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Catégorie : coups de gueule

La ligne rouge de l’humanité: le combat contre le transhumanisme

 

Au départ, un numéro de Sciences Humaines âgé de quelques mois[1] et titré : « Et si on repensait tout ? » Un tel titre ne peut que m’attirer, moi qui réfléchis et agis très modestement à mon niveau, pour que cela advienne. Comme très souvent dans ce magazine, le dossier est consistant, varié et accessible -d’où le succès mérité de ce mensuel. Au milieu du dossier, un article, « Bienvenue chez les posthumains » attire particulièrement mon attention. Il s’agit d’une synthèse sur le courant transhumaniste. J’ai découvert ce courant de pensée en lisant le livre de Jean-Claude Guillebaud « La vie vivante – contre les nouveaux pudibonds », où il leur consacre un long chapitre, très bien documenté, comme dans chacune de ses enquêtes. J’ai déjà écrit à de multiples reprises tout le travail qu’il a accompli et tout le bien que je pense de celui-ci ; que cela soit fait encore une fois ici. Guillebaud a fourni un énorme travail de lecture et de synthèse très pointilleuse sur le champ des Sciences Humaines dans une série de près de 10 ouvrages qui resteront comme un point assez complet de la pensée au tournant du XXe et du XXIe siècle. Son ouvrage m’a donc alerté sur un sujet très « ellulien » s’il en est : l’alliance des techniques les plus pointues, du corps humain et de l’intelligence de notre espèce. Si Jacques Ellul vivait encore aujourd’hui, nul doute qu’il n’aurait pas eu de mots assez durs pour mettre en garde contre ce projet qui vise, ni plus ni moins, à dépasser les limites de l’humain par l’adjonction de prothèses techniques embarquées. À terme, il s’agit de créer ce que la télévision a popularisé avec un dessin animé appelé « Docteur Gadget » et une série comme « WonderWoman ». Mais ce qui était de la science-fiction est devenu aujourd’hui déjà en partie réel. Le dossier de Sciences Humaines présente quelques exemples connus : « Robocop » et « Terminator » au cinéma, les jambes en carbone de l’athlète handisport Oscar Pistorius[2] qui a couru avec les athlètes valides lors des jeux olympiques de Londres en 2012, ou bien le pacemaker et le sonotone.

 

 Pathos et manipulation de l’opinion

 

Car la grande ruse infâme du transhumanisme est d’avancer masqué derrière la philanthropie ou, pour le moins, le souci de l’homme et de la femme. Tout ce qui nous est présenté l’est sous l’angle de l’amélioration de la vie quotidienne et de l’allongement de notre existence. Et voici que l’actualité éditoriale vient de nous le rappeler par le moyen de la chronique hebdomadaire de Jean-Luc Porquet « Plouf », dans « Le Canard Enchaîné » en date du 17 octobre.

Il s’agit de l’annonce d’un documentaire diffusé sur Arte, « Un monde sans humains ? »[3] De Philippe Borel où un  futurologue américain du nom de John Smart (ça ne s’invente pas !) fait l’apologie de cette alliance ainsi définie : « Le transhumanisme, c’est l’idée que les humains et la technologie sont en train de fusionner ». Et notre expert de se lancer dans l’apologie des puces qui, d’ici peu, pourront contrôler notre corps, après y avoir été implantées, et le rendre interactif avec tout un univers électronique. Rousseau, reviens, ils sont devenus fous !

Ayant vanté tous les bienfaits de la dite-puce, capable de nous livrer des analyses médicales en temps réel et de corriger les déséquilibres par ses prescriptions affichées sur votre mobile (en attendant de les expédier directement à notre cerveau !), il conclut simplement : « Je pense qu’un grand nombre de gens se laisseront convaincre de l’essayer ». Eh oui ! Bien évidemment que, présentée ainsi, la « populas »[4], comme on disait du peuple au XVIe siècle, va se ruer sur ces objets sans réfléchir un seul instant aux conséquences éthiques, sociales, politiques et spirituelles. Il en a été de même pour la génétique au service du couple, du clonage ou de la carte à puce. La grande différence est que, là, il est porté atteinte à l’humanité même de l’être humain.

Dans le New York International Weekly, je lis un article intitulé « Le corps humain robotisé », avec comme sous-titre : « Des marines amputés testent un bras artificiel qui déchiffre les ordres du cerveau ». Un reportage du journal télévisé de la semaine suivante raconte la même histoire à travers le prisme d’une tétraplégique. De quoi est-il question ? Là encore, de prouesses techniques de la recherche en robotique, avec la mise au point d’un bras artificiel qui peut être directement connecté via des électrodes aux terminaisons du membre amputé. La prothèse est ensuite mise en place et la personne doit alors commencer un apprentissage de commande à son cerveau qui met ensuite en marche, via des processeurs, le bras et les doigts. On imagine sans peine l’avantage pour ces handicapés. Comment le bon peuple (et nous-mêmes) ne se réjouirait-il pas de cette avance technico-médicale ? Et voilà vendue la robotisation du corps humain, encore une fois sous un prétexte humanitaire quasi impossible à condamner. Il nous faut donc aller au-delà du pathos et de la manipulation émotionnelle médiatique pour atteindre le coeur du débat.

 

Le combat pour l’humanité de l’homme

 

Sans être alarmiste ou catastrophiste, je suis intimement convaincu qu’il y a là une véritable guerre à mener. À la fois guerre de position et guerre d’offensive. Il ne faut pas se contenter de « comité d’éthique » et de débat public dont nous savons pertinemment par expérience qu’ils sont organisés quand la messe est déjà dite. À ce propos, l’exemple du « mariage pour tous » est révélateur de la manière habituelle de notre pseudo-élite dirigeante et parisienne de prendre son microcosme et ses avis pour une image du pays et de confisquer absolument tout vrai débat. Le débat sur ce sujet-là aura lieu quand la loi sera en discussion au Parlement et assurée d’être votée. Cela ressemble au système politique du Directoire et du Consulat, où une assemblée discutait les lois sans les voter alors que notre les voter sans les discuter (ce n’est pas un gag, reprenez vos cours d’histoire vous y trouverez cela). Donc, éclairé par les multiples viols de la pseudo-démocratie où nous vivons, il y a urgence à mener contre le projet transhumain un combat impitoyable. Nous ne sommes pas là dans une configuration droite/gauche ou à athées/croyants mais dans l’opposition fondamentale humain/non-humain. Car le transhumanisme, qui se nomme aussi parfois post-humanisme, est la négation de l’humanité. Peu importe que ce soit par une sortie « vers le haut » comme il  le prétend pour mieux appâter le chaland. Il faut avoir conscience que l’enjeu réel et notre condition humaine. Jouer ce jeu consiste à tirer un trait sur l’histoire de l’Homo sapiens (et de ses prédécesseurs), depuis le Moustérien jusqu’à l’an 2000. Ce qui nous fait hommes et femmes est un alliage d’atouts et de faiblesses, de qualités et de défauts. Ce qui nous unit est notre mortalité universelle. Même la vieillesse et son cortège de maladies sont constitutifs de notre humanité. Évidemment, personne ne souhaite finir dément et grabataire. La recherche médicale a changé nos vies, surtout le troisième et le quatrième âge. Il faut donc penser la limite et la défendre par tous les moyens légaux (ou non, si nécessaire) en notre possession, sachant combien les puissances de l’argent ont métastasé la société et nos dirigeants.

Sur cette question, il est impossible de rester dans le camp des «bofistes ». Tout le monde est ou sera concerné. La communication (oh ! Le vilain mot) sur ce combat est donc essentielle : il faut travailler la prise de conscience individuelle et collective. Mais il est également impératif de réfléchir à des propositions concrètes. Le travail sur la ligne rouge doit être fait avec des spécialistes de médecine, de philosophie, d’informatique, d’électronique, d’alimentation… Tous les secteurs concernés doivent être balayés pour faire surgir les lignes de partage. En effet, nos concitoyens, selon leur mode de vie, leur formation, leur croyance et leurs histoires seront plus ou moins sensibilisées à l’un ou l’autre thème. Il est donc important de ne rien omettre dans l’analyse, la critique et la proposition.

Les adversaires sont puissants, riches et sans aucun scrupule éthique. Il nous faut donc être plus malins, plus persuasifs et imaginatifs. En luttant contre le transhumanisme, nous mettrons aussi à jour ce qui nous est constitutif et nécessaire. Ce n’est pas une lutte négative mais existentielle. Tout homme et toute femme peut et doit s’y retrouver. Il y va avant tout de l’avenir de nos enfants, petits-enfants et bien au-delà. Cette lutte rejoint celle de l’écologie, car comme elle, elle s’oppose à la pensée technicienne et à la gestion technocratique ; comme elle, elle vise la prolongation de l’humanité en sa maison. Nous sommes là au coeur de ce que j’appelle la « civilisation de la pérennité », par opposition à un « développement durable » qui a cessé de faire illusion.

 

La civilisation de la pérennité est un humanisme. Le transhumanisme est un non-humanisme, il le dit lui-même. Le choix a le mérite d’être clair.

 A lire pour approfondir vraiment la réflexion, l’excellent numéro de la revue « Foi & vie » consacré à ce sujet.

 

 

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Jean-Michel Dauriac

 

P.S : découvert depuis la rédaction de ce texte, un article dans « »The Good Life » n° 7 – mars-avril 2013, pages 140-142 : « Au-delà de l’humain, le bonheur de l’humanité ? » de Yvan de Kevorguen.



 

[1] Et si on repensait tout – Sciences Humaines – n° 233s – janvier 2012

 

[2] Devenu depuis la vedette sombre d’un homicide sordide perpétré sur sa compagne.

 

[3] Documentaire de Philippe Borrel – Sur une idée originale de Noël Mamère – Coproduction : ARTE France, Cinétévé – voir des extraits à l’adresse suivante : http://www.arte.tv/fr/un-monde-sans-humains/6968904.html

 

 

[4] La Boétie in « Discours sur la servitude volontaire ».

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Le prix Nobel de la paix n’avait pas besoin de ce coup bas!

Ainsi ce que j’ai cru, vendredi à midi, être un canular est bien vrai: Monsieur Barack Obama, ci-devant président des Etats-Unis d’Amérique est Prix Nobel de la paix 2009!

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Ce malheureux Prix reçoit un coup fatal de plus. Qui peut encore croire à sa valeur quand on regarde son palmarès? Il est urgent de changer son nom. Je propose de l’apppeler Prix Nobel de l’Opportunisme Conjoncturel (PNOC!).

Regardez cette liste et amusez-vous à séparer le bon grain de l’ivraie, vous verrez qu’il y aura pas mal de déchets.

1901
Henry Dunant (Suisse), fondateur du Comité international de la Croix-Rouge et promoteur de la Convention de Genève.
Frédéric Passy (France), fondateur et président de la Société française pour l’arbitrage entre nations.
1902
Élie Ducommun (Suisse) et Charles Albert Gobat, secrétaires honoraires du Bureau international permanent de la Paix à Berne.
1903
Sir William Randal Cremer (Royaume-Uni), secrétaire de la Ligue internationale d’Arbitrage .
1904
Institut de Droit international (Gand, Belgique).
1905
Baronne von Suttner, née Comtesse Kinsky von Chinic und Tettau (Autriche), écrivain, président honoraire du Bureau international permanent de la Paix.
1906
Theodore Roosevelt (États-Unis), président des États-Unis, pour son aide lors des négociations de paix dans la Guerre russo-japonaise.
1907
Ernesto Teodoro Moneta (Italie), président de la Ligue lombarde pour la paix. Louis Renault (France), professeur de droit international.
1908
Klas Pontus Arnoldson (Suède), fondateur de la Ligue suédoise pour la paix et l’arbitrage.
Fredrik Bajer (Danemark), président honoraire du Bureau international permanent de la paix.
1909
Auguste Marie Francois Beernaert (Belgique), membre de la Cour internationale d’arbitrage. Paul Henri Benjamin Balluet d’Estournelles de Constant, Baron de Constant de Rebecque (France), fondateur et président du groupe parlementaire français du Comité de défense des intérêts nationaux et de conciliation internationale
1910
Bureau international permanent de la Paix, (Berne).
1911
Tobias Michael Carel Asser (Pays-Bas), initiateur de la Conférence de droit international privé à La Haye.
Alfred Hermann Fried (Autriche), fondateur de Die Waffen Nieder.
1912
Elihu Root (États-Unis), pour l’initiative de plusieurs accords d’arbitrage.
1913
Henri La Fontaine (Belgique), président du Bureau international permanent de la Paix.
1914-1916
Ces années-là, le prix n’a pas été attribué.
1917
Comité international de la Croix-Rouge, Genève.
1918
Cette année-là, le prix n’a pas été attribué.
1919
Woodrow Wilson (États-Unis) pour avoir fondé la Société des Nations.
1920
Léon Bourgeois, président du conseil de la Société des Nations.
1921
Karl Hjalmar Branting (Suède), premier ministre suédois, délégué au Conseil de la Société des Nations.
Christian Lous Lange (Norvège), secrétaire général de l’Inter-Parliamentary Union
1922
Fridtjof Nansen (Norvège), délégué norvégien à la Société des Nations, à l’origine des passeports Nansen pour les réfugiés.
1923-1924
Ces années-là, le prix n’a pas été attribué.
1925
Sir Austen Chamberlain (Royaume-Uni) pour les accords de Locarno.
Charles Gates Dawes (États-Unis), président de la Commission de réparation alliée et créateur du Plan Dawes.
1926
Aristide Briand (France) pour les accords de Locarno .
Gustav Stresemann (Allemagne) pour les accords de Locarno.
1927
Ferdinand Buisson (France), fondateur et président de la Ligue des droits de l’Homme.
Ludwig Quidde (Allemagne), délégué à de nombreuses conférences de paix.
1928
Cette année-là, le prix n’a pas été attribué.
1929
Frank Billings Kellogg (États-Unis) pour le Pacte Briand-Kellogg.
1930
Archevêque Nathan Söderblom (Suède), leader du mouvement œcuménique.
1931
Jane Addams (États-Unis), présidente de la Ligue internationale féminine pour la paix et la liberté
Nicholas Murray Butler (États-Unis) pour sa promotion du Pacte Briand-Kellogg.
1932
Cette année-là, le prix n’a pas été attribué.
1933
Sir Norman Angell (Ralph Lane) (Royaume-Uni), écrivain, membre du Comité exécutif de la Société des Nations et du Conseil national de la Paix.
1934
Arthur Henderson (Royaume-Uni), président de la Conférence sur le désarmement de la Société des Nations
1935
Carl von Ossietzky (Allemagne), journaliste pacifiste.
1936
Carlos Saavedra Lamas (Argentine), président de la Société des Nations et médiateur dans le conflit entre le Paraguay et la Bolivie.
1937
Vicomte Cecil of Chelwood (Lord Edgar Algernon Robert Gascoyne Cecil), fondateur et président de l’International Peace Campaign.
1938
Office international Nansen pour les réfugiés, Genève.
1939-1943
Ces années-là, le prix n’a pas été attribué.
1944
Comité international de la Croix-Rouge (attribué rétroactivement en 1945).
1945
Cordell Hull (États-Unis) pour sa participation à la création des Nations unies.
1946
Emily Greene Balch (États-Unis), présidente honoraire de la Ligue féminine internationale pour la paix et la liberté
John Raleigh Mott (États-Unis), président du Conseil international missionnaire et de l’Association des jeunes hommes chrétiens
1947
The Friends Service Council (Royaume-Uni) et The American Friends Service Committee (États-Unis), pour la Religious Society of Friends, plus connus sous le nom de Quakers.
1948
Cette année-là, le prix n’a pas été attribué.
1949
Lord John Boyd Orr of Brechin (Royaume-Uni), directeur de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), président du Conseil national pour la paix et de l’Union mondiale des organisations pour la paix.
1950
Ralph Bunche pour sa médiation en Palestine (1948).
1951
Léon Jouhaux (France), président de l’International Committee of the European Council, vice président de l’International Confederation of Free Trade Unions, vice président de la World Federation of Trade Unions, membre du ILO Council, délégué des Nations unies.
1952
Albert Schweitzer (France) pour la création de l’hôpital Lambarene au Gabon.
1953
George Catlett Marshall (États-Unis) pour le Plan Marshall.
1954
Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
1955-1956
Ces années-là, le prix n’a pas été attribué.
1957
Lester Bowles Pearson (Canada), président de la 7e session de l’assemblée générale des Nations unies.
1958
George Henri Pire (Belgique), dirigeant de l’Europe du cœur au Service du Monde – une organisation d’aide aux réfugiées.
1959
Philip J. Noel-Baker (Royaume-Uni), pour toute son œuvre en faveur de la paix et de la coopération internationale.
1960
Albert John Lutuli (Afrique du Sud), président de l’ANC (African National Congress).
1961
Dag Hjalmar Agne Carl Hammarskjöld (Suède), secrétaire général des Nations unies (récompense posthume).
1962
Linus Pauling (États-Unis) pour sa campagne contre les essais d’armes nucléaires.
1963
Comité international de la Croix-Rouge , Genève.
Ligue de la Croix Rouge, Genève.
1964
Martin Luther King (États-Unis), pour sa campagne en faveur des droits civils.
1965
Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)
1966-1967
Ces années-là, le prix n’a pas été attribué.
1968
René Cassin (France), président de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
1969
Bureau international du travail (B.I.T.), Genève.
1970
Norman Borlaug (États-Unis), pour ses recherches au sein de l’International Maize and Wheat Improvement Center.
1971
Willy Brandt (Allemagne – RFA), pour sa politique de rapprochement avec l’Europe de l’Est et l’Allemagne de l’Est (Ostpolitik)
1972
Cette année-là, le prix n’a pas été attribué.
1973
Henry Kissinger (États-Unis) et LeDuc Tho (il a refusé le prix) pour l’accord de paix au Viêt Nam.
1974
Séan Mac Bride (Irlande), président du Bureau international pour la paix (Genève) et de la Commission de Namibie des Nations unies.
Eisaku Sato (Japon), premier ministre, pour son rôle dans le traité de non-prolifération des armes nucléaires.
1975
Andrei Sakharov (URSS) pour sa campagne en faveur des droits de l’homme.
1976
Betty Williams et Mairead Corrigan, fondateurs de Northern Ireland Peace Movement (renommé plus tard Community of Peace People).
1977
Amnesty International, Londres.
1978
Anouar el-Sadate (Égypte) et Menachem Begin (Israël) pour les négociations de paix entre l’Égypte et Israël.
1979
Mère Teresa (Inde), pour son action au service des « plus pauvres parmi les pauvres ».
1980
Adolfo Perez Esquivel (Argentine), leader du mouvement en faveur des droits de l’homme.
1981
Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
1982
Alva Myrdal (Suède) and Alfonso García Robles (Mexique), délégués des Nations unies à l’Assemblée Générale sur le Désarmement.
1983
Lech Walesa (Pologne), fondateur de Solidarnosc et défenseur des droits de l’homme.
1984
Mgr. Desmond Tutu (Afrique du Sud) pour sa lutte contre l’apartheid.
1985
Internationale des médecins contre la guerre nucléaire, Boston.
1986
Elie Wiesel (États-Unis).
1987
Oscar Arias Sanchez (Costa Rica) pour être l’instigateur des négociations de paix en Amérique Centrale.
1988
Forces de maintien de la Paix (Les “Casques Bleus”) des Nations unies, New York.
1989
Tenzin Gyatso, le 14e Dalaï Lama.
1990
Mikhaïl Gorbatchev (URSS) pour sa participation dans l’arrêt de la Guerre froide.
1991
Aung San Suu Kyi (Birmanie), leader de l’opposition et avocat des droits de l’homme.
1992
Rigoberta Menchu Tum (Guatemala), pour sa campagne en faveur des droits de l’homme, et plus particulièrement son soutien aux populations indigènes.
1993
Nelson Mandela (Afrique du Sud) et Frederik Willem De Klerk (Afrique du Sud) pour l’abolition de l’apartheid.
1994
Yasser Arafat (Palestine), Shimon Peres (Israël) et Yitzhak Rabin (Israël) pour leur avancée remarquable dans les négociations de paix entre Israël et la Palestine.
1995
Joseph Rotblat (Pologne/Royaume-Uni) et la conférence de Pugwash sur la Science et les Affaires Mondiales, pour leurs efforts en faveur du désarmement nucléaire.
1996
Carlos Felipe Ximenes Belo (Timor oriental) et Jose Ramos-Horta (Timor oriental) pour leur travail lors de la recherche d’une résolution pacifique et équitable du conflit au Timor oriental.
1997
Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel et Jody Williams (États-Unis) pour leur travail pour l’éradication des mines anti-personnel.
1998
John Hume (Royaume-Uni) et David Trimble (Royaume-Uni) pour leurs efforts dans la recherche d’une solution pacifique au conflit d’Irlande du Nord.
1999
Médecins sans frontières, Bruxelles.
2000
Kim Dae Jung (Corée du Sud) pour son travail pour la démocratie et les droits de l’homme, et en particulier pour la paix et la réconciliation avec la Corée du Nord.
2001
Les Nations unies et leur secrétaire général Kofi Annan (Ghana)
2002
Jimmy Carter, ancien président des États-Unis, pour ses efforts en faveur de la paix, de la démocratie, des droits de l’homme et du développement économique et social dans le monde.
2003
Shirin Ebadi, première femme à devenir juge en Iran, elle œuvre pour la défense des droits des femmes et des enfants dans une société musulmane ultra conservatrice, et fournit une aide juridique aux personnes persécutées.
2004
Wangari Maathai, militante écologiste kényane, fondatrice en 1977 du « Mouvement de la ceinture verte », principal projet de plantation d’arbres en Afrique qui vise à promouvoir la biodiversité, tout en créant des emplois pour les femmes et en valorisant leur image dans la société.
2005 
Agence internationale de l’énergie atomique et son directeur Mohamed ElBaradei  Égypte pour leurs efforts contre la prolifération des armes nucléaires.
2006 
Muhammad Yunus  Bangladesh ainsi que la banque Grameen Bank, suite à leur participation au développement important du principe du micro-crédit.

2007

L’ancien vice-président américain Al Gore, 59 ans, ancien candidat démocrate à la présidentielle américaine en 2000, et au GIEC, Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, pour leurs efforts visant à accroître les connaissances sur le changement climatique.

2008

Martti Ahtisaari, ancien président finlandais, pour « ses efforts qui ont contribué à un monde plus pacifique et à la ‘fraternité entre les nations’ dans l’esprit d’Alfred Nobel ».

 Le choix de Barack Obama est une insulte à tous ceux qui oeuvrent dans l’ombre à une vraie pacification du monde, dans la douleur et la fragilité de l’anonymat, comme au Rwanda, au Libéria, en Sierra Leone, dans les pays d’Orient, en Chine…  Non que cet homme ne soit estimable et digne de pouvoir y avoir droit un jour. mais, à cette date, qu’a-t-il accompli? RIEN. Tout est promesses et paroles. Un Prix Nobel vient d’être décerné sur des intentions. Dont on peut très pragmatiquement douter qu’elles aillent au bout de leur réalisation quand on connaît l’Histoire et les Etats-Unis. Ce vote est typiquement un chèque en  blanc sur « l’espérance folle » pour reprendre Guy Béart. L’humanité est à ce point désemparée qu’il ne lui reste plus qu’à espérer qu’un homme providentiel vienne et repeigne le quotidien infâme aux couleurs de l’arc-en-ciel!

Quand on étudie attentivement la liste ci-dessous, nous constatons qu’il est le troisième président en activité (et le quatrième) à être récompensé, mais sans avoir rien accompli. L’étude de la liste montre aussi une tendance à récompenser très souvent les institutions internationales, pour des actions que le recul a rendu dérisoires. Ce Prix n’est pas crédible, il est même dangereux pour la paix du monde, en renvoyant une mauvaise caricature.

 

Pour l’année prochaine, je propose d’attribuer le prix à Nicolas Sarkozy pour  » son action intensive de pacification prophylactique des banlieues et « jungles » françaises » , comme cela le ridicule aura atteint son Zénith!

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Michaël jackson est mort; et alors?

Vendredi 26 juin 13 h 30 – je viens de suivre deux journaux télévisés nationaux (FR3 et TF1) qui ont fait des éditions spéciales sur la mort du « roi de la pop », Michaël Jackson. On atteint ici l’apogée de la société du spectacle décrite avec tant de talent par Debord. Niaiserie et sentimentalisme cucu garantis.

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Une mort étalée comme le fut sa pauvre vie. On célèbre le roi et on oublie que le roi était nu, misérable et détraqué. Bien sûr il ne fut pas condamné! Mais tout le monde sait qu’il était coupable puisque’il a lui-même reconnu ses penchants pédophiles. Alors on zappe rapidement d’une phrase du type: « bien sûr, c’était une personnalité complexe et controversée. » Non ce n’est nullement cela. Michaël Jackson était un homme malade et de multiples pathologies. Sa vie fut une suite de renoncements et d’erreurs. Je frissonne quand j’entends le micro trottoir de TF1 et un noir de New York disant « Il est un modèle pour nous tous! ». Au secours Obama! Tes frères sont devenus fous! Jackson ne restera que comme un bon danseur et un showman, interprète de tubes rythm’n blues calibrés pour le marché mondial. Rien à voir avec Ray Charles ou James Brown, encore moins avec Miles Davis, trois autres stars mondial de la négritude afro-américaine et qui, eux, n’avaient pas honte de leur couleur de peau!

Michaël Jackson est mort, et hier « Le Monde » annonçait un milliard de sous-alimentés chroniques, ce qui signifie que chaque jour des milliers d’enfants noirs meurent dans l’indifférence totale des fans de pop music.  Michaël Jackson est mort, fin d’une vie pitoyable; laissons sa famille à sa douleur et gardons la mesure: il s’agit d’un fait divers. Rien qu’un fait divers qu’un autre fait divers chassera ce soir ou demain aussi vite que les médias en auront besoin. Il restera les disques et la nostalgie d’une chimère, d’un homme qui ne sut ni ne voulut jamais devenir adulte. Bel exemple pour nos sociétés en crise!

Ya basta!

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