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Catégorie : Bible et vie

La paternité spirituelle en questions et réponses

De la paternité spirituelle et de ses contrefaçons

Pavel Syssoev –

123 pages, 12 €

Le lundi de Pentecôte 1973, je me suis converti au christianisme, que je connaissais depuis ma tendre enfance, mais qui n’était que la religion de mes parents. Ce soir-là (il était près de minuit), j’ai répondu « oui » à l’appel que Dieu m’a adressé par la voix d’un de ses ministres, le pasteur-évangéliste-chanteur Gérard Peilhon. Ce n’aurait pu être qu’un intermédiaire occasionnel entre Dieu et moi, mais il n’en fut. Rien. Gérard a été un de mes deux pères spirituels, me conseillant et m’encourageant, tant qu’il fut en mesure de le faire, et toujours avec l’amour du Christ. Je sais donc par ma vie ce qu’est un père spirituel. Mais je sais aussi que ce sujet est très rarement abordé dans la vie des paroisses, en dehors de retraites ou séminaires spécialisés, réservés à une petit minorité de chrétiens, souvent des prêtres ou des pasteurs. Je n’ignore pas non plus que bon nombre de croyants ne connaissent pas cette notion ou alors seulement très vaguement, comme une notion cléricale.

Le livre du frère Pavel Syssoev, dominicain et philosophe, est donc fort bien venu, car il vient combler, en des termes très contemporains, une lacune doctrinale. En effet, si la notion est peu connue, la réalité pratique est importante. Evoquer la paternité spirituelle, c’est pénétrer dans le vécu de la transmission, de l’accompagnement, du conseil dans la vie spirituelle. C’est aussi  entrer dans la problématique de l’emprise, notion devenue très « tendance », dans la psychologie moderne, mais qui existe depuis les origines de l’humanité. Ce que nous livre l’auteur est en fait ce que l’on nommait jadis un traité. Le lecteur comprendra très vite, au fil des pages, qu’il est nourri d’expériences personnelles et de rencontres, dans le cadre de son ministère religieux.

« Derrière ces pages, il y a des visages singuliers et des histoires particulières » p.7.

Le préambule revient, à juste titre, sur le risque d’emprise. Il fallait bien dire que les scandales des abus sexuels ne sauraient occulter tout le travail positif effectué par les chrétiens auprès des âmes en recherche, jeunes ou moins jeunes. Dire que ces faits relèvent d’une subversion totale de la mission :

« Si l’emprise spirituelle est tellement monstrueuse, c’est parce qu’elle parasite un bien. » p. 8

Le frère Pavel a choisi un plan simple en quatre chapitres assez détaillés. En toute logique, il commence par définir ce qu’est la paternité spirituelle. Il enchaîne avec les différents types d’accompagnement, avant d’aborder les pathologies de la paternité spirituelle, pour conclure sur leurs racines et leurs traitements. On le voit bien, ce plan confirme le projet de réaliser un petit traité sur la paternité spirituelle.

Bien évidemment, je ne vais pas vous dévoiler le contenu de ce livre, dense, qui doit être médité et relu pour être assimilé. Car il parle à chaque croyant engagé, et chaque lecteur pourra en tirer profit pour sa propre mission et les situations où il devra accompagner et conseiller. Les dérives évoquées ne sont pas toutes condamnées par la loi et criminelles ; il en est de très subtiles, qui ne sont sans doute pas perceptibles par celui qui en est l’auteur.

J’aimerais souligner quelques aspects majeurs qui marquent une originalité certaine de l’ouvrage.

La première originalité est ecclésiale, dirions-nous, en termes théologiques. Nous savons que c’est la question de l’organisation de l’Eglise qui est la ligne de fracture majeure entre les Catholiques-Orthodoxes et les Protestants. Le clergé catholique est en situation exclusive sur les sacrements et a, de facto, acquis une position très dominante sur le peuple de Dieu de sa confession. En découvrant le titre de ce traité, j’ai immédiatement pensé qu’il s’adresserait aux prêtres, moines et diacres. Il leur est bien sûr destiné, car ils sont en position de vivre ce qui est décrit. Mais la grande force de l’auteur est de désamorcer ce piège d’exclusivité. Il parle à tout croyant né de nouveau.

« Néanmoins, le point sur lequel je veux insister est que la paternité spirituelle n’est nullement réservée aux clercs, elle vient avant tout de la fécondité du sacerdoce baptismal. » p.49.  

Et c’est la deuxième très bonne nouvelle : la nouvelle naissance est ici présentée comme l’entrée nécessaire en vie chrétienne. Ce que je ne peux qu’approuver vigoureusement, car le suis convaincu que sans cette expérience de retournement spirituel, il ne peut y avoir de vie chrétienne complète et épanouie. Citons l’auteur :

«  … il y a une nouvelle naissance, celle qui donne la vie divine. Un tel engendrement est une œuvre de l’Esprit qui s’accomplit en nous par l’action du Christ ressuscité. » p.18

Cette nouvelle naissance est ce qui nous introduit dans notre filiation divine, dans la fraternité avec Jésus-Christ et dans la paternité de Dieu. Là est la source de toute paternité spirituelle. Le fondement est dans ces éléments. Nul ne peut devenir père spirituel s’il n’est pas établi dans cette filiation, fraternité et paternité. C’est à partir de ce point que nous pouvons à notre tour engendrer des vies au salut. Mais ce ne sera jamais notre œuvre, mais celle de l’Esprit ; nous ne serons que des serviteurs. Tout chrétien est appelé à engendrer et donc, potentiellement, à faire oeuvre de paternité spirituelle. Les clercs le font par vocation et appel particulier, mais ils partagent ce travail avec les frères et sœurs de l’Eglise. Un théologien protestant ne peut qu’approuver ces propos.

Le deuxième point qui mérite d’être relevé concerne la question de l’homosexualité dans la perspective de la paternité spirituelle. Je sais grè au frère Pavel d’avoir osé aborder ce sujet, car il sent encore le souffre dans les diverses Eglises chrétiennes. Il pose la question qui dérange :

« Dans le régime chrétien, une personne dont l’affectivité aurait une structuration homophile, peut-elle vivre une véritable paternité spirituelle ? » p. 104

Je relève l’expression « régime chrétien », que je trouve très appropriée, car ce n’est pas l’affaire des Catholiques, mais de toute la sphère chrétienne. Il cite immédiatement après cette question, un article du Catéchisme de l’Eglise catholique (n° 2359) qui enjoint les homosexuels à la chasteté, comme chemin de perfection chrétienne. Il ne pouvait pas en être autrement, ceci est la position du magistère romain – et aussi celle de la grande majorité des chrétiens. Ce n’est pas ici le lieu de discuter de cette position. Ce qui est très intéressant dans le livre de P. Syssoev, c’est le fait qu’il reconnaît à une personne homosexuelle le droit et la légitimité à être un père ou une mère spirituels. Evidemment dans le respect de la chasteté et de la doctrine catholique. Je suis à peu près certain que cette position fera grincer des dents à de nombreux lecteurs. Accueillir les homosexuels oui, les laisser accéder aux sacrements, à la rigueur, mais admettre que certains peuvent faire œuvre de paternité spirituelle selon le dessein de Dieu, alors là, c’est trop ! Or, avoir cette position, c’est réduire le projet de Dieu, comme le dit l’auteur :

« – Nous sommes tous appelés à la sainteté. Le travail des vertus, la puissance de la grâce intégrent dans une création nouvelle ce que le péché a défiguré. » p. 106

Le verset de Paul est, à cet égard, incontournable :

« 2 Corinthiens 5:17 Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. (version Segond 1910). »

Le troisième aspect que je veux signaler est le spectre assez large des pathologie de la paternité spirituelle que l’auteur aborde. Elles ne sont pas toutes sur le même plan, certaines sont totalement destructrices, c’est le cas de l’emprise qui conduit aux abus sexuels sous toutes leurs formes. A ce propos, P.S. rappelle, fort judicieusement, que le crime pédophile ou sexuel n’est pas corrélé avec le célibat sacerdotal. Il faut le dire et le répéter, car la doxa progressiste anti-religieuse (surtout anti-catholique d’ailleurs, car très conpréhensive avec l’islam) pratique un amalgame réducteur. L’abus à caractère sexuel est une abomination légale et spirituelle, qui doit être dénoncée et condamnée à la fois par les Eglises et la République[1]. Mais cela ne représente qu’une part infime des prêtres et des dérives de la paternité spirituelle. Ce que dénonce ce livre est bien plus courant et doit être traité. Il cite ainsi le culte de l’efficacité et la perte d’humilité des pères déviants, mais aussi celui de la personne et les fausses attentes qui en découlent, lesquelles produisent frustration, sentiment d’échec, voire rejet de la foi. Il y ajoute l’abandon de l’enseignement aux enfants spirituels des vertus chrétiennes et, parfois, le mépris de la loi au profit de la route tracée par le père spirituel. Pour chaque déviation, il propose des remèdes appropriés, dont la base est dans la Bible. Il n’invente rien, mais remet en avant ce que Dieu a révélé aux hommes depuis fort longtemps.

Enfin, le dernier point que je mettrai en avant est l’encouragement à pratiquer l’accompagnement et le conseil. Mais pas n’importe comment. Pavel Syssoev insiste sur la nécessité d’une solide formation, qui peut être aussi bien autodidacte que reçue de l’extérieur (en pratique les deux se combinent). On ne peut s’improviser père spirituel, mais on doit y aspirer et se donner les moyens de le devenir et de vivre ce ministère avec succès et sérieux.

«  On ne peut pas former un accompagnateur en une vingtaine d’heures. Tout comme il est impossible de remplacer les chirurgiens-dentistes par des aides-soignantes, on ne peut pas répondre au besoin d’accompagnateurs par des formations-éclairs. » p. 60.

Voilà une affirmation qui va au rebours de la pratique des stages proposés par toutes les Eglises, où en une semaine ou quelques sessions de week-end, on fait de vous un « conseiller spirituel ». Ces stages ne sont pas inutiles, mais ils peuvent être dangereux, en laissant croire à ceux qui les ont suivis qu’ils sont équipés pour ce travail de paternité spirituelle. Il faut dire, avec beaucoup d’humilité, qu’on n’est jamais préparé vraiment, même au soir de sa vie. Cela fait maintenant 45 ans que je travaille pour l’œuvre de Dieu, j’ai fait beaucoup de lectures, des formations  et même suivi un cursus complet de théologie, jusqu’au doctorat, mais je ne prétends nullement être accompli en ce travail, tout au plus ai-je acquis des outils que je maîtrise. Je vis beaucoup de situations où l’on demande mon aide, mais il est des cas où je ne sait pas comment agir, où je n’ai pas de réponse. C’est alors seulement par le Saint-Esprit que je puis être le serviteur inutile de Dieu. La paternité spirituelle est un fait réel, mais elle est très exigeante et nous n’aurons pas des dizaines d’enfants spirituels dans une vie, même un prêtre ou un pasteur. Nous pouvons conduire bien des gens au pied de la Croix où ils vont se repentir et se convertir, mais nous ne serons pas leurs pères spirituels, simplement nous aurons été l’ouvrier dans le champ de Dieu. Ne confondons pas cela et la paternité spirituelle, qui est un acte dans la longue durée et qui engage toutes nos ressources. Ce livre sera une aide précieuse tout au long de notre travail.

Pour conclure, je veux redire que cet ouvrage est universel (donc catholique au sens que je préfère), écrit pour tout chrétien sérieux qui veut être utile à l’œuvre de Dieu dans ce monde. Il dépasse les limites dénominationnelles, et c’est très bien. Je laisse à l’auteur le mot de la fin, auquel je souscris totalement :

«  Il est frappant de constater dans l’histoire de la spiritualité, comment les amis de Dieu se reconnaissent et s’estiment souvent malgré leurs divergences de styles, d’écoles, d’opinions et de sensibilités. Ëtre sourd à cette symphonie revient à réduire l’insondable mystère de Dieu à une parcelle de son  rayonnement. » p. 41.

Jean-Michel Dauriac

Théologien protestant


[1] Dans ma longue vie d’enseignant de l’Ecole de la République (43 années acolaires), de 1974 à 2017, j’ai vu comment l’Education Nationale a longtemps couvert les actes pédophiles ou inappropriés, en mutant, au pire, les enseignants coupables. Elle a agi exactement comme le fit l’Eglise Catholique : elle a d’abord protégé ses serviteurs, ne prenant pas vraiment la mesure de la gravité de ces actes. On a jugé le cardinal Barbarin, mais aucun Recteur ou Inspecteur d’Académie. Et personne ne le remarque dans les médias dominants, pendant que l’on continue à s’acharner sur les prêtres. Si l’on veut être juste, il faut dire cela.

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Un « chien » inspiré et inspirant – méditations de sortie de l’Arche 4

La version audio est là:

Introduction :

Le chien est, dans le langage populaire utilisé comme un symbole double, de misère et d’obstination un peu stupide. On dit « une vie de chien » pour un vie misérable, « traiter comme un chien » pour marquer le mépris… Peu de gens revendiquent ce titre ; je me souviens de Léo Ferré, le grand imprécateur qui disait un texte très provocateur qui commençait par « Je suis un chien… », pour choquer le spectateur et le faire réagir, dans les années 1970. Comment pourrions-nous être inspirés par un chien ? Parce qu’il a été lui-même inspiré et réveillé.

Première lecture : Nombres 14 : 30  « vous n’entrerez point dans le pays que j’avais juré de vous faire habiter, excepté Caleb, fils de Jephunné, et Josué, fils de Nun. »

Cette parole est prononcé par l’Eternel, en réponse aux révoltes des enfants d’Israël, dans le désert. Elle est la conclusion des 40 années de pérégrinations et des crises diverses, racontées dans les livres du Pentateuque.

Tous les hommes de plus de 20 ans ne verront pas le pays de Canaan, la Terre Promise par Dieu. Sauf deux : Josué, choisi pour succéder à Moïse comme chef spirituel du peuple, et Caleb. Même Moïse n’entrera pas dans ce pays, il ne le verra que de loin. Pourquoi cet homme inconnu est-il une exception ? La réponse est donné un peu avant.

Nombres 14 : 24  « Et parce que mon serviteur Caleb a été animé d’un autre esprit, et qu’il a pleinement suivi ma voie, je le ferai entrer dans le pays où il est allé, et ses descendants le posséderont. »

Le secret de cette exceptionnalité est dans cette simple formule, reprise dans toutes les traductions : « animé d’un autre esprit ». C’est toujours le secret de la vie des chrétiens heureux. C’est pourquoi j’ai eu envie de vous présenter Caleb, dont le nom veut dire « chien » en hébreu. Qu’a-t-il donc fait ?

La mission d’espionnage en Canaan

Nombres 13 : 1  «   L’Eternel parla à Moïse, et dit :

2  Envoie des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je donne aux enfants d’Israël. Tu enverras un homme de chacune des tribus de leurs pères ; tous seront des principaux d’entre eux. […]

6  pour la tribu de Juda : Caleb, fils de Jephunné . »

  • Au départ, Caleb est un des chefs de la tribu de Juda, semblable aux autres chefs choisis pour cette mission à hauts risques. Il fallait aller espionner, mais surtout ne pas se faire repérer. Toutes les tribus étaient représentées, pour que l’égalité soit respectée et qu’il n’y ait pas de problèmes ultérieurs à ce sujet.
  • La suite du texte nous montre que les douze ont bien accompli leur mission et travaillé en bonne entente : ils ont même ramené des fruits !
  • Mais vient le temps du rapport devant Moïse, Aaron et tout le peuple. Voici leurs conclusions (que vous pouvez lire aux versets 27 –29 : « Nous sommes allés dans le pays où tu nous as envoyés. A la vérité, c’est un pays où coulent le lait et le miel, et en voici les fruits. 28  Mais le peuple qui habite ce pays est puissant, les villes sont fortifiées, très grandes ; nous y avons vu des enfants d’Anak. 29  Les Amalécites habitent la contrée du midi ; les Héthiens, les Jébusiens et les Amoréens habitent la montagne ; et les Cananéens habitent près de la mer et le long du Jourdain. ») .
  • Au positif : le pays est bien « de lait et de miel », donc conforme aux promesses de l’Eternel.
  • Au négatif : il est peuplé d’habitants redoutables, avec des cités fortifiés, et il y a même, dans une certaine région, des Géants. Donc il ne faut pas y aller, car la défaite est certaine et le peuple risque de mourir.

Caleb réagit alors, seul :

Nombres 13 : 30  « Caleb fit taire le peuple, qui murmurait contre Moïse. Il dit : Montons, emparons-nous du pays, nous y serons vainqueurs ! »

Il dit exactement le contraire des onze autres espions. Pourquoi ? Il a bien vu la même chose qu’eux, il sait qu’il y a des géants et des cités fortifiées. La différence est que Caleb croit à la Promesse de Dieu plus encore qu’à ce qu’il a vu de ses yeux. Il a une foi solide.

Le peuple se révolte et refuse de partir à la conquête de la Terre Promise, car ils ont peur de mourir (13 :31-14 :4). Ils veulent même remplacer leurs chefs Moïse et Aaron et retourner en Egypte. Les onze espions sont avec eux et leur donnent raison : c’est une révolution qui est en cours. C’est la suprême désobéissance : Dieu a fait sortir son peuple d’Egypte, l’a nourri et abreuvé pendant 40 ans, et voici qu’aux portes de la Terre qu’il leur a promise, ils trahissent la promesse et veulent repartir. Ils n’ont aucun foi, ils n’ont rien retiré de leur vie d’hommes et de femmes libérés de l’esclavage. C’est un échec terrible pour Moïse. Et seuls deux homme se rangent encore à ses côtés : Josué et Caleb. Le chien, celui qui ne valait sans doute pas grand-chose aux yeux des autres tribus, se révèle être « animé d’une autre esprit », qui est celui de la foi en Dieu. Josué et Caleb, argumentent positivement face au peuple en révolte :

Nombres 14 : 6 « Et, parmi ceux qui avaient exploré le pays, Josué, fils de Nun, et Caleb, fils de Jephunné, déchirèrent leurs vêtements,

7  et parlèrent ainsi à toute l’assemblée des enfants d’Israël : Le pays que nous avons parcouru, pour l’explorer, est un pays très bon, excellent.

8  Si l’Eternel nous est favorable, il nous mènera dans ce pays, et nous le donnera : c’est un pays où coulent le lait et le miel.

9  Seulement, ne soyez point rebelles contre l’Eternel, et ne craignez point les gens de ce pays, car ils nous serviront de pâture, ils n’ont plus d’ombrage pour les couvrir, l’Eternel est avec nous, ne les craignez point ! »

Deux hommes de foi seulement, face à des milliers d’incrédules ou de faibles dans la foi.

C’est alors que Dieu prononce les paroles terribles sur le jugement qui va frapper les Hébreux de plus de vingt ans. La réalisation de la promesse se fera avec une génération nouvelle. Jugement terrible, mais que nous devons bien comprendre au plan symbolique qui nous intéresse : Ils ont eu 40 années pour apprendre à marcher par la foi, à faire confiance à Dieu, à le remercier pour les miracles qu’il a accomplis pour leur survie. Ils n’en ont rien tiré. Chacun de nous doit faire aussi son propre bilan, surtout au soir de sa vie : qu’avons-nous retiré des grâces de Dieu ?

Caleb a 40 ans quand il accomplit cette mission et cet exploit spirituel qui lui donne la vie. Il est un homme dans toute la force de l’âge. Il va donc participer à la conquête de Canaan et voir s’accomplir la parole prophétique de Dieu donnée à Moïse.

Caleb et la promesse de Dieu

Je pourrais arrêter là ma prédication : il y a suffisamment d’enseignements pour nous aujourd’hui dans ce que nous venons de méditer ensemble. Mais je ne résiste pas à vous dévoiler la suite. Nous retrouvons Caleb bien plus tard, quand la conquête est bien amorcée et que le partage des terres peut avoir lieu. On retrouve Caleb dans la commission qui a été nommée pour assurer un partage équitable à chaque tribu :

Nombres 34 : 17  « Voici les noms des hommes qui partageront entre vous le pays : le sacrificateur Eléazar, et Josué, fils de Nun.

18  Vous prendrez encore un prince de chaque tribu, pour faire le partage du pays.

19  Voici les noms de ces hommes. Pour la tribu de Juda : Caleb, fils de Jephunné ; »

Il est le premier nommé et il est qualifié de prince de Juda. Il a donc réalisé une belle progression, il est devenu un pilier de sa tribu. Mais on va encore une fois voir sa foi en action un peu plus loin.

Josué 14 : 6   « Les fils de Juda s’approchèrent de Josué, à Guilgal ; et Caleb, fils de Jephunné, le Kénizien, lui dit : Tu sais ce que l’Eternel a déclaré à Moïse, homme de Dieu, à mon sujet et au tien à Kadès-Barnéa.

7  J’étais âgé de quarante ans lorsque Moïse, serviteur de l’Eternel, m’envoya de Kadès-Barnéa pour explorer le pays, et je lui fis un rapport avec droiture de cœur.

8  Mes frères qui étaient montés avec moi découragèrent le peuple, mais moi je suivis pleinement la voie de l’Eternel, mon Dieu.

9  Et ce jour-là Moïse jura, en disant : Le pays que ton pied a foulé sera ton héritage à perpétuité, pour toi et pour tes enfants, parce que tu as pleinement suivi la voie de l’Eternel, mon Dieu.

10  Maintenant voici, l’Eternel m’a fait vivre, comme il l’a dit. Il y a quarante-cinq ans que l’Eternel parlait ainsi à Moïse, lorsque Israël marchait dans le désert ; et maintenant voici, je suis âgé aujourd’hui de quatre-vingt-cinq ans.

11  Je suis encore vigoureux comme au jour où Moïse m’envoya ; j’ai autant de force que j’en avais alors, soit pour combattre, soit pour sortir et pour entrer.

12  Donne-moi donc cette montagne dont l’Eternel a parlé dans ce temps-là ; car tu as appris alors qu’il s’y trouve des Anakim, et qu’il y a des villes grandes et fortifiées. L’Eternel sera peut-être avec moi, et je les chasserai, comme l’Eternel a dit.

  1. Josué bénit Caleb, fils de Jephunné, et il lui donna Hébron pour héritage. »
  • Il vient rappeler les faits et réclamer la part de la promesse faite par Moïse de la part de Dieu. 45 ans ont passé avant que cette promesse puisse se réaliser, mais il est là, fidèle dans son attente, et l’heure est venue.
    • Dieu l’a particulièrement protégé : il a gardé toute sa vigueur, et à 85 ans il est en pleine forme et prêt à en découdre.
    • Que demande-t-il : une montagne ! soit un lieu dangereux et peu favorable à la culture. Il ne fait pas le choix de la facilité, mais de la foi. Il aurait pourtant pu se servir de son statut pour avoir un beau morceau de plaine fertile.
    • La suite montre qu’il fait la conquête de sa montagne et en élimine les fameux géants. Ce faisant, il anticipe un autre acte de foi d’un membre de la tribu de Juda qui abattra aussi un géant : David. La Bible nous dit, au verset 15 que le pays fut ensuite en paix.
    • Nous retrouverons plus tard souvent Caleb cité comme le propriétaire des terres autour d’Hébron, même si la ville elle-même fut donnée aux Lévites. Il y a en tout 37 mentions de ce « chien » dans la Bible !

Le « chien » Caleb , une source d’inspiration pour nous

Nous ne voulons ici que résumer quelques enseignements de cette vie :

  • Caleb appartient à la tribu de Juda, qui n’est pas exceptionnelle en ce temps, mais qui, par des hommes comme lui, donnera naissance à David et à Jésus, et deviendra la première du peuple d’Israël. Nous pouvons aujourd’hui choisir notre tribu, c’est d’ailleurs très à la mode, on est revenu à un monde tribal. Je choisis d’être de la tribu de Caleb. Voici un homme qui a su prendre des responsabilités jusqu’à en devenir un des princes. L’Eternel veut des hommes et des femmes qui sachent exercer des responsabilités et s’engager.
  • C’est un homme fiable, qui a accompli sa mission initiale avec sérieux. A ce stade-là il ne se distingue pas des onze autres espions. Mais, en réalité, il vit sa mission avec un autre regard que les autres. La suite du récit montre cette différence.
  • Les  onze autres ont plus peur des habitants qu’ils n’ont foi en la promesse. Caleb manifeste l’assurance de la foi en la Parole : « Nous serons vainqueurs ». C’est là que tout se joue. Il n’est pas un meilleur homme que les autres, mais il est un héros de la foi. Très curieusement, il n’apparaît pas dans le fameux chapitre 11 des Hébreux qui célèbre les hommes de foi. Est-ce un oubli ? Non : la réponse à cette omission est donnée au ch. 11, verset 39 : «  Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis,… » Caleb a obtenu ce qu’il a demandé car on le lui avait promis fermement.
  • La foi de Caleb lui permet de rester le même dans le temps. Si le corps peut vieillir, la foi peut et doit demeurer la même. Elle devrait même se fortifier par nos expériences.
  • Il a demandé un terrain difficile à cultiver (la montagne), encore habité par les Géants ; il va devoir batailler pour concrétiser la promesse. C’est toute l’histoire de notre vie, qui est combat pour la foi et la vérité jusqu’au bout.
  • Comme dans la parabole du bon grain et de l’ivraie, il y a une sélection et une élimination finales. Rappelons que les deux textes parlent symboliquement de l’Eglise, pas des peuples en général. Il y a un jugement final de l’Eglise et de chacun de ses membres, en fonction de leur œuvres. Ceci nous est répété dans le dernier livre de la Bible, celui de la Révélation, l’Apocalypse de Jean.

Conclusion :

Caleb ne renonce jamais. Comme un chien, il s’accroche à son os. La foi ne renonce jamais, mais elle sait attendre le temps de Dieu.

Croyons-nous vraiment la promesse de Dieu ? Les Géants du monde environnant nous effraient-ils ?

Onze hommes sur douze ont renoncé. Le combat de la foi est un combat difficile et sélectif. Le salut est à tous dans le peuple, mais beaucoup ne voient que le désert, pas la Terre Promise.

Je désire de tout cœur être un « chien ». Et vous ?

Jean-Michel Dauriac – juin 2020 .

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La foi et le triomphe du mal – Méditations de sortie de l’Arche 3

La version audio est là:

Lectures de base : Esdras 4 : 1-5 ; 24. version NEG.

« 1   Les adversaires de Juda et de Benjamin apprirent que les exilés bâtissaient un temple pour le SEIGNEUR, le Dieu d’Israël.

2  Ils s’approchèrent de Zorobabel et des chefs de famille et leur dirent : Nous bâtirons avec vous ; car, comme vous, nous cherchons votre Dieu, et nous lui offrons des sacrifices depuis le temps d’Asarhaddon, roi d’Assyrie, qui nous a fait monter ici.

3  Mais Zorobabel, Josué et les autres chefs des familles d’Israël leur répondirent : Ce n’est pas à vous et à nous de bâtir une maison pour notre Dieu ; nous bâtirons nous seuls pour le SEIGNEUR, le Dieu d’Israël, comme nous l’a ordonné le roi Cyrus, roi de Perse.

4  Alors le peuple du pays se mit à décourager le peuple de Juda et à l’intimider pour l’empêcher de bâtir ;

  • ils payèrent des conseillers contre eux, pour faire échouer leur projet, pendant tous les jours de Cyrus, roi de Perse, et jusqu’au règne de Darius, roi de Perse. […]

24  Alors s’arrêta l’ouvrage de la maison de Dieu à Jérusalem, et il fut interrompu jusqu’à la seconde année du règne de Darius, roi de Perse »

 Après avoir rétabli la communion avec Dieu par le culte, les Hébreux vont pouvoir poser les fondations du Temple. Lisons Esdras 3 : 8-11 : « 8 ¶  La deuxième année après leur arrivée à la maison de Dieu à Jérusalem, au deuxième mois, Zorobabel, fils de Shéaltiel, Josué, fils de Yotsadaq, avec le reste de leurs frères, les prêtres et les lévites, et tous ceux qui étaient revenus de la captivité à Jérusalem, commencèrent le travail et chargèrent les lévites depuis l’âge de vingt ans et au-dessus de surveiller les travaux de la maison du SEIGNEUR.

9  Et Josué, avec ses fils et ses frères, Qadmiel, avec ses fils qui étaient judéens, les fils de Hénadad, avec leurs fils et leurs frères les lévites, se chargèrent tous ensemble de surveiller ceux qui travaillaient à la maison de Dieu.

10  Lorsque les bâtisseurs posèrent les fondations du temple du SEIGNEUR, on mit en place les prêtres en costume, avec les trompettes, et les lévites, fils d’Asaph, avec les cymbales, afin de louer le SEIGNEUR d’après les indications de David, roi d’Israël

11. Ils louaient et célébraient le SEIGNEUR par le chœur : « Car il est bon, car sa  fidélité envers Israël est pour toujours ! » Et tout le peuple lança une grande acclamation, en louant le SEIGNEUR, parce qu’on posait les fondations de la maison du SEIGNEUR. (version NEG) » Enfin la mission glorieuse commence. Cela démarre par une grande joie, comme nous le rapporte le verset 11. Même si les plus anciens – il devait donc y avoir des personnes très âgées –, eux, pleurent en se souvenant du premier Temple et de sa destruction. C’est le temps de la restauration, c’est la fête. Il y a toujours de l’ambiance et de l’enthousiasme quand on démarre un grand projet. Et c’est humain, très humain. Cependant, il faut avoir une vision plus large et songer à l’ensemble de l’oeuvre. Ecclésiaste 7 : 8 nous dit : «  Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement… » Ne soyons pas des enfants. Poser la première pierre est toujours facile, remettre les clés au propriétaire en fin de chantier est plus ardu, mais aussi bien plus satisfaisant.

Retour à Sion. La Période du Second Temple.

Car, après ces débuts festifs, commencent les vrais difficultés. Ce sont les passages que nous avons lus au début de cette méditation.

Au verset 1, l’expression « Les ennemis de Juda et Benjamin » indique un contexte hostile. Malheureusement, le monde n’est pas vertueux, il est à l’image des hommes. Il faut être lucide, le peuple de Dieu a des ennemis, y compris dans ses voisins. Ce verset confirme d’ailleurs ce que nous avons dit à propos d’Esdras 3 :3, à savoir que les Hébreux, par crainte des populations locales, avaient d’abord restauré l’autel et le culte. C’est une des caractéristiques d’un esprit « réveillé » que d’être lucide et prudent. Or, ces ennemis apprennent quelle est la finalité du retour des captifs, rebâtir le Temple. Tant qu’ils ne savaient rien, ils ne se manifestaient pas concrètement. Mais lorsque le projet commence à devenir réel, avec la pose des fondations, leur hostilité devient visible. Nous devons savoir que, si nous annonçons notre intention de rebâtir le Temple aux gens de notre époque, cela va se passer ainsi. Mais que signifie donc « rebâtir le Temple » ?

Il s’agit, d’une manière ou d’une autre, de remettre Dieu au cœur de la cité. Non pas pour revenir en arrière, vers la chrétienté médiévale, vers la théocratie ou pour l’alliance de l’Eglise et de l’Etat. Mais pour proposer aux hommes et aux femmes de notre voisinage – notre pays, notre région, notre ville… – de découvrir la culte authentique, le bon, l’agréable et le parfait. Or, il y a énormément de personnes qui ne veulent pas de cela.

Voyons ce qui se passe à Jérusalem : le verset 2 du chapitre 4 nous décrit la démarche des ennemis. Ils viennent proposer aux Hébreux de bâtir avec eux, car, disent-ils : « nous invoquons votre Dieu. » Voici le piège de la séduction : ce ne sont donc pas des ennemis, ils ont la même foi et accomplissent le même culte. Ce piège est aussi vieux que la tentation du Serpent dans le jardin d’Eden. « Dieu n’a-t-il pas dit ? » dit le serpent. Sous entendu : je suis avec vous, je sais ce que Dieu a dit et veut. Eve et Adam n’ont pas su déjouer cette ruse et ils ont alors découvert qu’ils s’étaient distanciés de Dieu par leur désobéissance. Si les Hébreux acceptent avec joie la proposition des ennemis, ils passent à côté de leur mission. Ils se laissent berner par un pseudo-discours religieux. Aujourd’hui ce discours des ennemis existe, il est omniprésent chez les marchands de syncrétisme, les gourous d’un faux oecuménisme, les vendeurs de zénitude et de développement personnel. Il est aussi chez certains politiques qui draguent les voix chrétiennes. Ils usent tous des mêmes ruses, mettent en avant Dieu et la foi. Et il est facile de se laisser berner. Je ne vais pas ici vous détailler les exemples bibliques de ce genre de piège, mais il y en a beaucoup, tant dans la Bible juive que dans le Nouveau Testament.

Comment réagir ? Faut-il passer pour des sectaires, des réactionnaires, des esprits obtus, alors que le discours dominant – mensonger, rappelons-le – est irénique et universaliste autant que relativiste. Oui, il faut oser être fidèle à la révélation et à la mission donnée par le réveil de l’esprit.

Le verset 3 montre que les chefs des Hébreux ont été éclairés et ont bien marqué leurs différences. Ils ont rappelé l’Edit de Cyrus, la suprême autorité terrestre. Ils avaient conscience de leur responsabilité et ne se sont pas laissés endormir par des discours trompeurs.

Quand nous sommes ainsi sollicités, pour nous fondre dans un grand tout qui a l’apparence de la piété, mais qui en est en réalité la négation de fond, soyons fermes sur nos convictions. Il ne s’agit nullement d’un manque d’amour, mais de fidélité à ce qui nous sauve : la Parole de Dieu donnée aux hommes. Jean a dit, dans son épitre, ch. 4, versets 1 et 2 : « 1   Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde.

2  Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu : tout esprit qui se déclare publiquement pour Jésus-Christ venu en chair est de Dieu. (version NEG) »

Seul l’Esprit de Dieu peut éprouver les esprits. L’homme charnel se laisse berner par l’esprit séducteur des discours aimables du monde. L’homme spirituel – celui qui a l’esprit « réveillé »  – voit l’esprit à l’œuvre derrière les belles paroles de séduction. Les Hébreux ont su discerner cela, par leur esprit en éveil. Les voici donc sauvés de ce piège, si tentant. Est-ce fini ?

Bien sûr que non, car l’esprit des ennemis ne peut renoncer. Mais quel est donc cet esprit si dangereux ? Allons encore en 1 Jean 5 :19 : « Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est au pouvoir (ou gît sous le pouvoir) du Malin. » Il s’agit donc d’une lutte entre deux esprits. Celui de Dieu – qui nous assure que nous sommes à lui – et celui du Malin, qui n’est pas un Dieu du mal. En Hébreu, ce mot « malin » veut dire « adversaire, accusateur », et en grec, c’est le mot « diabolos – diable », qui signifie : le diviseur, le dénonciateur. Ce discours trompeur se présente sous le masque de l’unité de la foi pour diviser Dieu et son peuple. Ne craignons pas d’être fermes et de refuser tout compromis. Ceci ne nous empêche nullement d’être fraternels et pleins d’amour pour ceux qui sont sous l’emprise de cet esprit. Car nous n’avons nulle supériorité, nul avantage supplémentaire, nous ne sommes pas les auteurs de notre éveil et de notre salut. Nous avons simplement accepté de nous laisser réveiller. Pour établir le culte vrai aux yeux du monde afin qu’il ait le choix de la vie.

Les versets 4 et 5 montrent que les ennemis tentèrent de décourager le peuple, de l’intimider. Puis de le corrompre. Cela dura plusieurs années, si l’on se réfère à la chronologie des faits. La lutte a donc été longue et harassante pour les missionnés de Dieu. Ne croyons pas que nous échapperons à la lutte si nous affichons clairement la bannière de Dieu : toute la Bible nous atteste du contraire. Marcher et bâtir avec Dieu, c’est combattre sans cesse contre l’une ou l’autre des attaques du diviseur.

Cette lutte est remontée jusqu’à l’Empereur, à plusieurs reprises. Les Hébreux furent dénoncés comme préparant une révolte – lire les versets 6 à 24 du chapitre 4. Les arguments choisis ont fait mouche et Artaxerxès y fut sensible. Le verset 24 montre le coup d’arrêt du projet du Temple. Triste défaite. Mais que fait donc Dieu ? Pendant près de 10 ans, rien. Alors, où est la morale, où est la victoire ? le mal a triomphé. A quoi a servi l’esprit, la lucidité et le culte pratiqué ? A vues humaines, à rien. Celui qui sonde la Bible et la vie des hommes et des femmes de Dieu dans l’histoire de l’Eglise universelle sait que cela arrive souvent. Parfois Dieu semble nous abandonner.  Dans le célèbre chapitre 11 de la Lettre aux Hébreux, l’auteur écrit à propos de tous ces individus qui ont espéré et vécu par la foi :

« Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis. »  Dieu serait-il menteur ? Ce verset met en lumière la différence de temps entre les hommes ou Dieu. Les hommes peuvent avoir l’impression d’être laissés seuls. Le grand mystique Jean de La Croix appelait ce temps de lutte « la nuit ». Nous avons vu aussi Job passer par là. Seule la foi peut alors nous aider. Je reprends pour terminer la parole de Qohélet citée plus haut :

« Mieux vaut l’aboutissement d‘une affaire que son commencement. »

Nous verrons l’aboutissement dans les prochaines méditations

Jean-Michel Dauriac – juin 2020.

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