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Catégorie : coups de gueule

Michaël jackson est mort; et alors?

Vendredi 26 juin 13 h 30 – je viens de suivre deux journaux télévisés nationaux (FR3 et TF1) qui ont fait des éditions spéciales sur la mort du « roi de la pop », Michaël Jackson. On atteint ici l’apogée de la société du spectacle décrite avec tant de talent par Debord. Niaiserie et sentimentalisme cucu garantis.

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Une mort étalée comme le fut sa pauvre vie. On célèbre le roi et on oublie que le roi était nu, misérable et détraqué. Bien sûr il ne fut pas condamné! Mais tout le monde sait qu’il était coupable puisque’il a lui-même reconnu ses penchants pédophiles. Alors on zappe rapidement d’une phrase du type: « bien sûr, c’était une personnalité complexe et controversée. » Non ce n’est nullement cela. Michaël Jackson était un homme malade et de multiples pathologies. Sa vie fut une suite de renoncements et d’erreurs. Je frissonne quand j’entends le micro trottoir de TF1 et un noir de New York disant « Il est un modèle pour nous tous! ». Au secours Obama! Tes frères sont devenus fous! Jackson ne restera que comme un bon danseur et un showman, interprète de tubes rythm’n blues calibrés pour le marché mondial. Rien à voir avec Ray Charles ou James Brown, encore moins avec Miles Davis, trois autres stars mondial de la négritude afro-américaine et qui, eux, n’avaient pas honte de leur couleur de peau!

Michaël Jackson est mort, et hier « Le Monde » annonçait un milliard de sous-alimentés chroniques, ce qui signifie que chaque jour des milliers d’enfants noirs meurent dans l’indifférence totale des fans de pop music.  Michaël Jackson est mort, fin d’une vie pitoyable; laissons sa famille à sa douleur et gardons la mesure: il s’agit d’un fait divers. Rien qu’un fait divers qu’un autre fait divers chassera ce soir ou demain aussi vite que les médias en auront besoin. Il restera les disques et la nostalgie d’une chimère, d’un homme qui ne sut ni ne voulut jamais devenir adulte. Bel exemple pour nos sociétés en crise!

Ya basta!

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Le dernier attrape-gogos de Sarkozy : le « Grenelle de l’environnement » !


Alors que la casse réelle des derniers éléments de l’État-Solidaire gaulliste est commencée à marche forcée, la « com » du Président continue à déployer ses écrans de fumée pour populo anesthésié. Étonnant comme rien ne bouge. Comme si l’ensemble de la classe politique et une bonne partie de l’opinion publique avait été lobotomisée. Le président s’agite, en bon hyperactif et mégalomaniaque pathologique, occupe les médias qui sont pour la plupart à sa botte, comme subjugués par l’énergie suspecte du parvenu à son but. On imagine aisément jusqu’où ils auraient pu aller avec le vrai Napoléon en face d’eux. Bref, nous vivons une drôle d’époque. Une sorte d’enterrement consensuel de la démocratie, alors que les gouvernements s’en gargarisent.

Notre bon président à une méthode sûre : faire diversion, allumer des feux pour occuper l’opinion, pendant que les affaires sérieuses et tragiques sont réglées en cachette et apparaissent seulement au grand jour quand les textes sont passés. Voici la conception de la démocratie de Nicolas Sarkozy.

Le dernier de ces amuse-nigauds s’appelle le « Grenelle de l’environnement ». Il était destiné à divertir l’opinion pendant au moins quatre mois. Au départ, l’animateur avait été choisi avec une classe particulière. Un  ancien premier ministre converti à l’écologie lors du « chemin de Québec ». Las, l’homme qui n’a jamais eu beaucoup de talent pour attirer la sympathie, a réussi à se faire battre aux élections législatives dans sa bonne (ex-) ville de Bordeaux. Exit Alain « la classe ». Bonjour au clown de remplacement : Jean-Louis Borloo. Armé de non-convictions écologiques, l’homme qui a conseillé Bernard Tapie orchestre maintenant le show : il consulte, organise des groupes de travail et doit faire croire qu’il va se passer une véritable révolution au mois d’octobre dans le domaine de l’écologie.

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Bon, il y a quelques bavures gênantes, comme cette virée médiatique au Groenland avec le long-courrier bourré de « people » et de scientifiques pour constater que la glace  fond plus vite que prévu ! Mais comme il est un « bon client », cela passe presque inaperçu. Le talent clownesque de Borloo (il n’a même pas besoin de se grimer, il a le masque de l’Auguste naturellement) occupe télé, radio et presse écrite.

Mais lorsque nous prenons la peine de vraiment regarder ce qui ressort des propositions et diverses déclarations, il est évident que tout relève du pétard mouillé. Et il ne peut absolument pas en être autrement, quel que soit l’animateur-Auguste retenu pour cette superproduction.

Les articles un peu sérieux font état de divergences irréductibles entre les écologistes divers et les partenaires représentant les activités de la société. Les crétins verts se réjouissent de ce qu’il leur semble que le diagnostic est partagé et la prise de conscience en marche ! Baudruches sans cervelles : je n’aurais moi-même aucune peine à faire reconnaître  à un patron qu’il y a beaucoup de pauvres ou de chômeurs ou à un fasciste du F. N. qu’il y a beaucoup d’étrangers en France ! Mais après, bernique !

Le « Grenelle » a déjà un nom stupide : cette référence à une pseudo-négociation soixante-huitarde est contraire à tout ce que Sarkozy pense de cette période. Peu lui importe. Le symbole seul compte. Alors bande de ratatinés de la critique, esprits simples (et non simples d’esprit), laissez-moi vous rappeler que tous les historiens sont d’accord sur un fait concernant les « accords de Grenelle » de 1968 : leur bénéfice réel a été gommé en quelques années pour les travailleurs, qui ont perdu aussi vite ce qu’ils avaient cru gagner que leur leaders syndicaux avaient été prompts à les trahir dans la grève générale. « Grenelle » est, de fait, un non-événement historique. Et de ce point de vue-là, bien sûr sans le savoir, Sarkozy a fort bien choisi son vocable ! Le « Grenelle de l’environnement » est d’ores et déjà un non-événement. Circulez, y a rien à espérer ! Comme les « Sommets de la Terre », « de Kyoto » de « Johannesburg » les « la maison brûle et les gens regardent ailleurs » de l’inénarrable Chirac. Cocktails, canapés, réunions et pour accoucher, in fine, d’une souris.

Maintenant, lecteur, je vais te dire pourquoi il ne peut rien sortir de cette réunion, sauf de nouvelles charges pour le peuple de France :

les acteurs du capitalisme français ont des intérêts vitaux consubstantiellement contraires à une démarche de raison envers la planète.

            On ne peut envisager de vrais changements que s’il y a remise en cause de tout ce qui sous-tend ce gâchis suicidaire. Cela s’appelle la triade « libéralisme économique-capitalisme-antagonisme de classes ». Désolé pour les mots qui fleurent bon les années politiques ! Le constat a été fait par des esprits supérieurs totalement ignorés il y a plus de 30 ans (Castoriadis, Ellul, Dumont, Charbonneau…).

Je le redis, la seule chose qui va sortir du « Grenelle de l’environnement » sera un accroissement de charges pour la masse populaire, au nom de « l’urgence de la situation » et des « nécessaires sacrifices communs » pour la survie « des générations futures ». Cela fait des millénaires que ce sont les mêmes qui font les sacrifices et les mêmes qui les leur imposent. Il suffit de bien connaître l’histoire du monde.

Seule une remise en cause extrêmement douloureuse de notre système économique, de la croissance-religion, de notre mode de vie absurde à maints égards, de nos rapports aux pays pauvres du monde… peut amorcer une vraie « révolution » qui remette l’homme à sa place. Or, toute la force conjuguée des médias, des politiques, du système éducatif et de la culture dominante vise au contraire à dépolitiser le peuple. La nullité du choix de mai 2007 est une forme de consécration. Ségolène ou Nicolas. Version maternelle contre version bonapartiste du même accord au système mondial. Où est le choix ?

Ce sont nos vies propres qui doivent changer en profondeur et pas « la société », qui est un bel alibi. Nous sommes destinés à vivre ensemble, mais pas en individus égoïstes juxtaposés. Ce que Sarkozy propose est le culte des intérêts particuliers, et d’abord le sien propre. Par cascade, tout le monde agit de la même manière. L’important, c’est moi ! Ce qui est vital est mon « développement personnel », mon « épanouissement ». Déconfiture sociétale, détricotage des rapports interpersonnels, juridicisation des conflits, repli sur la famille la plus racornie qui soit. Voilà notre société.

Et Sarkozy, pendant que le « Grenelle » amuse les gogos, démantèle à tour de bras la santé, l’éducation, le travail. Ce qui doit être examiné, ce sont les faits réels, pas les discours. Ce type est dangereux et ses spadassins itou. Ce système politique français et européen nuit dangereusement à la santé physique et morale des peuples.

Mais je dois avoir l’esprit mal tourné. Quand tu auras travaillé plus, plus longtemps pour mourir plus tôt de ton cancer sociétal, il sera trop tard.

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Quel beau guerrier, ce Sébastien Machin!

Il ne fait pas bon être non-violent ou pacifiste en ce moment! Malheur à celui qui ne sait pas éviter la Coupe du Monde de Rugby! Il est dit, comme en 1998 avec la Coupe du monde de football que tout le monde doit s’y intéresser. Le concours de publicités et de sponsoring devient complètement absurde: « Torchez-vous donc les fesses avec Motus, le papier hygiénique officiel du XV de France! »  Mais, après tout, il est encore possible de passer à peu près à travers, si l’on n’allume jamais ni radio, ni télévision, si l’on ne va pas au cinéma, si l’on ne lit aucun journal quotidien ou magazine, si l’on ne lève pas les yeux vers les panneaux ou les murs publicitaires, si on ne va pas faire ces courses etc..

Mais ce qui motive mon coup de gueule aujourd’hui est quelque chose qui me gonfle depuis longtemps et qui finit par éclater. Il s’agit de la comparaison permanente des sports collectifs avec la guerre. Quand on veut qualifier un magnifique joueur du XV de France, le plus beau compliment qu’un de ces connards de commentateurs sort est du style:  » Quel fabuleux guerrier, ce Sébastien Machin! »Et tous les auditeurs-téléspectateurs d’acquiescer in-petto: « Quel beau guerrier, ce Sébastien Machin! ». Et le lendemain matin, dans le métro, le tramway, les bus ou les cours de bahut, qu’entend-on, lorsqu’on laisse traîner une oreille?: « Quel beau guerrier, ce Sébastien Machin! » .Voici résumée en trois phrases la force de l’abrutissement de masse. Voici comment des peuples plutôt pacifiques et cultivés sont capables de partir presque comme un seul homme à la guerre en bavant de haine contre des hommes qu’ils ne connaissent pas et qui ne leur ont personnellement rien fait.

Alors je dis haut et fort que j’en ai ras le pompon d’entendre ces métaphores guerrières qui laissent entendre que le sport c’est la guerre. Si c’est effectivement cela, alors sans moi et vive la maxime de Pierre Desproges: « Un bon sportif est un sportif… mort ».

Mais si le sport est une façon de se dépasser personnellement, si c’est une école de volonté, d’abnégation et de solidarité, alors disons plutôt:  » Quel magnifique compétiteur que ce Sébastien Machin! » Exalter la volonté et le courage dans le désir de gagner n’est pas en soi dommageable si ceux qui jouent savent que ce n’est rien d’autre qu’un jeu. Si ceux qui encouragent le savent aussi. je ne suis pas vraiment convaincu que ce soit le cas général! Mais faisons crédit au sport et aux sportifs de ces qualités. Arrêtons de répéter ces propos ineptes et violents qui banalisent l’inacceptable. La guerre est une immonde saloperie, il n’y a pas de guerre juste, pas de guerre propre, tout au plus parfois des guerres inévitables pour survivre. Toute guerre est un échec de l’hominisation. Il faut être le dernier des crétins ou des manipulateurs pour y voir de la grandeur. Même si parfois des hommes y dévoilent un héroïsme admirable, ils ne le doivent pas à la guerre mais à l’humanité qui habite en eux.

La guerre n’est pas un sport de haut niveau; le sport n’est pas une guerre de basse intensité. Un sportif qui a la grinta n’est pas un guerrier ou un « tueur », comme je l’ai souvent entendu dire à ces débilos de journaleux sportifs, croisements illégitimes de Mussolini et de Darwin!

A bon étendeur, salut!

 

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