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Catégorie : Bible et vie

Paul et Silas chantaient…Méditations du confinement (2)

Lecture biblique de base : Actes 16 : 16 à 34

(surtout les versets 25 & 26)

Actes 16 : 16 ¶  Or il arriva que comme nous allions à la prière, nous fûmes rencontrés par une servante qui avait un esprit de Python, et qui apportait un grand profit à ses maîtres en devinant.

17  Et elle se mit à nous suivre, Paul et nous, en criant, et disant : ces hommes sont les serviteurs du Dieu souverain, et ils vous annoncent la voie du salut.

18  Et elle fit cela durant plusieurs jours ; mais Paul en étant importuné, se tourna, et dit à l’esprit : je te commande au Nom de Jésus-Christ de sortir de cette fille ; et il en sortit.

19  Mais ses maîtres voyant que l’espérance de leur gain était perdue, se saisirent de Paul et de Silas, et les traînèrent dans la place publique devant les Magistrats.

20  Et ils les présentèrent aux Gouverneurs, en disant : ces hommes-ci, qui sont Juifs, troublent notre ville :

21  Car ils annoncent des maximes qu’il ne nous est pas permis de recevoir, ni de garder, vu que nous sommes Romains.

22  Le peuple aussi se souleva ensemble contre eux, et les Gouverneurs leur ayant fait déchirer leurs robes, commandèrent qu’ils fussent fouettés.

23  Et après leur avoir donné plusieurs coups de fouet, ils les mirent en prison, en commandant au geôlier de les garder sûrement.

24  Et le {geôlier} ayant reçu cet ordre, les mit au fond de la prison, et leur serra les pieds dans des ceps.

25 ¶  Or sur le minuit Paul et Silas priaient, en chantant les louanges de Dieu ; en sorte que les prisonniers les entendaient.

26  Et tout d’un coup il se fit un si grand tremblement de terre, que les fondements de la prison croulaient ; et incontinent toutes les portes s’ouvrirent, et les liens de tous furent détachés.

27  Sur quoi le geôlier s’étant éveillé, et voyant les portes de la prison ouvertes, tira son épée, et se voulait tuer, croyant que les prisonniers s’en fussent fuis.

28  Mais Paul cria à haute voix, en disant : ne te fais point de mal : car nous sommes tous ici.

29  Alors ayant demandé de la lumière, il courut dans {le cachot}, et tout tremblant, se jeta {aux pieds} de Paul et de Silas.

30  Et les ayant menés dehors, il leur dit : Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ?

31  Ils dirent : crois au Seigneur Jésus-Christ ; et tu seras sauvé, toi et ta maison.

32  Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, et à tous ceux qui étaient en sa maison.

33  Après cela, les prenant en cette même heure de la nuit, il lava leurs plaies, et aussitôt après il fut baptisé, avec tous ceux de sa maison.

 

34  Et les ayant amenés en sa maison, il leur servit à manger, et se réjouit, parce qu’avec toute sa maison il avait cru en Dieu. (version Segond 1910)

 

 

version audio:paul-et-silas-chantaient-jean-paul-ayme-chanson-mp3.mp3 

 

 

Voici un récit qui, en général, fait le bonheur des personnes chargées du catéchisme : une belle histoire avec de l’action, du suspense et une fin positive où triomphent les bons. Le plus souvent on y voit un beau miracle de Dieu en faveur de ses deux apôtres emprisonnés. Ce n’est pas faux, évidemment, mais je voudrais ici proposer une autre interprétation de ce texte, en lien avec ce que nous vivons en ce moment.

 

Situons cet épisode dans son contexte. C’est le deuxième voyage missionnaire de Paul. Cette fois-ci, il voyage avec Silas (qui a remplacé Barnabas), Timothée et le narrateur, le médecin Luc. Partie de Jérusalem, la petite équipe repasse par Antioche (l’église-mère de Paul), puis visite Tarse (sa ville natale), avant d’entreprendre un périple en Asie Mineure, qui s’achève à Troas – près du lieu de la légendaire ville de Troie. Jusque là c’est une tournée d’affermissement des églises que Paul a fondées lors de son premier voyage. Mais à Troas Paul reçoit un ordre de mission divin, lors d’une vision ; lisez le verset 9 du même chapitre :

 

«  Passe en Macédoine, et viens à notre secours »

 

lui dit en songe un Macédonien. Le livre des Actes nous présente plusieurs visions ou messages de ce type (Philippe, Pierre, Paul…) C’est un temps où Dieu se manifeste puissamment par son Esprit (ce qui ne veut pas dire qu’il ne se manifeste plus aujourd’hui !). Paul reçoit l’ordre de mission et part en bateau en Macédoine grecque. Il traverse Néapolis (verset 11) et rejoint la ville principale, Philippes C’est là que se situe notre récit.

 

Les versets 12 à 15 racontent un début de mission encourageant : une femme, nommée Lydie, se convertit sur leur prédication et se fait baptiser, elle, et toute sa maison (coutume de l’époque : la religion du maître de maison est celle de toute la maisonnée). Puis, les choses dérapent : les versets 26 à 24 nous montrent comment cela se passe ; Un esprit de divination – c’est le sens du mot python – qui habite dans une servante de la ville, dévoile à tous les habitants qui sont Paul et ses compagnons, que la jeune fille suit sans cesse. Nous pouvons penser que c’est une bonne chose, mais Paul, lui, finit par se lasser de cette publicité qui lui apparaît contre-productive, dans une ville grecque et romaine, donc païenne, où il vaut mieux être discret. Il ordonne à l’esprit mauvais de quitter cette femme et celle-ci en est délivrée. Et tout part en vrille. De l’esclave, nous ne savons plus rien. Mais nous apprenons que ses maîtres sont fort mécontents, car ils gagnaient de l’argent avec son don de médium qui vient de disparaître. S’enclenche alors la machine judiciaire ; ils sont accusés de troubles à l’ordre public (c’est une accusation très pratique de tous temps, de Jésus aux Gilets Jaunes !), arrêtés, et bastonnés. Leur faute est énoncée au verset 20 : « Ils sont juifs » (Ah ! le bon vieil antisémitisme de toujours !). On les met en prison avec des blocages de leurs jambes par des pièces de bois.

 

Une question se pose, qui peut aussi vous venir à l’esprit : pourquoi Dieu les a-t-il envoyés ici, pour qu’ils soient battus et emprisonnés ? Notre intelligence humaine ne comprend pas. Le début de la mission, oui, ça, c’est bien dans le style de Dieu. Mais la suite, très décevante. Dans les jours où nous sommes, j’entends certains chrétiens se prévaloir de la protection divine. Ils seront alors forcément perplexes quand vont mourir des frères et des sœurs de leur communauté. Dieu n’a-t-il pas dit qu’il était avec nous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ? Bien sûr qu’il est avec nous, et même en nous, avec le Saint-Esprit, mais il n’a jamais dit que nous serions protégés de tout ce qui atteint l’humanité. C’est une lecture fausse de l’Evangile. La maladie peut nous atteindre et nous tuer, comme la justice inique de Philippes a arrêté, battu et emprisonné les apôtres.

 

Comment réagirent Paul et Silas ? Se sentirent-ils trompés par Dieu ? Pas vraiment !

 

«  Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas, en prière, chantaient un hymne à Dieu »

 

dit une version du XVIIIème siècle. Ils sont donc en train de rendre gloire à Dieu, au lieu de gémir sur le traquenard de cette mission.

Nous pouvons passer notre temps à accuser les Chinois, les Italiens, l’inconscience des Français, l’incurie du gouvernement, le manque de masques et de gel ou de lits de réanimation. Mais ce n’est pas l’attitude de Paul et Silas. Eux prient et chantent la gloire de Dieu. (Car Dieu n’est pas l’auteur du virus et de l’épidémie, mais c’est bien la cupidité des hommes et leur organisation économique mondialisée).

Alors faisons de même. Ces longues journées de retrait offrent tant de moments pour parler avec Dieu et l’écouter. Prier peut prendre de très nombreuses formes : l’écoute, l’oraison, la conversation ou la lecture des psaumes… Une prière n’est pas tarifée à la durée. C’est la sincérité et la disposition de cœur qui comptent. Paul et Silas, dans le noir, en pleine nuit, prient et chantent et il est ajouté dans le texte que « les prisonniers les écoutaient ».

 

Alors survient l’accomplissement de la promesse, la preuve que l’ordre de mission, l’appel, n’étaient pas une tromperie. Les circonstances font qu’ils se retrouvent libérés de leurs entraves, eux et les autres captifs, toutes portes ouvertes par la secousse sismique évoquée. Dieu est celui qui libère et fait tomber les chaînes. Cela nous ne pouvons pas le faire, nous. Ce que nous pouvons faire, c’est prier et chanter la gloire de Dieu. C’est Lui qui nous libèrera de cette prison de l’épidémie.

 

La conclusion est magnifique (versets 27 à 34). La délivrance aurait pu virer au drame : évasion collective et suicide du geôlier. Au lieu de cela, Paul et Silas ont un boulevard devant eux pour évangéliser ce gardien et sa famille. Et tous sont baptisés et, à leur tour, rendent gloire à Dieu. Dieu triomphe, Paul et Silas aussi. Il faut lire la fin du chapitre pour voir que le triomphe est total, puisque les magistrats de la ville vont devoir faire amende honorable auprès de Paul et de son équipe.

 

Que retenir pour nous, aujourd’hui ?

 

Nous pouvons vivre ces moments de confinement comme une mise aux fers, un séjour en prison. Comment allons nous réagir ? Vivons intensément notre foi et notre vie chrétienne. Prions sans cesse, d’une façon ou d’une autre. Réjouissons-nous, c’est un ordre divin que Paul nous a transmis. Chantons : nous connaissons tous des cantiques, entonnons-les, même seuls. Rendons grâce par le chant.

Nous n’avons pas de geôlier à évangéliser. Mais nous connaissons sûrement des personnes que nous pouvons encourager, soutenir, pour lesquelles nous pouvons avoir une parole de paix et de joie. Qui sait si cela ne finira pas par une grande bénédiction pour l’Eglise ?

 

« Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient… »

 

Amen

 

Je vous propose, pour finir ce moment de partage d’écouter une chanson sur notre sujet : ce sont Chantal et Jean-Paul Ayme qui ont enregistré ce titre, dans les années 1970. Bon confinement à tous.

 

Jean-Michel Dauriac

Deuxième semaine de confinement contre le Covid-19

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Si je t’oublie, Jérusalem… Petite méditation pour temps de confinement (semaine 1)

 version audio: si-je-toublie-jerusalem.MP3si-je-toublie-jerusalem.MP3

Texte de base : Psaume 137 : 1-6 (version NBS)

 

« 1 ¶  Près des fleuves de Babylone, là-bas, nous étions assis et nous pleurions en nous souvenant de Sion.

2  Aux saules de la contrée nous avions suspendu nos lyres.

3  Là, nos vainqueurs nous demandaient des chants ; nos bourreaux, de la joie : Chantez-nous des chants de Sion !

4  Comment chanterions-nous le chant du SEIGNEUR sur une terre étrangère ?

5  Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite oublie !

6  Que ma langue s’attache à mon palais si je ne me souviens pas de toi, si je ne mets pas Jérusalem au-dessus de toute autre joie. »

 

Ce psaume est assez original dans l’ensemble du livre. C’est un psaume à résonnance historique. L’auteur rappelle un épisode douloureux de l’histoire d’Israël : l’exil en Babylonie.

En –722, les dix tribus d’Israël (le royaume du Nord) sont déportées à Babylone. En – 587, c’est au tour de Juda d’être vaincu et de voir une grande partie de sa population déportée (le livre de Daniel nous en parle bien). Le temple de Salomon est détruit, les objets précieux du culte dérobés et les murailles de Jérusalem détruites : c’est le symbole visible d’une volonté d’anéantissement complet des royaumes d’Israël par Nabuchodonosor. L’exil sera levé en –538 par un décret de Cyrus, qui permettra le retour des déportés, au moins en partie. Donc, un minimum de cinquante ans loin du foyer de la religion juive, puisque le culte était centralisé à Jérusalem.

 

Les versets 1 et 2 nous parlent de la tristesse des Juifs en exil, de leur incapacité à chanter et à être joyeux : les cithares sont inutiles, accrochées aux branches des arbres. Leurs vainqueurs voudraient les entendre chanter et jouer, car leurs chants sont réputés et très beaux. Mais la réponse du verset 4 est très claire : « Comment chanter un chant du Seigneur en terre étrangère ? » Ils n’ont pas le cœur à cela.

Sort alors le cri du cœur, devenu une des devises du juif de la diaspora au fil des siècles, partout et en tous temps dans le monde :

«  Si je t’oublie Jérusalem, que ma main droite oublie ! »

Cette formule, typiquement juive, signifie l’importance de ne pas oublier, afin de ne pas être comme celui qui a perdu l’usage de sa main droite. L’éloignement ne doit pas se traduire en oubli, mais au contraire en culte de la mémoire. Le Juif, comme le chrétien est un  homme de mémoire. Jérusalem, c’est le lieu du rassemblement des croyants, où chaque Juif devait monter une fois l’an au moins ; nous dirions pour nous que c’est l’église ou le temple.

 

Nous vivons une période inédite d’éloignement de la maison du culte et de la prière. C’est un exil sanitaire nécessaire. Mais sans doute pouvons-nous, chez nous, dire en cœur, le verset 1 du psaume. L’église locale me manque, comme elle vous manque. Nous pouvons ne pas avoir le cœur à chanter, souffrir de l’isolement, d’une forme de solitude, nous sentir comme en prison.

C’est le moment de faire une double expérience qui nous fera grandir dans la foi.

 

La première est celle de chérir la mémoire de notre communauté. C’est quand l’église n’est plus accessible que nous pouvons mesurer à quel point nous y sommes attachés et à quel point elle est utile et nécessaire à notre vie spirituelle personnelle. C’est peut-être l’occasion de réfléchir, chacun pour notre part, aux raisons pour lesquelles elle nous manque : Sont-ce les prédications de notre pasteur ? Les rencontres de prière ? La Cène partagée et le culte dominical ? Toutes les activités diverses que ce lieu et cette communauté nous offrent ? Est-ce parce que nous y rencontrons nos frères et sœurs ?

Pensons aussi à ce que nous y apportons et ce que nous pourrions y apporter. N’avons nous pas parfois plus pris que donné ? Ne voulons-nous pas partager tel ou tel talent ou idée ?

Si nous répétons chaque jour « Si je t’oublie église de Pessac… », alors nous serons comme les enfants d’Israël quand ils revinrent d’exil, capables de reconstruire, agrandir, vivre un temps de réveil spirituel.

 

La seconde expérience nous fait passer du souci local de l’église de Pessac au souci mondial de l’Eglise Universelle (ou catholique dans son sens exact du terme) du Christ. Pendant quelques semaines, il nous est donné de vivre un peu de la vie de nos frères et sœurs persécutés, qui ne peuvent pas se réunir au grand jour et sont contraints souvent à l’isolement. Bien sûr, ils doivent en plus subir la surveillance policière, les dénonciations et les calomnies, au péril de leur vie.

Je suis persuadé que ce temps particulier du confinement est une occasion formidable de comprendre ce que vivent ou ont vécu les chrétiens d’Orient, chassés de leurs maisons, interdits de culte, maltraités… Ce que vivent au quotidien les chrétiens du Pakistan, de l’Inde, du Bengladesh ou de la Chine, soumis à l’arbitraire du pouvoir, à la clandestinité, mais aussi au bénéfice de la solidarité fraternelle souterraine.

Mettons à profit ces semaines pour penser à ceux dont c’est la vie habituelle, portons-les quotidiennement devant Dieu par nos prières, allons sur internet chercher  des renseignements plus complets sur leur sort. Bref, aimons en paroles et en actes nos frères persécutés.

 

Alors, nous pourrons employer, quand nous reparlerons plus tard de ces semaines, l’imparfait du psalmiste et mesurer notre bonheur d’avoir la liberté du culte et d’appartenir à une église locale. Nous aurons gravé dans nos cœurs le sort des chrétiens persécutés et nous ne les oublierons jamais, comme nous saurons que l’église est la bénédiction du croyant, en tant que réunion de fidèles.

 

Alors, oui, merci mon Dieu de ce temps d’épreuve.

 

Jean-Michel Dauriac

18 mars 2020

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Ecologie et christianisme : autour de « Laudato si », du pape François

Le cadre de toute réflexion sur l’écologie, dans un cadre chrétien, passe par l’approche de la création divine. L’histoire des hommes se déroule entièrement entre deux textes précise, qui ouvrent et ferment la Bible :

 

Genèse 1 : 27-28 et Apocalypse 21 :1

 

L’histoire humaine a un début et une fin, c’est ce que le judaïsme nous a légué. Entre ces deux moments sur lesquels nous sommes ignorants se déroule notre histoire propre, celle de l’humanité.

La Terre est notre maison commune comme le dit le pape François, et nous l’avons reçue en cadeau de Dieu, avec la mission d’en prendre soin. La question écologique n’est donc pas une petite affaire annexe qui peut se réduire à l’environnement. Il s’agit de penser la création et la créature homme dans celle-ci.

 

Pour nous aider, nous avons choisi un livre qui aborde l’ensemble des questions sous un angle chrétien (catholique précisément), mais l’auteur précise qu’il s’adresse à tous les hommes, croyants ou non, donc à plus forte raison aux protestants évangéliques. Nous allons revenir dans un instant sur le message de ce livre et les questions soulevées.

 

Mais avant cela, j’aimerais que nous prenions appui sur un des plus grands pasteurs protestants du XXème siècle, Albert Schweitzer, qui a réalisé un énorme travail humanitaire en Afrique, mais aussi une grande œuvre philosophique et théologique, plaçant sa vie et son œuvre, à partir de 1915 (il a alors 40 ans) jusqu’à sa mort en 1965, sur le « respect de la vie ».

 

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« m’apparurent, sans que je les eusse pressentis ou recherchés, les mots « Respect de la vie». La porte d’airain avait cédé. La piste s’était montrée à travers le fourré. Enfin je m’étais ouvert une voie vers l’idée centrale où l’affirmation du monde et de la vie rejoint l’éthique.

Je tenais la racine du problème. le voyais maintenant comment une conception éthique du monde, disant oui à la vie et inspirant les valeurs de la civilisation, trouvait ses fondements dans la pensée……(1)

 

Le fait le plus élémentaire que saisisse la conscience de l’homme peut être exprimé comme suit: « Je suis vie qui veut vivre parmi d’autres vies qui veulent vivre »…

 

En conséquence, l’éthique provient de ce que je ressens la nécessité de témoigner à toute volonté de vivre le même res­pect pour la vie qu’à la mienne. De là ce principe fondamen­tal de la conduite morale, qui s’impose en toute logique à la pensée: le bien consiste à conserver et à favoriser la vie; le mal consiste à détruire la vie ou à l’entraver. (2) 

 

Un homme n’est véritablement éthique que s’il obéit à l’obligation de secourir toute vie, lorsque la situation se présente et qu’il en a les possibilités, et s’il craint plus que tout de nuire d’une façon ou d’une autre à un être vivant. II ne se demande pas jusqu’à quel point telle ou telle vie mérite qu’il lui accorde son intérêt, selon qu’elle aurait une valeur propre ou selon qu’elle serait capable d’éprouver des sensations ou pas. Pour lui, la vie est sacrée, en tant que telle. fl n’arrache pas étour­diment des feuilles aux arbres ni des fleurs à leur tige et il prend garde à ne pas écraser des insectes en passant. Si par une nuit d’été il travaille sous une lampe, il préférera laisser sa fenêtre fermée et respirer un air lourd, plutôt que de voir une hécatombe d’insectes aux ailes roussies s’abattre sur sa table. (2) »

 

Albert Schweitzer – Extraits de « Ma vie et ma pensée » (1) et de « La civilisation et l’éthique » (2)

 

Cette expression est beaucoup plus parlante en allemand, langue maternelle de Schweitzer. « Ehrfurcht » vient de l’association de deux verbes : « Ehren », qui signifie vénérer, respecter totalement, et « Furchten » qui signifie craindre. Pour reprendre une expression biblique il s’agirait donc de « respect et crainte et tremblement pour la vie »

 

Ce passage par Schweizer montre que la réflexion est ancienne (plus d’un siècle » et qu’elle traverse les églises chrétiennes de toute obédience. Le livre de Schweizer, « Civilisation et éthique » serait trop riche et compliqué pour notre sujet du jour.  C’est la raison pour laquelle nous avons opté pour « Laudato si », encyclique du pape François, parue en 2015 et qui est le premier texte pontifical entièrement consacré à l’écologie. Ce livre a eu un grand retentissement, bien au-delà de la seule sphère catholique et chrétienne, il a été salué comme une contribution majeure au débat. Nous allons le parcourir rapidement, chapitre par chapitre, à plusieurs voix, et nous verrons ainsi les thèmes abordés et les questions soulevées. Cela devrait alimenter, au moins initialement, nos échange de l’après-midi.

 

Avant de rentrer dans le vif du livre, il faut rappeler quelques éléments utiles à situer ce livre et donner une vue rapide de l’ensemble.

 

                Ce livre est profondément catholique dans sa conception : toutes les références sont issues de travaux de conciles ou assemblées d’évêques, ou de penseurs catholiques. Les papes précédents sont eux-mêmes cités en introduction, pour montrer la continuité d’une pensée sur ce sujet.

                Ce livre intervient dans un contexte mondial particulièrement tendu dans le domaine écologique : les sommets se multiplient et les rapports sur l’avenir se font très alarmants. Le pape a voulu faire entendre la petite musique chrétienne sur ce sujet, et il est vrai qu’il était sans doute le mieux placé pour avoir une audience mondiale.

                Le livre vise l’ensemble des homes et femmes de bonne volonté ; il n’y a pas besoin d’être croyant pour s’y retrouver, en sautant les aspects purement théologiques.

 

Nous vous proposons maintenant un survol général des intentions de ce livre, avant de rentrer un peu dans le détail.

 

« Réflexion et méditation sur :

les chrétiens et l’écologie selon le livre du pape François : « Laudato si »

 

 

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Dans le Cantique des créatures que François d’Assise composait et chantait en 1225,  il implorait le Créateur en ces termes: « Loué sois-Tu, mon Seigneur pour sœur notre mère la terre (qui nous soutient et nous gouverne et produit divers fruits avec des fleurs colorées et de l’herbe) »

François d’Assise est fidèle à l’Ecriture, il nous rappelle que la nature conduit à Dieu : La grandeur et la beauté des créatures font contempler, par analogie, leur Auteur » (Livre de la Sagesse 13- 5) et «  ce que Dieu a d’invisible depuis la création du monde, se laisse voir à l’intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité (lettre de Paul aux romains 1 – 20).

 

Il y a plus de 50 ans, alors que le monde vacillait au bord d’une crise nucléaire, le pape Jean 23 adressa un message  Pacem in terris aux « fidèles de l’univers ainsi qu’à tous les hommes de bonne volonté ».

En 1971, le pape Paul 6 présenta la problématique écologique  comme une crise : « par une exploitation inconsidérée de la nature l’être humain risque de la détruire et d’être à son tour la victime de cette dégradation ».

La science de l’environnement n’échappera pas au pape Jean Paul 2 qui a appelé à une conversion écologique globale. En même temps il a fait remarquer qu’on s’engage trop peu dans la sauvegarde des conditions morales d’une « écologie » humaine authentique.

Benoît 16 a proposé de reconnaître que l’environnement naturel est parsemé de blessures causées par notre comportement irresponsable .

Outre l’Église catholique, d’autres Églises et communautés chrétiennes – comme d’autres religions – ont nourri une grande préoccupation et une précieuse réflexion sur ces thèmes qui nous préoccupent tous.

Dans son message pour la journée de prière de sauvegarde de la création du 1er septembre 2012 le Patriarche Bartholomée se réfère à la nécessité de se repentir  « dans la mesure où tous nous causons de petits préjudices écologiques » Il rajoute « un crime contre la nature est un crime contre nous mêmes et un péché contre Dieu »

 

 

Par  son livre « Laudato  si » adressé aux évêques, à l’ensemble des chrétiens de l’Église de Rome le pape François se propose d’entrer en dialogue avec tous au sujet de notre maison commune, « notre mère la terre ».

Nous avons grandi  en pensant que nous étions ses propriétaires, ses dominateurs, autorisés à l’exploiter . Il est à remarquer que parmi les plus pauvres, les plus abandonnés, se trouve notre terre opprimée et dévastée, qui gémit en travail d’enfantement (lettre de Paul aux romains 8-22).

Le pape François manifeste de l’optimisme, il déclare que « l’humanité possède encore la capacité de collaborer pour construire notre maison commune . Je souhaite saluer, encourager et remercier tous ceux qui, dans les secteurs les plus variés de l’activité humaine, travaillent pour assurer la maison que nous partageons».

 

Le mouvement écologique mondial a déjà parcouru un long chemin, il a généré de nombreuses associations citoyennes qui ont aidé à la prise de conscience.

Il faut une nouvelle solidarité universelle pour comme l’ont affirmé les Evêques d’Afrique du Sud : »les talents et l’implication de tous  sont nécessaires pour réparer les dommages causés par les abus humains à l’encontre de la création de Dieu »

 

La mission d’enseignement du pape François dans « Laudato si » se porte sur :

– l’intime relation entre les pauvres et la fragilité de la planète

– la conviction que tout est lié dans le monde

– l’invitation à chercher d’autres façon de comprendre l’économie et le progrès

– la valeur propre de chaque créature

– le sens humain de l’écologie

– la nécessité de débats sincères et honnêtes

– la grave responsabilité de la politique locale et internationale

                la culture du déchet et la proposition d’un nouveau style de vie »

 

synthèse réalisée par Jacques Perry

 

 

 

Le message de « Laudato si » et les perspectives ouvertes à sa lecture

 

 

chapitre 1 : « Ce qui se passe dans notre maison »

 

Ce chapitre fait un état des lieux des grands problèmes écologiques. Nous avons abordé la plupart de ces sujets lors de nos « cultes d’actualité » depuis plusieurs années ; vous pourrez trouver sur le site EEL33 des textes et diaporamas sur ces thèmes-bilans. Je me contente ici de donner les titres majeurs :

                La pollution et les changements climatiques sont sans doute els sujets les plus médiatisés, ils sont liés tous les deux par le rôle des hommes dans l’augmentation des gaz à effets de serre dans l’atmosphère. Aujourd’hui plus aucun analyste sérieux ne nie le réchauffement climatique et le rôle de l’homme, sauf ceux qui y ont intérêt pour leur business (cf Trump) et les ignorants.

                La question de l’eau, tant dans sa rareté relative et sa dégradation est abordée également.

                La perte de biodiversité est cité également : nous sommes dans une phase d’extinction d’espèces préoccupante, dont l’homme porte une grande responsabilité.

                La détérioration de la qualité de vie de nombreux humains, riches ou pauvres est également constatée, tant par l’urbanisation, le bruit, le décervelage numérique…

                L’accroissement des inégalités mondiales et la persistance d’une pauvreté scandaleuse.

                François constate la faiblesse des réactions face à l’ampleur de ces problèmes et la diversité des attitudes, allant du déni à l’impuissance, et insiste sur le rôle que l’Eglise doit jouer.

 

Chapitre 2 : « l’évangile de la création »

 

C’est le chapitre théologique de ce livre. Le pape y reprend les bases sur la création, ce sur quoi nous allons passer rapidement car Raymond a évoqué cela au début de notre culte. Nous retiendrons le rôle qui est souligné pour le Saint-Esprit comme agent divin de cette création toujours en cours. Chaque créature a en elle une part de la gloire de Dieu. De même tous les hommes ont droit à une juste part des richesses de la terre. Jésus a été un exemple d’une vie en prise avec le monde matériel et naturel. Dans sa personne nous avons la plénitude de la création.

 

Le cantique des créatures

écrit par saint François d’Assise en 1225

 

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Très-Haut, tout-puissant et bon Seigneur, à vous appartiennent les louanges, la gloire et toute bénédiction ; on ne les doit qu’à vous, et nul homme n’est digne de vous nommer.

Loué soit Dieu, mon Seigneur, à cause de toutes les créatures, et singulièrement pour notre frère messire le soleil, qui nous donne le jour et la lumière ! Il est beau et rayonnant d’une grande splendeur, et il rend témoignage de vous, ô mon Dieu !

Loué soyez-vous, mon Seigneur, pour notre sœur la lune et pour les étoiles ! Vous les avez formées dans les cieux, claires et belles.

Loué soyez-vous, mon Seigneur, pour mon frère le vent, pour l’air et le nuage, et la sérénité et tous les temps, quels qu’ils soient ! Car c’est par eux que vous soutenez toutes les créatures.

Loué soit mon Seigneur pour notre sœur l’eau, qui est très utile, humble, précieuse et chaste !

Loué soyez-vous, mon Seigneur, pour notre frère le feu ! Par lui vous illuminez la nuit. Il est beau et agréable à voir, indomptable et fort.

Loué soit mon Seigneur, pour notre mère la terre, qui nous soutient, nous nourrit et qui produit toutes sortes de fruits, les fleurs diaprées et les herbes !

Loué soyez-vous mon Seigneur, à cause de ceux qui pardonnent pour l’amour de vous, et qui soutiennent patiemment l’infirmité et la tribulation ! Heureux ceux qui persévéreront dans la paix ! Car c’est le Très-haut qui les couronnera.

Soyez loué, mon Seigneur, à cause de notre sœur la mort corporelle, à qui nul homme vivant ne peut échapper ! Malheur à celui qui meurt en état de péché ! Heureux ceux qui à l’heure de la mort se trouvent conformes à vos très saintes volontés ! Car la seconde mort ne pourra leur nuire.

Louez et bénissez mon Seigneur, rendez-lui grâces, et servez-le avec une grande humilité. »

 

 

Chapitre 3 : « La racine humaine de la crise écologique »

 

Présenté par Vincent Gebelt

 

Ce chapitre traite de la puissance acquise par la technologie sur nos vies, et son corollaire, la croissance illimitée au plan économique, grâce au progrès. Nous n’avons plus vraiment de choix autre. La technique nous fait croire à des réponses techniques partielles. Il faut vraiment se donner le temps et ralentir la marche, faire naître un homme nouveau, ouvert à l’ensemble de la dimension écologique. Pour cela il faut remettre le travail au centre de nos vies, comme moyen d’épanouissement et de créativité. De même la science doit absolument être éclairée pour être au service des humains.

 

Chapitre 4 : «  Une écologie intégrale »

 

Dans ce chapitre, le pape développe le concept central d’ « écologie intégrale », dont il présente les composantes. Il voit d’abord une « écologie sociale » qui concerne la vie des humains en société et leurs relations politiques. Il y ajoute une « écologie culturelle », qui traite de l’importance des cultures diverses du monde ; il faut les valoriser et les défendre face à l’uniformisation de la mondialisation. Une « écologie quotidienne » doit être développée pour créer un environnement harmonieux, notamment dans le domaine de l’habitat. C’est ici qu’arrive la notion de « bien commun » qui conditionne les diverses solidarités à mettre en œuvre (sociale, intergénérationnelle…) Il ne saurait donc y avoir d’écologie qui ne prenne en compte tous ces aspects, autant l’aspect social que l’aspect environnemental.

 

Chapitre 5 : « Quelques lignes d’orientation et d’action »

 

Plusieurs niveaux sont à considérer :

                Le niveau des discussions internationales est mis en œuvre de puis maintenant 45 ans. Mais les résultats sont décevants, tant les intérêts des Etats sont divergents. Ce sont les plus pauvres qui font les frais de cet échec relatif. Il y a pourtant des problèmes qui en peuvent être traités qu’à ce niveau : protection des océans ou lutte contre le réchauffement climatique.

                Le niveau national est tout à fait capital, mais il est miné par le court-termisme des calculs politiques incessants. La société civile et ses organisations doivent exercer un contrôle effectif sur les pouvoirs pour que les choses puissent avancer.

                Le niveau local est le plus apte à voir des actiosn concrètes, et elles sont assez nombreuse et encourageante.

Quelques principes sont posés :

                La nécessité de la transparence t de la consultation de tous dans les processus de prise de décision.

                Le respect du « principe de précaution » ;

                Le dialogue entre la politique et l’économie est tout aussi obligatoire, sans que le politique ne se laisse dominer par la sphère économique. Le marché n’est pas le juge des décisions environnementales ou écologiques à prendre. Le mythe du progrès perpétuel doit être mis à bas.

                Il faut inventer un nouveau chemin de développement qui passe par un ralentissement et des secteurs de décroissance partielles.

                L’homme doit être au centre de toutes les réflexions.

                Les textes religieux et la foi ont à apporter leurs lumières dans ce débat.

 

 

Chapitre 6 : « Education et spiritualité écologique ».

 

Présentation par Jacques Perry & Alain Verborne

 

« Nous voila devant un défi éducatif qui inclut une critique des mythes de la modernité. Il oriente vers un équilibre, une citoyenneté écologique afin d’arriver à un style de vie.

Son développement nous redonne le sentiment de notre propre dignité.

 

Les supports éducatifs seront : l’école, la famille, les moyens de communication, la catéchèse . Dans ce contexte il est très important de prêter attention à l’environnement. Il devient nécessaire de s’arrêter pour observer, pour évaluer ce qui est beau.

 

La conversion écologique est un appel à une profonde conversion intérieure. Ainsi nous pourrons vivre la vocation de protecteur de l’œuvre de Dieu dans une existence vertueuse.

Les convictions de notre foi enrichiront le sens de cette conversion, en se rappelant que « au commencement, Dieu créa le ciel et la terre » Génèse 1:1,  et de  »oui, c’est moi, l’Éternel, qui ai fait toutes choses. Moi seul j’ai déployé le ciel, j’ai étendu la terre, sans aucune aide. » Esaïe 44:24

Il est possible de vivre intensément dans la joie et dans la paix à travers les rencontres fraternelles, dans la musique dans l’art, dans le contact avec la nature, dans la prière. 

 

L’amour de la société et l’engagement pour le bien commun sont des formes excellentes de charité. Il faut revaloriser l’amour au niveau politique, économique, culturel. Cet amour social nous pousse à penser aux grandes stratégies à même d’arrêter efficacement la dégradation de l’environnement et promouvoir une culture protection

 

La contemplation est d’autant plus éminente que l’homme sent en lui même l’effet de la grâce divine et qu’il sait trouver Dieu dans les créatures extérieures. »

 

Le point 8 : « La reine de toute la création  ou l’humble servante »

 

Luc 1 : 48

 

Les deux prières de conclusion du livre

 

Prière pour notre terre

Dieu Tout-Puissant

qui es présent dans tout l’univers

et dans la plus petite de tes créatures,

Toi qui entoures de ta tendresse tout ce qui existe,

répands sur nous la force de ton amour pour que

nous protégions la vie et la beauté.

Inonde-nous de paix, pour que nous vivions

comme frères et soeurs

sans causer de dommages à personne.

O Dieu des pauvres,

aide-nous à secourir les abandonnés

et les oubliés de cette terre

qui valent tant à tes yeux. Guéris nos vies,

pour que nous soyons des protecteurs du monde

et non des prédateurs,

pour que nous semions la beauté

et non la pollution ni la destruction.

Touche les coeurs

de ceux qui cherchent seulement des profits

aux dépens de la terre et des pauvres.

Apprends-nous à découvrir

la valeur de chaque chose,

à contempler, émerveillés,

à reconnaître que nous sommes profondément unis

à toutes les créatures

sur notre chemin vers ta lumière infinie.

Merci parce que tu es avec nous tous les jours.

Soutiens-nous, nous t’en prions,

dans notre lutte pour la justice, l’amour et la paix.

 

 

Prière chrétienne avec la création

Nous te louons, Père, avec toutes tes créatures,

qui sont sorties de ta main puissante.

Elles sont tiennes, et sont remplies de ta présence

comme de ta tendresse.

Loué sois-Tu.

Fils de Dieu,Jésus,

toutes choses ont été créées par Toi.

Tu t’es formé dans le sein maternel de Marie,

Tu as fait partie de cette terre,

et Tu as regardé ce monde avec des yeux humains.

Aujourd’hui Tu es vivant en chaque créature

avec ta gloire de ressuscité.

Loué sois-Tu.

Esprit Saint, qui par ta lumière

orientes ce monde vers l’amour du Père

et accompagnes le gémissement de la création,

Tu vis aussi dans nos coeurs

pour nous inciter au bien. Loué sois-Tu.

O Dieu, Un et Trine,

communauté sublime d’amour infini,

apprends-nous à te contempler

dans la beauté de l’univers,

où tout nous parle de Toi.

Éveillé notre louange et notre gratitude

pour chaque être que Tu as créé.

Donne-nous la grâce

de nous sentir intimement unis à tout ce qui existe.

Dieu d’amour, montre-nous

notre place dans ce monde

comme instruments de ton affection

pour tous les êtres de cette terre,

parce qu’aucun n’est oublié de Toi.

Illumine les détenteurs du pouvoir et de l’argent

pour qu’ils se gardent du péché de l’indifférence,

aiment le bien commun, promeuvent les faibles,

et prennent soin de ce monde que nous habitons.

Les pauvres et la terre implorent:

Seigneur, saisis-nous

par ta puissance et ta lumière

pour protéger toute vie,

pour préparer un avenir meilleur,

pour que vienne

ton Règne de justice, de paix, d’amour et de beauté.

Loué sois-Tu. Amen.

 

Nous pouvons terminer par deux textes bibliques :

 

1 Corinthiens 13 :12

 

Apocalypse 21 :1

 

Qui résument l’attente des croyants, ce qui ne les empêche nullement de combattre pour cette écologie intégrale qui glorifie la création et en prend soin.

 

Jean-Michel Dauriac

 

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