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Catégorie : Bible et vie

Le paraclet, cadeau de Dieu à ses enfants -ses qualités et ses missions

 

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Le culte qui nous rassemble ce matin est tout entier tourné vers le sacrifice de Jésus et la Grâce, sans lesquels nous ne pourrions avoir accès à Dieu le père, qui est, par nature le Tout-Autre, l’inconnaissable. Ce sacrifice permet la réconciliation des hommes avec Dieu et la mise en œuvre des promesses que Jésus nous a faites, dont celle de ne pas nous laisser orphelins sur cette terre.

 

Partie 1

 

. Nous allons revenir sur les propres paroles de Jésus dans l’Evangile de Jean, aux chapitres 14,15 & 16, où il dévoile à la fois son destin et les promesses à ceux qui croiront en lui.

 

Lisons quelques paroles du Christ à ses disciples :

 

Jean 14 : 16-17

 

« 16  Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous,

17  l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. « 

 

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Ce premier texte nous montre le lien étroit entre les trois composantes de la Trinité. Jésus est celui qui demande au Père de nous envoyer l’Esprit.

Le mot  traduit par consolateur ou défenseur  est « parakletos » en grec, que l’on a d’ailleurs traduit parfois par le mot « Paraclet » en Français. Le sens premier de terme grec est :  celui qui défend, qui console ou qui intercède. Il avait aussi le sens concret d ‘avocat. La promesse de Jésus est donc d’envoyer un « autre » consolateur, pour le remplacer Lui. Jésus ne veut pas laisser ses disciples seuls. Le paraclet est appelé à demeurer pour toujours près des humains, il est un cadeau permanent.

Dans le second verset nous avons deux autres informations capitale : ce paraclet, ou Esprit-Saint est  « L’Esprit de la vérité ». Ici, le mot traduit par esprit est « pneuma » qui est le souffle divin, l’équivalent de ce qui se manifeste au début de la Genèse (Ruah en hébreu). Il y a donc une notion capitale dans cette aide, c’est de nous éloigner du mensonge et de la tromperie ; le paraclet est lui-même porteur du vrai. Car il est animé du souffle créateur de Dieu lui-même.

Cet esprit ne peut être reçu n’importe comment et par n’importe qui. Les non-croyants ne le voient pas (car il est invisible à l’œil humain évidemment), il n’est pas concret, palpable, immatériel, il heurte donc un monde matérialiste qui dénie souvent l’existence du spirituel. Les non-croyants ne le connaissent pas, ils n’ont pas de relation intime possible avec lui, il leur est étranger.

Il y a donc une condition préalable à sa réception, c’est de croire en Jésus. C’est la clé qui permet alors de recevoir à demeure ce paraclet pour toujours et en nous. Cette dernière qualité est extrêmement importante. Elle signifie que l’Esprit réside dans notre propre vie ; Nous somme theophoros « porteurs de Dieu » par le Saint-Esprit qui demeure en nous. Quelle bénédiction, mais aussi quelle responsabilité.

 

Partie 2

 

Jean 14, Verset 26 :

 

Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.

 

 

Ce verset nous dévoile un nouvel aspect du paraclet : il « nous enseignera » toutes choses et « nous rappellera » celles qui ont été dites . Le paraclet a donc une double mission en nous : celle de nous enseigner tout ce qui concerne les choses de l’esprit et d’entretenir en nous la mémoire de l’Evangile. Le paraclet est un pédagogue spirituel qui sait former chacun de nous à son niveau.

 

Jean 15 : 26-27

  Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi;

27  et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement.

 

 

Ici encore, nous avons à la fois la réaffirmation de l’esprit de la vérité et une nouvelle mission du paraclet pour nous ; Il « rendra témoignage de moi » & « vous rendrez témoignage ». Les deux choses sont étroitement liées. Parce que le paraclet porte en nos vies et nos esprits la preuve vivante de l’existence de Dieu et de Jésus, il nous rend capable à notre tour de porter un témoignage fécond. Souvenons-nous de ce verset bien connu «  Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » Matthieu 12 :34 . C’est parce que nous sommes remplis de la certitude de l’esprit que nous pouvons rendre un témoignage vivant.

 

Partie 3

 

Nous arrivons au chapitre 16 de Jean qui synthétise tout ce qui a été dit précédemment.

 

Jean 16 :7-11

 

  Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai.

8  Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement:

9  en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi;

10  la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus;

11  le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé.

 

 

 

Ici Jésus lie clairement sa mort et le don du paraclet. On peut imaginer la stupeur des disciples à ces paroles, surtout quand Jésus affirme que c’est « avantageux » pour eux. Cela fait partie de ces paroles « scandaleuses  de Jésus qui ne peuvent se comprendre que par l’Esprit. Seule la mort de Jésus a rendu possible la venue du Saint-Esprit sur terre. Jésus s’est incarné pour un temps, puis il est mort et ressuscité, le paraclet nous est donné pour toujours, alors que Christ est pour toujours aussi notre intercesseur invisible auprès du Père. On retrouve d’ailleurs pour désigner Jésus dans le I Jean 2 : 1 le mot « Parakletos »

« Mais si quelqu’un vient à pêcher, nous avons un défenseur (parakleton) auprès du Père, Jésus-Christ, qui est juste ».

Nous avons donc deux défenseurs, un sur terre et en nous le paraclet-Esprit-Saint et un autre près de Dieu, Jésus-Christ.

Et ceci nous ramène à un autre attribut de l’Esprit rencontré dans les deux versets que nous venons de lire : Il doit convaincre le monde de trois choses : de péché par l’ignorance de Jésus, de Justice, car Jésus est le seul juste qui peut intercéder pour nous, ce qui renvoie au verset de l’épitre de Jean ; de jugement, car l’Esprit sépare le bien du mal par la vérité qui l’habite. Le paraclet est une force de conviction pour la conviction de péché et la repentance des hommes éloignés de Dieu. Nous n’avons pas par nous-mêmes cette force de conviction, mais par l’Esprit qui habite en nous nous pouvons la manifester. Mais sachons toujours garder notre humilité.

Partie 4

 

Jean 16 :13-14

 

13 Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir.

14  Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera.

 

Enfin, Jésus explicite un peu ce que peut signifier pour nous « Esprit de vérité ». Il est destiné à nous « conduire dans la vérité ». Le vrai est ce qui est bien aux yeux de Dieu. Marcher dans la vérité et la dire, c’est faire le bien. C’est porter la parole qui nous vient du pneuma, simplement être intermédiaire entre l’esprit-Dieu et les hommes. Ce qui implique une disponibilité et une marche personnelle dans le bien que l’on appelle la sanctification en terme dogmatique, que les philosophes grecs appelaient par exemple, l’ascèse.

Au final, le Saint-Esprit est au service de la glorification de Jésus, dont le sacrifice et l’œuvre incarnée prennent tout leur signification par l’enseignement perpétuel de l’Esprit.
Le Saint-Esprit va se manifester sous des formes particulières à chacun de nous et pour le bien de l’Eglise, par les dons spirituels. Ce doit être l’aspiration permanente de nos vies, comme le dit Paul aux Corinthiens, en 1 Corinthiens 12 :31.

« Aspirez aux dons les meilleurs. »

 

 

 

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L’amour, pilier de la foi chrétienne

 

Introduction

 

La chanteuse Natasha St Pier vient de sortir un album sur les textes écrits par Sainte Thérèse de Lisieux, appelé « Vivre d’amour ». Etrange objet dans un monde comme le nôtre !

 

Mais que de malentendus autour de ce mot !

 

Le mot amour (ou son équivalent mondial love) est mis à toutes les sauces, pour tous les sujets.

L’amour-sentiment est dévalué par sa banalisation, notamment sur les nouveaux médias ; or l’amour est un sentiment fort, voire extrême.

L’amour physique, l’acte d’amour, est humilié par la pornographie omniprésente, première source de gain sur Internet.

L’amour filial et maternel est souvent caricaturé, ridiculisé : la fête des mères aura-t-elle encore un sens, avec la nouvelle loi dite du MPT ? Qu’y-a-t-il de plus fort que l’amour d’une mère pour son enfant et réciproquement ? Où allons-nous avec ces nouvelles règles de l’adoption et du mariage ?

Nous vivons dans un monde qui ignore le vrai sens de l’amour et qui est souvent, très souvent, sans amour du tout.

La foi chrétienne est toute entière fondée sur l’amour.

 

Au commencement du monde, il y a un acte de création qui est amour et confiance.

 

Genèse 1 :31 :  Dieu vit alors tout ce qu’il avait fait, et voici: c’était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin: ce fut un sixième jour. 

 

Dieu est satisfait et confiant dans son œuvre. Il a foi dans sa création. Mais celle-ci chute à travers la créature la plus proche de Dieu. Et Dieu réalise un second acte d’amour : il envoie son fils unique.

 

Jean 3 : 16 : Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle.

 

Son sacrifice est la pus grande preuve d’amour possible :

 

Jean 15 :13 : Il n’y a pour personne de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. 

 

La NS dit « se défait de sa vie pour ses amis ».

 

Nous avons choisi de servir un Dieu et un Christ qui nous donnent l’exemple de l’amour sublime. Qu’en est-il pour nous ?

Le texte le plus complet et le plus profond sur ce sujet se trouve dans le chapitre 13 de la première épitre aux Corinthiens/. Les théologiens l’ont appelé « L’hymne à l’amour », bien avant Edith Piaf et sa chanson.

 

Avant de le lire, rappelons qu’en Grec il existe deux mots distincts pour l’amour :

 

Agapé qui désigne un amour attentionné, un fort intérêt, quelque chose de profond et de multidimensionnel. C’est le mot biblique des Evangiles et des Epitres.

 

Eros qui est l’amour-passion entre deux êtres, beaucoup plus charnel et moins profond que l’agapé.

 

Lisons ce chapitre 13 en le divisant en sections thématiques :

 

Versets 1 à 3 : l’agapé et mes œuvres personnelles

 

1 Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas l’amour, je suis du bronze qui résonne ou une cymbale qui retentit. 

2  Et quand j’aurais (le don) de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. 

3                    Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture (des pauvres),  quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas l’amour,  cela ne me sert de rien.

 

Je ne puis rien faire qui se substitue à l’amour et qui puisse agir comme lui. Tout ce qui est fait sans cet agapé est creux comme une cymbale qui sonne. Tout le religieux sans amour est de même nature, de même que tout l’humanitaire ou les bonnes œuvres. La clé qui valide tout cela est cet amour spirituel.

 

Versets 4 à 7 : Les qualités propres à l’agapé :

 

4  L’amour est patient, l’amour est serviable, il n’est pas envieux; l’amour ne se vante pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, 

5  il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne médite pas le mal, 

6  il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité; 

7  il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. 

 

Cet amour est ici personnifié, on dirait anthropomorphisé, c’est-à-dire traité comme un humain. Le procédé est donc clair ; il s’agit de nous montrer quelle est la conduite de celui qui est habité par cet agapé. C’est l’esprit de ce que Notre Seigneur décrit dans Matthieu 5, au début du Sermon sur la Montagne. Les Béatitudes sont une autre forme de présentation de l’Agapé. Vaste programme !

 

Versets 8 à 12 : L’agapé, seule œuvre vraiment accomplie

 

8  L’amour ne succombe jamais. Que ce soient les prophéties, elles seront abolies; les langues, elles cesseront; la connaissance, elle sera abolie. 

9  Car c’est partiellement que nous connaissons; c’est partiellement que nous prophétisons; 

10  mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel sera aboli. 

11  Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j’ai aboli ce qui était de l’enfant. 

12                Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière confuse, mais alors, nous verrons face à face; aujourd’hui je connais partiellement,  mais alors, je connaîtrai comme j’ai été connu. 

 

Seul l’agapé est à notre portée dans sa plénitude. Tout le reste est partiel et éphémère. Or, nous nous attachons souvent plus à cet éphémère qu’au fondement révélé complet de l’agapé. L’amour seul peut nous introduire dans l’au-delà du miroir dont parle Paul.

 

Verset 13 : Une hiérarchie spirituelle où triomphe l’agapé

 

13                Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l’espérance, l’amour;  mais la plus grande, c’est l’amour. 

 

Les trois piliers de notre vie spirituelle sont là ; et il est formidable de voir que le premier est l’amour, celui qui est accessible à tous par le travail spirituel, celui qui porte les fruits les plus visibles et les plus doux pour nos prochains.

 

Cet hymne extrêmement riche mérite d’être lu et relu régulièrement sans le routiniser. Pourquoi pas l’apprendre par cœur et se le réciter, comme les Béatitudes, le Notre Père ou le psaume 23 ?

 

Thème 2 : Comment accéder à cet amour ?

 

Galates 5 : 19 à 24 

19  Or, les oeuvres de la chair sont évidentes, c’est-à-dire inconduite,  impureté, débauche, 

20  idolâtrie, magie, hostilités, discorde, jalousie, fureurs, rivalités,  divisions, partis-pris, 

21  envie, ivrognerie, orgies, et choses semblables. Je vous préviens comme je l’ai déjà fait: ceux qui se livrent à de telles pratiques n’hériteront pas du royaume de Dieu. 

22  Mais le fruit de l’Esprit est: amour, joie, paix, patience, bonté,  bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi; 

23  la loi n’est pas contre de telles choses. 

24                Ceux qui sont au Christ-Jésus ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. 

 

L’amour est le premier fruit de l’Esprit. Il faut donc rechercher la plénitude de l’Esprit pour en manifester les fruits.

 

Ephésiens 3 : 14 à 19

 

14 C’est pourquoi, je fléchis les genoux devant le Père, 

15  de qui toute famille dans les cieux et sur la terre tire son nom, 

16  afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur; 

17  que le Christ habite dans vos coeurs par la foi et que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour, 

18  pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, 

19                et de connaître l’amour du Christ qui surpasse (toute) connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu. 

 

C’est par la connaissance de Jésus que nous pouvons accéder à son amour.

 

Pour aimer de cet agapé, il faut donc cultiver l’Esprit saint et toujours mieux connaître Jésus. Cela passe par deux moyens parallèles et complémentaires :

 

La vie chrétienne personnelle, fondée sur un travail régulier dont les outils sont la prière, la lecture de la Parole de Dieu et uen pensée renouvelée permanente (Romains 12 :1-2)

 

La vie chrétienne communautaire dans l’église locale et le sentiment d’appartenir à l’Ecclesia unique et universelle dont la tête est Jésus-Christ.

 

Si nous avons ces deux piliers, nous sommes sur le chemin de l’amour.

 

 

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Le changement, c’est quand?

Le changement, c’est quand?

 

Introduction

 

Depuis 200 ans  environ (1789), la pensée du monde établit le changement comme composante du Progrès. Le changement est investi d’une valeur positive (comme le progrès) et sa permanence rejoint le système de la société de consommation. Il faut donc changer pour être dans le mouvement de l’Histoire et aller vers toujours plus de Progrès. Nous avons là une rupture avec une certaine fixité des temps anciens.

 

Nous allons nous poser quelques questions à partir de l’actualité récente qui a mis le changement sur le devant de la scène, depuis la campagne électorale de ce printemps. Le recours au « changement » a un côté magique ou miraculeux..

 

Quel est  ce changement dont on nous parle aujourd’hui ? (retour rapide sur l’actualité des six derniers mois)

Quelle est sa réalité de fond ?

Quel est le rôle du changement dans la foi chrétienne ?

Est-il compatible avec le changement laïc évoqué aujourd’hui ? Ou bien y-a-t-il conflit ?

 

Partie I : « Le changement, c’est maintenant »

 

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Le thème est en fait politique et au plus haut niveau, celui de la Présidence de la République.

 

En 2007, Nicolas Sarkozy a fait campagne sur la « rupture » et a gagné. En 2012, François Hollande a fait campagne sur « le changement » et a gagné.

Les Français sont donc sensibles à cette idée de changement et de progrès, au moins dans le discours politique. En votant pour ces hommess, nous sommes complices de cette demande ou promesse de changement ou de rupture.Aujourd’hui, six mois après l’élection, que pouvons-nous observer ?

 

Avant

Après

Nicolas Sarkozy

François Hollande

Le « bling-bling » : Fouquet’s, Yacht Bolloré,

Vacances aux Etats-Unis…

Tulle et le rassemblement place de La Bastille

Star-system : Ray Ban, grosse montres, comportement « people » : mise en scène de l’idylle et mariage avec Carla Bruni, image sportive…

Normalitude et discrétion familiale désirée (pas toujours obtenue)

Avion présidentiel et mise en scène des déplacements

Voyages en TGV ou voiture

Une idée et une déclaration par jour ; omniprésence médiatique (hyperprésidence)

Effacement et retrait par rapport au gouvernement (hypoprésidence)

Expulsion des Rom

Expulsion des Roms

Taxes et impôts en augmentation prévue

Taxes et impôts en augmentation prévue

Vie difficile des Français modestes

Vie difficile des Français modestes

 

 

Bien sûr tout cela existe, mais relève purement de l’anecdotique, de la communication, alors qu’on veut nous y faire voir une symbolique forte. Or, un symbole est porteur de sens. A nous de nous demander quel est le sens profond de ceci.

 

Face à ces faits, que peut et doit faire le chrétien ?

 

En premier lieu, je crois qu’il est capital de ne pas se laisser abuser et manipuler par ce jeu des apparences, mais de regarder au fond.

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En mai 1981, au lendemain du 10, Jacques Ellul écrivait dans son billet journalistique régulier : « 10 mai 1981 : rien d’important. ». Bien évidemment, il y avait là une part de provocation liée au caractère du personnage, mais on aurait tort de s’en arrêter là. Car ce que pressentait Ellul et ce qu’il voulait dire aux hommes et femmes de ce temps, et particulièrement aux chrétiens, c’est que rien de capital pour eux ne résidait dans le changement à la tête de l’Etat. Et l’avenir allait très vite lui donner raison, ce que l’histoire a établi clairement depuis.

Dans la vie politique actuelle, tout est affaire de communication et de façade.

Ainsi les salaires du Président et des ministres ont été réduits ostensiblement à la baisse de 30%. Mais Nicolas Sarkozy avait augmenté son salaire de 140% en arrivant à l’Elysée et les députés s’étaient votés une augmentation de 100% !  La réduction médiatique est donc une farce qui laisse des revenus augmentés de 110 et 70%. A comparer aux augmentations de tous les salariés depuis 5 années !

 

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« Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change ». Cette belle phrase est tirée du roman « Le guépard » de Guiseppe Tomasi de Lampedusa, aristocrate sicilien qui l’a écrite en 1958. L’important est l’illusion.

 

Ecclésiaste 1 : 9-10a

 

« 9  Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

10  S’il est une chose dont on dise: Vois ceci, c’est nouveau! cette chose existait déjà dans les siècles qui nous ont précédés.

11  On ne se souvient pas de ce qui est ancien; »

 

Partie II Changement de société

 

Le changement devient un but mercantile affiché sans pudeur :

         Passer de l’Iphone 4 à l’Iphone 5…

 

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         Installer Windows 7 en lieu et place de la précédente mouture dont nous exploitons 5 à 10% des capacités !

 

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         Acheter la Citroën DS4 ou la nouvelle « nouvelle Clio » alors que notre voiture fonctionne très bien…

 

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Ici, tout est affaire de gain matériel dans le secteur économique. Les firmes de nouvelle technologie sont les plus expertes dans cette manipulation de l’opinion. La publicité est l’outil de base, sous la forme d’un véritable matraquage médiatique sur tous supports.

 

La société est soumise à une pression de changement incessant qui nous est présentée comme absolument nécessaire et vitale :

         Changer la mort : un projet de loi sur l’euthanasie active ;

         Changer la famille : urgence absolue du « mariage pour tous » selon la belle formule de promotion ;

 

1 . Mais pourquoi changer la loi Leonetti ?

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pour éviter d’affronter le sens ou le non-sens de la souffrance et de la mort. Cette loi contient tous les principes suffisants à permettre une mort douce et sans souffrance. Elle n’est pas utilisée, car pas promue, le lobby de l’euthanasie ne veut pas d’elle.

2 . Pourquoi cette famille qui est à la fois recomposée, monoparentale, homosexuelle… ? Pour contourner le problème social de fond de l’autorité, de l’éducation, des relations de génération, du devenir des personnes âgées… Pourquoi promouvoir un « mariage » alors que celui-ci est largement critiqué et boudé depuis plus de trente ans ? Posons-nous ces questions et nous trouverons un début de réponse. Pourquoi vouloir créer un modèle familial dont on évacue les mots « père » et mère » pour les remplacer par « parent1 » et parent2 » ? Si ce n’est pour ne pas voir en face l’évidence de ce qu’est une famille et la filiation.

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La course au changement est en fait une façon d’éviter de parler du fond en jetant en pâture des débats superficiels et une course en avant vers toujours plus de pseudo-liberté. Il s’agit aussi de s’affranchir de toute contrainte créationnelle dans une illusion de toute-puissance sur soi-même.

 

 

Mariage pour tous : quels enjeux

 

Voici les points de vue des communautés juives et chrétiennes sur le projet de mariage étendu aux couples homosexuels :

Grand Rabin de France
Fédération Protestante de France
Conférence des évêques de France
Evangéliques
  et avec les commentaires de Louis Schweitzer

 

 

Partie III Quel changement promeut la foi chrétienne ?

 

 

 

Le changement du Christ a plusieurs caractères :

  1. il est profond et modifie radicalement l’individu : Romains 12 :1 « transformés »

 

« 1  Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. 

2  Ne vous conformez pas au monde présent… »

  1. Il a un caractère d’absolue nécessité : Jean 3 :3 « Il ne peut »
  2. Il n’a rien à voir avec celui de nos sociétés : Romains 12 :1 « monde présent » & Actes 2 :40 « génération perverse »

« 40  Et, par beaucoup d’autres paroles, il rendait témoignage et les exhortait,  en disant: Sauvez-vous de cette génération perverse. »

  1. Ce changement peut avoir un effet immédiat : Luc 23 :43 « Aujourd’hui tu seras »

« 43  Jésus lui répondit: En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. »

5.      Ce changement est porteur de fruits visibles : Matthieu 7 : 17 à 20

« 17  Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre produit de mauvais fruits, 

18  Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. 

19  Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. 

20  C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »

 

Quand ce changement personnel (qu’on nomme conversion dans le christianisme) a eu lieu, il peut alors avoir des effets sociaux : Actes 2 :41 à 47

 

« 41  Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et en ce jour-là, furent ajoutées environ trois mille âmes. 

42 ¶ Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières. 

43  La crainte s’emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de signes par les apôtres. 

44  Tous ceux qui avaient cru étaient ensemble et avaient tout en commun. 

45  Ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient (le produit) entre tous, selon les besoins de chacun. 

46  Chaque jour avec persévérance, ils étaient au temple d’un commun accord,  ils rompaient le pain dans les maisons et prenaient leur nourriture avec allégresse et simplicité de coeur; 

47  ils louaient Dieu et obtenaient la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés. »

 

L’Eglise Première ne change pas les gens, elle ne les convertit pas. Elle est le fait de gens changés qui se réunissent pour approfondir leur changement personnel. C’est ce témoignage qui porte du fruit (verset 47), mais c’est le Seigneur qui ajoute.

 

 

 

 

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