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Catégorie : les livres: essais

La philosophie devenue folle – Le genre, l’animal, la mort – Voyage au pays du délire antihumaniste

La philosophie devenue folle

Le genre, l’animal, la mort

 

Jean-François Braunstein

 

Paris, Grasset, 2018– 394 pages – 20,90 €

 

 

 

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Un livre au titre attirant car très provocateur : la philosophie, n’est-ce pas la sagesse ? Or, si la sagesse devient folle, que nous restera-t-il pour être sages.

Le sous-titre éclaire aussitôt notre lanterne : ce n’est pas toute la philosophie qui est devenue folle, mais les trois sujets cités qui l’y poussent. Le lecteur attentif à l’actualité éthique et politique aura reconnu dans ces trois thèmes les grands débats « post-modernes » qui agitent le landerneau politique progressiste et la caste éclairée de nos penseurs.

 

Les trois thèmes donnent lieu chacun à une partie du livre, dans cet ordre. Le volume de chaque partie est assez important pour bien aborder le sujet. Un très bonne conclusion de synthèse ferme cet ouvrage.

 

Il faut d’abord signaler que l’auteur ne jargonne pas, ce qui est appréciable pour un livre de professeur de philosophie. Il nous épargne l’exposé des concepts mis en jeu et préfère les faire apparaître dans l’étude des théories incriminées. Ce qui est beaucoup plus agréable et plus accessible à un large public : il n’est en effet pas besoin d’avoir fait de longues études pour se saisir de cet ouvrage. On peut parler de vulgarisation critique.

 

Chaque thème fait l’objet d’une présentation théorique, d’un résumé de son historique où sont présentés les inventeurs ou propagateurs de ces courants. La démonstration s’appuie sur un large choix de citations fort bien référencées, ce qui valide la démarche critique.

 

Braunstein ne mène pas un combat polémique. Il a choisi de présenter les arguments des propagateurs du genre, de l’anti-spécisme et de l’euthanasie avec une ironie mordante qui fait mouche. Il faut dire que nombre de citations sont absolument délirantes, il faudrait en faire une anthologie. Je laisse le lecteur les découvrir  à chaque page du livre. Une fois ces présentation bien faîtes, il n’est effectivement nul besoin de détruire ces thèse, elles se disqualifient d’elles-mêmes, à moins que vous n’apparteniez à la même confrérie du délire.

 

Ainsi le genre apparaît comme une pensée a priori séduisante qui est devenue hors contrôle par une surenchère de non-sens. L’apport théorique de la notion de genre a permis d’aborder des sujets jusque là ignorés ou repoussés. Mais ce qui s’appelle le genre aujourd’hui dans ces cercles philosophiques dépasse toutes limites de la raison. On y croise toutes les variantes de genre revendiquées et on s’aperçoit vite que le sigle LGBTQ est totalement dépassé. La typologie est tellement farfelue et étoffée sans cesse qu’il n’y aura pas assez de lettres dans l’alphabet pour en faire l’acronyme. Derrière ces revendications se cache en réalité la haine du corps et sa négation. Le corps comme le sexe biologique n’existent plus pour ces penseurs. La preuve par les partisans de l’amputation volontaire qui veulent faire reconnaître le droit de se débarrasser d’un membre qui ne leur convient pas. Il n’y a en réalité plus aucune limite au désir de chaque individu, au nom de la liberté. Or les théories les plus en pointe ne sont pas connues du public qui ne connaît que la face présentable du genre, lequel est souvent confondu avec le féminisme, qu’il veut éliminer en fait car perçu comme réactionnaire. Ce livre remplit donc une belle mission de dévoilement avec des bases solides.

 

Le thème de l’animal est tout aussi effrayant. La vitrine nous présente les « droits de l’animal » et le végétarisme comme produits d’appel, mais il n’est pas vraiment question de cela. Il s’agit, là aussi d’une révolution anthropologique qui distingue initialement entre « l’animal humain » et « l’animal non-humain », mais s’en éloigne ensuite très vite pour abolir la notion même d’espèce, pour accorder les mêmes droits à tous les vivants ; Les textes présentés sont effarants mais surtout ridicules. Cela va de l’apologie de la zoophilie à la révision du droit pour contourner l’absence de consentement de l’animal. On sort très secoué de ces pages, car la raison vacille ; et ce qui est le plus triste c’est que ces lignes émanent de sommités universitaires qui font autorité dans leur microscopique spécialité. La palme de l’énormité revient au professeur Singer et à ses traités d’éthique. Il est patent que l’Université ne sort pas grandie de cette étude, car on découvre – si on ne le savait pas – qu’elle offre asile au sens plein du termes à de véritables fous délirants. Or, encore une fois, les question initiales ne sont pas sans intérêt : réfléchir à la place de l’animal dans nos cultures est utile et doit amener à corriger de grosses erreurs ; mais là n’est plus la question. Les « animalitaires » sont par-delà le bien et le mal, le juste et l’injuste, ils sont emportés par une pensée destructrice dont ils ne sont pas capables de voir que, si elle n’avait jamais été formulée auparavant, c’est parce qu’elle est absurde et non parce qu’ils sont des génies.

 

La dernière partie sur la mort est le couronnement de cette folie. L’auteur présente successivement  les partisans de l’infanticide, l’euthanasie, banale dans ces discours, mais surtout l’évolution de la notion même de mort, avec la « mort cérébrale », concept non médical, qui amène à prélever des organes sur des « morts » qu’on prend la peine d’anesthésier ! La logique du profit, abritée derrière la santé, brise tout même les choses les plus sacrées, car s’il est une chose sacrée pour l’homme, c’est la mort !

 

On sort de ce livre plutôt secoué, mais c’est un trouble très salutaire, car il met au jour ce qui est masqué et nous force à regarder en face des concepts pour lesquels nous avons pu avoir de la sympathie, mais sans savoir vraiment ce qu’ils recouvraient. D’un point de vue philosophique, il y a là des discours de rupture qui ne peuvent relever de la philosophie. Du point de vue éthique, les questions en jeu sont de première grandeur, puisqu’elles remettent en cause les fondements même de l’anthropologie humaine. Du point de vue théologique, c’est un tissu d’assertions aberrantes. Mais à l’issue de cette lecture, le lecteur comprend alors que le projet transhumaniste est le couronnement de tous ces délires : il prévoit en effet de mettre fin ultimement à la notion d’humain, pour faire naître le post-humain. Ce n’est plus de la science-fiction, c’est déjà dans les laboratoires et en test par petits morceaux dans nos vies. Je pense qu’il y a là matière à mobiliser ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas, mais qui trouvent que l’humanité de l’homme, avec toutes ses limites et potentialités est une richesse.

 

Un livre à lire et faire lire.

 

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L’esprit nomade: « Carnets de steppes » de Sylvain tesson & Priscilla Telmon

Carnets de steppes

 

Sylvain Tesson & Priscilla Telmon

 

Pocket 2017 nouvelle édition

 

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Un très bel objet que ce livre de poche. Il s’agit en même temps d’un récit de voyage, cher à Sylvain Tesson, et d’un livre de photographies. Les illustration sont placés en regard des textes qui les concernent ou qu’elles éclairent. Mais le livre peut aussi être feuilleté uniquement pour la contemplation photographique.

 

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C’est un livre sorti en 2002, donc une aventure assez ancienne. Le projet : parcourir à cheval, à deux, les routes de la soie de l’Asie Centrale (et même un peu plus). Le récit est linéaire et suit la progression des voyageurs du Tian Shan à la mer d’Aral. Ce n’est pas un livre structuré dans la continuité.  Les auteurs abordent des thèmes au grès de ce qu’ils voient ou vivent. On y lit donc aussi bien la description d’une ville comme Samarkand que des considérations sur la vie en yourte ou une philosophie de la déambulation équestro-pédestre. Le grand talent de Tesson est de ne jamais donner l’impression de difficulté, même quand on la devine au détour d’une phrase ou d’un dialogue. Il est aisé de comprendre que ce périple de six mois et plusieurs milliers de kilomètres dans les pays de l’Asie Centrale n’a pas été toujours une partie de plaisir. Mais ce n’est pas ce que les auteurs veulent partager avec leurs lecteurs. C’est d’émerveillement qu’il s’agit. Presque d’éveil au sens bouddhiste du terme. Or les raisons de s’émerveiller sont autant dans les grandes choses attendues (les villes mythiques, les fleuves réputés ou la mer d’Aral) que dans l’attention aux faits infimes, tels l’accueil chez les nomades ou la communion entre l’homme et sa monture. Les photographies font d’ailleurs la part belle aux portraits de ces inconnus rencontrés, qui ont souvent ouvert leurs demeures et exercé un des devoirs sacrés de l’humanité qui est en train de sombrer dans le maelström de l’individualisme mondialiste capitaliste : l’hospitalité. Il faut parfois payer cela au prix d’un effort, comme quand il s’agit d’ingurgiter le kumiss, le fameux lait de jument fermenté. Mais le devoir d’hospitalité va avec le devoir de partager la culture de l’hôte.

On sort de ce beau livre avec un sentiment contrasté. D’un côté, le lecteur est heureux et ému par tout ce qu’il a pu partager (car la lecture est vie). De l’autre, il sait, car les auteurs ne s’en sont pas caché, que ce monde de nomade disparaît sous leurs yeux, écrasé par le mirage du confort, de la consommation, traqué par les frontières et els polices, ruiné par son inadaptation à l’économie de la performance. Seuls survivent ceux qui osent habiter dans les univers qui nous semblent particulièrement inhospitaliers et loin de tout.

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Plus je lis les livres de Tesson et plus j’aime ce qu’il fait et la façon de le vivre. Sans doute notre formation commune de géographes (pas dans une optique académique mais humaniste, version Elisée Reclus) y est-elle pour quelque chose. La géographie est la lecture et l’écriture du monde ; on n’y vient pas comme on va au droit ou à la gestion, ou alors on y meurt à l’esprit. Ici Sylvain Tesson a parfaitement su nous faire vibrer à l’esprit des steppes et des nomades qui les parcourent. Ce n’est pas si courant pour ne pas être souligné. Puissent les nomades vivre encore longtemps dans ces marges du monde !

 

Jean-Michel Dauriac

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Génial, invivable et attachant Beethoven

 

Sur « Ludwig van Beethoven – « L’art pour unique raison de vivre » – Michèle Lhopiteau-Dorfeuille, Le bord de l’Eau, Lormont , 207, 262 pages ; 2 CDs, 77 extyraits, 2 h 40 de musique. 32 €

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Après Mozart et Bach (J.S), Michèle Lhopiteau-Dorfeuille s’est attaqué au troisième et dernier des génies incontestés de la musique classique occidentale. Sur le même principe que ses deux précédents ouvrages, elle offre au lecteur un livre accompagné de deux CD d’extraits musicaux à écouter au fur et à mesure de l’avancement de la lecture.

 

Ludwig van Beethoven a réussi un exploit unique en son genre, que ni Mozart ni J.S Bach n’ont accompli. Ce qui en fait véritablement le compositeur le plus connu au monde (pas le plus grand vendeur de disques cependant, les Beatles et Elvis Presley écrasant la compétition). Un de ses morceaux court la Terre entière. « L’hymne à la joie » a marqué l’histoire musicale et politique de la planète, surtout au XXème siècle. Michèle Lhopiteau a parfaitement saisi l’importance de ce final de la 9ème symphonie et donne à cette composition hors norme et unique en son genre à l’époque une place importante dans son livre. Ce qui en fait au sens noble du terme un ouvrage à la fois populaire et érudit. Car elle met un point d’honneur à ne pas écrire seulement pour le petit monde des musicologues et mélomanes du classique en France. Pour preuve l’étrange construction de son livre qui débute par deux boites à outils en général reléguées en notes de bas de page ou annexes terminales. Le préliminaire est un « petit lexique des formes et instruments en usage du temps de Beethoven » (lequel est bien sûr actuel pour toute la musique classique), qui définit à la fois les formes, tels le rondo ou le canon ou la nature des pièces, comme le quatuor ou le concerto. Le lecteur pourra toujours s’y reporter avec profit –l’auteur appelle entre parenthèses ce lexique chaque fois que nécessaire- et gageons qu’à la fin de ce livre, un lecteur attentif connaîtra les bases de compréhension des formes et combinaisons instrumentales majeures. Il y a donc là déjà, avant même de mettre en marche le corps du livre, œuvre pédagogique et donc populaire.  Le premier chapitre est une chronologie à entrées multiples (musique, histoire, culture générale, littérature…) qui situe Beethoven dans son temps et par rapport à ses grands prédécesseurs et contemporains. Le chapitre II est intitulé « Qui furent les destinataires des nombreuses lettres de Beethoven ? ». Nous touchons déjà là à un point de ce que je pourrais appeler la « Méthode Lhopiteau », à savoir s’appuyer sur la correspondance de ses objets d’admiration et d ‘étude. Pour le plus grand bonheur des amateurs, de nombreuses lettres de ces musiciens ont été conservées. On frissonne à l’idée que les futurs historiens ou musicologues se penchant sur les créateurs du XXIème siècle devront se coltiner des milliers de courriels, à la condition plus qu’aléatoire qu’ils aient été conservés ! En utilisant ce procédé épistolaire, Michèle Lhopiteau dresse en fait un petit répertoire des amis, relations d’affaires, mécènes et éditeurs de Ludwig van Beethoven. Mais elle démarre aussi, sans nous le dire sciemment son étude, en posant le décor d’une belle manière. J’avoue, en commençant le livre, avoir été d’abord gêné par ce procédé que je trouvais maladroit, car un peu rebutant en premier contact. Mais une fois entré dans le livre, je me suis senti bien heureux d’avoir avant eu ces informations et j’ai pu y revenir en cas d’oubli ou doute. J’avais donc tort ! A signaler aussi en ouverture une carte situant les principaux lieux beethovéniens (j’avais émis l’idée d’une carte lors de ma lecture du « Mozart » de notre auteur).

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Commence ensuite l’étude elle-même. Et là s’épanouit la « Méthode Lhopiteau », maintenant bien rôdée. Le piège, avec de tels sujets, est de verser dans la biographie anglo-saxonnes. Celle qui vise à nous décrire la vie de l’individu étudiée jour par jour, voire heure par heure, sans omettre le plus petit incident ou aléa existentiel. Cela donne des ouvrages énormes qui découragent le lecteur, même de bonne volonté, et qui ne sont lus que par des spécialistes ou des prisonniers. Ces livres se doublent en plus d’une analyse serrée des œuvres, offrant souvent deux ouvrages en un seul. Très bien pour le conférencier ou le fanatique monomaniaque,mais pas du tout populaire, le petit peuple ne pouvant et n’osant même s’approcher de ces mausolées de papier. Or le peuple représente quand même au moins 90% des sept milliards d’humains. Ca fait un sacré marché, quand même ! Michèle Lhopiteau a bien compris ce risque car elle connaît ces pavés encyclopédiques. Elle a fait le choix d’un autre chemin, car celui-ci est déjà fort encombré de gigantesques livres qui manquent juste de lecteurs. Non, son truc à elle, c’est l’approche humaine, celle de la vie quotidienne, des amitiés et des haines, à travers lesquelles elle aborde le répertoire, mais sans avoir l‘air d’y toucher et peut délivrer des analyses et commentaires pertinents mais surtout jamais pédants. La correspondance est très précieuse car elle offre des hommes (ou femmes) sans apprêt et ayant levé la garde, car ils ne se doutaient point que leurs missives seraient scrutées deux ou trois siècles plus tard avec la plus grande attention. Pour Beethoven, il faut ajouter les « Cahiers de conversation » qui servaient à ce sourd précoce à communiquer avec son entourage.

 

Sur la base de ces informations, qu’elle recoupe avec les meilleures sources (voir les références citées en fin de volume), elle livre alors des chapitres thématiques, variant les thèmes, alternant moments de vie et focus sur les œuvres ; C’est habile et écrit de manière fluide, émaillée de-ci de-là de petits traits d’humour, comme elle le fait dans ses brillantes et vivantes causeries, notamment à l’Université Populaire des Hauts de Garonne. Bref, on ne s’ennuie jamais. L’écoute des extraits permet une respiration et illustre immédiatement : pédagogie encore que l’ex-professeur de musique n’a pas oubliée et qui est le secret du partage du savoir (et non de la communication, science du vide oral).  Il n’est pas question ici de détailler tous les thèmes abordés, mais je puis vous dire, pour vous allécher que les chapitres « Beethoven et les femmes » ou « Le neveu de Beethoven » sont passionnants et vous apprendront bien plus que des centaines de pages érudites mais mortes de spécialistes. A l’issue de cette lecture, il est d’ailleurs tout à fait possible que vous ayez envie de vous lancer dans la lecture d’une des sommes sur Beethoven (le « Beethoven » de Maynard Salomon, le plus récent ou le « Ludwig van Beethoven » de Brigitte et Jean Massin, références en langue française).

 

Une des originalité de la « Méthode Lhopiteau » est de mener des études comparatives entre maîtres géniaux de la musique, surtout s’ils ne se sont pas croisés. Deux cas sont présentés, celui de Beethoven-Mozart, qui, selon toute vraisemblance, n’ont jamais eu de contact réel et profond, et Beethoven-Joseph Haydn, qui se connurent mais dans un contexte initial de maître trop occupé et d’élève peu soucieux du maître. C’est dans ce genre de démarche que je trouve notre auteur la plus convaincante, car obligée de puiser dans ses ressources propres. Les deux disques joints permettent d ‘étayer ses rapprochements musicaux, toujours pertinents et évidents quand elle nous les a expliqués.

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Enfin, revenons encore sur la cathédrale sonore de Beethoven, la « symphonie n° 9 en ré mineur opus 125 ». Michèle Lhopiteau nous livre de belles clés d’écoute, avec des extraits forts bien choisis dans cette construction titanesque. Elle ne cache pas la difficulté d’une telle œuvre pour les musiciens et l’innovation cruciale que fut l’introduction du chant dans une symphonie ( ce que Gustav Mahler et d’autres reprendront plus tard). Mais elle fait aussi un chapitre sur le mauvais usage que l’on a pu faire de ce chef d’œuvre et de la force hypnotique qui s’en dégage. De Adolf Hitler, dont c’était, hélas, un des morceaux préférés, aux dirigeants de la Rhodésie indépendante et raciste, nombreux furent les maîtres en détournement. Mais il y eut aussi la chute du mur de Berlin et ces concerts de réconciliation et le choix d’en faire l’hymne de l’Union Européenne, un de ses plus fortes et belles décisions.

 

Comme j’avais beaucoup aimé le « Mozart », qui s’est avéré apporter un éclairage nouveau et, sans doute décisif, sur les causes de la mort de Wolfgang-Amedeus, j’ai apprécié aussi le « Bach », merveilleusement illustré par les deux disques et rendant justice au génie de Bach et à ses conditions d’existence et d ‘exercice qui rendent encore plus exceptionnelle sa musique,  Ce Beethoven est tout aussi réussi. Cette fois-ci, c’est le paradoxe entre la rudesse de Beethoven et la sympathie qu’il inspira même çà ceux qu’il rudoyait qui nous le rend aimable, quand on connaît l’enfance très difficile de Ludwig et le calvaire de sa surdité, survenue à 27 ans. Le mystère restera à jamais de cet homme maltraité par la vie et qui créa des œuvres tellement empreinte d’optimisme et de beauté. Ce n’est pas le moindre mérite de ce livre que de nous avoir introduit dans ce mystère.

 

Jean-Michel Dauriac

Président-fondateur de l’Université Populaire des Hauts de Garonne (Lormont)

 

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