Lors de la lecture hebdomadaire de « France Footbal », la Bible du football, j’ai éclaté de rire à la lecture de cette brève histoire que je ne résiste pas au plaisir de vous livrer ci-dessous:
Ils sont fous ces Roumains!
L’ère du foot-business n’empêche pas le troc. En Roumanie, un club de Deuxième Division, nommé UTA Arad a recruté un défenseur de Quatrième Division en échange de quinze kilos de vaindes. Malheureusement, après le transfert, Marius Ciora, le joueur en questio, a choisi d’abandonner le football et d ‘aller travailler en Espagne dans l’agriculture ou le BTP! Cette décision a évidement désolé les dirigeants de l’UTA Arad qui se sont lamentés: « Nous sommes ulcérés car nous avons perdu sur les deux plans. NOus sommes privés d’un bon joueur et nous avons donné l’équivalent de la nourriture de l’équipe pour une semaine. » C’est ce qui s’appelle manger son budget. (F.F. n° 3127 / 14 mars 2006)
Ceux qui connaissent bien la Roumanie, comme moi, ne seront pas surpris de cette histoire et la trouveront exemplaire. Dans ce pays, la nourriture est la préoccupation essentielle des 40% de population qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Conclure un transfert pour 15 kilos de viande (sans doute de porc) est une bonne affaire pour la famille du joueur. Le fait que l’UTA Arad propose ce type de troc est une parfaite illustration de la réalité sociale du pays candidat à l’admission européenne en 2007. Enfin, le départ en Espagne de Marius Ciora est également typique de l’émigration massive des adultes jeunes qui ont jeté leur dévolu sur les pays méditerranéens où ils sont mieux accueillis qu’en Europe du Nord et dont ils apprennent très facilement la langue, car le roumaine est à base latine, ce qui permet de très vite se débrouiller en italien, espagnol ou portugais. Ces deux derniers pays sont le nouvel eldorado du Roumain émigrant, le paradis inaccessible étant les Etats-Unis, où ils seront pourtant traités comme des mexicains s’ils parviennent à y aller, c’est peu dire.
Jean-Michel Dauriac
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