule : « Qui dit-on qu’est Jésus ? « 

 

Nous aurons des réponses également variables :

·        L’athée militant : pour les plus irréductibles, Jésus est une invention pure et simple des Evangélistes et de l’Eglise.

 

·        La masse de nos contemporains : Jésus est un sage, dans la lignée de Socrate, Bouddha ou Confucius.

 

 

·        Les élites les plus cultivées : elles le voient comme un penseur, un philosophe (« Le Christ philosophe » de C. Lenoir) ou un révolutionnaire.

 

Presque tous buteront sur l’incroyable : le rapport de Jésus à la mort et sa résurrection. Nous voyons bien que le contexte historique et culturel est capital pour répondre à cette question. Nos sociétés occidentales ont posé la raison en règle absolue. Or la résurrection (et la naissance de Jésus) ne sont ni raisonnables ni rationnelles.

D’autres sociétés contemporaines, comme celles d’Afrique ou du Grand Nord auraient un autre accueil, plus spiritualiste.

 

Quand Jésus pose cette question, il est clair qu’il connaît la réponse. Ce qui l’intéresse, me semble-t-il, c’est la réponse des disciples, fils du peuple, les plus aptes à recueillir ces impressions.

 

3/ La deuxième question de Jésus :

 

c’est le but de cet entretien. La première question ne sert qu’à amener celle-ci.

« Et pour vous, qui suis-je ? »

 

Par cette question, Jésus veut savoir ce que ceux qui marchent avec lui ont saisi. La lecture du début des Evangiles ne laisse pas beaucoup de doute : les disciples ont du mal à comprendre. D’abord parce qu’ils ne sont pas versés dans les Ecritures, ce sont des travailleurs manuels, des hommes simples. Ensuite parce qu’ils sont le produit de la religion juive et de sa vision messianique particulière. Et pourtant, ils le suivent !…

Nous les trouvons souvent perplexes, parlant entre eux de leurs incompréhensions…Ils ont cependant fait un acte de foi initial en le suivant, en laissant leurs barques et leurs métiers…

 

Pour suivre Jésus, il n’est pas demandé de tout comprendre. Il est demandé de se mettre en marche à son appel. Mais quand les disciples ont vécu plusieurs mois aux côtés de Jésus, sa question est légitime. Elle a un sens précis : « La foule me voit comme Jean, Elie ou un quelconque prophète, mais vous, mes amis, mes fidèles qui mangez , dormez, mangez avec moi, vous, que pouvez-vous dire aujourd’hui, dans cet endroit tranquille où aucun espion de la synagogue ou des Romains ne risque de vous dénoncer ? Qu’avez-vous compris ? »

 

La question d’adresse bien sûr à nous. Le culte est cet endroit tranquille, retiré de la foule quotidienne. Quelque soit notre temps de marché aux côtés de Jésus, il nous adresse la question :

 

« Et pour toi, qui suis-je ? »

 

« Et pour vous, Eglise de Pessac, qui suis-je ? »

 

4/ La réponse :

 

En fait comme dans toute démarche juive, la réponse importe moins que la question. Alors qu’en Occident, en France, nous ne prêtons souvent pas beaucoup attention aux questions, ce que nous aimons, ce sont les réponses.

 

Voici deux citations tirés de deux livres du Rabbin Marc-Alain Ouaknin, par ailleurs docteur en philosophie.

 

« La question surgit pour déranger l’être dans sa quiétude, dans l’évidence du « tout est normal », dans le fait de considérer que « tout est réglé » »

tiré de « C’est pour cela qu’on aime les libellules »

 

« Or toute suspension de jugement, même et surtout celle de préjugés, a, du point de vue logique, la structure d’une question. L’essence de la question est d’ouvrir et de laisser ouverte des possibilités.

L’ouverture de ce qui est demandé réside dans le caractère non fixé de la réponse. La chose demandée doit rester en suspens. »

Tiré de « Le livre brûlé »

 

Jésus pose une question de Juif à d’autres Juifs, donc des gens habitués à ce mode de pensée, qui est tout en « questions-réponses », appelée la Mahloquet. La question n’est pas banale, elle ne porte pas sur le temple, le culte, la loi… Elle porte sur la personne-même de celui qui questionne. Cette question est donc redoutable, car elle oblige à un engagement vis-à-vis de celui qui la pose. Il y a douze disciples. Onze se taisent. Un seul parle, Pierre.

 

Pourquoi les onze se taisent-ils ? N’ont-ils rien à répondre ? Ne savent-ils pas ou ne veulent-ils pas répondre ? Pierre seul répond. Sa réponse est précise et très juive aussi : « Le Christ de Dieu », ce qui veut dire le « messie » ou « celui qui a reçu l’onction ». Le texte de Matthieu 16 :16 dit :

 

« Toi, tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant »

 

et Jésus commente la réponse du seul Pierre :

 

« Heureux es-tu, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les Cieux ! »

 

Pierre ne pouvait répondre par sa naissance ou son éducation. Ce qu’il dit lui a été révélé par Dieu, par la seul grâce. Il n’y a que cette courte réponse, absolue.

 

Pierre a-t-il parlé au nom de tous ? Est-ce une réponse collective, une conviction partagée ? Nous n’en savons rien.

En fait, ici, seule la question est importante. Elle demeure toujours d’actualité.

 

La réponse absolue est en Dieu. Nous pouvons la recevoir par révélation, par la foi. Notre intelligence rationnelle ne nous est d’aucun secours pour saisir cela.

 

La réponse relative est apportée au quotidien. C’est chaque jour que cette question doit nous être posée. La réponse d’aujourd’hui n’est pas celle de l’an passé, ni celle d’il y a dix ans.

 

Répéter cette question, c’est rester ouvert, en marche avec Jésus. C’est être un des onze, qui comprennent petit à petit, c’est être comme Pierre et recevoir par révélation, par la seule grâce de Dieu.

 

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Les chrétiens et l’argent

Les chrétiens et l’argent

 

 

 

 

Point d’actualité : La crise financière          


 

·  Le déclencheur officiel : la crise des subprimes et la titrisation des créances douteuses

·  Le contexte particulièrement dangereux : la mondialisation, la financiarisation de l’économie, la spéculation comme fin et l’absence de régulations

·  Les conséquences : les banques en faillite ou en difficultés (sauvés par les contribuables= privatisation des gains mais nationalisation des pertes) ; Les épargnants ruinés ou appauvris ; les entreprises en difficultés de crédit et d’activité car ralentissement de la demande car chute de la confiance, clé de voûte du système.

·  L’économie pénalisée donc au final le travail plus rare, moins bien payé et les contribuables obligés de payer les emprunts réalisés.

 

Pourquoi cette crise : parce que le système capitaliste n’a pas de morale, par définition, au sens strict de sa conception : un système économique est hors des catégories morales ; de plus notre société contemporaine occidentale est dans une situation de crise morale depuis plusieurs décennies ;

 

 

 

 

Citation d’Alain Caillé, anthropologue à Paris-X, Nanterre et spécialiste du don.

 

«  Tout l’enjeu des prochaines années va être de mobiliser la société pour retrouver, au-delà du tout-Etat et du tout-marché, le sens du don, de la solidarité, de la gratuité. Cela ne se fera pas tout seul. Car les morales, laïque et religieuse, qui portaient ces valeurs n’ont pas su les actualiser face à la déferlante néo-libérale. Il nous reste à effectuer un véritable travail de refondation des valeurs démocratiques. Le temps presse. »

cité in « La Vie » – 30 octobre 2008.

 

         Enjeux autour de trois mots : sens du don, gratuité, solidarité

         Interpellation aux laïques et chrétiens sur leur incapacité à être entendus dans le contexte actuel.

 

Voyons comment nous pouvons prendre appui sur l’enseignement de la Bible pour nous situer face à l’argent.

 

I/ La bible juive et la question de l’argent :

 

En simplifiant à l’extrême, il est possible de dire qu’il y a deux types de textes dans les écrits juifs, les récits de dérapage où l’argent est en jeu et les commandements ou instructions à ce sujet.

 

Mais avant tout, il faut rappeler qu’il est impossible de considérer la question de l’argent à cette époque comme nous le faisons aujourd’hui. Le symbole « argent », avec tout ce qu’il signifie pour nous est inopérant en Israël. Pour comprendre les textes bibliques il faut penser à deux idées connexes :la richesse (ou les richesses ou les biens) et les métaux précieux.

 

Les récits de « dérapages » liés à ces problèmes :

 

1/ le Veau d’or : Exode 32 : 1 à 6

1 ¶ Le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne; alors le peuple s’assembla autour d’Aaron et lui dit: Lève-toi, fais-nous des dieux qui marchent devant nous, car ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter du pays d’Égypte, nous ne savons pas ce qui lui est arrivé. 

2  Aaron leur dit: Défaites les anneaux d’or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les moi. 

3  Et tous (les gens du) peuple se défirent des anneaux d’or qui étaient à leurs oreilles et les apportèrent à Aaron. 

4  Il reçut l’or de leurs mains, le façonna avec le burin et fit un veau en métal fondu. Puis ils dirent: Israël! Les voici tes dieux qui t’ont fait monter du pays d’Égypte. 

5  Lorsqu’Aaron vit cela, il bâtit un autel devant lui et s’écria: Demain,  il y aura fête en l’honneur de l’Éternel! 

6  Le lendemain, ils se levèrent de bon matin, ils offrirent des holocaustes et présentèrent des sacrifices de communion. Le peuple s’assit pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour se divertir. 

 

 

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Nous avons là un récit connu, mais complexe. Le veau d’or est à la fois une idole qui remplace Dieu et il est en métal précieux, représentant ce qui est cher au cœur du peuple. L’idolâtrie associe l’or et l’animal. Les Israélites font comme les peuples voisins qu’ils connaissent, ni plus ni moins ; ils se « conforment au siècle présent » (romains 12). Ce dérapage à des conséquences très graves : la brisure des tables de la Loi, que les rabbins juifs considèrent comme un des évènements les plus importants de toute la Torah.

 

2/ La faute d’Akan, la convoitise des richesses : Josué chapitre 6 : 17 et suivants

voici le commandement de Dieu :

« La ville et tout ce qu’elle contient est réservée au SEIGNEUR, elle doit donc être détruite. Nous laisserons en vie uniquement Rahab, la prostituée, et tous ceux qui sont dans sa maison, parce qu’elle a caché nos espions. 

18  Vous, faites attention! Ne prenez rien de ce qui est interdit et doit être détruit. Sinon, vous ferez tomber le malheur sur le camp d’Israël, et il sera détruit. 

19  Tout l’argent, l’or et les objets en bronze et en fer, vous les consacrerez au SEIGNEUR et vous les mettrez dans son trésor.» 

 

et voici le dérapage :

¶ C’est alors que les Israélites commirent une infidélité à l’égard de l’interdit: Akân, fils de Karmi, fils de Zabdi, fils de Zérah de la tribu de Juda, prit (une part) de l’interdit, et la colère de l’Éternel s’enflamma contre les Israélites. 

 

Akan désobéit et garde pour lui une part de butin, par convoitise, par amour des biens. C’est un des plus vieux ressorts du monde, le désir de possession.

 

Akân répondit à Josué: C’est vrai, c’est moi qui ai péché contre l’Éternel,  le Dieu d’Israël. Voici en détail ce que j’ai fait. 

21    j’ai vu dans le butin un manteau de Chinéar, d’une rare beauté, ainsi que deux cents sicles d’argent et un lingot d’or, pesant à lui seul cinquante sicles; J’en ai eu envie et je les ai pris; ils sont maintenant cachés en terre, à l’intérieur de ma tente, l’argent par-dessous. 

 

 

Dieu va châtier le peuple pour cette désobéissance.

 

 

 

Les commandements :

·        La dîme et les offrandes

·        La solidarité entre riches et pauvres

·        La remise en cause de la propriété par la pratique du jubilé.

 

En conclusion de ce très rapide survol de la période juive de notre bible, nous pouvons à l’inverse méditer sur le cas de Job. Son histoire est aussi un enseignement remarquable sur le rapport aux biens, à la richesse de l’époque (enfants et troupeaux). Job a su accepter de n’être que le gérant de ses biens et il su mettre son obéissance à Dieu au-dessus de ses malheurs économiques.

 

 

 

 


 

II Que dit Jésus ?


 

Il faut noter deux faits préliminaires :

·        Jésus se situe dans le contexte juif et parle comme un rabbin et un prophète, avec tout l’héritage des écrits antérieurs ;

·        Il accorde une place importante aux richesses et à l’argent, plus que dans les écrits anciens, car l’Empire Romain est déjà beaucoup plus monétarisé (la monnaie a été inventée par les Grecs au VIIème siècle avant notre ère et largement utilisée par les Romains qui unifièrent le système monétaire dans tout leur empire).

On peut reprendre la même structure que précédemment et la dépasser.

 

Les dérapages :

 

Toute la série des « Malheur à vous » dans Matthieu 23 :

 

Matthieu 23:13  Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux; vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui le voudraient. 

Matthieu 23:14  Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l’apparence de longues prières; à cause de cela, vous subirez une condamnation particulièrement sévère. 

Matthieu 23:15  Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et, quand il l’est devenu,  vous en faites un fils de la géhenne deux fois pire que vous. 

Matthieu 23:16  Malheur à vous, conducteurs aveugles! Qui dites: Si quelqu’un jure par le temple, cela ne compte pas; mais si quelqu’un jure par l’or du temple,  il est engagé. 

Matthieu 23:23  Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et que vous laissez ce qu’il y a de plus important dans la loi: le droit, la miséricorde et la fidélité; c’est là ce qu’il fallait pratiquer sans laisser de côté le reste. 

Matthieu 23:25  Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous purifiez le dehors de la coupe et du plat, alors qu’en dedans ils sont pleins de rapine et d’intempérance. 

Matthieu 23:27  Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis qui paraissent beaux au dehors, et qui au dedans sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impureté. 

Matthieu 23:29  Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous bâtissez les sépulcres des prophètes et ornez les tombeaux des justes,

 

Luc 6:24  Mais malheur à vous, les riches, car vous avez votre consolation. 

 

 

 

Dans ces versets il y a une place importante accordée aux biens et à la richesse.et une condamnation des riches. De même certains personnages de l’Evangile sont liés à l’oppression financière ou à l’enrichissement illicite ou scandaleux : Zachée, Matthieu ou le publicain et sa prière de propre juste ;

 

Les commandements :

Deux exemples seulement

         le jeune homme riche : Matthieu 19 : 16 à 24

16 ¶ Tout à coup, un homme s’approche de Jésus et lui demande: «Maître, qu’est-ce que je dois faire de bon pour avoir la vie avec Dieu pour toujours?» 

17  Jésus lui répond: «Pourquoi est-ce que tu m’interroges sur ce qui est bon? Un seul est bon, c’est Dieu. Si tu veux entrer dans la vie avec Dieu, obéis aux commandements.» 

18  L’homme lui dit: «Quels commandements?» Jésus répond: «Ne tue personne. Ne commets pas d’adultère. Ne vole pas. Ne témoigne pas faussement contre quelqu’un. 

19  Respecte ton père et ta mère. Aime ton prochain comme toi-même.» 

20  Le jeune homme lui dit: «J’ai obéi à tout cela. Qu’est-ce que je dois faire encore?» 

21  Jésus lui dit: «Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, et donne l’argent aux pauvres. Alors tu auras des richesses auprès de Dieu. Ensuite,  viens et suis-moi.» 

22  Mais quand le jeune homme entend cela, il s’en va tout triste parce qu’il possède beaucoup de choses. 

23 ¶ Jésus dit à ses disciples: «Je vous le dis, c’est la vérité: pour quelqu’un de riche, c’est très difficile d’entrer dans le Royaume des cieux. 

24  Je vous dis encore ceci: est-ce qu’un chameau peut passer facilement par le trou d’une aiguille? Eh bien, pour un riche, c’est encore plus difficile d’entrer dans le Royaume de Dieu!»

         Le « rendez à César » Marc 12 : 13 à 17

13 ¶ Les chefs religieux envoient auprès de Jésus des Pharisiens et des gens du parti d’Hérode Antipas. Ils veulent lui tendre un piège en le faisant parler. 

14  Ils viennent dire à Jésus: «Maître, nous le savons, tu dis la vérité et tu n’as peur de personne. Tu ne regardes pas l’importance des gens, mais tu enseignes en toute vérité ce que Dieu nous demande de faire. Dis-nous: est-il permis ou non de payer l’impôt à l’empereur romain? Est-ce que nous devons payer, oui ou non?» 

15  Mais Jésus comprend que ce sont des hommes faux et il leur dit: «Pourquoi est-ce que vous me tendez un piège? Faites-moi voir une pièce d’argent.» 

16  Ils lui apportent une pièce d’argent et Jésus leur dit: «Sur cette pièce, il y a l’image et le nom de quelqu’un. De qui donc?» Ils lui répondent: «De l’empereur.» 

17  Alors Jésus leur dit: «Rendez à l’empereur ce qui est à l’empereur et rendez à Dieu ce qui est à Dieu.» Et ils sont très étonnés par la réponse de Jésus. 

 

Mais Jésus va au-delà :

Il fait le lien entre l’attitude face aux richesses et le  Royaume de Dieu :

 

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Matthieu 6 :23 à 34

23  mais si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres! 

24  Nul ne peut servir deux maîtres; car ou il haïra l’un et aimera l’autre,  ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. 

25 ¶ C’est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? 

26  Regardez les oiseaux du ciel: Ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n’amassent rien dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux? 

27  Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une seule coudée à la durée de sa vie? 

28  Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement? Observez comment croissent les lis des champs: Ils ne travaillent, ni ne filent; 

29  cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. 

30  Si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs qui existe aujourd’hui et demain sera jetée au four, ne vous (vêtira-t-il) pas à plus forte raison, gens de peu de foi? 

31  Ne vous inquiétez donc pas, en disant: Que mangerons-nous? Ou: Que boirons-nous? Ou: De quoi serons-nous vêtus? 

32  Car cela, ce sont les païens qui le recherchent. Or votre Père céleste sait que vous en avez besoin. 

33  Cherchez premièrement son royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus. 

34  Ne vous inquiétez donc pas du lendemain car le lendemain s’inquiétera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. 

 

Luc 9 : 23 à 27

23  Puis il dit à tous: Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive. 

24  Quiconque en effet voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la sauvera. 

25  Et que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même? 

26  En effet quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges. 

27  Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui se tiennent ici ne goûteront point la mort avant d’avoir vu le royaume de Dieu. 

 

 

Matthieu 6:21  Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur. 

 

L’enseignement de Jésus est sans ambiguïté : il se défie des biens et de leur pouvoir sur les hommes.

 

Après Jésus, les apôtres fixeront et développeront des points précis :

Les Actes montrent une communauté qui met en commun ses biens et rompt donc avec la propriété ; contexte eschatologique. Mais certains restent attachés aux richesses ; le dérapage le plus sérieux est celui d’Ananias et Saphira  (Actes 5 :1 et suivants). Le mensonge est puni autant que l’appât des biens.

Paul sera très attentif aux collectes de solidarité entre églises, donc à une forme de redistribution entre riches et pauvres dans le peuple de Dieu. Il donnera des avis sur la façon de pratiquer la charité dans l’Eglise, ou l’offrande…

 

Quant à Jacques, il reprend les propos de Jésus (son frère ) avec une grande et rare violence :

Jacques 5 : 1 à 5 :

1 ¶ A vous maintenant, les riches! Pleurez à grands cris à cause des malheurs qui viendront sur vous! 

2  Votre richesse est pourrie, vos vêtements sont mités. 

3  Votre or et votre argent sont rouillés; et leur rouille s’élèvera en témoignage contre vous et dévorera votre chair comme un feu. Vous avez amassé des trésors dans ces jours qui sont les derniers! 

4  Voici: le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, et dont vous les avez frustrés, crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues jusqu’aux oreilles du Seigneur des armées. 

5  Vous avez vécu dans les voluptés et dans le luxe, vous avez rassasié vos coeurs au jour du carnage. 

 

Il y a donc matière à réfléchir sérieusement sur le rapport entretenu avec l’argent et les biens divers qui constituent la richesse. Il y a un grand danger à se conformer au penchant naturel des sociétés qui nous entourent.

 

 

 

 


Prière : lecture de la prière de Jean Calvin page 65 du livre de Jérôme Cottin

Mon Père et mon Sauveur

 

Mon Dieu, mon Père et mon Sauveur

Puisqu’il t’a plu de me conserver par ta grâce

Pendant la nuit qui vient de finir et jusqu’au jour qui commence,

Fais que je l’emploie tout entier à ton service

Et que je ne pense, ne dise et ne fasse rien

Qui ne soit pour te plaire et obéir à ta sainte volonté,

Afin que toutes mes actions se rapportent

A la gloire de ton nom et au salut de mes frères.

 Et de même que pour cette vie terrestre,

Tu fais luire ton soleil sur le monde,

Veuille aussi éclairer mon intelligence

Par la clarté de ton esprit.

Afin de me diriger dans la voie de ta justice.

Ainsi, ô mon Dieu,

A quelque chose que je m’applique,

Que mon but soit toujours de te servir et de t’honorer,

Attendant tout mon bien de ta seule bénédiction ,

Et n’entreprenant rien qui ne te soit pas agréable.

Fais aussi, Seigneur,

Que tout en travaillant pour mon corps,

Et pour la vie présente,

J’élève mon âme plus haut

Jusqu’à cette vie céleste et bienheureuse

Que tu réserves à tes enfants.

 

Jean Calvin

 

 

 

 

Conclusion : quelques enseignements concrets


nous sommes dans ce monde mais pas de ce monde, donc : 

 

  1. Nous n’avons pas les mêmes intérêts que lui : recherche du profit à tout prix
  2. Ne nous inquiétons de rien si nous sommes dans la foi et dans des pratiques saines au plan financier : Les Béatitudes.
  3. Nous devons rester dans les clous de l’Evangile et relire les Béatitudes le plus souvent possible : l’accumulation de l’argent pour l’argent n’est pas notre programme ; si nous en avons tant mieux, mais faisons-en bon usage.
  4. Choisissons nos placements et nos investissements selon une morale : placements éthiques, aides r coopératives…
  5. L’amour de l’argent (l’avarice) est cité parmi les péchés graves alors qu’on n’y pense guère.
  6. Les affaires d’argent entre chrétiens sont déconseillées.
  7. L’argent des chrétiens doit servir la cause de leur foi et non celle du monde profane.
  8. Ce n’est pas l’argent qui est maudit, mais c’est notre rapport à l’argent qui peut l’être.

 

 

 

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